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Octobre - Nervure Journal de Psychiatrie

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18<br />

■ THÉRAPEUTIQUE<br />

Ghettos américains,<br />

banlieues françaises<br />

Hérodote 2006 n°122<br />

La Découverte, 19,50 €<br />

Au travers d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas précises -<br />

New York, villes californiennes, banlieue<br />

nord <strong>de</strong> Paris, région lyonnaise<br />

et nord <strong>de</strong> la France -, les auteurs <strong>de</strong><br />

ce numéro d’Hérodote (qui reprend<br />

les communications d’un colloque<br />

franco-américain à l’université <strong>de</strong><br />

Cergy Pontoise en décembre 2005)<br />

analysent les similarités et les différences<br />

<strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> ségrégation<br />

aux Etats-Unis et en France.<br />

L’article <strong>de</strong> Renaud Le Goix, qui retrace<br />

l’histoire <strong>de</strong>s quartiers fermés,<br />

y compris en France, corrige le discours<br />

selon lequel ces quartiers pour<br />

classes aisées seraient une importa-<br />

avaient contacté le proviseur après<br />

avoir trouvé <strong>de</strong>s bouts <strong>de</strong> résine <strong>de</strong><br />

cannabis dans le cartable <strong>de</strong> leur progéniture…<br />

Les intéressés ne « traînaient<br />

» guère sur le trajet - effectué<br />

en car – qui séparait le lycée <strong>de</strong> leur<br />

domicile, ne fumaient jamais à la maison<br />

et n’avaient pas la permission <strong>de</strong><br />

sortir après le dîner. Pères et mères en<br />

avaient déduit que le cannabis était<br />

consommé au sein même du lycée et<br />

insisté pour que le chef d’établissement<br />

prenne <strong>de</strong>s mesures adéquates.<br />

Julien et ses « comparses » n’ont rien vu<br />

venir. L’absence totale <strong>de</strong> surveillants<br />

pendant plusieurs jours d’affilée aurait<br />

dû leur mettre la puce à l’oreille. Au<br />

contraire, ils ont en ri et se sont dit : « Ils<br />

se sont rendus compte qu’ils ne pouvaient<br />

pas nous empêcher <strong>de</strong> faire du<br />

business. On les a eu à l’usure. Ils doivent<br />

être tous en arrêt maladie pour<br />

dépression nerveuse ! ». Mauvaise explication<br />

: aucun surveillant ne s’était fait<br />

porter pâle. Se sachant repérés lorsqu’ils<br />

suivaient les groupes <strong>de</strong> fumeurs<br />

<strong>de</strong> cannabis et leurs ven<strong>de</strong>urs et ayant<br />

constaté que le jeu du chat et <strong>de</strong> la<br />

souris qui s’en ensuivait ne tournait<br />

jamais à leur avantage, les surveillants<br />

ont changé leur fusil d’épaule. Ils sont<br />

arrivés au lycée bien avant l’ouverture<br />

<strong>de</strong> l’établissement, puis se sont embusqués<br />

dans les lieux <strong>de</strong> rencontre présumés<br />

– en combinant les directions<br />

précises par chacun <strong>de</strong>s groupes et les<br />

limites du parc – <strong>de</strong>s « jointeurs pèlerins<br />

»… Cette stratégie a été payante.<br />

Les surveillants cachés ont distinctement<br />

vu qui, au sein <strong>de</strong> chaque groupe,<br />

vendait et qui consommait. Ils ont<br />

aussi i<strong>de</strong>ntifié plusieurs endroits où <strong>de</strong>s<br />

