1 - Départ du Vanuatu - premiers mouillages aux îles Salomon -

Henri Dejust
Carnet de Voyage 8
Ces tueries réciproques eurent pour résultat l’extermination de la population... il ne
resta que 150 habitants à la fin du siècle dernier.
Le gouvernement du protectorat (anglais) donna les 2/3 de l’ile à une compagnie fores-
tière britannique. Ce grand volcan entouré de terres fertiles et boisées fut abandonné
déboisé dans les années 80 par la compagnie.
La population s’est reformée par immigration d’iles plus peuplées. Les gens y sont plus
ouverts et indépendants, sans la pression tribale de leur ile d’origine, sur une terre sans
droits coutumiers : la nuance est de taille pour nous qui, en Mélanésie, sommes tou-
jours mouillés sur le territoire de quelqu’un ; une famille, un groupe, un village ; 80% des
terres, baies, lagons sont propriétés coutumières.
31 Oct. - Nous voici à Gizo. 2éme ville du pays, et capitale de la Western Province.
Joli lagon, bon mouillage, petite baie ; d’un coté, des quais et entrepôts délabrés, de
l’autre, un très pittoresque village “Gilbertese”* : maisons tout en végétal / pilotis et
pieds dans l’eau sur le platier.
* Micronésiens des îles Gilbert (actuel Kiribati) immigrés en masse dans les années 60.
Quelques voiliers. Nous retrouvons Pierre et Françoise de “Free Pont” connu au
Vanuatu : nous avons un grand ami commun, Yvon sur “Don Quichotte” avec qui nous
étions à Dakar (80) et toujours revu avec grand plaisir (Cayenne, Tahiti, Nouméa).
Gizo est un gros village en carton pâte. Des baraques de bois et tôles, magasins
bric à brac, tous tenus par des chinois, bordent une piste en terre ou chaque (rare) pas-
sage de voiture soulève un nuage de poussière. Malgré saleté, odeurs, délabrement,
manque total d’eau (depuis 4 mois), cette petite ville a un certain charme, très western.
Au mouillage, malgré les incessants va et vient des speed-boats des îles voisines,
nous nous décontractons : pas de visiteurs ; peu de ces mouches et moucherons qui à
la longue vous sucent les nerfs !
Le programme : rester dans la zone jusqu’à la fin de l’année, pour passer
dans l’hémisphère Nord quand la probabilité des typhons sera la plus faible (Janv/
Fev/Mars) ; direction Guam aux Marianne au travers de quelques atolls des Caroline
(Kapingamarangi/Nukuoro/Puluwat) : Guam est pile sur la route, cette ile américaine
sera une bonne escale technique pour refaire tous les approvisionnements avant un
Japon que l’on dit hors de prix.
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