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Octobre - Nervure Journal de Psychiatrie

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N°7 - TOME XIX - OCTOBRE 2006<br />

évoquée par René <strong>de</strong> Ceccatty concerne<br />

la naissance <strong>de</strong> Pasolini comme<br />

poète, soit le moment <strong>de</strong> son adolescence.<br />

Sa poésie prendra reconnaissance<br />

rapi<strong>de</strong>ment dans le mon<strong>de</strong> littéraire.<br />

La langue poétique <strong>de</strong> Pasolini<br />

sera dès lors frioulane et non pas italienne.<br />

Les premiers poèmes seront<br />

paradoxalement dédiés à son père,<br />

Carlo Alberto Pasolini, d’origine aristocratique<br />

déchue, alors en captivité<br />

au Kenya. L’adresse <strong>de</strong> la création poétique<br />

<strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> guerre<br />

mondiale concerne donc le lien avec<br />

le père et la mère. Le rapport <strong>de</strong> Pier<br />

Paolo avec son père est décrit classiquement<br />

comme haineux.<br />

La biographie écrite par René <strong>de</strong> Ceccatty<br />

apporte <strong>de</strong>s précisions. Evoquant<br />

son père dans un entretien Pasolini<br />

disait : « Dans les premières années <strong>de</strong><br />

ma vie, il a été plus important que ma<br />

mère. C’était une présence rassurante,<br />

forte. Un vrai père affectueux et protecteur.<br />

Puis soudain, quand j’avais environ<br />

trois ans, le conflit a éclaté. Dès lors,<br />

il y a toujours eu entre nous une tension<br />

d’antagonisme, <strong>de</strong> drame, <strong>de</strong> tragédie<br />

entre lui et moi (…)» (3). René <strong>de</strong><br />

Ceccatty insiste pour souligner l’absence<br />

<strong>de</strong> haine <strong>de</strong> Pier Paolo envers<br />

son père, mais que l’enfant perçoit la<br />

mésentente <strong>de</strong> ses parents, les scènes<br />

d’ivresse et <strong>de</strong> violence. Le rapport au<br />

père change donc pour Pier Paolo lorsqu’il<br />

a trois ans. Il est marqué par une<br />

brisure.<br />

En 1974, le père <strong>de</strong> Pasolini est mort<br />

<strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 15 ans. Le sujet vit avec<br />

sa mère, est célèbre internationalement<br />

pour ses réalisations cinématographiques,<br />

ses romans, ses théories sur<br />

l’art, ses prises <strong>de</strong> position politique,<br />

mais l’amour <strong>de</strong> sa vie, le jeune Ninetto<br />

Davoli prend distance sans jamais<br />

rompre totalement, pense se marier.<br />

Pasolini est confronté à la perspective<br />

du vieillissement. Il a 52 ans.<br />

Dans la réécriture en frioulan en 1974,<br />

le vœu <strong>de</strong> répétition et <strong>de</strong> retour s’affirme<br />