quantités assez importantes <strong>de</strong> résine <strong>de</strong><br />

cannabis étaient enterrées, enveloppées<br />

dans <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> plastique.<br />

Une fois ces renseignements transmis à<br />

qui <strong>de</strong> droit, le chef d’établissement a<br />

fait illico presto « sonner la charge <strong>de</strong> la<br />

cavalerie ». En substance, une dizaine<br />

<strong>de</strong> voitures <strong>de</strong> police se sont garées<br />

bruyamment <strong>de</strong>vant le lycée, avec<br />

sirènes et gyrophares. Leurs passagers se<br />

sont ensuite rendus directement dans<br />

différentes classes pour, en plein cours,<br />

saisir, menotter et emmener les <strong>de</strong>alers,<br />

parmi lesquels Julien. L’opération<br />

a médusé par son caractère spectaculaire.<br />

Le proviseur, exaspéré par l’intensité<br />

du trafic <strong>de</strong> cannabis qui s’opérait<br />

dans son établissement et par la<br />

difficulté d’y mettre un terme, avait<br />

donné carte blanche aux forces <strong>de</strong><br />

l’ordre au niveau du « style » <strong>de</strong> leur<br />

intervention. Il souhaitait que cette<br />

« visite » soit ostensible et intrusive, <strong>de</strong><br />

façon à ce qu’un message s’imprime<br />

<strong>de</strong> manière durable et dissuasive dans<br />

les jeunes esprits : la loi existe ici<br />

comme sur le restant du territoire national<br />

et nous avons les moyens <strong>de</strong> la<br />

faire appliquer (en l’occurrence, d’en<br />

sanctionner sévèrement la transgression).<br />

Ce but a été pleinement atteint,<br />

mais trop excessivement pour être<br />

« assimilable » sur le plan psychologique.<br />

Peu après, <strong>de</strong>s parents d’élèves et<br />

<strong>de</strong>s personnels du lycée ont contesté<br />

tion récente <strong>de</strong>s Etats-Unis.<br />

Les étu<strong>de</strong>s précises sur les processus<br />

conduisant à la ségrégation urbaine<br />

par le départ <strong>de</strong>s classes moyennes<br />

et par la dynamique du marché immobilier,<br />

commencent seulement en<br />

France. On sait, bien sûr, comment<br />

ça marche, mais il est utile <strong>de</strong> connaître<br />

précisément les quartiers ou les zones<br />

touchés par la ségrégation, choisie<br />

ou subie selon la classe sociale à laquelle<br />

on appartient, si l’on veut<br />

contrôler sinon bloquer ce processus<br />

(voir les articles <strong>de</strong> Didier Desponds<br />

et <strong>de</strong> Martine Berger). Frédérick Douzet<br />

montre, à travers l’exemple <strong>de</strong> la<br />

Californie, comment l’aggravation <strong>de</strong><br />

la ségrégation conduit à une « balkanisation<br />

» politique <strong>de</strong> l’Etat.<br />

C’est là tout l’enjeu <strong>de</strong>s établissements<br />

scolaires et <strong>de</strong> leur réputation.<br />

l’aspect cowboy ou « Starsky et Hutch<br />

» <strong>de</strong> l’intervention policière, même si les<br />

faits, sur le fond, la justifiaient. Ils ont<br />

estimé que les jeunes fautifs ont été<br />

« cueillis » comme <strong>de</strong>s terroristes détenant<br />

<strong>de</strong>s otages ou s’apprêtant à faire<br />

sauter une bombe et ont critiqué fortement<br />

cette « pédagogie » <strong>de</strong> l’humiliation<br />

(vis-à-vis <strong>de</strong>s élèves interpellés) et<br />

<strong>de</strong> la terreur (vis-à-vis <strong>de</strong>s leurs condisciples).<br />

Ils auraient préféré que chaque<br />

élève arrêté ne le soit pas en public,<br />

mais après avoir été préalablement et<br />

discrètement convoqué dans le bureau<br />

du proviseur.<br />

Julien et ses camara<strong>de</strong>s interpellés ont<br />

reconnu les faits. Vus les témoignages<br />

<strong>de</strong>s surveillants et le cannabis ensuite<br />

saisi dans diverses caches, il aurait été<br />

vain et même dangereux <strong>de</strong> nier. Ces<br />

jeunes ont tous fait l’objet d’une comparution<br />

immédiate <strong>de</strong>vant le juge et,<br />

dans le même temps, ont été exclus<br />

définitivement du lycée. Le fait qu’ils<br />

soient tous mineurs, leur franchise et<br />

leur absence d’antécé<strong>de</strong>nts judiciaires<br />

ont joué en leur faveur au tribunal.<br />

Aucune peine <strong>de</strong> prison ferme n’a été<br />

prononcée contre eux. Les sanctions<br />

ont consisté en <strong>de</strong>s peines <strong>de</strong> Travail<br />

d’Intérêt Général (TIG) (4), assorties <strong>de</strong><br />

mesures d’obligation <strong>de</strong> soins (sous la<br />

forme d’un suivi psychologique ou /<br />

et éducatif). C’est dans le cadre <strong>de</strong><br />

celles-ci que j’ai rencontré Julien, <strong>de</strong>ux<br />

mois environ après son arrestation.<br />

L’adolescent oscillait entre le chagrin<br />

et la colère. Il se tenait la tête à <strong>de</strong>ux<br />

mains et ressassait plaintivement : « Les<br />

« flics » n’auraient pas dû nous choper<br />

et nous attacher <strong>de</strong>vant les autres »,<br />

tout en admettant qu’être interpellé<br />

faisait partie <strong>de</strong>s « risques du métier »<br />

<strong>de</strong> ven<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> drogue. Julien ne savait<br />

