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intro8 verbeterd - Royal Museum for Central Africa

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et ce qu’elle a à nous dire dans ses mélopées.<br />

Ici seront traités quelques points d’intérêt plus<br />

ordinaires qui se révèlent dans les mélopées. Les<br />

quelques éléments qui occupent une place plus<br />

importante dans les mélopées ou dont l’étude peut<br />

compléter des exposés antérieurs (Verbeek,<br />

1990, 1997, 2001) seront traités hors de ce<br />

chapitre. Il s’agit des malumbo ou devises, du<br />

lien entre les mélopées et le culte des esprits et<br />

de quelques sources de souffrance plus<br />

importantes. Ces tableaux seront présentés en<br />

liaison étroite avec le texte et en y renvoyant<br />

fréquemment permettant ainsi au lecteur de<br />

vérifier et de concrétiser rapidement les<br />

assertions avancées.<br />

Il semble bien que traditionnellement<br />

seules les femmes chantaient les mélopées<br />

funèbres, les fimbo fya malilo. Actuellement il<br />

y a aussi des hommes qui les chantent. Dans le<br />

recueil présenté ici, il y a ainsi Lwamfwe<br />

Kasamata et différentes chorales qui chantent,<br />

mais on constate qu’ils chantent d’autres genres<br />

de chansons funèbres (Voir les parties V et VI ;<br />

Kabemba, 1992 : 13-14). On ne voit pas bien<br />

comment des hommes pourraient se laisser aller<br />

à des pleurs et à des accents de désespoir comme<br />

le fait la pleureuse des fimbo fya malilo. En effet,<br />

celle-ci dira dans son chant qu’elle n’aime pas<br />

chanter les mélopées car ça la rend comme folle<br />

(251:125-126).<br />

Anciennement aussi, il n’y avait pas<br />

d’apprentissage spécifique et méthodique de ces<br />

chansons. Les jeunes femmes apprenaient à<br />

chanter en suivant et accompagnant les adultes.<br />

C’est ainsi que des pleureuses disent qu’elles<br />

l’ont appris de leur mère (152:30 ; 351:9 ; 373:9)<br />

ou des accompagnatrices (160:72-73) ou dans<br />

un tel ou tel village (377:8). Et il y en a qui, au<br />

cours de leur chant, mentionnent et remercient<br />

celles qui le leur ont appris ou qui s’adressent à<br />

14<br />

elle, s’il s’agit de la défunte (174:57 ; 329:41-<br />

42). Elles invitent aussi autrui à apprendre à<br />

chanter les mélopées (16:53). C’est en chancelant<br />

qu’on apprend, disent-elles (120:64). C’est ainsi<br />

qu’il y a des pleureuses qui ont vieilli avec le<br />

chant et qui désirent le laisser à d’autres<br />

(191:19). Il y a des pleureuses qui prouvent<br />

qu’elles disposent d’une mémoire et d’une<br />

présence d’esprit exceptionnelles. En effet, des<br />

heures elles vous font suivre leurs mélopées en<br />

combinant le texte et la mélodie, en modifiant<br />

les mélodies et l’ordre et le texte des refrains,<br />

en entraînant l’assistance par leur pathos et la<br />

vibration de leurs voix.<br />

Dans notre volume précédent (Verbeek,<br />

2001), nous avons distingué les simples chansons<br />

de deuil, qu’on appelle nyimbo sha kililo / sha<br />

bulanda (chansons de deuil / de tristesse) de la<br />

grande mélopée funèbre comme elle est pratiquée<br />

le long du Luapula et du Moëro, contenant<br />

d’habitude une diversité de devises ou malumbo.<br />

On appelle ce genre de chant kimbo kya malilo /<br />

kya lyemo / kya miyowa / kya bupuba (chanson<br />

de deuil / de souffrance / de pleurs / chanson<br />

stupide) (Verbeek, 2001 : 12-13). Ce sont ces<br />

chansons qui constituent l’élément principal mais<br />

pas l’unique élément du présent volume.<br />

En effet, dans ce recueil il y a quelques<br />

chansons de deuil qui ne sont pas de la catégorie<br />

du genre kimbo kya malilo. Ce sont des chansons<br />

de création moderne, provenant soit d’un disque<br />

zambien, comme la chanson Umwana wa bene<br />

walubila mu bowa na kabeseni (356, 359, 398),<br />

soit d’une chorale d’hommes (228-232), ou d’une<br />

chorale quelconque (320-321), soit de tendance<br />

et de création chrétienne avec un développement<br />

logique et linéaire (198, 324) ou du milieu des<br />

bakilumbu ou devins (326), ou provenant du<br />

deuil de chasseur (247-248). L’une ou l’autre<br />

chanson appartient au genre des nkindi ou

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