Octobre - Nervure Journal de Psychiatrie
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14<br />
LIVRES<br />
■ ORGANISATION DES SOINS<br />
Le gouvernement <strong>de</strong> la<br />
recherche<br />
Histoire d’un engagement<br />
politique, <strong>de</strong> Pierre Mendès<br />
France à Charles <strong>de</strong> Gaulle<br />
(1953-1969)<br />
Sous la direction <strong>de</strong> Vincent<br />
Duclerc et Alain Chatriot<br />
La Découverte, 34 €<br />
Ce livre est né d’un programme <strong>de</strong><br />
recherche <strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong>s hautes étu<strong>de</strong>s<br />
en sciences sociales sur les politiques<br />
scientifiques françaises du second<br />
XX e siècle. Il s’est intéressé à l’époque<br />
considérée comme l’« âge d’or » <strong>de</strong><br />
l’engagement <strong>de</strong> l’Etat, au tournant<br />
<strong>de</strong>s années 1950 et 1960, lorsque<br />
Pierre Mendès France, puis le général<br />
<strong>de</strong> Gaulle, s’investirent dans la<br />
construction d’une puissante recherche<br />
publique et <strong>de</strong> ses structures <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment.<br />
Au cœur <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong><br />
collective, rési<strong>de</strong> l’enquête inédite<br />
menée sur la Délégation générale à<br />
la recherche scientifique et technique<br />
(DGRST), une administration dite <strong>de</strong><br />
mission créée entre novembre 1958<br />
et avril 1961 pour <strong>de</strong>venir une institution<br />
importante, placée au sommet<br />
<strong>de</strong> l’Etat pour porter l’effort <strong>de</strong> recherche<br />
et organiser son action. Enquête<br />
inédite car, contrairement au<br />
Centre national <strong>de</strong> la recherche scientifique<br />
(CNRS) qui a célébré son cinquantenaire<br />
en 1989, la DGRST aujourd’hui<br />
disparue n’a suscité aucune<br />
recherche spécifique. La première partie<br />
du livre se présente comme un<br />
recueil d’analyses, pour la plupart<br />
inédites, sur les questions <strong>de</strong> politique<br />
scientifique dans la France du XX e<br />
siècle. Réunissant <strong>de</strong>s historiens du<br />
politique, <strong>de</strong>s sciences ou <strong>de</strong> l’économie<br />
et une archiviste, ces contributions<br />
précisent <strong>de</strong>s hypothèses <strong>de</strong><br />
recherche sur un éventuel modèle <strong>de</strong><br />
politique scientifique Mendès France<strong>de</strong><br />
Gaulle. Centrés sur <strong>de</strong>s moments,<br />
<strong>de</strong>s acteurs ou <strong>de</strong>s institutions, ces<br />
textes restitueront une part <strong>de</strong> la complexité<br />
<strong>de</strong>s décisions politiques et <strong>de</strong>s<br />
réalisations institutionnelles, loin<br />
<strong>de</strong> visions faussement linéaires. La<br />
<strong>de</strong>uxième partie regroupe <strong>de</strong> nombreux<br />
textes dont la force rési<strong>de</strong> dans<br />
l’accès privilégié sur les pratiques<br />
concrètes <strong>de</strong>s acteurs, sur leurs projets,<br />
sur leurs réussites et sur leurs déceptions.<br />
Economie politique <strong>de</strong><br />
l’action sociale<br />
Pierre Naves, Hervé Defalvard<br />
avec la collaboration <strong>de</strong> Katia<br />
Julienne et Patrick Petour<br />
Préfaces <strong>de</strong> Marie-Thérèse Join-<br />
Lambert et François Roussely<br />
Dunod, 27 €<br />
Les auteurs <strong>de</strong> cet ouvrage ont mis<br />
en commun leurs expériences et leurs<br />
réflexions, pour considérer conjointement<br />
le social et l’économique. Ils<br />
décrivent la production <strong>de</strong>s règles qui<br />
fon<strong>de</strong>nt l’intervention publique dans<br />
le domaine social et montrent que<br />
cette production répond à une logique<br />
politique qui n’exclut pas le jeu<br />
<strong>de</strong>s acteurs économiques. Ils présentent<br />
l’importance <strong>de</strong>s questions<br />
