Mémoire - Strate Collège

Espace propre ou public:
Frontière fexible
Pratiques de l’espace public.
L’individu, hors de chez lui, est immédiatement immergé dans un espace
public. L’organisation de ces espaces publics est souvent significative ;
l’histoire des villes est marquée par les transformations spatiales qui
découlent des transformations sociales et de l’évolution des mentalités.
Les villes médiévales sont construites autour de la cathédrale ou du château,
protégées par les remparts : la population s’est retractée au début de Moyenâge
et placée sous la protection de l’évêque et du seigneur. Au XIXème , les cités
ouvrières apparaissent, construites par les entreprises afin de sédentariser les
ouvriers. Puis, à partir de 1960, les ouvriers souhaitent accéder à la propriété
individuelle, on constate alors l’essor des villes nouvelles. Les marchés et
les spectacles, qui ont longtemps rythmé la vie sociale, sont remplacés par
la télévision et les hypermarchés. D’autre part la circulation mécanique a
transformé certains espaces en voies exclusives pour les voitures, tramway
ou parkings. Il y a donc eu un recul de l’usage de l’espace public.
Un espace public est souvent un espace vide : les couloirs d’un immeuble, le
parvis d’une église. Il semble donc que ce soit le sens donné par la pratique
de l’espace qui donne un sens à l’espace disponible. L’aménagement ne
se situerait pas dans les objets qui forment l’espace public. Ce sont les
pratiques sociales qui mettent en œuvre les objets.
En un mot, l’espace est objet de pratiques. L’espace peut être objectivé puis
projeté en autant de sortes d’objets que de sphères de pratiques.
Il s’agit plus de situations d’interaction entre les individus que d’espace ; la
dimension temporelle, le déroulement du temps ont un rôle à jouer. L’espace
public n’est pas un espace homogène mais une succession d’espaces.
Le cheminement dans un espace public est donc intentionnel, temporel et
spatial. Franchir un seuil entre deux espaces correspond à changer d’attitude,
c’est-à-dire à modifier ses attentes envers autrui et son comportement.
L’individu dans un espace public ajuste son comportement non pas au lieu,
mais au fait que ces lieux sont des lieux de pratiques sociales.
L’espace public est donc un ballet d’interactions, un déroulement de
situations, un théâtre que l’individu doit pouvoir s’approprier tout en
s’adaptant aux exigences sociales.
Cet espace s’oppose en cela à l’espace propre où l’individu est libre de ses
attitudes. Chez lui ou au sein d’un groupe, ce qui l’entoure le protège. Les
contraintes et les devoirs lui sont propres. Il cherche donc à recréer cette
intimité lorsqu’il est seul dans l’espace public.
52 / 70 Souplesse / Comportement en Public
Souplesse / Bulle Personnelle
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