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Zic Boom n°23 Janvier / Février 2004 - Polca

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02zic boom<br />

Abonnement<br />

Nathalie, Stéphane et leurs enfants<br />

sont heureux, simplement parce que la<br />

zic boom dans le salon.<br />

Vous aussi ! Accédez à ce bonheur…<br />

Oui, je m’abonne à zic boom pour<br />

recevoir 6 numéros pendant 1 an (10<br />

euros)<br />

Nom :<br />

...............................................................<br />

...................................<br />

Prénom :<br />

...............................................................<br />

..........................<br />

adresse :<br />

Bulletin à photocopier, recopier ou découper et à envoyer à<br />

la rédaction accompagné d’un chèque bancaire (10 euros)<br />

à l’ordre de association IMCA.<br />

mémento<br />

des indispensables<br />

AA..DD..DD..MM..CC.. 5522<br />

Yannick Orzakiewicz<br />

BP 158 - 51056 Reims cedex<br />

✆ 03 26 8 8 3 5 82 -<br />

cir_121@yahoo.fr<br />

Jean Delestrade<br />

7, rue Brossolette - 51100 Reims<br />

✆ 0 3 2 6 4 7 0 0 10 - cij@macaomus.com<br />

www.macao-mus.com/cij<br />

Patrick Legouix<br />

BP 294 - 51012 Châlons-en-<br />

Champagne<br />

✆ 03 26 68 47 27<br />

musiques.sur.la.ville@wanadoo.fr<br />

www.chez.com/musville<br />

Claire Clement<br />

BP 509 - 52011 Chaumont<br />

✆ 03 25 02 05 75 -<br />

addmc52@wanadoo.fr<br />

www.addmc52.org<br />

Robi Jarasi<br />

BP 57 - 51300 Vitry-Le-François<br />

✆ 03 26 41 00 10<br />

centre-culturel-orangebleue@wanadoo.fr<br />

Gilles Gautier<br />

7, rue Brossolette - 51100 Reims<br />

zic boom<br />

BP 137 - 51055 Reims cedex<br />

tél. 03 26 83 17 13 fax. 03 26 06 73 17<br />

imca@libertysurf.fr<br />

Responsable de la rédaction et mise en page : Sylvain Cousin<br />

Co-rédacteurs : Jean Delestrade (CIJ), Yannick Orzakiewicz (CIR)<br />

Collaborateurs : Eric Jonval, Sébastien Gavignet, Jean Perrissin, Pascal<br />

Anquetil, Philippe Venturini, Gregory Sion, Yoda et Céline Debarre, Sylvain<br />

Moreau<br />

Dossier jazz réalisé par : Jean Delestrade et Sylvain Cousin / Photos : Alain<br />

Julien<br />

Directeur de la publication : Gérard-Marie Henry<br />

Impression : Imprimerie de Champagne - Z.I. Les Franchises - 52200 Langres<br />

Tirage : 7000 exemplaires - ISSN : 1626-6161<br />

Dépôt légal : à parution - Siret : 434 011 896 00017 - APE : 913E<br />

Le zic boom est publié par l’association Information Musiques en<br />

Champagne-Ardenne<br />

siège social : 13, rue St Dominique - BP 294 - 51012 Châlons-en-Champagne<br />

© zic boom <strong>2004</strong> - Tous droits de reproduction réservés<br />

Ce magazine contient un agenda concerts en pages centrales


édito<br />

Ou comment faire une trop<br />

courte rétrospective des musiques en<br />

Champagne-Ardenne en 2003 accompagné d’une trop<br />

courte projection.<br />

A l’instar de la politique culturelle de l’Etat, le paysage musical<br />

en région a vécu une année de transition et le constat est tout aussi<br />

mitigé. Quelques disques intéressants ont montré le bout de leur nez :<br />

Bumblebees, D-Basser, Tournelune, La Zombie et ses Bizons, Patricia<br />

Dallio, Western Special et surtout Rroselicoeur. C’est pourtant en s’exilant<br />

que les projets bénéficient d’un meilleur écho, on pense en particulier à<br />

Valoy, The Film, Cyann & Ben ou Alchimistik. Néanmoins, <strong>2004</strong> s’annonce<br />