sociales et <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> leur prise<br />
en charge dans l’économie française<br />
actuelle et insistent sur l’utilité que<br />
soient faits <strong>de</strong>s choix politiques d’investir<br />
dans l’action sociale.<br />
D’autres disciplines ne sont pas écartées.<br />
En témoignent les nombreuses<br />
références à la sociologie, tant classique<br />
(Weber, Arendt...) que mo<strong>de</strong>rne<br />
(Bourdieu, Castel, Paugam...), à l’histoire<br />
(Hatzfeld), à la philosophie, aux<br />
politiques publiques. Et surtout, l’économie<br />
politique <strong>de</strong> l’action sociale ne<br />
signifie pas pour les auteurs la mise<br />
à l’écart <strong>de</strong> l’humain - je dirais même<br />
bien au contraire -, mais le recours à<br />
la mesure, à la réflexion, à l’analyse<br />
raisonnée <strong>de</strong>s coûts, à la prévision,<br />
à l’évaluation.<br />
Cet arrêté vient concrétiser plus <strong>de</strong><br />
quinze années <strong>de</strong> longs travaux<br />
d’élaboration d’une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription<br />
médicalisée <strong>de</strong> l’activité en psychiatrie<br />
et santé mentale. Il vise à asseoir<br />
un recueil minimum, ayant une validité<br />
nationale, et permettant <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r<br />
à l’analyse médico-économique <strong>de</strong> l’activité<br />
<strong>de</strong> soins réalisée dans les établissements<br />
<strong>de</strong> santé publics ou privés<br />
ayant une activité en psychiatrie.<br />
Les informations recueillies seront transmises<br />
aux ARH, après anonymisation,<br />
chaque fin <strong>de</strong> trimestre. A leur tour, les<br />
ARH transmettront ces données anonymes<br />
aux caisses d’assurance maladie<br />
et à l’ATIH. Deux volets <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription<br />
sont <strong>de</strong>mandés par cet arrêté :<br />
- une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> séjours<br />
<strong>de</strong>s établissements privés et publics,<br />
sectorisés ou non, les RPS (Résumés<br />
Par Séquence), transformés en RPSA<br />
(Résumés Par Séquence Anonymisés)<br />
avant transmission aux ARH ;<br />
- une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s activités ambulatoires<br />
par actes <strong>de</strong> chaque catégorie<br />
<strong>de</strong>s personnels <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s établissements<br />
psychiatriques publics sectorisés<br />
ou non, les RAA (Résumés d’Activité<br />
Ambulatoire), transformés en R3A<br />
(Résumés Anonymisés d’Activité<br />
Ambulatoire) avant transmission aux<br />
ARH. Quels en sont les effets pour les<br />
établissements <strong>de</strong> santé, pour les personnels<br />
<strong>de</strong> santé (1) et pour le mé<strong>de</strong>cin<br />
responsable du DIM, et que peuton<br />
attendre <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s<br />
données ainsi recueillies ?<br />
Effets <strong>de</strong> l’arrêté du 29 juin 2006<br />
relatif au recueil et au traitement<br />
<strong>de</strong>s données d’activité médicale sur<br />
les établissements <strong>de</strong> santé<br />
Cet arrêté <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un traitement<br />
automatisé <strong>de</strong>s données médicales<br />
(article 1 premièrement) pour lesquels<br />
les établissements ne sont pas tous préparés.<br />
Il est précisé dans le premièrement<br />
<strong>de</strong> l’article 2 que « Ces informations<br />
doivent être conformes au contenu<br />
du dossier médical ». Là aussi, nombre<br />
d’établissements n’ont pas mis en place<br />
<strong>de</strong> dispositif permettant la liaison entre<br />
informations sur l’activité et observations<br />
médicales. La situation actuelle<br />
montre, le plus souvent, <strong>de</strong>s applications<br />
indépendantes : les données administratives<br />
sur les séjours, les relevés<br />
d’activités ambulatoires, les dossiers<br />
