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Octobre - Nervure Journal de Psychiatrie

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6<br />

LIVRES<br />

■ FMC<br />

Introduction à la<br />

psychopathologie<br />

Alain Braconnier<br />

Avec la collaboration d’Eric<br />

Corbobesse, François<br />

Deschamps, Nathalie Duriez,<br />

Nelly Gaillard-Janin, Catherine<br />

Joubert-Chain, Françoise Laugier,<br />

Catherine Saint-Georges<br />

Masson<br />

Dans les <strong>de</strong>ux premiers chapitres <strong>de</strong><br />

cet ouvrage, sont abordées les questions<br />

soulevées par l’entretien clinique<br />

et les théories qui peuvent le soustendre.<br />

Dans les trois chapitres suivants,<br />

sont présentées les gran<strong>de</strong>s<br />

entités psychopathologiques, en établissant<br />

<strong>de</strong>s ponts avec les classifications<br />

multi-axiales contemporaines<br />

et en résumant pour chaque trouble<br />

les points <strong>de</strong> vue explicatifs théoriques<br />

différents.<br />

Au niveau clinique, la distinction entre<br />

Névroses et Psychoses a constitué,<br />

pendant <strong>de</strong> nombreuses années, la<br />

base <strong>de</strong> la psychopathologie aussi<br />

bien pour l’enfant que pour l’adulte.<br />

Les Etats Limites, les Troubles Narcissiques<br />

<strong>de</strong> la Personnalité, les Perversions,<br />

les Organisations Psychosomatiques,<br />

tous les états psychopathologiques<br />

qui ne peuvent être<br />

classés dans l’une ou l’autre structure,<br />

névrotique ou psychotique, n’ont<br />

vu la découverte <strong>de</strong> leurs caractéristiques<br />

que dans la <strong>de</strong>uxième moitié<br />

du XX e siècle. Plus récemment, les<br />

classifications internationales multiaxiales<br />

ont démembré ces entités<br />

pour en extraire <strong>de</strong> multiples syndromes<br />

relevant <strong>de</strong> l’une ou <strong>de</strong> l’autre<br />

<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entités précé<strong>de</strong>ntes mais<br />