pas que la police avait le droit d’intervenir<br />

à l’intérieur d’un lycée.<br />

Plusieurs entretiens ont été nécessaires<br />

pour que ce jeune puisse s’exprimer<br />

et prendre un peu <strong>de</strong> distance avec<br />

l’impact émotionnel <strong>de</strong>s circonstances<br />

<strong>de</strong> son arrestation. Au début <strong>de</strong> cette<br />

prise en charge, nous avons bien sûr<br />

dit clairement à l’adolescent que le<br />

contenu <strong>de</strong> nos entretiens serait<br />

étanche en termes <strong>de</strong> secret professionnel,<br />

que nos rencontres étaient la<br />

conséquence d’un partenariat bien<br />

compris et non d’une collusion ou d’un<br />

mandat – sur le mo<strong>de</strong> d’une sous-traitance<br />

- avec les services <strong>de</strong> justice. Parallèlement<br />

à cela, l’association <strong>de</strong>s parents<br />

d’élèves du lycée et une partie <strong>de</strong>s<br />

enseignants ont obtenu du chef d’établissement<br />

la tenue d’une réunion <strong>de</strong>stinée,<br />

à la lueur <strong>de</strong> ce qui venait <strong>de</strong> se<br />

passer, à convenir <strong>de</strong> modalités plus<br />

subtiles en cas <strong>de</strong> nécessité <strong>de</strong> recourir<br />

aux forces <strong>de</strong> l’ordre. Judicieusement,<br />

l’assistante sociale et l’infirmière scolaires<br />

ont profité <strong>de</strong> cette rencontre<br />

pour lancer l’idée - dans une optique<br />

d’action sanitaire et non d’ « innocentation<br />

» <strong>de</strong>s élèves interpellés et <strong>de</strong><br />

leurs acheteurs (5) - d’une réflexion avec<br />

les élèves (intéressés) sur les effets du<br />

cannabis et les « motivations » <strong>de</strong>s<br />

jeunes qui en consomment. Ces per-<br />

sonnes ont sollicité notre équipe et la<br />

pâte a pris. Une dizaine <strong>de</strong> jeunes sont<br />

venus dans nos locaux, à plusieurs<br />

reprises. Nous leur avons fourni <strong>de</strong>s<br />

informations et <strong>de</strong> la documentation. A<br />

la fin <strong>de</strong> l’année scolaire, ces élèves ont<br />

installé une exposition dans le hall du<br />

lycée, assortie d’un débat où nous<br />

avons répondu à <strong>de</strong>s questions d’élèves,<br />

<strong>de</strong> parents et <strong>de</strong> professionnels au sujet<br />

<strong>de</strong>s usages et <strong>de</strong>s usagers <strong>de</strong> « joints ».<br />

L’existence <strong>de</strong> cette action <strong>de</strong> prévention<br />

et le fait que l’association où nous<br />

travaillons y soit partie prenante ont<br />

eu <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces positives sur le <strong>de</strong>venir<br />

psychologique <strong>de</strong> Julien. L’adolescent<br />

a peu à peu « digéré » la honte<br />

intense qui, selon ses mots, l’avait<br />

« détruit » lorsque les policiers l’ont<br />

menotté en classe. En effet, « on » pouvait<br />

désormais associer le nom <strong>de</strong> son<br />

lycée et le mot « cannabis » sans penser<br />

automatiquement à l’intervention policière<br />

dont il avait, avec quelques autres,<br />

fait les frais. Julien a pu dès lors avancer<br />

dans la compréhension <strong>de</strong> sa consommation<br />

régulière <strong>de</strong> « joints ». S’il en<br />

fumait tous les jours – et <strong>de</strong>puis plus<br />

d’un an -, c’est précisément parce qu’il<br />

souffrait d’une hypersensibilité au<br />

regard (au sens large : oculaire, mais<br />

surtout verbal) que les autres portaient<br />

sur lui. Il redoutait par-<strong>de</strong>ssus tout qu’on<br />

se moque <strong>de</strong> lui, en particulier <strong>de</strong> sa silhouette<br />