informatisés <strong>de</strong>s patients quand ils existent<br />
et concernent également l’ambulatoire.<br />
Les établissements auront donc<br />
souvent un lourd travail à réaliser dans<br />
<strong>de</strong>s délais assez brefs pour permettre ce<br />
qui est prescrit dans le troisièmement<br />
<strong>de</strong> l’article 4 <strong>de</strong> l’arrêté, c’est-à-dire,<br />
« veiller à la qualité <strong>de</strong>s données et les<br />
confronter en tant que <strong>de</strong> besoin aux<br />
dossiers médicaux et fichiers administratifs<br />
». L’arrêté est d’application immédiate<br />
à sa date <strong>de</strong> parution. Toutefois,<br />
connaissant les difficultés <strong>de</strong> mise en<br />
œuvre, notamment pour la <strong>de</strong>scription<br />
<strong>de</strong> l’activité ambulatoire, l’arrêté prévoit<br />
une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> transition jusque fin<br />
2007 au cours <strong>de</strong> laquelle les établissements<br />
pourront transmettre <strong>de</strong>s<br />
fichiers d’activité ambulatoire agrégés,<br />
simplifiant les collectes d’information<br />
sur le terrain. L’inci<strong>de</strong>nce médico-économique<br />
sur l’EPRD et le budget <strong>de</strong><br />
l’établissement n’apparaît pas dans ce<br />
texte législatif. Il est bien cité au premièrement<br />
<strong>de</strong> l’article 1 « Afin <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r<br />
à l’analyse médico-économique <strong>de</strong><br />
l’activité...», mais pas plus d’information<br />
n’est donné dans cet arrêté. C’est<br />
dans le préambule du gui<strong>de</strong> méthodologique<br />
que se trouvent les éléments<br />
<strong>de</strong> réponse. Sous la signature <strong>de</strong> Xavier<br />
Bertrand, Ministre <strong>de</strong> la santé et <strong>de</strong>s<br />
solidarités, on peut lire : « les professionnels<br />
et le ministère sont dans l’attente<br />
d’un financement rénové <strong>de</strong> la psychiatrie,<br />
la VAP, un modèle pluraliste à<br />
plusieurs compartiments, qui assurera la<br />
Valorisation <strong>de</strong> l’Activité en <strong>Psychiatrie</strong><br />
(activité <strong>de</strong> soin, mise en œuvre <strong>de</strong>s MIG<br />
communes ou spécifiques à la psychiatrie,<br />
tarification à l’activité, prise en compte <strong>de</strong><br />
critères géographiques et populationnels).<br />
Les éléments objectifs fournis par le<br />
RIM _ P vont permettre d’asseoir le financement<br />
du compartiment relatif à l’activité<br />
en hospitalisation et en ambulatoire ».<br />
Par ailleurs, la mise en place <strong>de</strong> ces<br />
recueils <strong>de</strong> données ne remplace pas la<br />
fiche par patient mais vient en plus.<br />
L’article 1 commence par : « Outre le<br />
recueil <strong>de</strong> données relatives au patient<br />
instauré par l’arrêté du 24 novembre<br />
1998 ... ».<br />
Que peut attendre l’établissement <strong>de</strong><br />
l’exploitation <strong>de</strong>s données ainsi<br />
recueillies ?<br />
L’arrêté précise au Il <strong>de</strong> l’article 4 : « il<br />
(le mé<strong>de</strong>cin responsable du DIM) assure<br />
la diffusion <strong>de</strong>s informations issues <strong>de</strong><br />
ces traitements auprès <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong><br />
l’établissement <strong>de</strong> santé et du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
la commission médicale <strong>de</strong> l’établissement<br />
ainsi qu’aux praticiens ayant dispensé<br />
les soins, dans <strong>de</strong>s conditions<br />
garantissant l’anonymat <strong>de</strong>s patients ».<br />
Au II <strong>de</strong> l’article 5 cet arrêté ajoute :<br />
« Le directeur et le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission<br />
médicale ou <strong>de</strong> la conférence<br />
médicale <strong>de</strong> l’établissement sont <strong>de</strong>stinataires<br />
<strong>de</strong> statistiques, agrégées par unité<br />
médicale ou tout autre découpage structurel<br />