voulant apparemment se détacher<br />

<strong>de</strong> tout point <strong>de</strong> vue explicatif.<br />

Esquisses <strong>de</strong> philosophie<br />

morale<br />

Dugald Stewart<br />

Introduction <strong>de</strong> Serge Nicolas<br />

L’Harmattan, 24,50 €<br />

Face au scepticisme <strong>de</strong> David Hume,<br />

les philosophes écossais, avec Thomas<br />

Reid et Dugald Stewart, ont tenté<br />

<strong>de</strong> s’appuyer sur le sens commun,<br />

qui est dans la raison et qui doit fon<strong>de</strong>r<br />

la validité <strong>de</strong>s convictions <strong>de</strong><br />

l’homme <strong>de</strong> la rue et donc aboutir au<br />

bon sens raisonnable.<br />

La philosophie du sens commun suppose<br />

au départ une science <strong>de</strong> l’esprit.<br />

Qu’il s’agisse du mon<strong>de</strong> extérieur,<br />

du moi, d’autrui, <strong>de</strong> la causalité<br />

ou <strong>de</strong> la morale, il est nécessaire <strong>de</strong><br />

déterminer comment nous arrivons<br />

à nos jugements et dans quelle mesure<br />

ils sont fiables. C’est l’esprit qui<br />

se retourne ici sur lui-même, se prend<br />

comme objet pour étudier sa manière<br />

<strong>de</strong> connaître. Il est donc important<br />

d’adopter une métho<strong>de</strong> qui a fait ses<br />

preuves : ce sera la métho<strong>de</strong> inductive.<br />

Reid et Stewart l’utiliseront pour<br />

développer la science ou philosophie<br />

<strong>de</strong> l’esprit.<br />

Cette psychologie eut un grand succès<br />

en France au cours <strong>de</strong> la première<br />

moitié du XIX e siècle après les leçons<br />

<strong>de</strong> Pierre Pont Royer-Collard, puis <strong>de</strong><br />

Victor Cousin, qui ont vu dans cette<br />

philosophie un moyen <strong>de</strong> combattre<br />

le sensualisme condillacien représenté,<br />

alors, à la Sorbonne par Pierre<br />

Laromiguière. Les psychologues éclectiques<br />

français se sont efforcés alors<br />

<strong>de</strong> rendre accessibles au public les<br />

écrits <strong>de</strong> cette école écossaise représentée<br />

alors par la philosophie <strong>de</strong><br />

Dugald Stewart.<br />

Théodore Jouffroy s’est engagé dans<br />

cette voie en traduisant en 1826 les<br />

Esquisses <strong>de</strong> philosophie morale <strong>de</strong><br />

Dugald Stewart, dont la première édition<br />

date <strong>de</strong> 1793, et qui représentent<br />

le résumé <strong>de</strong> son cours <strong>de</strong> philosophie<br />

<strong>de</strong> l’esprit donné à l’Université<br />

d’Edimbourg.<br />

<br />

blement à la cause <strong>de</strong> leurs agresseurs.<br />

Il peut apparaître à cette phase un syndrome<br />

<strong>de</strong> stress aigu post-traumatique<br />

qui constitue une complication fréquente<br />

<strong>de</strong>s prises d’otages. Le caractère<br />

généralement réversible du syndrome<br />

<strong>de</strong> Stockholm ne doit pas faire sous<br />

estimer le risque <strong>de</strong> bouleversement<br />

profond <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong>s familles et <strong>de</strong><br />

leur victime. Parmi ces bouleversements<br />

on a pu noter un changement d’attitu<strong>de</strong><br />

et même du sens moral <strong>de</strong> certains<br />

otages dont le jugement <strong>de</strong>venait<br />

permissif à l’égard <strong>de</strong> la délinquance<br />

et critique à l’égard <strong>de</strong> la société. De<br />

nombreuses hypothèses psychologiques<br />

proposent <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> compréhension<br />

<strong>de</strong> ce phénomène paradoxal que<br />

constitue le syndrome <strong>de</strong> Stockholm,<br />

paradoxal au regard <strong>de</strong> la douloureuse<br />

expérience <strong>de</strong> séquestration, d’humiliation<br />

et <strong>de</strong> « chosification » infligée<br />

par la situation d’otage. Ces mo<strong>de</strong>s<br />

explicatifs reposent principalement sur<br />

les apports <strong>de</strong> la psychanalyse, <strong>de</strong> la<br />

psychologie <strong>de</strong>s groupes et <strong>de</strong>s théories<br />

<strong>de</strong> la communication. Les manifestations<br />

affectives et comportementales<br />

observées chez les otages<br />

procè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> mécanismes <strong>de</strong> défense<br />

complexes en particulier un mécanisme<br />

décrit par Anna Freud isolé sous le<br />

terme d’« i<strong>de</strong>ntification à l’agresseur » (4).<br />

Par ce mécanisme inconscient, le sujet<br />

confronté à un danger s’i<strong>de</strong>ntifie à son<br />

agresseur en reprenant à son compte<br />

l’agression ou en imitant physiquement<br />

ou moralement la personne <strong>de</strong> l’agresseur<br />

ou en adoptant certains symboles<br />

<strong>de</strong> puissance qui le désignent. Cette<br />

i<strong>de</strong>ntification constitue un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

réponse contre l’angoisse <strong>de</strong> mort. L’expérience<br />

<strong>de</strong> totale dépendance <strong>de</strong> l’otage<br />

vis-à-vis du ravisseur a été rapprochée<br />

d’un autre type <strong>de</strong> dépendance,<br />

celle concernant la dépendance <strong>de</strong> l’enfant<br />

à l’égard <strong>de</strong> sa mère, sta<strong>de</strong> précoce<br />

<strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> infantile. L’expérience<br />

d’otage produirait, en quelque sorte,<br />

une régression (c’est-à-dire un retour à<br />

<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pensée et <strong>de</strong> conduite<br />

