1 - Départ du Vanuatu - premiers mouillages aux îles Salomon -

Henri Dejust
Carnet de Voyage 35
- Change : des billets de 100$ refusés, “pas valables au Japon” ; baisse du Yen, honte des
employés.
ET tous ces cadeaux déposés à bord : fruits, bières/sodas, poissons, gâteaux, porte-bon-
heurs...
- Ma honte, dépeçant lamentablement un beau mahi-mahi devant les pêcheurs qui
viennent de nous l’offrir.
- Notre tête quand Hiroshi annonce ses 52 ans ! Il en parait moins de 30.
- Celle du douanier Toshinori - prochain port- Kodiak USA. - “Mais, impossible de quitter
le Japon d’ici ! Shimoda n’est pas un port “ouvert”. ( Une heure, 10 coups de cellphone
plus tard, Tokyo donne le feu vert... ). Les japonais ont toujours une solution !
- Comme monsieur Moromizato qui fera flotter un drapeau à sa fenêtre pour nous pré-
venir que...
- L’émotion d’Enshiro en voyant l’île de MANGAREVA sur la carte du Pacifique Sud ; ori-
gine de cette perle noire que nous lui amenons, pour mettre sous son épontille de mat.
Les japonais aiment tant les belles histoires...
ET, ces jetées pleines de pécheurs à la ligne... les sacs plastiques dans l’ hélice... 130 litres
d’essence dans le YAM... la langue hermétique... le stress, la navigation, la course contre
la saison, et toujours cette sensation d’espace au sortir de ces ports encombrés.
Ce JAPON, déjà si loin dans le sillage...
Devant l’étrave, l’Amérique... Fonce mon bateau, fonce dans la nuit.
Crachin. Le vent tombe... se relève dans le nez.
Il faut se battre pour faire de l’Est. Virement, virements ; Est Nord-Est ; Est Sud-Est ; un
bord favorable... Mer et vent dans le nez...
La nuit est dure.
La mer est dure.
Il vente contre nous. J’ai pris tous les ris...
A la table à cartes, devant l’éclairage verdâtre des instruments,
je veux me reposer,
le pont balayé par les lames, mon bateau tape et cogne ; il souffre
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