particulièrement au niveau <strong>de</strong> la<br />

forme du poème, cherchant une symétrie<br />

parfaite.<br />

L’ensemble, première forme <strong>de</strong> 1941-<br />

1953 et <strong>de</strong>uxième forme <strong>de</strong> 1974,<br />

sera publié sous le titre La nouvelle jeunesse,<br />

livre qui est « Un et Double »<br />

comme Narcisse, pour reprendre une<br />

expression <strong>de</strong> Philippe Di Méo (4). Cette<br />

tentative <strong>de</strong> restaurer le passé se fait<br />

Danses pasoliniennes<br />

clairement par l’intermédiaire <strong>de</strong> la<br />

forme <strong>de</strong> la poésie : tout se passe<br />

comme si l’écriture revêtait ses anciens<br />

vêtements pour refaire son entrée en<br />

scène en faisant semblant <strong>de</strong> n’en être<br />

jamais sortie. Mais le vêtement avec le<br />

temps s’est usé, a vieilli, n’est plus le<br />

même. Le miroir est troublé, fissuré,<br />

incapable <strong>de</strong> renvoyer autre chose<br />

qu’une ombre informe qui <strong>de</strong> plus,<br />

tend à s’échapper du miroir.<br />

En effet, le paysage frioulan n’est plus<br />

le même, l’histoire, le peuple frioulan<br />

ont changé.<br />

Face à l’impossibilité dans laquelle se<br />

trouve Narcisse <strong>de</strong> retrouver ce miroir<br />

d’antan qui lui permettait d’appréhen<strong>de</strong>r<br />

et <strong>de</strong> faire tenir le réel <strong>de</strong> son corps,<br />

la poésie et son écriture, dans leur fonction<br />

<strong>de</strong> miroir sont amenées à suppléer<br />

à cette défaillance <strong>de</strong> manière plus<br />

intense qu’auparavant.<br />

Ainsi, il s’agirait <strong>de</strong> reconstruire par la<br />

poésie, donc par le signifiant, une forme<br />

capable <strong>de</strong> faire tenir le corps, soit, en<br />

reprenant les formulations <strong>de</strong>s psychanalystes<br />

anglo-saxons, saisir l’écriture<br />

comme contenant, comme enveloppe<br />

corporelle qui viendrait pallier à<br />

la chose sans forme, à l’inconsistance du<br />

corps.<br />

Mais, cette tentative échoue : les <strong>de</strong>ux<br />

versions ne sont pas du point <strong>de</strong> vue<br />

formel tout à fait symétriques et surtout,<br />

le sens change radicalement <strong>de</strong> l’une à<br />

l’autre. Ce qui semblait se lier pour<br />

Pasolini dans le sens <strong>de</strong> la vie dans la<br />

première version se dénoue dans la<br />

secon<strong>de</strong> et va plutôt dans le sens d’un<br />

laisser-tomber voir même d’un pousseà-la-mort,<br />

et il est saisissant <strong>de</strong> rapprocher<br />

cet élément du constat <strong>de</strong> Philippe<br />

Di Méo : « La nouvelle jeunesse est<br />

le <strong>de</strong>rnier recueil <strong>de</strong> vers publié par Pier<br />

Paolo Pasolini <strong>de</strong> son vivant, quelques<br />

mois avant sa mort. C’est en ce sens un<br />

testament poétique ».<br />

Nous proposons <strong>de</strong> travailler <strong>de</strong>ux<br />

poèmes, un <strong>de</strong> l’époque <strong>de</strong> 1944-<br />

1949, inscrit dans la suite frioulane, intitulé<br />

Danses –suite frioulane (I-IV)- (6),<br />

l’autre <strong>de</strong> l’époque <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> forme<br />

<strong>de</strong> La meilleure jeunesse, 1974, ayant<br />

donc le même titre et la même inscription<br />

dans la formalisation poétique<br />

(7).<br />

Nous prendrons l’ordre chronologique.<br />

Première forme<br />

(1944-1949)<br />

I<br />

« Un enfant se regar<strong>de</strong> dans un miroir,<br />

son œil rit noir.<br />

Mécontent, il regar<strong>de</strong> le revers pour voir<br />

si cette Forme est un corps »<br />

Apparaît d’emblée pour le sujet Pasolini<br />

une tentative <strong>de</strong> nouer le scopique,<br />

via le miroir, à un corps pour lui donner<br />

forme « Un enfant se regar<strong>de</strong> dans<br />

un miroir ». Toutefois, cette tentative<br />

<strong>de</strong> nouage échoue : le scopique ne<br />

renvoie pas au vivant <strong>de</strong> la lumière<br />

mais au noir, au trou, au néant. « Son<br />

œil rit noir ». Aucun reflet ne permet au<br />

corps <strong>de</strong> prendre forme dans ce miroir,<br />

laissant le sujet dans un état d’informité.<br />

La tentative d’accrocher à cette<br />

ébauche <strong>de</strong> nouage entre le scopique et<br />

le corps, le signifiant incarné par le rire,<br />

échoue. Cette formulation « son œil rit<br />

noir » est précieuse pour éclairer le<br />

fonctionnement subjectif. Ce rire<br />

indique certes une jouissance <strong>de</strong> l’œil,<br />

un plus-<strong>de</strong>-jouir, mais aussi que le sujet<br />

produit un son, un signifiant, pur réel,<br />

pure jouissance sans symbolisation, qui<br />

fait ainsi heurt dans la tentative <strong>de</strong><br />

nouage signifiant-scopique-corps. Ce<br />

rire, cet air sonore, pur signifiant sans<br />

signification, n’a pas d’écho dans le<br />

corps. Ce rire ne permet pas l’accroche.<br />

Cela a pour effet le décrochage du<br />

nœud et le laisser tomber du corps<br />

réduit par le miroir au noir, à un vi<strong>de</strong>,<br />

donc à une opacité. Le fait qu’il soit<br />

« mécontent » souligne son désir <strong>de</strong> sortir<br />

<strong>de</strong> cet état <strong>de</strong> désêtre, <strong>de</strong> laisser<br />