ne correspondant ni à l’âge ni à la maturité<br />

psychique du sujet) à un sta<strong>de</strong><br />

préœdipien <strong>de</strong> la vie infantile.<br />

Typologie prédictive<br />

Des facteurs dits prédictifs augmentent<br />

ou diminuent le risque <strong>de</strong> survenue<br />

d’un syndrome <strong>de</strong> Stockholm, ils peuvent<br />

concerner la victime, le mo<strong>de</strong> opératoire<br />

<strong>de</strong>s ravisseurs ou les conditions<br />

<strong>de</strong> détention <strong>de</strong>s otages ainsi que le<br />

rôle <strong>de</strong>s médias. Une typologie <strong>de</strong>s<br />

prises d’otages a permis <strong>de</strong> repérer<br />

quatre situations prenant en compte<br />

les motivations et la personnalité <strong>de</strong>s<br />

ravisseurs (5) : il s’agit parfois <strong>de</strong> malfaiteurs<br />

pris au piège en flagrant délit,<br />

d’autres fois il s’agit <strong>de</strong> terroristes à<br />

motivation politique, ou <strong>de</strong> prisonniers<br />

en révolte ou encore <strong>de</strong> personnes présentant<br />

une maladie mentale (dépression,<br />

personnalité pathologique, état<br />

délirant). Parmi ces quatre formes <strong>de</strong><br />

prises d’otages, celles étant réalisées sans<br />

violence physique, <strong>de</strong> façon non préméditée<br />

et dont les comportements <strong>de</strong>s<br />

ravisseurs peuvent être rationalisés,<br />

constituent <strong>de</strong>s situations favorisant la<br />

survenue d’un syndrome <strong>de</strong> Stockholm.<br />

Dans <strong>de</strong> rares cas, l’existence <strong>de</strong> sévices<br />

