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intro8 verbeterd - Royal Museum for Central Africa

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dit ainsi : Twapye lyemo lya bushimwa (Nous<br />

sommes frappées par la souffrance de la solitude)<br />

(307:89). Ubunke bwampesha na mano (La<br />

solitude me dépasse) (122:60). Kine bunke<br />

bulema (Vraiment la solitude c’est une infirmité)<br />

(03:8 ; 326:61 ; 351:90-91). On n’a plus les<br />

relations sociales normales. On dit : Matwi ya bunke<br />

kiletelwa na mwela (Oreilles de solitaire qui ne<br />

reçoivent que du vent) (92:22). Ubunke bwipaya<br />

nama tabusenda (La solitude tue une bête mais<br />

elle ne la transporte pas) (288:8-10). On est aussi<br />

condamné à la mendicité (335:2). L’orpheline devra<br />

dorénavant piler seule (55:109). Comme les<br />

pleureuses expriment plus spécialement le sort des<br />

femmes, elles soulignent nécessairement la<br />

particularité que la solitude revêt pour les femmes.<br />

A plusieurs reprises on les entend dire que rester<br />

seules, pour elles, c’est devenir folles (120:51,113<br />

; 138:55 ; 291:4) et survivre seule c’est mauvais,<br />

disent-elles (112:68).<br />

La mort est particulièrement malheureuse<br />

quand on reste seule pour élever l’enfant de la<br />

défunte (87:9,11). Ainsi on condamne le mari défunt<br />

pour avoir abandonné les enfants (36:15). Pire<br />

encore si on reste seule avec l’enfant de sa mère<br />

(123:48 ; 137:2,8,13). Et le pire est si l’on perd<br />

son enfant unique ; partout on sera seule pour faire<br />

ses travaux (207). Vous n’aurez personne pour vous<br />

enterrer (188:37).<br />

e) La stérilité<br />

Un malheur <strong>for</strong>t proche de celui qui vient<br />

d’être considéré ci-dessus, c’est celui de la<br />

femme qui est stérile ou qui perd tous ses enfants.<br />

A la longue, elle connaîtra nécessairement la<br />

solitude.<br />

Les femmes désirent enfanter : Kamfyalepo<br />

mwana (Ô que je mette au monde un enfant) (66:36<br />

; 112:44 ; 174:65). Il est normal d’avoir au moins<br />

un enfant : Akana kaliweme mwisamba lya kyalo<br />

23<br />

(C’est bien d’avoir un enfant sur terre) (101:5) ;<br />

Kufyala busambashi (Avoir des enfants est une<br />

richesse) ; Mawe nga taufyele wamona lyemo<br />

(Non, si tu n’as pas d’enfants, tu connais la<br />

souffrance) (122:29-30 ; 349:20).<br />

Les pleureuses mentionnent souvent la<br />

stérilité (71:16 ; 134:54 ; 169a ; 171:40-43 ;<br />

311:38 ; 317:18) ; c’est une cause de pleurs :<br />

elle est une malédiction (97:11) ; sans enfant<br />

Dieu va vous chasser (322:20). C’est un grand<br />

malheur de ne pas avoir un enfant (188,1-18).<br />

Quand on est stérile, on ne pourra manger que<br />

les arêtes (150:21). On croit que chez les femmes<br />

stériles les doigts s’allongent (233:1,5,6) et<br />

qu’elles ne meurent pas vite (384:6).<br />

La chanson 169b contient trois vers qui<br />

expriment bien le souci de la femme stérile :<br />

Mayo ne kakatangisha nshila banensu<br />

bantangisha bana (Maman, moi qui fais<br />

devancer toujours le chemin, mes compagnes font<br />

devancer les enfants) Kabili mayo ne kangumba<br />

mulila kupapa (Et moi donc la stérile qui veux<br />

enfanter) Mayo ne kakifilwa kyafilwa banganga<br />

(Maman, moi la ratée avec qui les devins ont<br />

toujours échoué) (169b:21-23). La femme stérile<br />

a honte en voyant ses amies avec leurs enfants,<br />

elle voudrait enfanter, elle a consulté les devins,<br />

mais sans succès. La stérilité est causée par la<br />

malveillance humaine, par le sorcier ; c’est pour<br />

cela qu’on consulte le devin (180:7). Dans son<br />

désespoir elle s’exclamera que par manque d’un<br />

enfant elle portera au dos le petit du crocodile<br />

(204:54).<br />

Toutefois, il vaut mieux ne pas avoir un<br />

enfant que d’en avoir un qui est fou ou bossu<br />

(122:41 ; 42:15-16). Aussi avoir un seul enfant ne<br />

vaut pas mieux que de n’en avoir aucun car on n’est<br />

jamais tranquille (51:61 ; 196:16,19 ; 196:16,19).<br />

Et si l’on ne profite pas de son enfant, la maternité<br />

est déconsidérée (270:2-6). Ce n’est pas bien non

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