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Mémoire - Strate Collège

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Solitude et angoisse<br />

« L’humanité transportée est une humanité assise : se déplacer, c’est mettre<br />

un uniforme au corps et limiter les attitudes »*<br />

Les transports modernes rassemblent un maximum d’individus dans un<br />

minimum d’espace. Mais ils séparent les personnes convoyées : la position<br />

assise fige les passagers dans l’immobilité.<br />

Lorsqu’on est debout, en mouvement, dans un environnement souple, il est<br />

envisageable de faire connaissance avec autrui, d’adresser spontanément la<br />

parole à un inconnu. Une fois assis dans un siège qui nous est dédié pour<br />

8 heures de vol ou 5 heures de train, cette spontanéité est beaucoup plus<br />

ardue. On ne pourra pas s’éloigner, on est comme pris au piège.<br />

D’autre part, dans les transports modernes, le passager n’est plus maître de<br />

son déplacement. Il est impossible de descendre d’avion avant l’arrivée. Les<br />

passagers sont dépendants de la compagnie qui les transporte, ils ne peuvent<br />

qu’être passifs.<br />

Une certaine incompréhension est générée par les nouveaux types de<br />

déplacements : en avion par exemple, on ne voit pas son déplacement.<br />

On aperçoit éventuellement la terre ou la mer en bas. La visualisation<br />

du déplacement est plus souvent virtuelle : grâce aux écrans devant les<br />

passagers, dans la cabine. Cette visualisation sert à rassurer le passager.<br />

28 / 70 *Au coin de la rue, l’Aventure.<br />

Pascal BRUCKNER et Alain FINKIELKRAUT, Seuil 1979, p196<br />

29 / 70

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