Mémoire - Strate Collège
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Voyage collectif moderne<br />
Au cours du XX ème siècle, le transport se développe avec la démocratisation<br />
du tourisme, aussi bien dans le secteur ferroviaire que dans l’aviation. Les<br />
trajets sont alors optimisés au maximum : à la fois plus de rapidité et plus<br />
de passagers. La mise en place du TGV duplex en 1995 illustre bien cette<br />
optimisation : on cherche à augmenter la capacité et l’efficacité des lignes.<br />
Les transports et les déplacements deviennent peu à peu inévitables et<br />
incontournables dans nos sociétés : les routes et lignes ferroviaires tapissent<br />
le territoire, des autoroutes traversent les régions les plus reculées. En 2026,<br />
il y aura une autoroute à moins de 30km partout en France. Les couloirs<br />
aériens survolent l’ensemble. À chaque instant, toute une partie de la<br />
population est déplacée à grande vitesse, d’une frontière à l’autre, comme<br />
dans un monde parallèle.<br />
Ces transports ont perdu l’aspect mystique et impressionnant du XIXème siècle. Ils ont désormais le statut d’outil élémentaire et de service anodin.<br />
Hormis les enfants, personne ne s’émerveille d’aller de Paris à Marseille en<br />
3 heures. Cet anonymat du transport moderne semble venir de l’absence de<br />
sensations du trajet d’aujourd’hui : les bruits et secousses sont atténués au<br />
maximum. Après accélération, la vitesse est constante. Donc le passager ne<br />
ressent pas son déplacement.<br />
Le trajet collectif moderne, du fait de sa grande efficacité, cesse d’être un<br />
déplacement géographique et ressemble à un voyage dans le temps.<br />
Recrudescence des pèlerinages<br />
Cependant, on observe actuellement une recrudescence des déplacements<br />
pédestres. Ces types de déplacements nécessitent de disposer de beaucoup<br />
de temps, ils sont donc réservés aux vacanciers. En 2007, 114 026 pèlerins<br />
ont été à Saint Jacques de Compostelle, ils étaient 16 000 de plus qu’en<br />
2006. De même les randonnées à pied, à cheval, ou à vélo se développent :<br />
il y a 60 000 kilomètres de sentiers de grande randonnée en France. Cet<br />
engouement montre une volonté de vouloir être acteur de son déplacement,<br />
de s’inscrire dans le paysage et les régions traversées. Ces vacanciers veulent<br />
vivre leur trajet et être protagoniste de leur déplacement. Ils s’incorporent<br />
au paysage.<br />
Ce développement des randonnées ne concerne plus uniquement les sportifs,<br />
mais toutes les tranches d’âge et d’activité. Il peut être interprété comme<br />
une opposition inconsciente à la société du toujours plus vite, toujours<br />
plus efficace. Se déplacer à pied, compte tenu des outils industriels mis à<br />
notre disposition, est le summum de l’inefficacité : c’est une activité lente<br />
et fatigante. Elle s’oppose à la définition rentable des vacances : partir vite<br />
et s’y reposer beaucoup. Mais le succès de cette lenteur prouve son propre<br />
intérêt. Certaines personnes recherchent désormais une activité calme,<br />
répétitive et contemplative.<br />
Le moyen de transport et les motivations du voyage sont donc corrélés.<br />
16 / 70 Le Voyage / Evidence<br />
Le Voyage / Epreuve<br />
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