chétive, <strong>de</strong> son maniement<br />

médiocre du langage et <strong>de</strong> la situation<br />

sociale mo<strong>de</strong>ste et problématique dans<br />

laquelle se trouvaient ses parents,<br />

ouvriers au chômage. L’idée qu’on puisse<br />

l’humilier – camouflée sous une réelle<br />

facilité à entrer en contact - l’angoissait<br />

en permanence. Il recherchait<br />

les effets calmants du cannabis pour<br />

« gérer » cette crainte, que les conditions<br />

<strong>de</strong> son interpellation par la police<br />

avaient décuplée ! Nous avons suivi<br />

Julien pendant près d’un an, à raison<br />

d’un entretien toutes les <strong>de</strong>ux semaines.<br />

A la fin <strong>de</strong> nos rencontres, il s’était<br />

réinscrit en Secon<strong>de</strong> dans un autre<br />

lycée, où il travaillait correctement. Il<br />

était surtout parvenu à faire face à ses<br />

difficultés psychologiques sans se ruer<br />

sur le shit, dont il faisait à présent un<br />

usage très ponctuel. Conjuguée aux<br />

sanctions judiciaires, cette forte dimi-<br />

Du traitement <strong>de</strong> la crise<br />

au long terme<br />

Les présentations lors du 19e Collège<br />

Européen <strong>de</strong> Neuropsychopharmacologie<br />

qui a été organisé du<br />

16 au 20 septembre 2006 à Paris,<br />

ont été centrées sur la qualité <strong>de</strong> vie<br />

<strong>de</strong>s patients, leur santé physique et<br />

l’observance du traitement.<br />

Plus <strong>de</strong> 70% <strong>de</strong>s patients atteints <strong>de</strong><br />

schizophrénie sont au chômage. Ils<br />

sont significativement moins satisfaits<br />

<strong>de</strong> leur qualité <strong>de</strong> vie dans le domaine<br />

<strong>de</strong> la santé, <strong>de</strong> la situation financière,<br />

<strong>de</strong> l’emploi, <strong>de</strong>s activités quotidiennes<br />

et <strong>de</strong>s relations sociales. Dans<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s récentes, les patients sous<br />

antipsychotiques atypiques ont <strong>de</strong><br />

meilleurs revenus. Selon une autre<br />

étu<strong>de</strong>, les patients sous olanzapine<br />

ont plus souvent un emploi que ceux<br />

qui prennent <strong>de</strong> l’halopéridol.<br />

Pour Fernando Cañas, chef d’un<br />

Département <strong>de</strong> psychiatrie à Madrid,<br />

les éléments principaux <strong>de</strong> la gestion<br />

<strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong> psychotique aigu comprennent<br />

: l’alliance thérapeutique<br />

(attitu<strong>de</strong> empathique, non critique,<br />

prévisible, parole rassurante, etc), l’évaluation<br />

du risque et la sécurité <strong>de</strong>s<br />

patients et du personnel. La sédation<br />

a été longtemps utilisée comme une<br />

camisole chimique pour maîtriser le<br />

patient agité. Cette approche est<br />

déconseillée dans les recommandations<br />

actuelles. Les effets secondaires,<br />

lors du traitement <strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong> aigu,<br />

peuvent altérer le fonctionnement<br />

cognitif, s’accompagner d’un vécu<br />

subjectif assez négatif et, <strong>de</strong> ce fait,<br />

nuire à l’observance du traitement.<br />

C’est pour ces raisons qu’il est nécessaire<br />

<strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s préférences<br />

du patient et <strong>de</strong> son état somatique.<br />

Le traitement utlisé en urgence doit<br />

être rapi<strong>de</strong>ment efficace, avoir une<br />

bonne diffusion et peu d’effets secondaires.<br />

Il doit permettre un switch<br />

facile au traitement à long cours.<br />

Actuellement, il est admis qu’il vaudrait<br />

mieux calmer le patient que <strong>de</strong><br />

le sédater. Dans le cas <strong>de</strong> patients<br />

présentant <strong>de</strong>s troubles majeurs du<br />

comportement ou sujets à <strong>de</strong>s crises<br />

d’angoisses importantes, on peut associer<br />

ponctuellement une benzodiazépine.<br />

F. Cañas rappelle que l’association<br />

<strong>de</strong> l’olanzapine IM et <strong>de</strong><br />

benzodiazépine est déconseillée. Il<br />

précise que le passage <strong>de</strong> l’halopéridol<br />

vers l’olanzapine ou l’aripiprazole est<br />

simple et peut se faire 24 heures<br />

après l’administration <strong>de</strong> l’halopéridol.<br />

Andrezina et al. (Psychopharmacology,<br />

in press) ont démontré que dans le<br />

traitement <strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong> aigu l’aripiprazole<br />