repérable par les éléments disponibles<br />
dans le système d’information <strong>de</strong><br />
l’établissement et pour l’ensemble <strong>de</strong> l’établissement<br />
». Mais c’est <strong>de</strong> nouveau<br />
dans le préambule du gui<strong>de</strong> méthodologique<br />
que se trouvent <strong>de</strong>s réponses<br />
plus avancées : « Les données recueillies<br />
sont riches, et les possibilités d’exploitations<br />
multiples. Elles peuvent être mobilisées<br />
aussi bien au niveau local, pour la<br />
gestion interne, pour l’amélioration <strong>de</strong><br />
l’efficience et <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s soins, qu’au<br />
niveau régional, par exemple, pour l’élaboration<br />
<strong>de</strong>s SROS ». Il existe, toutefois,<br />
une certaine note <strong>de</strong> modération<br />
à ajouter à cet enthousiasme. En effet,<br />
si les RPS et RAA peuvent apporter à<br />
la psychiatrie « conventionnelle » une<br />
assez bonne <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s réalités du<br />
terrain, ils ne permettent pas d’être au<br />
niveau <strong>de</strong> ce que <strong>de</strong>vient aujourd’hui le<br />
travail en santé mentale.<br />
L’arrêté ne vise que la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s<br />
journées d’hospitalisation temps complet<br />
ou partiel et les actes directs ou<br />
indirects relatifs à un patient et réalisés<br />
en « soins externes » (article 2 - 1 -<br />
2°). Il n’y a pas <strong>de</strong> place pour la <strong>de</strong>scription<br />
<strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> plus en plus<br />
nombreuses se situant dans la prévention,<br />
les réseaux ou l’ai<strong>de</strong> aux aidants et<br />
qui ne sont donc pas relatives à un<br />
patient. Ces actions peuvent cependant,<br />
en fonction <strong>de</strong> l’organisation <strong>de</strong><br />
chaque secteur, mobiliser une gran<strong>de</strong><br />
part <strong>de</strong>s moyens affectés hors <strong>de</strong> l’hospitalisation<br />
classique ou du CMP.<br />
Le gui<strong>de</strong> méthodologique apporte plus<br />
<strong>de</strong> renseignements : « Les actions pour<br />
la communauté ne relèvent pas du présent<br />
recueil mais seront enregistrées sous<br />
forme d’une mission d’intérêt général<br />
(au sens <strong>de</strong> l’article D 162-6 du co<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> la sécurité sociale) ». Si le gui<strong>de</strong> ne<br />
conseille pas plus sur les métho<strong>de</strong>s à<br />
mettre en œuvre pour expliciter mieux<br />
cette part parfois importante du travail<br />
<strong>de</strong>s secteurs, il est possible <strong>de</strong> penser<br />
qu’un repli sur les activités bien décrites,<br />
se fasse au détriment <strong>de</strong> l’ouverture<br />
vers la santé mentale. (Cette difficulté<br />
est redoublée pour la psychiatrie infanto-juvénile).<br />
Effets <strong>de</strong> l’arrêté du 29 juin 2006<br />
relatif au recueil et au traitement<br />
<strong>de</strong>s données d’activité médicale pour<br />
les personnels <strong>de</strong> santé<br />
Il n’est pas mentionné dans cet arrêté la<br />
notion <strong>de</strong> collecte initiale <strong>de</strong> l’infor-<br />
mation autrement que sous les termes<br />
du premièrement <strong>de</strong> l’article 2 : « Dans<br />
chaque unité médicale <strong>de</strong> soins <strong>de</strong> psychiatrie,<br />
les catégories d’information enregistrées<br />
sur le RPS sont les suivantes :...».<br />
Le gui<strong>de</strong> méthodologique approfondit<br />
un peu cette notion :<br />
« 1.2.1 L’unité médicale<br />
Les informations sont recueillies au<br />
niveau <strong>de</strong> l’unité médicale, définie comme<br />
un ensemble individualisé <strong>de</strong> moyens<br />
matériels et humains, repéré par un co<strong>de</strong><br />
spécifique dans une nomenclature déterminée<br />
par l’établissement. Afin <strong>de</strong> pouvoir<br />
développer une comptabilité analytique<br />