tomber. Ce désir <strong>de</strong> trouver une solution<br />

se fait par le scopique puisqu’il se<br />

dirige alors vers le « revers » du miroir<br />

pour tenter d’aller vers un au-<strong>de</strong>là du<br />

rejet, témoignant par là même d’une<br />

confusion entre son corps et son image,<br />

entre le réel et l’imaginaire.<br />

« Mais il ne voit qu’un mur lisse<br />

ou la toile d’une araignée méchante.<br />

Sombre, il regar<strong>de</strong> <strong>de</strong> nouveau sa Forme<br />

Dans le miroir, une lueur sur le verre. »<br />

Sa tentative <strong>de</strong> se saisir d’une forme<br />

par le biais du scopique échoue. Il ne<br />

trouve en guise d’accroche qu’un mur<br />

lisse, une surface en <strong>de</strong>ux dimensions,<br />

sans reliefs et <strong>de</strong> laquelle aucun réfléchissement<br />

ne peut émaner. A ce vi<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> l’accroche répond le trop persécuteur<br />

: la toile d’une araignée méchante,<br />

réseau persécuteur dans lequel il pourrait<br />

bien être pris.<br />

Face à l’échec du scopique à donner<br />

forme au corps, il tente dans une répétition<br />

<strong>de</strong> nouer le scopique et la forme<br />

dans l’espoir d’y trouver une issue plus<br />

favorable. Il cherche <strong>de</strong> nouveau du<br />

regard sa forme. Une lueur apparaît. Il<br />

sort donc du néant pour n’être toutefois<br />

qu’une lueur, ce qui vient affliger le<br />

corps d’un certain rabaissement (Erniedrigung).<br />

De même, l’absence <strong>de</strong><br />

réflexion se répète puisque le verre<br />

n’est pas une surface réfléchissante.<br />

Cependant, il est à noter la production<br />

<strong>de</strong> nouveau dans cette répétition : le<br />

syntagme « une lueur sur le verre » vient<br />

tenter d’abolir l’opacité, le noir antérieur.<br />

Ces <strong>de</strong>ux premières strophes montrent<br />

donc le primat du scopique dans la<br />

tentative <strong>de</strong> parer au laisser-tomber et<br />

<strong>de</strong> faire tenir un corps. A cela viennent<br />

se raccor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>ux questions : Où est sa<br />

Forme ? Où est son corps ? L’errance<br />

du signifiant qui fait heurt et qui ne se<br />

fixe pas empêche un nouage signifiantscopique-corps.<br />

II<br />

« Enfant, je regar<strong>de</strong> dans le Miroir<br />

et ce souvenir rit léger,<br />

le souvenir <strong>de</strong> ma vie vive<br />

comme l’herbe d’une rive noire. »<br />

Il apparaît alors un moment <strong>de</strong> vie, un<br />

allègement pour Pasolini. De quoi s’agitil<br />

? Il y a un nouage entre le scopique<br />

« je regar<strong>de</strong> dans le Miroir » et le signifiant<br />

« ce souvenir rit léger » qui évoque<br />

une pério<strong>de</strong> antérieure. L’effet <strong>de</strong> cette<br />

accroche est le passage d’un «on»informe<br />

à un « je»qui vit ; cela est plus<br />

parlant en frioulan avec le passage <strong>de</strong><br />

« un frut » à « jo frut », soit le passage <strong>de</strong><br />

« un enfant » à « je enfant ». Cela fait<br />

référence à un avant qui précè<strong>de</strong> le<br />

laisser tomber. Cette jouissance du « je»<br />

est réaffirmée par « ma vie vive » ou<br />

le redoublement du «v», en français<br />

comme en italien et en frioulan vient<br />

faire vibrer le sujet. Cependant cette<br />

élévation, Aufhebung, est altérée par<br />

la survenue d’un « comme », donc d’un<br />

ersatz, qui ôte l’idée d’une abolition<br />

radicale <strong>de</strong> ce qui a produit le laisser<br />

tomber. Ce <strong>de</strong>rnier, témoigne <strong>de</strong> fait <strong>de</strong><br />

