Afrique noire: sociétés ouvertes - unesdoc - Unesco

16
Page de la Cosmographla
universalis (1544) de
Sebastian Munster, Illustrée
d'un portrait d'Erasme. Cet
ouvrage énonçant des Idées
originales sur la physique de
la Terre fut censuré par
l'Inquisition.
France, depuis la décision de Louis XIV de
priver les protestants de tous leurs droits, même
celui de posséder un état civil, comme une terre
d'élection pour tous les abus du fanatisme.
De 1745 à 1762, rappelle-t-il, huit pasteurs
protestants ont été pendus pour avoir prêché
selon leur foi; des centaines de leurs adeptes ont
été envoyés aux galères. Cette situation, selon
lui, ne risque pas de se produire en Angleterre,
en Allemagne ou en Hollande, car ces pays
connaissent le pluralisme religieux. Les
membres des différentes confessions peuvent y
«vivre en frères et contribuer également au bien
de la société». Sans doute idéalise-t-il quelque
peu ce qui se passe dans ces pays en matière de
liberté de croyance, mais c'est pour condamner
les lois de la France, où «l'abus de la religion la
plus sainte a produit un grand crime [l'affaire
Calas]». Il est donc «de l'intérêt du genre
humain d'examiner si la religion doit être chari¬
table ou barbare».
Une valeur-vertu universelle
Pour dénoncer le fanatisme, contraire à l'esprit
de l'Evangile, l'auteur brosse un panorama
rapide des moeurs religieuses en Europe et en
Asie depuis l'Antiquité. Selon Voltaire, ni les
Grecs, ni les Romains n'ont persécuté des indi¬
vidus sous le prétexte que leurs croyances
offensaient les dieux locaux. Les Athéniens
poussaient même la tolérance jusqu'à construire
un autel dédié aux dieux étrangers qu'ils ne
Liber I I I. 407
mcnctaturâfcirns omufo
quoi ipft noíli.í
ti iiri inform.-