Afrique noire: sociétés ouvertes - unesdoc - Unesco

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Sur les sentiers de Sagarmatha
par José Serra Vega
JOSE SERRA VEGA,
ingénieur péruvien, ancien fonctionnaire au
Programme des Nations Unies pour
l'environnement (pnue), a travaillé dans le sous-
continent indien sur des technologies adaptées
à la préservation de l'environnement. Il a
séjourné deux mois au Tibet.
LE Sagarmatha, l'Everest ou le Qomo-
langma, selon les noms qu'on lui donne
au Népal, en Europe ou au Tibet, est le
plus haut sommet du monde (altitude
officielle: 8 848 mètres). C'est aussi un des
lieux les plus extraordinaires de la planète,
pour au moins deux raisons. D'une part, il
marque le point culminant de l'Himalaya (en
sanscrit, le «séjour des neiges»), cette majes¬
tueuse chaîne de montagnes qui sépare les
plaines chaudes de l'Inde des hauts plateaux
tibétains et donne naissance aux deux fleuves
sacrés de l'hindouisme, le Gange et le Brah¬
mapoutre. D'autre part, il abrite, au sein
d'un paysage d'une majestueuse beauté, riche
d'une flore et d'une faune d'une extrême
diversité, des groupes ethniques aux cultures
très originales.
Il y a environ quarante millions d'années,
par suite de la dérive des continents, la
plaque du sous-continent indien, qui se
déplaçait à la vitesse de dix centimètres par
an, heurta celle du continent eurasiatique,
provoquant une violente poussée verticale.
Des «tranches» du sous-continent s'empilè¬
rent les unes sur les autres formant comme
un gâteau gigantesque aux couches variées.
Ainsi commença la croissance de la chaîne
himalayenne qui ne cesse depuis de grandir
au rythme de deux millimètres par an.
Le nom tibétain. de Qomolangma (la
«déesse mère du pays») apparaît déjà sur une
carte dressée par les jésuites au 17e siècle. A
une époque plus récente, en 1852, il apparaît,
sous le nom de pic XV, dans le grand travail
de triangulation cartographique entrepris par
les Anglais à partir de l'extrême sud de
l'Inde, à l'initiative de Sir George Everest,