corporels peut favoriser le syndrome<br />

d’empathie <strong>de</strong>s victimes à l’égard <strong>de</strong><br />

leurs auteurs en particulier lorsque les<br />

victimes rationalisent ce type <strong>de</strong> comportement<br />

(« il fait cela parce qu’il est obligé<br />

») et se culpabilisent (« c’est à cause<br />

<strong>de</strong> moi qu’il a fait ça »).<br />

Concernant la victime (6) les facteurs<br />

prédictifs sont : le jeune âge et l’immaturité<br />

psycho-affective. Ils favorisent<br />

l’apparition <strong>de</strong> relations <strong>de</strong> confiance.<br />

Les femmes sembleraient plus vulnérables<br />

que les hommes. La durée <strong>de</strong><br />

la prise d’otages favorise aussi l’apparition<br />

<strong>de</strong> relations interpersonnelles<br />

nécessaires à l’émergence d’une cohésion<br />

du groupe otage/ravisseur. La personnalité<br />

<strong>de</strong>s victimes tient une place<br />

importante dans la genèse du syndrome<br />

: il paraît important qu’un système<br />

<strong>de</strong> croyance bien établi (en particulier<br />

sur le plan religieux) ainsi que l’existence<br />

<strong>de</strong> valeurs morales stables et<br />

d’une richesse imaginative (qui tient<br />

un rôle <strong>de</strong> survie psychique <strong>de</strong> l’otage)<br />

sont <strong>de</strong>s conditions importantes<br />

dans la survenue du syndrome <strong>de</strong><br />

Stockholm. De la même façon il<br />

semble que la prédisposition individuelle<br />

d’un otage à transgresser la loi<br />

pour une cause facilite la reconnaissance<br />

inconsciente <strong>de</strong> la victime envers<br />

le « transgresseur ». La capacité <strong>de</strong> la<br />

victime à gérer son angoisse grâce à<br />

<strong>de</strong>s mécanismes psychologiques <strong>de</strong><br />

défense (mécanismes inconscients) est<br />

prise en compte. Côté ravisseurs, les<br />

facteurs prédictifs sont liés aux traits<br />

<strong>de</strong> personnalité. Par exemple, une personnalité<br />

paranoïaque chez l’agresseur<br />

aura plus d’emprise sur les otages avec<br />

un important pouvoir <strong>de</strong> persuasion<br />

permettant d’induire leur adhésion à<br />

sa cause. L’existence <strong>de</strong> traits psychopathiques<br />

(personnalité antisociale)<br />

associant un égocentrisme, une capacité<br />

<strong>de</strong> séduction et <strong>de</strong> manipulation, une<br />

capacité à se mettre en valeur et la tendance<br />

à projeter sur les autorités la<br />

cause <strong>de</strong> ses problèmes sont <strong>de</strong>s facteurs<br />

favorisant l’émergence <strong>de</strong> sentiments<br />

positifs <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s otages.<br />

D’autres facteurs prédictifs <strong>de</strong> la survenue<br />

d’un syndrome <strong>de</strong> Stockholm<br />

consistent dans le mo<strong>de</strong> opératoire <strong>de</strong>s<br />

ravisseurs et les conditions <strong>de</strong> détention<br />

<strong>de</strong>s otages. L’existence d’une agressivité<br />

physique <strong>de</strong>s ravisseurs à l’égard<br />

<strong>de</strong>s otages compromet l’apparition <strong>de</strong>s<br />

sentiments positifs constitutifs du syndrome,<br />

<strong>de</strong> la même façon l’existence<br />

d’un antagonisme ethnique <strong>de</strong> type<br />

raciste avec sentiment <strong>de</strong> haine <strong>de</strong>s<br />

ravisseurs vis-à-vis <strong>de</strong> leurs victimes<br />

empêche la survenue du syndrome <strong>de</strong><br />

Stockholm. En revanche, le risque <strong>de</strong><br />

survenue du syndrome est augmenté<br />

par une motivation reliée à une idéologie<br />

« humanitaire » <strong>de</strong> la prise d’otage<br />

(libération <strong>de</strong> détenus ou appel en<br />

faveur <strong>de</strong> leurs conditions <strong>de</strong> détention,<br />

lutte contre une oppression politique<br />

etc). Dans ce cas, la légitimation<br />

<strong>de</strong> leur propre séquestration est plus<br />

rapi<strong>de</strong> ainsi que leur adhésion à la<br />

cause <strong>de</strong>s ravisseurs. Certains terroristes<br />

politiques redoutant l’apparition<br />

chez eux <strong>de</strong> sentiments et <strong>de</strong> com-<br />

La France a l’un <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> les plus élevés dans<br />

l’Union Européenne pour les femmes <strong>de</strong> 20 à 44 ans<br />

La France a l’un <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> les plus élevés parmi les 25 pays <strong>de</strong><br />

l’Union européenne pour les femmes âgées <strong>de</strong> 20 à 44 ans, selon une enquête<br />

<strong>de</strong> l’Office statistique <strong>de</strong>s communautés européennes Eurostat*.<br />

Il s’agit d’une enquête sur les causes <strong>de</strong> mortalité dans l’Union européenne,<br />

avec <strong>de</strong>s chiffres donnés en moyenne pour les trois années <strong>de</strong> 2001 à 2003.<br />

Elle montre que la France arrive en quatrième position en ce qui concerne<br />

les taux <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> pour les femmes <strong>de</strong> 20 à 44 ans, <strong>de</strong>rrière la Lituanie, la<br />

Finlan<strong>de</strong> et la région flaman<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Belgique, avec un taux <strong>de</strong> 8,6 pour<br />

100 000 femmes <strong>de</strong> cette classe d’âge, la moyenne <strong>de</strong>s 25 pays <strong>de</strong> l’Union<br />

européenne se situant à 4,9. En revanche, l’Hexagone présente le taux le plus<br />

faible <strong>de</strong> mortalité <strong>de</strong>s suites <strong>de</strong> cardiopathies ischémiques chez les personnes<br />

âgées <strong>de</strong> 65 à 84 ans, avec 402 hommes <strong>de</strong> cet âge décédant <strong>de</strong> cette cause<br />

sur 100 000 et 169 femmes, contre une moyenne respective <strong>de</strong> 788 et 450<br />

pour les 25 pays <strong>de</strong> l’Union européenne.<br />

B.L.<br />

*Les causes <strong>de</strong> mortalité dans l’Union européenne, statistiques Eurostat.<br />