permettant <strong>de</strong> mesurer le coût<br />
d’unités d’oeuvre homogènes, il est souhaitable<br />
que les unités médicales soient<br />
définies <strong>de</strong> telle sorte qu’à chacune ne<br />
correspon<strong>de</strong> qu’une seule forme d’activité<br />
selon la définition donnée au 1. 1.2 ».<br />
L<br />
’interruption du traitement d’un<br />
membre <strong>de</strong> la famille souffrant <strong>de</strong><br />
maladie mentale et l’aggravation<br />
consécutive <strong>de</strong>s symptômes psychiatriques<br />
peuvent avoir <strong>de</strong>s conséquences<br />
sérieuses pour les familles.<br />
Keeping Care Complete (Assurer la<br />
continuité <strong>de</strong>s soins), qui est une<br />
enquête internationale menée auprès<br />
<strong>de</strong> 982 aidants familiaux <strong>de</strong> personnes<br />
souffrant <strong>de</strong> schizophrénie, <strong>de</strong> trouble<br />
bipolaire ou <strong>de</strong> trouble schizo-affectif,<br />
précise les conséquences d’une rechute,<br />
définie comme l’aggravation <strong>de</strong>s<br />
symptômes après un apparent rétablissement,<br />
et le désir <strong>de</strong>s aidants que<br />
les mé<strong>de</strong>cins concentrent leur attention<br />
sur les soins à long terme plutôt<br />
que sur la gestion <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong><br />
crise. L’enquête Keeping Care Complete<br />
a été élaborée par la Fédération<br />
mondiale pour la santé mentale<br />
(WFMH) et Eli Lilly and Company.<br />
La société d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> marché indépendante<br />
Ipsos a mené l’enquête<br />
auprès d’aidants en Australie, au Canada,<br />
en Allemagne, en France, en Italie,<br />
en Espagne, au Royaume-Uni et aux<br />
Etats-Unis.<br />
Conséquences et facteurs<br />
déclenchants d’une rechute<br />
Les aidants dont un membre <strong>de</strong> la<br />
famille a connu une rechute ont rapporté<br />
que leur proche s’était retrouvé<br />
dans l’incapacité <strong>de</strong> travailler, avait<br />
été hospitalisé, avait tenté <strong>de</strong> se suici<strong>de</strong>r<br />
et/ou avait été incarcéré. Un grand<br />
nombre <strong>de</strong> ces aidants ont également<br />
déclaré que leur propre santé mentale<br />
et physique, ainsi que leur situation<br />
financière, s’étaient détériorées à<br />
la suite <strong>de</strong> cette rechute. Parmi les<br />
502 aidants dont le proche avait arrêté<br />
<strong>de</strong> prendre ses médicaments, 91<br />
ont rapporté que leur proche avait<br />
fait une rechute suite à cet arrêt <strong>de</strong><br />
traitement. En outre, 56% <strong>de</strong>s 455<br />
aidants qui ont déclaré que le traitement<br />
<strong>de</strong> leur proche avait été modifié<br />
suite à une décision prise en coopération<br />
avec leur mé<strong>de</strong>cin ont affirmé<br />
que la rechute était survenue après<br />
ce changement.<br />
L’efficacité est l’objectif <strong>de</strong><br />
traitement prioritaire pour les<br />
aidants<br />
Neuf aidants sur dix s’accor<strong>de</strong>nt à dire<br />
que l’efficacité est leur principale préoccupation<br />
lorsqu’ils évaluent les<br />
options <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> leurs proches<br />
et qu’un médicament efficace est<br />
nécessaire pour contrôler les symptômes<br />
<strong>de</strong> la maladie avant <strong>de</strong> pou-<br />
N°7 - TOME XIX - OCTOBRE 2006<br />
Commentaires sur l’arrêté du 29 juin<br />
2006 et sur le gui<strong>de</strong> méthodologique<br />
paru le 18 août 2006*<br />
Ce qui n’est pas défini est la responsabilité<br />
<strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s données<br />
recueillies. Il faut faire un détour par<br />
les textes réglementant la tenue du dossier<br />
médical (dossier du patient pour<br />
la HAS) pour approcher cette notion<br />
par laquelle, c’est le praticien responsable<br />
<strong>de</strong> la prise en charge du patient<br />