d’ores et déjà sous un bon feeling. Les projets de la nouvelle association<br />

Reims Underground devraient en surprendre plus d’un, notamment via Park<br />

et L’Amour Is The Answer, l’album d’Odas est tout aussi attendu et,<br />

toujours au niveau hip hop, l’album de Mus également. Quant aux<br />

structures, les programmes sont plutôt alléchants : Musiques sur la Ville,<br />

à Châlons (Tété et les soirées thématiques - percu, blues, country,<br />

reggae), Aubes Musiques Actuelles (Magic Malik Orchestra, l’ONJ…) et<br />

Synergie, à Troyes, où se tiendra également le deuxième forum des<br />

musiques actuelles en région, le 14 février, et La Cartonnerie qui<br />

commence les festivités dans quelques semaines, à Reims.<br />

D’ailleurs, l’ouverture de ce “complexe” retiendra aussi toute<br />

notre attention, en éspèrant que cela conforte les envies de<br />

Charleville-Mézières et Troyes qui tendent à se lancer,<br />

encore trop timidement, dans l’aventure d’une salle de<br />

concert. Tout ne peut être ici cité, mais comptez bien sur<br />

ce magazine qui, tout en se cherchant encore et toujours<br />

(surtout quand l’outil informatique nous lâche au bon<br />

moment, ce qui explique, entre autres, ce retard de<br />

parution), avance conforté par une future<br />

restructuration du fonctionnement des<br />

centres infos et de l’Imca.<br />

Le mot de la<br />

fin sera pour<br />

cette<br />

Réalisé avec le soutien de la Direction des Affaires Culturelles<br />

de Champagne-Ardenne et la Région Champagne-Ardenne.<br />

Sommaire<br />

zb 23<br />

2 Abonnement / Les Indispensables / Ours<br />

3 Sommaire / Edito<br />

4 <strong>Zic</strong> Niooz<br />

6 <strong>Zic</strong> Médias<br />

7 Mathieu Boogaerts<br />

8 Radio Primitive<br />

La Cartonnerie<br />

9 Sélections Printemps de Bourges<br />

10 Chrozic<br />

12 Big Zoom<br />

Aube Musiques Actuelles<br />

Charleville Action Jazz<br />

Macao<br />

1ères rencontres du jazz<br />

Vincent Courtois<br />

Reims Jazz Festival<br />

Médéric Collignon<br />

Scène de jazz<br />

Archie Jazz<br />

Hot Marne Jazz<br />

20 S(w)en Machine<br />

21 Usual Suspects<br />

22 Play-lists / Forum Museau<br />

23 La Rumeur<br />

24 New Tone Jazz Quartet<br />

Couverture : New Tone Jazz Quartet par Sylvain Cousin<br />

Photos : Alain Julien<br />

zic boom03


zic niooz<br />

04zic boom<br />

08 Des nouvelles de Cyann et Ben,<br />

vous savez les ardennais exilés à la<br />

capitale. Il semblerait que les oreilles<br />

outre-atlantiques soient sensibles à leur<br />

album “Spring”, sorti sur le label Gooom<br />

Disques en mars dernier. Une tournée de<br />

5 dates aux Etats-Unis serait en<br />

préparation, dont une date dans LE club<br />

de Chicago, The Empty Bottle.<br />

www.gooom.com<br />

10 Le nouveau disque de Huck sort<br />

courant décembre. On y devine une<br />

certaine dose de poésie fidèle à leur poprock<br />

français puisque ce 7 titres se<br />

nomme Cœurs Sourds. A noter que le<br />

groupe reprend une chanson de<br />

l’inégalable Dominique A avec, en duo,<br />

David du groupe Scapin.<br />

www.huck.fr.fm<br />

10 Le projet d’un lieu dédié aux<br />

musiques actuelles (SMAC) à Troyes<br />

avance doucement mais… heu… il<br />

avance. Après avoir tenté de recruter un<br />

stagiaire en temps que chargé de mission<br />

sur ce dossier, la Communauté<br />

d’Agglomération Troyenne et la Ville ont<br />

décidé de financer au préalable une étude<br />

de définition des besoins et des coûts<br />

culture en danger<br />

C’est parfois avec un humour entre<br />

dérision, ironie et cynisme que les<br />

défenseurs des intermittents du<br />

spectacle orientent leurs actions. Le<br />

film “Fatale” de Hervé Jakubowicz en<br />

est un exemple. On y retrouve quelques<br />

grands du jazz parodiant à demi-mots le<br />

film pédagogique estival des<br />

intermittents d’Ile-de-France. Il est<br />

disponible, gratuitement, en ligne sur le<br />

site . Une autre<br />

démarche pour arriver à la même<br />

conclusion…<br />

Toujours en ligne…tion.<br />

dont nous aurons les résultats en avril.<br />

Cette étude sera confiée à un cabinet<br />

professionnel choisi avec la DRAC.<br />

52 Guillaume Dijoux passe de l’ADDMC<br />

52 à la direction du service des Affaires<br />

Culturelles de la Ville de Chaumont. Il ne<br />

nous en faut pas plus pour espérer<br />

qu’une plus grande considération de la<br />

pratique et de la diffusion des musiques<br />

puisse s’opérer au sein de la municipalité.<br />

A quand une salle de concert ?<br />

Par ailleurs, nous souhaitons la bienvenue<br />

à Claire Clement, chargée de mission au<br />

Centre de ressources de l’ADDMC. Claire<br />

s'occupera essentiellement du secteur<br />

"information, conseil, communication".<br />

Notez aussi que Le Guide Musique &<br />

Danse en Haute-Marne sera disponible<br />

début <strong>2004</strong>.<br />

✆ 03 25 02 05 75 - www.addmc52.org<br />

L’union fait la force ! Depuis une dizaine<br />

d’années, on assiste quasiment partout<br />

en France à des envies et des besoins de<br />

se regrouper, se fédérer autour de<br />

structures régionales du type collectif,<br />

fédération ou autre réseau pour ainsi<br />

confronter les expériences, mener des<br />

projets communs et, parce qu’il le faut<br />

bien, avoir un poids et une lisibilité plus<br />

importants sur les choix politiques. C’est<br />

ainsi que, chez nous, le Museau s’est<br />

créé. Il représente 25 structures et<br />

organise le prochain forum des musiques<br />