portements d’empathie paradoxale à<br />

l’égard <strong>de</strong>s otages (sentiments décrits<br />

par Ochberg) qui rendraient difficile<br />

l’exécution d’un otage, maintiennent<br />

les victimes dans un isolement visuel<br />

(pièce sombre, ban<strong>de</strong>au sur les yeux) et<br />

auditif (changements régulier <strong>de</strong>s<br />

« gar<strong>de</strong>s » sans contact verbal). Cet isolement<br />

retar<strong>de</strong> ou compromet l’apparition<br />

<strong>de</strong> sentiments positifs. Les facteurs<br />

<strong>de</strong> groupe jouent un rôle<br />

important dans la genèse du syndrome<br />

Stockholm : l’homogénéité et la cohésion<br />

du groupe diminuent le risque <strong>de</strong><br />

sa survenue ; à l’inverse l’existence <strong>de</strong><br />

tensions au sein du groupe favorise le<br />

risque. Les conditions <strong>de</strong> vie du groupe,<br />

l’exiguïté <strong>de</strong>s lieux et la promiscuité<br />

font naître l’idée d’une incapacité du<br />

milieu extérieur à protéger ses membres<br />

et confortent le sentiment d’être abandonné.<br />

Parallèlement l’établissement <strong>de</strong><br />

relations avec les ravisseurs participe<br />

d’une ré-humanisation <strong>de</strong>s otages ; le<br />

milieu extérieur <strong>de</strong>vient menaçant et<br />

le nouveau groupe otages-ravisseurs est<br />

investi comme un milieu protecteur.<br />

Etat <strong>de</strong> stress posttraumatique<br />

Le syndrome <strong>de</strong> Stockholm n’est pas la<br />

seule modalité évolutive <strong>de</strong> l’expérience<br />

douloureuse <strong>de</strong> la prise d’otage, parmi<br />

les autres modalités une place particulière<br />

peut être faite au diagnostic<br />

d’ « état <strong>de</strong> stress post-traumatique » (7),<br />

dénomination mo<strong>de</strong>rne correspondant<br />

à la classique « névrose traumatique »<br />

décrite par H. Openheim dans les<br />

années 1880-1890 et étudiée attentivement<br />

en France par L. Crocq (8). La<br />

riche symptomatologie <strong>de</strong> ce syndrome<br />

est caractérisée par un ordre d’apparition<br />

<strong>de</strong>s symptômes (un temps <strong>de</strong><br />

latence -<strong>de</strong> quelques heures ou jours ou<br />

semaines- sépare l’événement traumatisant<br />

<strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong>s premiers<br />

symptômes) : le syndrome <strong>de</strong> répétition<br />

N°7 - TOME XIX - OCTOBRE 2006<br />

Les jeunes mé<strong>de</strong>cins généralistes aimeraient<br />

recevoir plus d’informations sur la dépression au<br />

cours <strong>de</strong> leurs étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine<br />

Selon les résultats d’une enquête internationale, neuf jeunes mé<strong>de</strong>cins généralistes<br />

(MG) sur dix estiment que la formation donnée en faculté <strong>de</strong><br />

mé<strong>de</strong>cine sur la dépression - et en particulier sur les douleurs corporelles associées<br />

- <strong>de</strong>vrait être plus approfondie. Sur les 500 MG interrogés dans cinq<br />

pays - le Brésil, la France, l’Allemagne, le Mexique et le Royaume-Uni - moins<br />

d’un tiers estiment que leurs étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine les a préparés à diagnostiquer<br />

une dépression lors <strong>de</strong> la première visite d’un patient (30%) ou à traiter<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s symptômes <strong>de</strong> la dépression, aussi bien psychiques que<br />

physiques, pour atteindre la rémission (32%). Les MG interrogés avaient tous<br />

une pratique clinique <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong>puis trois à cinq ans et les résultats<br />

étaient relativement similaires d’un pays à l’autre. « Il est important que les mé<strong>de</strong>cins<br />

reconnaissent rapi<strong>de</strong>ment et envisagent certains symptômes physiques -<br />

tels que la fatigue, les douleurs diffuses et <strong>de</strong>s troubles du sommeil comme <strong>de</strong>s<br />

signes possibles <strong>de</strong> dépression » pour Preston Garrison, Secrétaire Général et<br />

Directeur Général <strong>de</strong> la Fédération mondiale pour la santé mentale (WFMH),<br />

l’un <strong>de</strong>s initiateurs <strong>de</strong> l’enquête. Les trois quarts (74%) <strong>de</strong>s MG ont déclaré<br />

que leur formation leur avait appris l’importance <strong>de</strong> prendre en compte à la<br />

fois les symptômes psychiques et les douleurs corporelles <strong>de</strong> la dépression<br />

et plus <strong>de</strong> la moitié (58%) qu’on leur avait enseigné que les patients dépressifs<br />

consultaient souvent d’abord pour <strong>de</strong>s douleurs corporelles. Toutefois, une<br />

fois mis à l’épreuve, les MG ont montré un certain nombre <strong>de</strong> lacunes dans<br />

leurs connaissances et <strong>de</strong> perceptions erronées sur le rôle <strong>de</strong>s douleurs corporelles<br />

dans le diagnostic et le traitement <strong>de</strong> la dépression. Lorsqu’ils ont<br />

été invités à citer cinq symptômes <strong>de</strong> la dépression leur venant à l’esprit, par<br />

exemple, seuls un tiers <strong>de</strong>s MG, ou moins, ont pensé aux douleurs corporelles,<br />

et moins d’un tiers (27%) ont reconnu que les douleurs corporelles<br />

faisaient, la plupart du temps, partie <strong>de</strong>s symptômes <strong>de</strong> la dépression. De<br />

plus, si les MG pensent que les patients dépressifs peuvent parvenir à la rémission<br />

(résolution complète <strong>de</strong>s symptômes), une gran<strong>de</strong> majorité pensent<br />

à tort que le traitement <strong>de</strong>s symptômes psychiques entraînera aussi la résolution<br />