qui est responsable <strong>de</strong> la collecte initiale<br />
<strong>de</strong>s informations.<br />
Pour les RAA, il faut connaître la nature<br />
<strong>de</strong> l’acte son lieu d’effection et la<br />
nature du ou <strong>de</strong>s intervenants effecteurs.<br />
Une prise en charge, même en<br />
l’absence d’un mé<strong>de</strong>cin reste sous sa<br />
responsabilité. Le praticien chargé <strong>de</strong>s<br />
soins d’un patient <strong>de</strong>vra pouvoir s’assurer<br />
que les activités réalisées par les<br />
membres <strong>de</strong> son équipe ont bien été<br />
relevées et que les informations clinique<br />
nécessaires sont bien présentes.<br />
Enquête auprès <strong>de</strong>s<br />
aidants familiaux<br />
voir agir adéquatement sur le bienêtre<br />
et la santé en général. Les résultats<br />
<strong>de</strong> l’enquête montrentque les<br />
aidants qui déclarent que leur proche<br />
est satisfait <strong>de</strong> son traitement actuel<br />
pensent qu’un traitement efficace lui<br />
a permis d’être plus indépendant dans<br />
sa vie quotidienne, <strong>de</strong> ne pas être hospitalisé<br />
et <strong>de</strong> conserver un emploi<br />
stable ou une activité bénévole.<br />
Outre le traitement médicamenteux,<br />
les aidants ont désigné le soutien<br />
familial et l’accompagnement social,<br />
la psychanalyse, l’exercice, le fait<br />
d’avoir <strong>de</strong>s responsabilités et <strong>de</strong>s<br />
horaires stables parmi les facteurs<br />
essentiels qui ai<strong>de</strong>nt à préserver le<br />
bien-être <strong>de</strong> leur proche.<br />
Désir <strong>de</strong> fixer <strong>de</strong>s objectifs plus<br />
ambitieux et <strong>de</strong> se concentrer sur le<br />
bien-être à long terme<br />
La plupart <strong>de</strong>s aidants ont déclaré<br />
qu’ils souhaitent que les mé<strong>de</strong>cins mettent<br />
en place une prise en charge à<br />
long terme <strong>de</strong> la maladie plutôt que <strong>de</strong><br />
gérer uniquement les situations <strong>de</strong><br />
crise : 66% <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s aidants<br />
ont dit être frustrés par les mé<strong>de</strong>cins<br />
qui fixent <strong>de</strong>s objectifs très limités<br />
d’amélioration à long terme <strong>de</strong> la maladie<br />
<strong>de</strong> leurs proches.<br />
L’ensemble <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> l’enquête,<br />
<strong>de</strong>s fiches d’information sur la schizophrénie<br />
et les troubles schizo-affectifs<br />
et bipolaires et le point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s<br />
aidants peuvent être consultés sur<br />
www.wfmh.com. ■<br />
F.C.<br />
Bibliographie<br />
(1) Schizophrenia: What You Need to Know,<br />
National Mental Health Association, disponible<br />
sur : http://ww w.nmha.org/infoctr/factsheets/51.cfm<br />
consulté le 7 juin 2006.<br />
(2) Bipolar Disor<strong>de</strong>r, National Institute of<br />
Mental Health, Reprinted September 2002,<br />
disponible sur: http://www. nimh.nih.gov/<br />
publicat/bipolar.cfm, consulté le 7 juin 2006.<br />
(3) WEIDEN P, SCHEIFLER P, DIAMOND<br />
R et al, Breakthroughs in Antipsychotic Medications,<br />
New York, W.W. Norton & Company,<br />
1999.<br />
(4) The World Health Report 2001: Mental<br />
Health - New Un<strong>de</strong>rstanding, New Hope,<br />
World Health Organization, disponible sur:<br />
http://www.who.int /whr/2001/chapter3/<br />
/en/in<strong>de</strong>x1.html, consulté le 6 janvier 2006.<br />
(5) The Global Bur<strong>de</strong>n of Disease, World Health<br />
Organization in 2003, disponible sur :<br />
http://www.who.int/mip/2003/other_ documents/en/globalbur<strong>de</strong>nofdisease.pdf,consulté<br />
le 6 janvier 2006.<br />
(6) Schizoaffective Disor<strong>de</strong>r, National Alliance<br />
on Mental Illness, disponible sur :<br />
http://www.nami.org/Template.cfm?Section=By_Illness&template=/ContentManagement/ContentDisplay.cfm&ContetID=<br />
11837, consulté le 7 juin 2006.