actuelles (cf. article). Pour aller encore<br />

plus loin et parce que le contexte pousse<br />

les acteurs culturels à cogiter encore<br />

plus, le réseau Raoul (diffuseurs<br />

musicaux du Nord-Pas-de-Calais) a été à<br />

l’initiative d’une réunion, le 20 octobre,<br />

ayant pour but de créer une liaison entre<br />

les structures du “grand Nord” de la<br />

France (CA, Nord-Pas-de-Calais,<br />

Picardie). Ceci répond aux mêmes<br />

objectifs cités précédemment mais d’un<br />

point de vue inter-régional. Etaient<br />

présents pour la Champagne-Ardenne,<br />

Gilles Gautier (Museau) et Gérald<br />

Chabaud (La Cartonnerie).<br />

www.macao-mus.com/museau<br />

www.reseau-raoul.com<br />

51 Nous précisions dans le dernier<br />

numéro que Le Mouv’ diffusait<br />

désormais à Reims. La radio ne possède<br />

pas encore de bureau dans la région mais<br />

un correspondant en la personne de<br />

Cyrille De La Morinerie. Il est responsable<br />

d’une chronique locale hebdomadaire et<br />

plutôt intéressé par les évènements<br />

culturels adressés aux “djeun’s”.<br />

(Fréquence : 101.1 FM)<br />

Le Mouv’ - France Bleu Champagne<br />

28, bd Joffre - BP 1094 - 51054 Reims cx<br />

cyrille.DELAMORINERIE@radiofrance.com<br />

51 Nouvelle recrue à l’Orange Bleue.<br />

D’origine châlonnaise, Sandrine<br />

Debackere a pris la suite de Katia<br />

Lefebvre en novembre dernier. Elle<br />

occupe donc le poste d’Assistante<br />

artistique et administrative. Et comme<br />

dirait le programme de l’OB : “nous lui<br />

souhaitons plein de bonnes choses.” (?!)<br />

✆ 03 26 51 00 10<br />

L’Estaminet est une salle de concert pas<br />

trop loin de chez nous qui a entamé sa<br />

deuxième saison il y a quelques mois<br />

confirmant ainsi, par son projet, “sa<br />

vocation élitaire pour tous et<br />

multigénérationelle”. Il semblerait que le<br />

programmateur ait une oreille attentive<br />

sur ce qui se fait du côté champardennais<br />

et pour cause, ancien aubois, Georges<br />

Sylvestre n’est autre que l’ex-directeur<br />

de La Grange (St André-des-Vergers).<br />

Musiciens… Vous savez ce qu’il vous<br />

reste à faire !<br />

L'Estaminet - Esplanade Gérard Philipe<br />

Quartier du Buisson - 78114 Magny-les-<br />

Hameaux - www.ville-magny-les-hameaux.fr<br />

✆ 01 30 23 44 28<br />

51 Nouvelle association servant de<br />

structure de promotion et de production<br />

de projets électro, Binary Gears a vu le<br />

jour récemment. Elle est pilotée par Péa<br />

dont on retrouve son projet Yuksek à<br />

l’occasion de la sortie de deux remix :<br />

- Can u trust me ? de The Film (excellent<br />

projet electro glam d’origine rémoise<br />

émigré à Bordeaux) en maxi (Catalogue<br />

Discograph)<br />

- Can’t fall asleep de Zimpala en maxi<br />

(Platinum / Discograph)<br />

Et voici les références des deux ep sortis<br />

toujours sous le nom de Yuksek :<br />

- Fool Da Groove (Hypnotic Music)<br />

- Persecaution (Hypnotek)<br />

c/o ✆ 03 26 05 85 89<br />

www.binarygears.com binarygears@wanadoo.fr<br />

08 L’ AME (Animation Musique<br />

Enseignement) propose désormais aux<br />

musiciens une salle de répétition


entièrement équipée (sono, amplis,<br />

batterie, accessoires…). Les modalités<br />

d’accès se résument en une adhésion<br />

individuelle à l’association et la mise à<br />

disposition de modules de cinq<br />

répétitions de 3 heures pour la somme de<br />

40 euros par groupe. L’augmentation du<br />

confort des pratiquants s’illustre<br />

également par une salle de repos et la<br />

possibilité d’enregistrer des morceaux via<br />

le<br />

studio.<br />

AME<br />

22, av. de Gaulle - 08000 Charleville-Mézières<br />

✆03 24 57 92 85<br />

L’ IRMA pour la deuxième année<br />

consécutive sort son agenda, cette<br />

année. Il est agrémenté d’un mini<br />

compact-disc où 5 groupes autoproduits<br />

sont à découvrir : Gomm (Nord pas de<br />

Calais), X Makeena (Bretagne), Mr Lab<br />

(Hte Normandie), Shaolin (Auvergne),<br />

IOM (Basse Normandie). L’agenda est en<br />

vente sur le site de l’IRMA. www.irma.asso.fr<br />

IRMA un jour, IRMA toujours. La vénérable<br />

dame vient aussi d’éditer Le Reseau, le<br />

premier guide annuaire de la culture hip<br />

hop en France. Le guide est articulé<br />

autour de cinq grandes disciplines que<br />

sont le rap, le DJing, la danse, le Graffiti<br />

et les styles de vie. Le tout classé au sein<br />

de sept rubriques : artistes, disques,<br />

spectacles, studios, médias,<br />

service/image et formation. Vous pouvez<br />

vous procurer ce guide (30 euros + 3<br />

euros de frais de port) dès aujourd’hui<br />

auprès de l’IRMA ou auprès du CIR.<br />

www.irma.asso.fr<br />

Il y a des trucs comme ça qui arrivent, ça<br />

nous tombe dessus et vlan. Cette fois-ci<br />

cela concerne Gomm. Il s’agit du groupe<br />

Lillois qui a joué dans le Magic Mirror pour<br />

clôturer la soirée Tindersticks lors du<br />

dernier festival Octob’rock à Reims. Il<br />

semblerait que ces mêmes Tindersticks<br />

aient apprécié le concert puisque depuis,<br />

ils les harcèlent de mail pour qu’ils<br />

enregistrent leur album au plus vite. Les<br />

Tindesticks leur proposeraient “quelque<br />

chose” pour une sortie en Angleterre.<br />

gomm.free.fr<br />

Dans le souci “de faire exister une<br />

musique, à la production multiple et<br />

variée, mais délaissée des réseaux<br />

nationaux ou si mal représentée par ceuxci»,<br />

une vingtaine de DJ’s, animateurs<br />

radio locale propose un classement des<br />

artistes Hip Hop qu’ils diffusent le plus<br />