<strong>de</strong>s douleurs corporelles. les recherches cliniques montrent que ceuxci<br />

restent souvent non résolus, même après que les symptômes psychiques<br />

se sont atténués*. Les jeunes MG sont d’accord (48%) ou tout à fait d’accord<br />

(39%) pour dire que la formation reçue pendant leurs étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine<br />

sur la dépression doit être améliorée et une majorité est d’accord (52%) ou<br />

tout à fait d’accord (34%) pour dire que ces améliorations doivent spécifiquement<br />

porter sur les douleurs corporelles <strong>de</strong> la dépression.<br />

L’enquête Testing the Medics s’inscrit dans le cadre <strong>de</strong> la campagne <strong>de</strong> sensibilisation<br />

sur la dépression <strong>de</strong> la WFMH, Breaking through Barriers, une initiative<br />

<strong>de</strong> sensibilisation publique visant à diminuer la stigmatisation <strong>de</strong> la dépression<br />

et à améliorer la qualité <strong>de</strong> la prise en charge <strong>de</strong> la maladie à l’échelle<br />

mondiale. Cette campagne est soutenue conjointement par la WFMH, Eli<br />

Lilly and Company et Boehringer Ingelheim. ■<br />

G.M.<br />

*Greco T. et al., J Gen Intern. M 2004; 19, 813-818<br />

(considéré comme étant pathognomonique)<br />

apparaît comme la répétition<br />

d’un cauchemar dans lequel la<br />

personne revit <strong>de</strong> façon quasi hallucinatoire<br />

la scène traumatisante. Dans<br />

ce syndrome l’angoisse est massive avec<br />

gran<strong>de</strong> douleur psychique, sueurs, palpitations<br />

etc. Une tendance à la somatisation<br />

avec apparition <strong>de</strong> troubles psychosomatiques<br />

(douleurs abdominales<br />

ou autres localisations algiques ou douleurs<br />

diffuses) apparaît dans le décours<br />

du syndrome <strong>de</strong> répétition. Peuvent<br />

aussi apparaîtrent <strong>de</strong>s troubles psychiques<br />

multiples à type <strong>de</strong> phobies,<br />

<strong>de</strong> réactions <strong>de</strong> sursaut exagéré, <strong>de</strong><br />

symptômes comparables aux symptômes<br />

<strong>de</strong> conversion (troubles somatoformes)<br />

<strong>de</strong>s troubles du sommeil etc..<br />

L’installation d’un syndrome dépressif<br />

conditionne le pronostic en raison <strong>de</strong> sa<br />

chronicité, sa résistance aux thérapeutiques<br />

et le risque suicidaire. ■<br />

Serge Tribolet<br />

Psychiatre <strong>de</strong>s hôpitaux, 6ème secteur <strong>de</strong> Paris.<br />

Bibliographie<br />

(1) OCHBERG F., The victim of terrorism, Practioner,<br />

1978, 220.<br />

(2) OCHBERG F., Victim of Terrorism: Psychiatric<br />

Consi<strong>de</strong>rations, Terrorism, 1978, 1,2,<br />

147-168.<br />

(3) CROCQ L., SAILHAN M., BARROIS C.,<br />

Névroses traumatiques (névrose d’effroi, névrose<br />

<strong>de</strong> guerre), Encyclopédie Médico Chirurgicale,<br />

2.1983, 37329, AIO, 12p.<br />

(4) LAPLANCHE J., PONTALIS J.-B., Vocabulaire<br />

<strong>de</strong> la psychanalyse, Ed. PUF, Paris, 1988,<br />

pp 190-192.<br />

(5) BIGOT T., BORNSTEIN S.J., Schème paradoxal<br />

<strong>de</strong> comportement lors <strong>de</strong> prises d’otages<br />

(syndrome <strong>de</strong> Stockholm), Ann Psychiatr, 1988,<br />

3, 3, 196-206.<br />

(6) BIGOT T., Approche victimologique <strong>de</strong> la<br />

prise d’otages : schèmes paradoxaux <strong>de</strong> comportement<br />

<strong>de</strong> comportement, Synapse, 1989,<br />

55, 47.<br />

(7) American Psychiatric Association, DSM-<br />

IV, Manuel diagnostique et statistique <strong>de</strong>s<br />

troubles mentaux, 4ème édition, Ed. Masson,<br />

Paris, 1996, pp. 498-504.<br />

(8) CROCQ L., SAILHAN M., BARROIS C.,<br />

Névroses traumatiques, op. cit.

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