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intro8 verbeterd - Royal Museum for Central Africa

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Bwaushi n’existe pas la coutume des malumbo.<br />

S’ils connaissent ces chansons, c’est parce que,<br />

à l’est du Luapula, ils ont un contact ininterrompu<br />

avec la région de Kazembe où cette pratique est<br />

vivante. Parmi ces chansons, il y en a qui<br />

proviennent de Mashingini (366-374), localité<br />

à l’est du Luapula, en face de l’embouchure de<br />

la rivière Kafubu, du côté zambien. Des deux<br />

côtés du Luapula on chante les mêmes chansons<br />

étant donné que la population est la même.<br />

Parfois on a l’impression que des chantres<br />

changent la langue pour obtenir un caractère plus<br />

ésotérique, comme c’est le cas de la chanson 208<br />

qui, selon le chantre originaire de Kasenga, vient<br />

de Pweto, mais la langue a l’air d’être du<br />

kikaonde.<br />

Les mélopées sont <strong>for</strong>mées, comme déjà<br />

dit, par une suite et une répétition libre de vers<br />

en grande partie figés. Quasi chaque vers est<br />

<strong>for</strong>mé d’une partie montante et d’une partie<br />

descendante. La partie montante est <strong>for</strong>mée d’une<br />

affirmation pouvant se rapporter à différents<br />

genres de réalités. Souvent ce sont des malumbo<br />

ou devises qui sont lancées. La chantre peut<br />

lancer également des proverbes (29:4 ; 43:66 ;<br />

55:153 ; 112:53 ; 188:107 ; 274:3) et des<br />

réflexions de tout genre, plus ou bien<br />

conventionnelles. La diversité du contenu sera<br />

analysée rapidement ci-dessous. La partie<br />

descendante est <strong>for</strong>mée par une plainte exprimée<br />

en <strong>for</strong>me de refrain lequel est répété d’habitude<br />

à chaque vers, de façon identique ou bien on varie<br />

ce refrain au cours de la mélopée. Il y a aussi<br />

des mélopées (172 ; 380), où en dehors du refrain<br />

de chaque vers, il y a un vers complet qui est<br />

répété à intervalles irréguliers et qui <strong>for</strong>me un<br />

refrain proprement dit.<br />

Les fimbo fya malilo ont une composition<br />

très libre. Il s’agit de faire suivre rapidement,<br />

sans ordre fixe, un certain nombre de vers qui<br />

16<br />

sont connus par cœur. Il n’y a pas de <strong>for</strong>mule<br />

introductive à proprement parler, mais souvent<br />

on commence par un vers, constitué d’exclamations,<br />

qui constituera ensuite le refrain. Quant à la <strong>for</strong>mule<br />

finale ou conclusive, Nkomba Zakeni (1992:126)<br />

rapporte que les chansons de son corpus n’en<br />

possèdent pas, ce qui est compréhensible, étant<br />

donné qu’il s’occupe de chansons funèbres<br />

ordinaires qui sont <strong>for</strong>mées de strophes. Tandis que<br />

les mélopées funèbres qui ont une structure<br />

totalement libre peuvent s’arrêter à n’importe quel<br />

moment. C’est ainsi que souvent, dans ces<br />

chansons, quelques vers avant la fin, la pleureuse<br />

annonce qu’elle va «déposer» sa chanson, c’està-dire,<br />

arrêter (203:101) ; ou bien elle se plaint<br />

qu’on ne la remplace pas (74:37); ou elle invite à<br />

la remplacer (170:17-19) ; ou elle dit qu’elle laisse<br />

sa chanson à telle ou telle autre maman (68:26-<br />

27).<br />

Avec ce qui précède, on voit que la<br />

pleureuse ne fait pas tout simplement entendre<br />

un chant qu’elle connaît par cœur, mais qu’elle<br />

le fait en maintenant le contact avec son public.<br />

Ainsi la pleureuse s’adresse-t-elle à l’assistance<br />

encore à d’autres moments encore de son chant<br />

et pour d’autres motifs. Une mélopée est chantée<br />

par une soliste mais pas à elle seule. Il faut que<br />

le public accompagne et souligne le rythme avec<br />

un sombre bourdonnement ou murmure. Sans<br />

cela, disent les pleureuses parfois dans leur<br />

chant, la mélopée n’est pas belle (171:4,14 ;<br />

336:fin) et à certains moments, la pleureuse se<br />

lamente qu’elle chante seule, qu’on ne<br />

l’accompagne pas (189:42-43). Souvent elle<br />

invite donc l’assemblée à l’accompagner (06:26 ;<br />

172:26 ; 189:31,42-43 ; 193:106 ; 210:32, 43-44<br />

; 329:69). Elle dira : Kamubulumeni ba Kyanda<br />

kya myemfu (Bourdonnez, Kyanda la barbue)<br />

(189:31). Et à la fin, elle remercie pour le soutien<br />

reçu (353:174).

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