sur leurs radios respectives. Ce<br />

classement mensuel peut être demandé<br />

simplement en envoyant un mail.<br />

classementhiphop@hotmail.com<br />

08 Nous continuons dans la série des<br />

nouvelles recrues, et toujours féminine<br />

de surcroît, en la personne de Myriama<br />

Idir. Elle occupe depuis le 8 décembre le<br />

poste de chargée de mission Nouvelles<br />

Cultures Urbaines dans le cadre du<br />

dispositif de la Ville de Charlevilles-<br />

Mézières (cf. ZB 22). Myriama arrive de<br />

Limoges où elle a obtenu un DEUST<br />

administration de la Culture. Très<br />

investie, hip-hopiste dans l’âme, elle a<br />

participé à l’organisation du festival<br />

Strictly Hip Hop et est une praticienne<br />

activiste puisque prof de graff et de<br />

danse. Un bon point pour la municipalité.<br />

Gentil<br />

Préservateur de<br />

L’ordre !<br />

Bonjour,<br />

je suis le chanteur du groupe<br />

Condkoï, certains nous connaissent,<br />

d'autres pas. Je viens de passer 24<br />

heures en garde à vue pour outrage à<br />

la gendarmerie. La justice nous<br />

demande de changer de nom de<br />

groupe ainsi que d'imagerie et<br />

d'adresse e-mail (stupidflic !). Si le<br />

groupe conserve son nom, il est fort<br />

possible que nous ne puissions<br />

bientôt plus jouer ensemble, on<br />

menace aussi de nous forcer à quitter<br />

le Tarn si nous ne faisons pas le<br />

nécessaire ! Dès à présent, les<br />

albums, fringues, affiches et flyers du<br />

groupe sont interdits ainsi que toute<br />

représentation du nom du groupe !<br />

Ceux d'entre vous qui nous<br />

connaissent savent que nous<br />

sommes plus une bande de joyeux<br />

punks à roulettes qu'une milice antipolice<br />

ou gendarmerie, c'est ce que<br />

nous avons essayé d'expliquer<br />

pendant 24 heures sans grand<br />

résultat ! Nous tous, membres du<br />

groupe maintenant sans nom,<br />

restons persuadés qu'un nom<br />

d'artiste ne peut être assimilé à une<br />

insulte, ni constituer un outrage,<br />

nous reconnaissons que le mot<br />

"glandarmerie", présent sur la<br />

pochette de l'album "Evilution", peut<br />

être considéré commme une insulte<br />

mais précisons qu'il s'agissait plus<br />

d'une boutade que d'une volonté de<br />

nuire aux forces de l'ordre de notre<br />

beau pays de France ! ! ! Attention à<br />

nos libertés, attention à vos libertés<br />

!<br />

Pour toute demande de<br />

renseignements, utilisez le mail<br />

suivant: guilbtvlln@aol.com<br />

Le groupe entrait dans sa dixieme<br />

année, Condkoï va disparaitre contre<br />

notre volonté, mais l'histoire ne<br />

s'arrête pas pour autant. Dans<br />

quelques jours un nouveau groupe va<br />

naitre et c'est reparti ! Aidez nous à<br />

faire savoir ce qui vient de se passer<br />

; parlez en autour de vous, faites<br />

tourner cette histoire qui fait quand<br />

même plutôt peur ! ! !<br />

D'avance merci.<br />

Guillaume pour C........ !<br />

zic boom05


zic médias<br />

La bible périodique<br />

des musiques du<br />

monde au sens large<br />

est Mondomix, un<br />

bimestriel très bien<br />

informé qui travaille<br />

autant sur<br />

l’exhaustivité, que<br />

sur l’aspect ethnomusicologique<br />

et<br />

pédagogique. Parfois<br />

pointu dans ce qu’il défend, il le fait de<br />

manière sensible sans pour autant avoir<br />

un discours d’érudit étanche. Le n°6<br />

vient de sortir ; on sent la fraîcheur et la<br />

passion de réels mélomanes investis…<br />

Au sommaire : Danyel Waro,<br />

ambassadeur du Maloya, Sergent Garcia,<br />

Oumou Sangaré (Mali), un dossier<br />

flamenco, un autre sur le festival<br />

Africolor dans le 93 et une quantité<br />

d’infos et de chroniques non<br />

négigeables. Il est distribué gratuitement<br />

dans certains lieux de dépôts dont le<br />

réseau Cultura ou certaines salles de<br />

concerts autant dire qu’il est difficile à<br />

trouver chez nous. Mieux vaut s’abonner<br />

(11 n° pour 20<br />

euros).<br />

www.mondomix.org -<br />

✆ 01 43 67 02 00<br />

Référence parmi les<br />

fanzines<br />

hexagonaux qui<br />

défendent la<br />

musique à poils<br />

(hard, heavy, metal,<br />

etc.), Underground<br />

Investigation sort<br />

son n°46 et fête ainsi son 11ème<br />

anniversaire, excusez du peu. Il<br />

comprend 64 pages dont la moitié sont<br />

des chroniques (Latrodectus, Meat Loaf,<br />

Death By Stereo, Fu Manchu…), l’autre<br />

étant composé d’interviews<br />

(Doggystyle, Hellsuckers, Arkhon<br />

Infaustus, Scarvenger, etc.), de lives<br />

reports (Obscene Extreme Festival à<br />

Trutnov, Festival de La Rotonde à Hirson,<br />

etc.) et 5 pages de news. Sur la forme,<br />

l’intérieur est en noir et blanc, sobre,<br />

surtout informatif. Les activistes<br />

métalleux responsables d’une telle<br />

cacophonie médiatique sont emmenés<br />

par Sylvain Cotté et montrent à eux<br />

seules le dynamisme<br />

de ces musiques en<br />

région.<br />

(Dispo contre 4<br />

euros + port)<br />

Underground<br />

Investigation<br />

BP 21 - 51170 Fismes<br />

underground.investigation@caramail.com<br />

06zic boom<br />

Au rang des derniers numéros et par<br />

conséquent des disparitions<br />

douloureuses de ceux qui représentent<br />

encore un vent de fraîcheur et<br />

d’intégrité, on notera le Jade qui sans<br />

bégayer balance qu’il renonce à son triple<br />

B (Bande dessinées, Bruits, B-cultures),<br />

du moins sur papier. Pour le 26, neuf<br />

auteurs de BD dont Guerse & Pichelin,<br />