9,75 mg en IM (cette forme<br />

n’a pas encore obtenu l’AMM en<br />

Europe) est aussi efficace que l’haldol<br />

6,50 mg en IM. Comme les<br />

autres antipsychotiques, l’aripiprazole<br />

est un antagoniste <strong>de</strong>s récepteurs<br />

dopaminergiques D2, mais son originalité<br />

consiste en son activité d’agoniste<br />

partiel <strong>de</strong>s récepteurs dopaminergiques.<br />

L’aripiprazole serait aussi<br />

efficace que l’olanzapine mais moins<br />

sédatif. Il a moins d’effets secondaires<br />

que l’halopéridol, à l’exception <strong>de</strong><br />

nausées et d’insomnies plus fréquentes.<br />

Le Pr. Fagiolini <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Pittsburg<br />

a rappelé que les antipsychotiques<br />

provoquent une up-regulation<br />

(une augmentation du nombre <strong>de</strong>s<br />

récepteurs dopaminergiques suite à<br />

leur blocage par les antipsychotiques).<br />

L’aripiprazole pourrait stimuler ces<br />

récepteurs, mais l’effet d’agoniste partiel<br />

paraît significativement moins puissant<br />

que le blocage <strong>de</strong>s récepteurs<br />

dopaminergiques. Lors du switch rapi<strong>de</strong><br />

d’un antipsychotique vers l’aripiprazole,<br />

il faudrait tenir compte du<br />

risque d’effet <strong>de</strong> rebond <strong>de</strong> certains<br />

antipsychotiques à effets anticholinergiques<br />

ou antihistaminergiques.<br />

Cet effet <strong>de</strong> rebond peut être interprété<br />

par le thérapeute comme une<br />

rechute et pousser ce <strong>de</strong>rnier à arrêter<br />

l’aripiprazole. Dans ce cas, un chevauchement<br />

<strong>de</strong> l’ancien traitement et<br />

<strong>de</strong> l’aripiprazole serait préférable.<br />

Le ziprazidone 10 mg per os (cette<br />

molécule n’a pas encore l’AMM en<br />

France) a montré dans le traitement<br />

<strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong> aigu, une efficacité équivalente<br />