sa trace dans le vers « comme l’herbe<br />

d’une rive noire » : l’herbe est une érection<br />

qui n’ a comme pendant que le<br />

vi<strong>de</strong> indiqué par la rive noire : ce qui<br />

bor<strong>de</strong> est noir. Depuis le temps <strong>de</strong> ce<br />

souvenir, <strong>de</strong> cette construction antérieure,<br />

il y a eu effondrement, laisser<br />

tomber et le bord noir est passé à un<br />

noir sans accroche.<br />

« Mais mécontent je regar<strong>de</strong> le revers<br />

pour voir si c’est quelque chose que je<br />

regrette.<br />

Une lueur c’est une lueur,<br />

Rien que le blanc d’une lueur…»<br />

Qu’en est il <strong>de</strong> ce souvenir d’une vibration<br />

du sujet qui avait eu un effet <strong>de</strong><br />

plus-<strong>de</strong>-jouir ? Est ce quelque chose<br />

qu’il doit regretter ? Pasolini doit faire<br />

<strong>de</strong> nouveau appel à l’épreuve et à la<br />

preuve du scopique pour le savoir et<br />

tenter <strong>de</strong> cerner le <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> ce<br />

moment pulsionnel antérieur qui l’a<br />

poussé vers la vie. Il constate un<br />

échouement et le vivant lumineux est<br />

rabaissé au blanc d’une lueur. Ce blanc<br />

retranche du signe et <strong>de</strong> la marque liée<br />

à la couleur, la couleur qui l’a poussé<br />

vers la vie.<br />

III<br />

Là, <strong>de</strong>rrière le verre, dans un pays <strong>de</strong><br />

lumière<br />

une cloche, douce à mon cœur,<br />

et éloignée dans le temps s’enflamme<br />

au beau milieu d’une morte campagne.<br />

Face à cet échouement du miroir à<br />

donner forme au corps, il cherche <strong>de</strong><br />

nouveau à aller au-<strong>de</strong>là, à passer à travers<br />

le verre, surface transparente, pour<br />

se diriger vers la terre maternelle, le<br />

Frioul, ce pays <strong>de</strong> lumière qui lui donne<br />

vie et qui vient tenter <strong>de</strong> métaphoriser<br />

le corps. Dans ce champ maternel, il y<br />

a une rencontre avec le signifiant via le<br />

son <strong>de</strong> la cloche dont il tente d’emblée<br />

d’en éloigner l’immédiateté en<br />

signalant son éloignement dans le<br />

temps. Avec ce fond maternel, ce signifiant<br />

résonne sur l’organe <strong>de</strong> l’amour,<br />

<strong>de</strong> l’Eros et provoque un plus-<strong>de</strong>-jouir<br />

avec la chaleur et la lumière <strong>de</strong> la flamme.<br />

Ce plus-<strong>de</strong>-jouir survient dans un<br />

désert <strong>de</strong> jouissance scopique incarné<br />

par la morte campagne, morte campagne<br />

qui est une représentation du<br />

vi<strong>de</strong> signant l’ab-sens <strong>de</strong> symbolisation<br />

<strong>de</strong> l’absence maternelle. De même, le<br />

son <strong>de</strong> la cloche peut représenter un<br />

appel vers Dieu face à cette ab-sens,<br />

un appel qui fonctionne en lien avec<br />

un plus-<strong>de</strong>-jouir qui l’oriente du côté <strong>de</strong><br />