Pierre Druilhe, Geneviève Castrée et<br />

Caroline Sury illustrent la vivacité de la<br />

production underground trop peu<br />

diffusée. Au niveau<br />

zic, la rubrique<br />

Mange-disque fait<br />

preuve d’un goût<br />

éclectique, un<br />

entretien avec<br />

Stéphane Amiel<br />

éclaire sur le festival<br />

Les Femmes S’en<br />

Mêlent. Par contre<br />

aucun groupe en<br />

“the” à l’horizon, aucune compilation<br />

estampillé Nokia, aucune photo glamour,<br />

aucune couleur à l’intérieur alors pas<br />

étonnant que le magazine finisse 6 pieds<br />

sous terre.<br />

www.pastis.org/jade<br />

La majorité des régions possède son (ou<br />

ses) organe d’information musicale. Celui<br />

du Poitou-Charentes est publié par le<br />

pôle régional des musiques actuelles qui<br />

sort ici son n°9. Il est intitulé Lignes de<br />

MIR, du nom du réseau départemental<br />

mis en place par le pôle (Musiques Infos<br />

Ressources), il existe ainsi cinq antennes<br />

disséminées dans la région faisant<br />

remonter les informations notamment<br />

diffusées par le biais de ce magazine (un<br />

rêve de travailler dans ces conditions…).<br />

D’un format A5, composé de 16 pages,<br />

en bichromie noir et orange, il rend<br />

compte avec brillance de la vivacité de la<br />

scène régionale. Ce trimestre, on nous<br />

parle de Seven Hate<br />

(dont e rate le<br />

dernier concert au<br />

Confort Moderne à<br />

l’heure du bouclage<br />

de votre zb adoré -<br />

larme et spéciale<br />

dédicace),<br />

d’Emmanuelle<br />

Bercier,<br />

chansonnière<br />

loufoque qui jouera<br />

notamment à la MJC<br />

le Ludoval (Reims, le 23 janvier), d’un<br />

dossier sur les musiques actuelles dans le<br />

nord des Deux-Sèvres (et oui, ça<br />

existe…), des chroniques et des news<br />

tout plein, tout bien (Loisirs, Gâtechien,<br />

Inside Conflict, Zurribanda, Weak…). A<br />

noter également, le catalogue du Radar<br />

qui est en fait un réseau de distribution<br />

de la majorité des autoproductions du<br />

cru.<br />

www.polemusiques.com/mir<br />

✆ 05 49 55 33 19<br />

Il n’en est qu’au<br />

numéro 4 mails il fait<br />

déjà bien parlé de lui.<br />

Excit est une belle<br />

illustration du terme<br />

fanzine au sens<br />

étymologique. Il est<br />

chouette, bien garni parle des groupes et<br />

des gens simplement, passionnément,<br />

assidûment, généreusement réussissant<br />

ainsi à intéresser le lecteur même si celuici<br />

n’a pas forcément jeté une oreille sur<br />

le groupe en question. Ce numéro nous<br />

parle de K-Fuel, Kïmmo, Sugar & Spice,<br />

Cheval de Frise, Room 204, Burning<br />

Heads, Moller Plesset et de pleins<br />

d’autres.<br />

19 bis, rue du Moulin 85390 Cheffois<br />

excit@free.fr / excit.fr.tc<br />

Sur la couv’, c’est ni<br />

plus, ni moins qu’une<br />

illustration d’un<br />

marché cannibale en<br />

Russie, au siècle<br />

dernier. Le cadre est<br />

planté, il est soustitré<br />

fanzine punk, il<br />

ne l’est pas qu’à<br />

moitié.<br />

Si vous cherchez une chronique de<br />

Cephalic Carnage, pas de problème, elle<br />

est entre Cavity et Cerberus Shoal. En<br />

effet, classé par ordre alphabétique cet<br />

exemple laisse une vague idée de la<br />

quantité. Les interviews d’Artimus Pyle,<br />

Shall Not Kill, des troyens de Zebarges,<br />

Gantz et tant d’autres sont autant<br />

d’affirmations d’un rapport à la musique<br />

plus authentique et plus sensitif. Bref,<br />

plus hardcore. Et en bonus, histoire<br />

d’avoir des idées de cadeaux : 10 pages<br />

d’une distro écrite en pattes de<br />

mouches. Burn Out !<br />

www.burnoutzine.net - burn.out@wanadoo.fr<br />

Pleurez ! Le meilleur magazine disponible<br />

en kiosque est sur le point de rendre<br />

l’âme. Les éditions électriques ont du<br />

prendre l’amère décision de stopper leur<br />

parution qui, depuis 6 ans, sort des<br />

sentiers battus notamment par une<br />

volonté d’appropriation citoyenne des<br />

médias, ainsi les lecteurs sont invités à<br />

participer : une alternative aux<br />

fonctionnements habituels. Engagé ! La<br />

ligne éditoriale est par conséquent large<br />

et innovante, ses sujets traitent de<br />

culture, de voyages et plus généralement<br />

de société, supportés par une mise en<br />

page magnifique. Trop rare ! Il offre un


Mathieu Boogaerts<br />

Sur la route depuis un an pour présenter,<br />

son dernier album « 2000 ». Mathieu<br />

Boogaerts était à Troyes en solo dans le<br />

cadre du festival des Nuits de<br />

Champagne. A l’instar de la maxime,<br />

pourquoi faire simple quand on peut faire<br />

compliqué. Pourquoi ne pas faire compliqué<br />

en toute simplicité ! Rencontre avec cet<br />

artiste qui n’a rien de minimaliste.<br />

propos recueillis par Yannick<br />

Orzakiewicz<br />

Tu ne penses pas que cette formule solo peut<br />

décevoir le public par rapport à l’album ?<br />

Par rapport à ce soir, j’ai pris du plaisir et<br />

c’est le plus important. A priori, quand je<br />

prends du plaisir, c’est quand les gens en<br />

prennent. Les concerts en solo, ça peut<br />

vraiment être génial pour moi, c’est la<br />

meilleure manière de faire passer mes<br />

chansons, mais c’est plus fragile. J’ai tout<br />

l’espace pour moi, je peux choisir, par<br />

exemple, de faire un couplet sans guitare. J’ai<br />

la prétention de me dire que le public peut<br />

être agréablement surpris. Mais bien sur c’est<br />

inégal, ce n’est jamais 100% des gens à<br />

