Les poux aussi aiment la propreté

Les poux aussi aiment la propreté
Les poux peuvent s’attaquer à n’importe qui et même la saison froide ne les
arrête pas. Bien au contraire. Pour venir à bout de ces irritantes bestioles, les
samaritains effectuent régulièrement des contrôles dans les classes.
« La première fois que j’ai eu des poux, j’étais enfant, c’était à l’école. La seconde
fois, j’avais 25 ans. Mais je ne sais pas où j’ai bien pu les attraper, dans le bus peutêtre
? J’ai découvert leur présence par hasard : j’étais en train d’écrire quand un
poux est tombé sur mon cahier, j’ai trouvé ça drôle. Ce n’est pas si grave, les poux
vont et viennent. » Si Jasmin (prénom fictif) réagit calmement face à ces petits
vampires, tout le monde ne partage pas sa quiétude, comme cette mère de famille
désespérée : « Mes deux enfants ont eu des poux de novembre à mars. Nous avons
cru devenir fous ! J’ai utilisé plusieurs insecticides, sans résultat. Puis, à la fin du
mois de février, plus de trace de ces parasites. Je ne sais pas comment, mais ils
avaient disparu… enfin, jusqu’à hier soir. Ma fille est arrivée en pleurant, elle avait de
nouveau des poux. Alors je me suis remise à laver les cheveux de mes enfants et à
changer tous les lits. Nous nous étions à peine remis de la première attaque que tout
recommence ! »
Bien qu’inoffensifs, les poux n’en sont pas moins désagréables, car ils causent de
fortes démangeaisons. Les éradiquer n’est toutefois pas une tâche aisée : par
manque d’information, nombre de parents et d’enfants ne sont pas en mesure de les
détecter et, partant, de les combattre de manière ciblée. La première étape consiste
donc à examiner minutieusement la chevelure, comme le fait par exemple
Käthy Winterberger.
Des samaritains pour lutter contre les poux
Depuis 25 ans, Käthy Winterberger se rend régulièrement avec onze autres
collègues samaritaines dans les écoles de Wohlen (canton d’Argovie) pour y réaliser
des contrôles. « Nous nous sommes surnommées le « commando antipoux ». Nous
aurions peut-être dû trouver un nom plus approprié, mais celui-là nous est venu
immédiatement à l’esprit », déclare-t-elle en souriant. Il arrive aussi que les écoliers
les appellent les « dames à la lavande », parce qu’elles déposent quelques gouttes
d’huile de lavande derrière leurs oreilles pour se protéger d’une éventuelle infection.
Au début de l’année, l’équipe de Käthy Winterberger a repris ses visites dans les
écoles de la commune. Dans la plupart des cas, pour que cet assaillant indésirable
puisse se propager, un contact de cheveu à cheveu est indispensable. Les écoles
enfantines et primaires représentent donc une véritable aubaine pour eux. Bien sûr,
même si elles ne sont pas des cibles prioritaires, les têtes des adolescents et des
adultes les attirent aussi. Concrètement, comment se déroule l’intervention des
samaritains ? Avant toute visite, la direction de l’établissement scolaire envoie une
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lettre aux parents pour les prévenir de la réalisation d’un contrôle et les informer de la
marche à suivre en cas d’infection. Les contrôles sont effectués d’entente avec le
médecin scolaire. « Lorsque nous recherchons des poux, nous devons être
parfaitement équipées. C’est pourquoi nous portons toujours notre tablier
réglementaire. Et avant d’examiner la chevelure de chaque élève mèche par mèche,
nous nous désinfectons soigneusement les mains » précise Käthy Winterberger.
Un insecte aux mœurs « rampantes »
Avant de poursuivre, une mise au point s’impose : les poux ne sautent pas, ils
rampent. Une fois adulte, le poux est très rapide et s’enfuit dès qu’on l’approche. La
femelle pond des œufs blancs voire brunâtres, appelés lentes, qui mesurent moins
d’un millimètre et se collent au cheveu, tels des pellicules. Il faut avoir un bon
éclairage et être très attentifs pour les détecter, notamment sur les chevelures
blondes. Leurs zones de prédilection ? La nuque, l’arrière des oreilles et les tempes.
Aussitôt que les poux ont fait leur apparition dans une classe, les parents doivent
être enrôlés dans la lutte. « Mais il n’est pas toujours facile de les convaincre »
déplore Käthy Winterberger, « Dans ces cas, il vaut mieux inviter l’un des parents à
l’école pour lui montrer comment procéder. » Certains préjugés ont la vie dure. Ainsi,
les poux ont souvent la réputation d’être attirés par la saleté. En fait, ils peuvent
coloniser n’importe quel crâne, que les cheveux qui le recouvrent soient gras ou
sentent bon le shampoing. Seule la chaleur les intéresse.
Remèdes efficaces
• Le shampoing antipoux, certes entièrement chimique, est une arme efficace.
Après toute utilisation, il est indispensable d’éliminer les lentes, si nécessaire
à la main. En effet, les shampoings ne tuent que les poux et les œufs prêts à
éclore. L’inconvénient de ce type de produits est qu’ils assèchent le cuir
chevelu. Par ailleurs, pendant le traitement, la baignade en piscine est
déconseillée, car le chlore affaiblit l’efficacité de certaines lotions (p. ex.
Prioderm). Sept jours après la première application, l’opération doit être
répétée une à deux fois.
• Une exposition d’une demi-heure sous un séchoir à cheveux à 60 degrés
permet généralement de tuer les poux et les lentes. Mais qui peut résister
aussi longtemps sous un casque à une telle température ?
Remèdes plus ou moins efficaces
• Si vous préférez ne pas recourir à l’arsenal chimique, vous pouvez mélanger 4
ou 5 gouttes d’huile essentielle d’arbre à thé (melaleuca) à votre shampoing
habituel et le répartir sur l’ensemble de la chevelure par massages réguliers.
Recouvrez ensuite les cheveux d’un bonnet de douche ou d’une serviette et
laissez agir une demi-heure. Normalement, ce procédé permet de venir à bout
de tous les poux, mais pas des lentes. Après dix jours, lorsque les œufs
auront éclos et avant que les larves n’arrivent à maturité sexuelle, répétez
l’application. Cette fois-ci, tous les parasites devraient avoir succombé.
• Certains emploient aussi de l’huile de lavande, des shampoings au goudron
ou encore de la mayonnaise épaisse, mais l’efficacité de ces traitements n’est
pas prouvée.
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Remèdes inefficaces
• Passer les cheveux au peigne à poux ne résout souvent pas le problème, car
les lentes adhèrent fermement à la base du cheveu. Cet instrument est plutôt
utile pour effectuer des contrôles hebdomadaires.
• Ne vous fatiguez pas non plus à vous laver les cheveux tous les jours, car,
comme nous l’avons déjà dit, les poux aiment aussi la propreté !
Photos: Andi Jacomet / Ursina Mayor
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