la vie (la lumière et la chaleur <strong>de</strong> la<br />

flamme).<br />

« Lumière est ma vie, et elles sonnent<br />

joyeusement pour moi sous un ciel nu,<br />

lumière est ma mère petite fille et elles<br />

sonnent joyeusement sur son clair<br />

berceau ».<br />

Il souligne dans ce qui le fait vivre le primat<br />

du scopique qui se raccor<strong>de</strong> par<br />

l’instrument <strong>de</strong> la cloche au signifiant<br />

mais aussi en lien avec la strophe précé<strong>de</strong>nte,<br />

au corps et à sa jouissance<br />

dans la mesure où la chaleur est une<br />

sensation <strong>de</strong> peau. Ces cloches sonnent<br />

joyeusement comme <strong>de</strong>s testicules<br />

en fête, l’organe jouit dans un<br />

déchaînement pulsionnel sous un ciel<br />

nu. Le ciel nu met en question le vi<strong>de</strong><br />

<br />

PSYCHANALYSE ■ 7<br />

LIVRES<br />

Lire Michaël Balint<br />

Un clinicien pragmatique<br />

Hélène Oppenheim Gluckman<br />

Campagne Première, 16 €<br />

Michaël Balint, mé<strong>de</strong>cin et psychanalyste<br />

hongrois émigré en Angleterre,<br />

est surtout connu à travers « les<br />

Groupes Balint » qui désignent une<br />

modalité <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins<br />

et <strong>de</strong> thérapeutes à la relation soignants-soignés.<br />

Son apport a également<br />

enrichi la théorie et la pratique<br />

psychanalytiques en élargissant les<br />

indications <strong>de</strong>s cures et en proposant<br />

<strong>de</strong>s psychothérapies brèves.<br />

Hélène Oppenheim Gluckman montre<br />

comment ce clinicien pragmatique<br />

est un précurseur <strong>de</strong>s débats actuels<br />

sur l’éthique médicale, la formation<br />

<strong>de</strong>s psychanalystes et <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins,<br />

la psychothérapie. Une notice biographique<br />

et une bibliographie<br />

exhaustive complètent cette étu<strong>de</strong>.<br />

Sigmund Freud - Karl<br />

Abraham<br />

Correspondance complète<br />

1907-1925<br />

Gallimard, 45 €<br />

Cette édition fait suite à une précé<strong>de</strong>nte,<br />

parue en 1969, qui n’était que<br />

partielle, l’édition alleman<strong>de</strong> d’origine<br />

ayant été « caviardée » du fait<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>scendants directs <strong>de</strong> Freud<br />

(Ernst Freud) et d’Abraham (Hilda Abraham),<br />

qui pensaient <strong>de</strong>voir protéger<br />

certaines personnes impliquées dans<br />

cette correspondance.<br />

L’édition actuelle est donc une traduction<br />

<strong>de</strong> l’intégralité <strong>de</strong> cette correspondance.<br />

Elle débute en 1907,<br />

lorsqu’Abraham fait la connaissance<br />

<strong>de</strong> Freud et vient s’installer à Berlin<br />

et se termine en 1925, année où<br />

meurt Abraham à l’âge <strong>de</strong> 48 ans.<br />

C’est une discussion riche, fécon<strong>de</strong><br />

et enthousiaste entre les <strong>de</strong>ux hommes,<br />

échangeant observations cliniques<br />

et hypothèses théoriques,<br />

Freud ayant rapi<strong>de</strong>ment reconnu en<br />

Abraham un élève brillant qui <strong>de</strong>viendra<br />

bientôt un maître à son tour.<br />

M. Goutal<br />

Peut-on vivre sans illusion ?<br />

Imaginaire & Inconscient<br />

Etu<strong>de</strong>s psychothérapiques<br />

2006 n°17<br />

L’Esprit du Temps, 21 €<br />

Ce numéro <strong>de</strong> la Revue du Groupe<br />

International du Rêve-Eveillé en Psychanalyse<br />

(GIREP) se consacre à un<br />

thème qui relève non seulement <strong>de</strong><br />

la psychanalyse mais aussi <strong>de</strong> la sociologie<br />

et <strong>de</strong> la philosophie, à première<br />

vue. Le langage courant, « se<br />

bercer d’illusions » décrit à la fois le<br />

piège que ces <strong>de</strong>rnières peuvent nouer<br />

pour nous et la douce rêverie, la rêverie<br />

créatrice ou réparatrice qu’elles<br />

peuvent amener.<br />

La Revue cherche à présenter un éventail<br />

large <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vue et <strong>de</strong> facettes<br />

du sujet traité, à travers <strong>de</strong>s articles<br />

<strong>de</strong> professionnels d’horizons<br />

divers, parmi lesquels ceux que l’imaginaire<br />

fréquente, mais aussi <strong>de</strong> référents<br />

théoriques différents.<br />

Sur « l’illusion », sont réunis <strong>de</strong>s textes<br />

variés, au cœur <strong>de</strong>s problèmes d’aujourd’hui<br />

comme dans l’intemporalité<br />

d’un dire poétique ou littéraire, qui<br />

éclairent la possibilité <strong>de</strong> se construire<br />

grâce aux illusions, l’opportunité <strong>de</strong><br />

les conserver jusqu’au moment où<br />

s’en défaire est une libération et enfin<br />

l’éventualité <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vue différents<br />

où l’illusion concerne la réalité<br />

même, si elle n’est pas l’objet<br />

d’une défiance absolue.

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