100% des concerts. Je suis vraiment<br />

chansonnier. Je pense qu’une même chanson<br />

peut être arrangée et abordée de plein de<br />

façons différentes. Sur disque, je prends ça<br />

comme des options, ce morceau là a pris telle<br />

tournure, celui-ci une autre. Et si j’avais<br />

enregistré le disque un mois plus tard, il aurait<br />

été différent avec les mêmes chansons. Donc<br />

je ne pense pas que la version du disque soit<br />

la version officielle. Pour moi faire un concert<br />

à la guitare, c’est naturel, je n’ai pas<br />

d’adaptation à faire parce que je joue mes<br />

chansons telles qu’elles sont.<br />

La mise en scène, c’est toi ?<br />

Oui. En fait, ma hantise, c’est que les gens<br />

s’ennuient parce que personnellement, je suis<br />

un très mauvais public de concert. En général,<br />

au bout d’une demi heure, je décroche. Tout<br />

est venu d’une idée très ancienne où j’avais<br />

envie d’avoir un film avec le même paysage<br />

pendant 1h30, comme une sorte de duplex.<br />

Je suis donc parti filmer des paysages. Au<br />

départ, je<br />

pensais n’en filmer qu’un et puis j’en ai filmé<br />

plusieurs pour ensuite avoir le choix.<br />

Finalement, quand j’ai eu mes cinq paysages,<br />

j’ai décidé de changer tous les quatre<br />

morceaux, puis ça a impliqué une installation<br />

vidéo, et puis le truc s’est construit petit à<br />

petit, tout est venu pour qu’il y ait une<br />

attention, qu’il se passe des choses.<br />

Les thèmes des textes se situent plus dans un<br />

répertoire émotionnel que revendicatif,<br />

comment l’expliques-tu ?<br />

Plus je vieillis et plus je suis agressé par ce qui<br />

nous entoure. Je ne sais pas si c’est parce<br />

que c’est de plus en plus agressif ou si c’est<br />

mon rapport au monde qui change. Mais pour<br />

l’instant, ça ne s’est pas encore traduit dans<br />

mes chansons. Je n’ai pas de principe comme<br />

quoi mes chansons ne doivent pas parler de<br />

phénomènes de société. Mais naturellement<br />

ce n’est jamais venu. J’ai l’impression que<br />

chaque chanson est motivée par un sentiment<br />

par lequel je suis passé. Je ne pars jamais<br />

d’une feuille blanche où je me dis tiens je vais<br />

parler de ça. Il y a plutôt des mélodies qui<br />

viennent et dans cette mélodie il y a toujours<br />

une phrase ou un mot qui s’y colle. Je suis<br />

convaincu qu’une bonne chanson est une<br />

chanson qui tombe du ciel plutôt qu’une<br />

chanson que je vais chercher. Je suis<br />

techniquement capable de capturer une<br />

chanson qui tombe du ciel puisque j’ai mon<br />

dictaphone qui n’est jamais à plus d’un mètre<br />

de ma guitare. Je me retrouve donc avec des<br />

morceaux de trucs que j’enregistre en<br />

tournée. Je les stocke et puis je m’accorde de<br />

longues périodes où je ne fais que ça, je les<br />

reprends tous et je les amène plus loin. Mais<br />

comme je le disais : ce qui me motive, ce sont<br />

plus les sentiments que les faits. Mais vu que<br />

les faits m’intéressent de plus en plus, je<br />

n’exclu pas que les prochains trucs qui vont<br />

me venir peuvent traiter de phénomènes de<br />

société.<br />

Et par rapport aux phénomènes de société,<br />

qu’est-ce qui te choque le plus ?<br />

Ce qui m’agresse le plus, c’est le non respect<br />

de l’environnement. Vraiment, ça m’agresse,<br />

j’en pleurerais. Cette espèce de suicide<br />

collectif, c’est comme ça, on s’en fout, on y<br />

va et on ne peut pas faire autrement. Ce qui<br />

m’énerve c’est que je suis complètement<br />

convaincu que l’on pourrait consommer<br />

quatre fois moins d’énergie et que l’on serait<br />

aussi heureux voire même plus. Je regrette<br />

vraiment qu’il n’y ait pas une vraie politique,<br />

un truc drastique… genre stop !<br />

As-tu une position concernant la crise des<br />

intermittents et les questions sur l'avenir du<br />

spectacle vivant ?<br />

Très franchement, pour avoir un avis objectif<br />

là-dessus, je dois avoir tous les éléments du<br />

dossier et je ne les ai pas. Effectivement, je<br />

peux très vite me dire : l’intermittent, le<br />

pauvre…etc., et puis après je vais avoir l’avis<br />

du patronat et ils vont pouvoir me convaincre<br />

aussi. Personnellement, je suis témoin qu’il y a<br />

quelques abus. C’est comme ça depuis que je<br />

suis dans ce métier et tout ça sans aucun<br />

scrupule, je ne pense pas qu’une société<br />

puisse bien fonctionner dans la triche. Je suis<br />

pour qu’il y ait une réforme, mais je ne suis<br />

pas assez bon techniquement pour savoir si<br />

elle est bonne ou mauvaise. Quant aux<br />

politiques culturelles, je ne veux pas me<br />

plaindre, me rebeller sur une pulsion, donc là<br />

comme je n’ai pas tous les éléments, je<br />

préfère fermer ma gueule.<br />

La presse et les media en général te collent une<br />

étiquette minimaliste, tu la revendiques ?<br />

J’ai plein de trucs à dire là-dessus, j’ai 3<br />

réponses. Le première, c’est que le fait<br />

d’avoir une étiquette, je trouve ça normal.<br />

Moi-même, quand je vais parler d’un artiste, je<br />

vais dire que cela me fait penser à machin…<br />

et surtout pour la presse écrite, je trouve ça<br />

normal qu’ils mettent une étiquette pour que<br />

les gens puissent se faire une idée de ce dont<br />

on leur parle.<br />

Après, il y a l’effet pervers. Toi, tu m’en<br />

parles mais tu n’as pas l’air de le penser. Mais<br />

tu vas écrire, dans ton interview, le mot<br />

minimaliste. C’est comme pour mon premier<br />

disque, tout le monde disait que je faisais la<br />

