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intro8 verbeterd - Royal Museum for Central Africa

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ou makubi (le vautour) ou les nzunji (gnomes; cf.<br />

Mulumbwa Mutambwa-Verbeek, 1997 : 347), qui<br />

«mangent les gens» ou qui «exterminent les gens»<br />

(143:2 ; 196:128 ; 202:75 ; 221:comment. ;<br />

297:11 ; 325:49-50 ; 327:32 ; 400:60 ; 278:19 ;<br />

281:11), ou kombe (la mouche) qui fait pourrir les<br />

gens et les bêtes (83:13). C’est le mwansakabinga<br />

(le bandit) qui déterre les cadavres (101:53). Un<br />

adage, qui revient souvent, condamne le sorcier qui<br />

mange les hommes ou les enfants, et lui attribue un<br />

manque d’intelligence : We kilya baume takyaba<br />

na mano (Toi qui manges les hommes, tu n’as pas<br />

d’intelligence) (181:9 ; 237:58 ; 315:47 ; 323:37).<br />

On recourt aussi à des expressions plus recherchées<br />

comme dans : Bamuteyo musoko bamulila ku<br />

mano (On l’a piégé puis mangé magiquement)<br />

(145:2). Ou bien en disant qu’on a coupé l’herbe<br />

lubamba dans la plaine (104:1), pour dire qu’on a<br />

tué quelqu’un de la famille. Ou qu’on a coupé les<br />

jambes à quelqu’un (89:20), pour dire qu’on a<br />

ensorcelé le soutien de la famille. On note aussi des<br />

<strong>for</strong>mes particulières de sorcellerie : Ba mayo ba<br />

Pandapanda wakubapandile isengo (Ma mère<br />

Pandapanda, fais-toi sorcière, tu chercheras de la<br />

sorcellerie contre elle) (284:6). Il s’agit des fétiches<br />

en poudre dans une corne. Ou c’est le fétiche de la<br />

folie qui est cité (145:2) ou encore le fétiche de<br />

l’argent (377:2). La pleureuse se défend parfois<br />

de l’accusation éventuelle d’être sorcière (335:<br />

expl.), surtout si elle est seule et âgée (39:29).<br />

Dans la protection contre la sorcellerie<br />

on fait mention des fétiches, comme dans les<br />

malumbo de certaines personnes : Mambwe ya<br />

bwanga (Mambwe du fétiche) (177:43),<br />

Mufunga mwine bwanga (Mufunga propriétaire<br />

du fétiche) (261:6).<br />

La pleureuse désigne naturellement le<br />

sorcier quand elle chante qu’on lui a enlevé la<br />

fécondité (305:7), ou qu’on lui a causé l’avortement<br />

(294:8 ; 295:53), qu’on a troué les intestins de son<br />

22<br />

enfant (185:2 ; 294:8), qu’on a tué son enfant et<br />

qu’elle est devenue solitaire (326:7-8), qu’on a tué<br />

sa compagne de chant (117:26 ; 123:53 ; 147:9).<br />

Elle craint que le sorcier pourrait l’empêcher de<br />

chanter (328:22).<br />

c) L’état d’orphelin et de veuve<br />

Le malheur le plus grave, après la mort,<br />

c’est peut-être bien la solitude. Dans la vie il<br />

faut être à deux. C’est quand on est à deux qu’on<br />

aura du courage (27:31 ; 88:10 ;101:11 ; 127:22<br />

; 136:25 ; 137:22). Seule on est facile à battre<br />

(123:44 ; 315:52). La pleureuse s’étonne donc<br />

si on est à deux et qu’on ne s’entend pas (123:8).<br />

L’orphelin, l’enfant qui n’a plus de mère,<br />

est comme quelqu’un qui est abandonné dans la<br />

plaine (293:12), dans les pistes (307:17), qui<br />

n’a pas où aller ni où rester (255:9 ; 282:13-<br />

14). C’est surtout cette dernière constatation qui<br />

est reprise comme un leitmotiv. Être orphelin<br />

c’est dur, on est condamné à la mendicité (160:9-<br />

12 ; 167:12). La marâtre est comme un manioc<br />

replanté, comme on répète souvent (137:15). On<br />

dort dehors (174:20-21). Les orphelins, ce sont<br />

des êtres à part, comme on dit : Bana ba mufu<br />

kilangilwa beni (Les enfants d’un défunt sont des<br />

échantillons à montrer aux visiteurs) (137:37).<br />

Quelqu’un qui se marie ayant déjà un enfant d’une<br />

autre union, fait de cet enfant un être aussi<br />

misérable qu’un orphelin (145:25).<br />

La veuve, de son côté, a une situation peu<br />

enviable. Sa vie en est une de souffrance (27:11 ;<br />

122:37 ; 334:explic.). Les textes sont trop<br />

laconiques pour savoir en quoi on fait consister<br />

leur souffrance.<br />

d) La solitude<br />

La solitude, en soi, indépendamment de la<br />

mort des proches, qui en est la source principale,<br />

est mauvaise aussi (118:77 ; 123:10 ; 174:4). On

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