à celle <strong>de</strong> l’halopéridol 2,5-<br />

10 mg et moins d’effets extrapyramidaux.<br />

Le ziprazidone a une gran<strong>de</strong><br />

affinité pour les récepteurs D2,<br />

5HT1A et 5HT2A.<br />

La schizophrénie est souvent associée<br />

à une comorbidité et une mortalité<br />

plus fréquentes. Les maladies<br />

cardiovasculaires sont la cause principale<br />

<strong>de</strong> la mortalité élevée chez les<br />

patients chroniques. Le Pr. Cañas met<br />

en avant comme facteurs <strong>de</strong> risque<br />

pour les troubles cardiovasculaires le<br />

tabagisme, l’alcool, la sé<strong>de</strong>ntarité, ainsi<br />

que la surcharge pondérale, les<br />

troubles métaboliques, l’allongement<br />

du QT provoqués par certains antipsychotiques.<br />

Le Pr. Thomas (Université <strong>de</strong> Lille)<br />

explique que l’efficacité du traitement<br />

N°7 - TOME XIX - OCTOBRE 2006<br />

nution <strong>de</strong> sa consommation (et donc<br />

du coût correspondant) avait supprimé<br />

en lui toute envie <strong>de</strong> vendre du<br />

cannabis. ■<br />

Pascal Hachet<br />

Psychologue , Point Ecoute « Le Tamarin » 1bis,<br />

rue Léon Blum, 60100 Creil. Tél. 03 44 64 12 53<br />

Références<br />

(1) HACHET P., Ces ados qui fument <strong>de</strong>s<br />

joints, Paris 2000, Fleurus, 188 p.<br />

(2) HACHET P., Histoires <strong>de</strong> fumeurs <strong>de</strong><br />

joints, Paris 2005, In Press, 164 p.<br />

(3) Il s’agit d’un néologisme.<br />

(4) Ainsi, Julien a dû effectuer huit semaines<br />

<strong>de</strong> travaux d’entretien (peinture, jardinage,<br />

etc.) dans plusieurs associations locales.<br />

(5) Ces <strong>de</strong>rniers, « simples » consommateurs<br />

<strong>de</strong> cannabis, n’ont pas fait l’objet <strong>de</strong><br />

poursuites pénales mais d’orientations éducatives<br />

en alternative à une condamnation<br />

(et non en plus <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière comme<br />

dans le cas <strong>de</strong> Julien). Notre équipe a reçu<br />

plusieurs dizaines <strong>de</strong> ces jeunes, souvent<br />

accompagnés par leurs parents. Sur le plan<br />

scolaire, ils furent temporairement exclus,<br />

pendant trois jours, du lycée.<br />

se traduit par la diminution du<br />

nombre <strong>de</strong>s hospitalisations. Il résume<br />

les résultats d’étu<strong>de</strong>s récentes selon<br />

lesquelles les rechutes sous olanzapine<br />

et risperdal sont significativement<br />

moins fréquentes que celles sous halopéridol.<br />

Dans l’étu<strong>de</strong> naturalistique<br />

STAR (Schizophrenia Trial of Aripiprazole,<br />

Kerwin et al. Schizophrenia<br />

Res., submitted) les patients sous aripiprazole<br />

gar<strong>de</strong>nt leur traitement significativement<br />

plus longtemps que ceux<br />

sous olanzapine, risperdal ou quétiapine.<br />

L’aripiprazole améliore significativement<br />

leur qualité <strong>de</strong> vie (Corey-<br />

Lisle et al., 14 e Congrès <strong>de</strong> l’Association<br />

Européenne <strong>de</strong> <strong>Psychiatrie</strong>, Nice, 4-8<br />

mars, 2006).<br />

Plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s patients abandonnent<br />

leur traitement. Les raisons<br />

en sont différents : effets secondaires<br />

du traitement (50%), absence <strong>de</strong> critique<br />

(30%) et absence d’efficacité<br />

(15%).<br />

L’étu<strong>de</strong> CATIE (Clinical Antipsychotic<br />

Trials of Intervention Effectiveness)<br />

est indépendante, sponsorisée par la<br />

NIMH (National Institut of Mental<br />

Health). Elle compare, dans <strong>de</strong>s conditions<br />

réelles et sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

dix-huit mois, l’efficience et la tolérance<br />

<strong>de</strong> certains antipsychotiques<br />

(olanzapine, quétiapine, risperidone,<br />

ziprazidone) et <strong>de</strong> la perphénazine<br />

(neuroleptique classique <strong>de</strong> référence<br />

aux Etats-Unis) dans la schizophrénie.<br />

A 18 mois, 36% <strong>de</strong>s patients<br />

<strong>de</strong>meuraient sous olanzapine. Ce<br />

pourcentage est respectivement <strong>de</strong><br />

26 pour la rispéridone, <strong>de</strong> 25 pour<br />

le perphénazine, <strong>de</strong> 21 pour le ziprazidone<br />

et <strong>de</strong> 18 pour la quétiapine.<br />

En même temps, l’olanzapine a été<br />

associé à significativement plus <strong>de</strong><br />

prise <strong>de</strong> poids et à <strong>de</strong>s problèmes<br />

métaboliques (hyperglycémie, hypertriglycéridémie<br />

et hypercholestérolémie).<br />

L’aripiprazole n’a pas été inclus à ce<br />

sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, mais l’étu<strong>de</strong> STAR a<br />

observé non seulement son efficacité<br />

mais aussi une réduction rapi<strong>de</strong> et<br />

significative <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s et du<br />

LDL-C, une augmentation du HDL-<br />

C (facteur protecteur contre les acci<strong>de</strong>nts<br />

cardiovasculaires) et une perte<br />

<strong>de</strong> poids (<strong>de</strong> 1,3kg,). 47% <strong>de</strong>s patients<br />

l’ont préféré à leur traitement antérieur.<br />

■<br />

Vesselin Petkov<br />

Symposium Bristol-Myers Squibb/Otsuka -<br />

ECNP du 18/09/2006.

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