même chose que Dominique A. Donc après, à<br />

chaque interview, mon nom était<br />

systématiquement associé à celui de<br />

Dominique A. Mais si quelqu’un l’a pensé au<br />

départ, je ne peux le contester.<br />

Moi-même, je ne trouve pas ce que je fais est<br />

minimaliste, même si j’aime bien les choses<br />

simples et pour moi c’est une vertu. Si j’arrive<br />

à faire un truc avec trois éléments au lieu de<br />

cinq, je n’en mets que trois, donc il y a une<br />

démarche de simplifier les choses.<br />

Lors d’une interview pour le magazine Chorus,<br />

tu disais être tenté par un succès populaire, tu<br />

le vois comment ce succès populaire ?<br />

Je ne sais pas quelle influence aurait sur ma<br />

vie, ma création et sur moi le fait de<br />

zic boom07


08zic boom<br />

La Prim’ d’ancienneté<br />

La radio rémoise Radio Primitive fêtait, début décembre, ses<br />

25 ans. Un bel âge qui, pour une radio ayant su rester<br />

associative, inspire le respect. Le calcul est rapide, la<br />

Primitive est née en 1978. Les fondateurs étaient donc dans<br />

le premier wagon de ces activistes qui ont bataillé pour<br />

émettre en osant braver l’interdit. En 1981, tout rentre dans<br />

l’ordre, la gauche reconnaît les radios libres et leur offre un<br />

cadre légal pour exercer (cette anecdote nous rappelle en<br />

passant combien il est parfois bénéfique et nécessaire d’aller<br />

à l’encontre du pouvoir établi).<br />

Les tenants des rênes étant au début des anarchistes, ceci<br />

explique l’étiquette gauchiste de la Prim’ et pourtant cela fait<br />

quelques années que la prise de position politique n’est plus<br />

de mise au sein de l’équipe. La volonté est plutôt de<br />

revendiquer une action citoyenne à travers cet outil<br />

d’information qui s’articule autour de deux objectifs : l’un<br />

socio-culturel et l’autre artistique. Le premier s’illustre à<br />

travers des émissions comme Paroles de Quartiers et<br />

Quartier Plus (vendredi - 20h), Maghreb Culture (dimanche –<br />

18h). La parole est<br />

aussi laissée aux<br />

anars que l’on a<br />

évoqués à travers<br />

L’Egregore mais<br />

aussi… aux jeunes<br />

sympathisants de<br />

l’UMP (ça existe ?).<br />

L’autre objectif est<br />

bien évidemment lié à<br />

Comme annoncé dans le<br />

dernier ZB, la Régie des<br />

Equipements Musiques &<br />

Cultures Actuelles de<br />

Reims a été créée en<br />

octobre dernier. C’est la<br />

municipalité qui l’a créée<br />

et même si certains élus<br />

composent une partie du<br />

conseil d’administration, la<br />

structure n’en est pas<br />

moins indépendante tant<br />

au niveau juridique que<br />

financier. L’équipe se<br />

compose pour l’instant de<br />

trois personnes : Gérald<br />

Chabaud (directeur),<br />

Rodolphe Rouchaussé<br />

(programmateur) qui<br />

officiait auparavant à la<br />

MJC Claudel et dans<br />

Tu chauffes...<br />

la découverte musicale et l’équipe s’oblige à maintenir ce<br />

juste équilibre entre ces deux versants. Il y a donc des<br />

émissions pour tous les goûts entretenus par une faune<br />

d’animateurs bénévoles répondant à la volonté d’expression<br />

libre de la radio. Quant à la journée, elle est principalement<br />

musicale. Bref, aperçu de la programmation : Washington<br />

Dead Cats, REM, Radiohead, The Bikini Machine, The Distillers,<br />

Sergent Garcia, Hanin Elias, Joe Strummer, Muse, The<br />

Strokes… (extrait de la play-list de novembre).<br />

Et en ce qui concerne l’actualité locale, il faut écouter<br />

l’émission Expresso<br />

animée par Christelle,<br />

diffusée tous les soirs de<br />

18h à 19h.<br />

Pour honorer son quart<br />

de siècle, l’équipe de<br />

Radio Primitive proposait<br />

une semaine de<br />

festivités début<br />

décembre au Backstage<br />

et au centre culturel St<br />

Exupéry.<br />

Par ailleurs, des<br />

programmes détaillés<br />

des émissions sont<br />

disponibles à la radio.<br />

Le conseil du jour<br />

portera sur une émission<br />

en particulier qui dénote<br />

par son<br />

L’équipe de permanents est constituée d’un<br />

directeur (Eric), d’un technicien (Rémi) et de<br />

professionnalisme et son<br />

trois animatrices (Christelle, Sophia & Emilie)<br />

MJC Claudel et dans l’association des Pirates de l’Art, et Elisabeth Levasseur<br />

(administratrice). Cette dernière a travaillé autant dans le cinéma, que dans le<br />

théâtre ou le cirque, à travers notamment le CNAC de Châlons.<br />

Quant au bâtiment, ça avance. Électriciens, ascensoristes, chauffagistes,<br />

plaquistes, menuisiers s’activent. L’ouverture est toujours prévue pour<br />

l’automne <strong>2004</strong> mais impatient que tout le monde est, des concerts se<br />

dérouleront hors-les-murs. The number one aura lieu le 28 février, la couleur<br />

sera donc électro quoiqu’ il n’y ait aucune causalité entre la date et la<br />

musique. Par contre, entre la musique et le lieu, là, on approuve l’alchimie des<br />

idées car c’est dans la piscine de Talleyrand que la régie lancera les festivités.<br />

Alors nul besoin d’y venir en maillot, elle sera vide. D’eau en tout cas, puisque<br />

sinon pleine de Klanguage, Park, Ark, DJ’s en tous genres et coquins fêtards.<br />

La mise en jambe est ambitieuse et annonce la couleur. Bravissimo !<br />

Hors région, La Cartonnerie commence déjà à faire parler d’elle. La<br />

communication est lancée. Les professionnels notent ce nouveau contact<br />

dans leur carnet d’adresses. Bref, elle entre petit à petit dans le paysage<br />

