Mémoire - Strate Collège

Démesure
De plus la quantité d’énergie consacrée au transport est extrêmement
importante. Les déplacements sont de plus en plus rapides, et de plus en plus
longs. Nous cherchons toujours plus d’efficacité, en occultant la fonction
psychologique du voyage.
Cela entraîne certains déséquilibres : le voyageur n’a plus le temps
de s’adapter au décalage horaire, ni aux changements de saison. Les
déplacements modernes s’apparentent parfois plus à un voyage dans le
temps qu’à un déplacement géographique.
Au lieu d’avoir le temps de se préparer à la découverte, de voir peu à peu
la faune et la flore évoluer, de percevoir les différentes tonalités dans le
parler des autochtones, le passager moderne lit frénétiquement son guide
du routard ou prévoit ses rendez vous du mois. Il utilise au mieux ce laps
de temps, durant lequel il refuse de ne rien faire. Il aurait l’impression de
le perdre s’il n’essayait pas de le rattraper. Il ne cesse de craindre la notion
abstraite de « temps perdu ».
Les vols intercontinentaux sont responsables de nombreux désordres
physiques et psychiques : ils altèrent le rythme circadien classique (jour –
nuit). Ils entraînent donc des troubles du sommeil, une fatigue excessive,
une baisse de la capacité cognitive et des troubles de la mémoire.
Une étude dirigée par le professeur Kwangwook Cho, de l’université de
Durham, a montré que le personnel des vols longs courrier présente une
plus grande concentration de cortisol, un indicateur du stress, dans la salive.
Cette concentration excessive n’est constatée que sur les vols transméridiens
(plus de trois heures de décalage horaire).
De plus le personnel affecté aux vols transméridiens depuis plus de quatre
ans présente un temps de réaction plus long aux tests de mémoire. En effet,
l’exposition chronique à des concentrations élevées de cortisol entraîne une
altération des capacités cognitives.
Cet effet n’est pas observé sur le personnel des compagnies bénéficiant d’un
délai plus important entre deux vols intercontinentaux (plus de 14 jours).
Cet intervalle de temps permettrait donc d’éliminer les effets induits par les
décalages horaires.
Les innovations actuelles
De nombreuses évolutions cherchent à personnaliser le voyage collectif
Services à bord
Pour correspondre au besoin d’évasion et d’oubli des tracas quotidiens qui
génèrent les voyages aujourd’hui, on cherche à plonger le passager dans
une bulle de bien-être. Les menus des repas sont désormais alléchants, la
décoration intérieure est soignée, et des services sont mis en place (ID TGV,
location DVD).
Le sigle TGV est devenu non plus un sigle mais une marque. Il s’agissait,
il y a environ 25 ans, d’un nouveau concept de transport ; en effet l’aérien
commençait à grignoter des parts de marché.
Les forces de ce produit sont la fiabilité, la sécurité, le respect de
l’environnement, l’innovation constante et le confort à bord ; mais aussi
la souplesse de réservation et la fluidité. En effet, le nouveau logo TGV
évoque la fluidité du voyage.
Cependant, selon les dernières études marketing, les faiblesses de l’offre
selon les clients étaient l’univers de la gare, les modalités d’accueil et le
service à bord, jugé impersonnel. Le travail marketing d’innovation dans le
TGV avait donc pour objectif de rehausser le produit en service, notamment
avec un concept-signature : « TGV, prenez le temps d’aller vite ». La
Fontaine, lui, disait « Hâtons-nous avec lenteur ».
Cela revenait à faire de la marque un véritable service de voyage :
- Choix du sens de la marche lors de la réservation.
- Restauration diversifiée
- La garantie d’un service de référence en gare avec le déploiement
de l’escale (accueil, disponibilité, prise en charge des voyageurs,
possibilité de réserver un taxi à bord du train)
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Le Voyage / Choix
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