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intro8 verbeterd - Royal Museum for Central Africa

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plus quand il n’y a que des filles dans un mariage<br />

(90:22). Ainsi la maternité n’est pas toujours bonne<br />

et idéale (199:7).<br />

f) Tensions au sein de la famille<br />

Ci-dessus plusieurs situations familiales<br />

ont été déjà évoquées comme étant des sources<br />

de souffrance, tel le fait d’être orphelin ou d’être<br />

veuve, et les accusations de sorcellerie à<br />

l’intérieur d’une même famille.<br />

D’autres préoccupations sont encore<br />

exprimées par les mélopées. Les femmes sentent<br />

un grand besoin d’être soutenues par des hommes.<br />

Si il n’y a ni frères ni mari, la femme est à<br />

plaindre (35:50 ; 307:12 ; 171:10). Pour une<br />

femme c’est nécessaire d’avoir un mari (66:5 ;<br />

209:19). Le premier mari est souvent cité et avec<br />

beaucoup de respect ; c’est le mari de la virginité<br />

et ce mariage est pour toujours (36:17). Pour une<br />

femme c’est mauvais de rester célibataire et on<br />

préfère accepter un petit mari plutôt que de<br />

continuer éternellement à souffrir dans le célibat<br />

(87:23). La femme mariée est fière. La pleureuse<br />

l’exprime dans un langage imagé : Taumwene<br />

bali na baume pa kwenda matangala ngombe<br />

(Ne vois-tu pas que celles qui ont des hommes<br />

marchent à pas pesants comme des vaches)<br />

(271:9). Les célibataires au contraire ont un<br />

comportement impoli (120:178).<br />

La femme a aussi besoin d’un frère, d’au<br />

moins un. Manquant de frère elle est comme une<br />

esclave (115:36 ; 120:38). Si elle n’en a pas,<br />

elle demande à quelqu’un qui en a, comme une<br />

chose absurde, de lui en vendre un (276:11).<br />

La conclusion qui s’impose est que la<br />

femme se sent mal à l’aise dans sa peau. C’est<br />

comme si elle voulait changer de sexe, quand elle<br />

chante : Tuli banakashi kine (Nous sommes des<br />

femmes vraiment) Nga tuli baume kine (Si nous<br />

étions des hommes vraiment) Fwebo tuli<br />

24<br />

banakashi baipela (Nous sommes des femmes qui<br />

se donnent). Elle se qualifie comme «la femme au<br />

pagne» (274:12; 287:9 ; 294:36). L’homme est celui<br />

qui est intelligent ; les pleureuses le chantent souvent<br />

(24:169 ; 45:7 ; 167:18 ; 174:52 ; 241:169 ;<br />

282:41). La femme ne l’est pas (280:10). Un<br />

homme qui n’est pas intelligent n’est pas un homme<br />

(112:23). L’homme est le défenseur du foyer<br />

(24:255) ; il est le pilier qui soutient le toit (300:19-<br />

20 ; 177:29 ; 167:17) ; il est le responsable de la<br />

maison et des travaux (45:17).<br />

Si la relation mari-épouse est décrite d’une<br />

façon assez idyllique, les pleureuses reconnaissent<br />

que, dans le concret, elle n’est pas toujours aussi<br />

idéale (325:80,114). Et en général, à la mort de la<br />

mère, les relations familiales s’enveniment (317:180-<br />

181,185-186).<br />

Pour exprimer la relation avec la mère il y a<br />

un vers très concis : Nangu kote ukolanguluka<br />

noko (Si vieux sois-tu, tu te souviendras de ta mère)<br />

(90:14). La différence, du point de vue humain, entre<br />

le garçon et la fille est bien exposée par la pleureuse<br />

de la mélopée 289, dans son commentaire. La fille<br />

pleurera sa mère parce qu’elle a du sentiment, le<br />

garçon au contraire tient du côté de son père et n’a<br />

pas de sentiment, il est dur.<br />

A propos de la polygamie, les mélopées ne<br />

disent pas grand chose : le principe est que celles<br />

qui se marient dans la polygamie ne sont pas<br />

intelligentes (322:16) et on n’y fait jamais du bien<br />

(351:18).<br />

La cadette, de son côté, se met aussi en<br />

évidence dans certaines mélopées (253, 259, 264,<br />

273, 323, 326, 332). En langue bemba le terme<br />

est kabinda, mais dans les mélopées on construit<br />

un ilumbo en disant kabinda mukala ngongo, ce<br />

qui signifie, en kisanga : le «cadet dernier de la<br />

bosse», donc le fruit de la dernière grossesse. Son<br />

statut ne comporte pas de problèmes particuliers.

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