musical national et par la même occasion, Reims.<br />

Les bureaux provisoires de la REMCA sont installés au 6,<br />

rue de la 12èmes escadre d'aviation en attendant<br />

d'intégrer ceux de la Cartonnerie. S.C.<br />

Gérald Chabaud - ✆ 03<br />

26 06 25 78


Bourges - Vitry-Le-François - 19/12/03<br />

Sélection régionale<br />

du Printemps de Bourges<br />

S’il n’y avait pas eu de problèmes<br />

informatiques, entre autres choses, le <strong>Zic</strong><br />

<strong>Boom</strong> serait sorti mi-décembre et vous<br />

auriez ainsi pu lire un article annonçant<br />

le concert des sélections régionales du<br />

Printemps de Bourges. Mais la vie a voulu<br />

les choses autrement et le ZB sort après.<br />

Toutefois, en relisant l’article après avoir<br />

assisté à la fameuse soirée, le texte avait<br />

toujours un relatif intérêt, à quelquechose<br />

près. Le voici donc écrit, tel quel, avant<br />

l’évènement. On peut tout de même<br />

préciser que l’ambiance était sympa,<br />

conviviale, que le public a répondu<br />

présent, tout ça, tout ça…<br />

Bourges ! Ville du centre de la France qui<br />

accueille chaque année son fameux festival.<br />

Vitry-Le-François ! Ville du centre de la<br />

Champagne-Ardenne qui bénéficie de la<br />

seule salle de concert en région : l’Orange<br />

Bleue. Après quelques années d’absence de<br />

relais régional, l’agrume azur reprend donc<br />

le flambeau du rôle d’antenne auprès des<br />

sélections du festival du Printemps de<br />

Bourges.<br />

Le jury, composé d’un représentant de la<br />

FNAC, d’un représentant du festival, du<br />

directeur de l’Orange Bleue, du responsable<br />

du Centre Info Rock et du programmateurrégisseur<br />

d’Octob’Rock, s’est réuni en<br />

novembre pour sélectionner les quatre<br />

groupes susceptibles d’être labellisés<br />

“Découverte Printemps de Bourges”.<br />

Une cinquantaine de candidatures pour<br />

quatre groupes. Certains ressentiront<br />

peut-être de l’injustice mais il faut<br />

avouer que, par rapport à la ligne<br />

artistique du Printemps, nous avons là<br />

une brochette de projets musicaux<br />

des plus intéressante.<br />

Quels sont donc les heureux<br />

lauréats ?<br />

Prenons-les dans l’ordre<br />

alphabétique. Tout d’abord, K<br />

comme Klanguage : trio<br />

rémois électro. Ils ont effectué<br />

leur première lors de la soirée<br />

de clôture d’Octob’Rock,<br />

autant dire que le projet est<br />

tout frais mais tout de<br />

même emmené de mains de<br />

maître par Péa qui n’en est pas à<br />

son coup d’essai puisque l’on a déjà<br />

entendu parlé de lui sous les noms de<br />

Yumade et Yuksek. Klanguage navigue<br />

entre house, drum’n bass et un quelque<br />

chose de légèrement glam, sûrement<br />

apporté par cette voix féminine quelque<br />

peu… Comment dire ? Fantasmatique ? À<br />

noter que, sur scène, une installation vidéo<br />

créée par Stéphane et le collectif les 4<br />

éléments accompagne le groupe.<br />

Ensuite, je dis L comme Lady Killer : projet<br />

solo de Benoît Lambin officiant<br />

précédemment dans Fucky Diseases (cf.<br />

chronique zb 22). Il reprend<br />

d’ailleurs certaines de ses anciennes<br />

compos à son compte. Lui, c’est en<br />

ouverture du No Batukada (The Banal<br />

Festival) que l’on a pu jugé de ses<br />

capacités et elles ne sont pas des<br />

moindres. Entre je-m’en-foutisme et Plastic<br />

Bertrand, entre néo-punk et garage old<br />

school, il est seul sur scène, mais envoie la<br />

sauce comme dix. Un micro, une gratte, un<br />

atari, du cuir et un peu de sueur, le tout<br />

pratiqué avec nonchalance, c’est la garantie<br />

de bénéficier du fond comme de la forme<br />

dans la même assiette, style tarte à la<br />

crème dans la gueule !<br />

T comme Tournelune (cf. aussi chronique<br />

zb 22). Ils nous viennent de la Haute-<br />

Marne, du sud pour être plus précis, de<br />

Faverolles pour être encore<br />

plus précis et pour<br />

pousser la<br />

précision<br />

encore<br />

plus loin, c’est<br />

dans le château qu’ils<br />

ont implanté leur repère.<br />

Quel intérêt ? L’univers, cher<br />

ami(e). L’univers. Celui de Tournelune<br />

baigne dans une farandole permanente,<br />

festive et bienveillante car ils sont joueurs<br />

et, qui plus est, garnements sûrement…<br />

Parce que pourquoi ? Parce qu’ils nous font<br />

croire qu’ils font de la chanson française<br />

tarabiscotée comme on aime si bien le dire<br />

à la rédaction alors qu’ils jouent de la ludoguinguette<br />

à poils roux et frisés. Vi,<br />

Monsieur !<br />

Enfin le W sera pour les Western Special.<br />

“ Quoi ? Les Western Special Découverte<br />

Printemps de Bourges ?<br />

- Hé, Hé…<br />

- Alors non seulement, ils prennent que des<br />

groupes marnais mais en plus ils prennent<br />

des vieux !<br />

- Hé oh, coco ! Vas-y molo. C’est pas toi qui<br />

as du te farcir une journée d’écoute parce<br />

que des fois… On ne citera pas de noms<br />

mais des fois… Bref, dans ces cas là, on a<br />

tendance à choisir les meilleurs sans<br />

remord, ni triste pet !”<br />

De cuivres et de rondeurs vêtus, les<br />

“Western” restent fidèles à ce ska<br />

rocksteady qu’ils maîtrisent de mieux en<br />

mieux. Ils sont de ces groupes estimés et<br />

mésestimés à la fois qui, prêts à sortir de<br />

leur chrysalide, n’attendent qu’une<br />

embellie… parce que ce papillon, tout le<br />

monde sait qu’il est joli.<br />

Mais de tout ça, il est envisageable que rien<br />

ne survienne et qu’aucun de ces groupes<br />

n’ait l’occasion de fréquenter la poule aux<br />

oeufs d’or car il est important de savoir que<br />

cette sélection jouera à l’OB le 19<br />

décembre, que le concert sera filmé, que la<br />

vidéo filera à la capitale, que là un nouveau<br />

jury sélectionnera des groupes de la France<br />

entière selon un quota préalablement fixé.<br />

Chaque région peut donc se retrouver avec<br />

zéro, un ou deux groupes en partance<br />

pour le centre France musical du<br />

printemps.<br />

Pour conclure,<br />

le<br />

zic boom09


chrozic<br />

zic boom 10<br />

LIBELUL<br />

Au Vent<br />

7 titres (autoproduction)<br />

En 2000, Libelul alias Matthieu<br />

Rondeau enregistrait un premier<br />

disque, 5 titres compilés sous le<br />

titre Scared. La même année, il<br />

débarquait en Belgique pour suivre<br />

des études d’ingénierie sonore. En<br />

2003, Libelul donne suite à son<br />

premier opus à travers ce disque<br />

de très bonne facture. La même<br />

année, Matthieu ramène sa fraise à<br />

Reims. Entre temps, il aura allié le<br />

sonore au théorique, le sensible à<br />

la technique et il aura respiré l’air<br />

si vivifiant de Bruxelles. Au Vent<br />

est un bon disque pop, ce genre de<br />

disque qui pourrait être produit<br />

par Domino et distribué par Pop<br />

Lane (mais si, imaginons malgré<br />

tout), ce genre de disque qui<br />

prend de la valeur au fur et à<br />

mesure des écoutes, ce genre de<br />

disques pour lequel on s’estime<br />

toujours trop peu à l’apprécier,<br />

sans comprendre pourquoi, ce<br />

genre de disque qui, s’il trouve ses<br />

fans, les gardera. Ses fans qui le<br />

rangeront comme on range un<br />

Notwist ou un Hood, procurant<br />

ainsi ce sentiment rassurant de<br />

savoir qu’il est là, prêt à se laisser<br />

écouter pour ainsi réconforter son<br />

auditoire. Libelul a enregistré ce<br />

genre de disque qui me rappelle<br />

combien, instinctivement, j’aime<br />

cette pop faite de mélodies<br />

empruntes de mélancolies et<br />

d’hédonismes, de guitares noisy<br />

traversant la pop song (puisque<br />

c’est de ça qu’il s’agit) à la<br />

manière d’une brise qui nous<br />

susurre son sucre à l’oreille, d’une<br />

basse ayant sûrement dû traîner,<br />

sur certains morceaux, sur les<br />

bords du Lac Michigan, au sud en<br />

particulier ; cette pop aussi faite<br />

de programmations électros<br />

caractérisant des rythmiques<br />

tantôt entraînantes, tantôt<br />

nonchalantes mais faites de cette<br />

enveloppe à la limite de la<br />

craquelure, de la saturation…<br />

La prochaine étape de Libelul sera<br />

de passer d’un projet solo à un<br />

projet de groupe pour ainsi<br />

envisager le live tant attendu… Au<br />

moins par une personne.<br />

S.C.<br />

Cd dispo par VPC (8 euros) ou à<br />

Vitamine C, à Reims.<br />

c/o Matthieu Rondeau<br />

13, place Royale - 51100 Reims<br />

libelulmusic@yahoo.fr<br />

✆06-67-11-99-82<br />

ROSY<br />

4 titres (autoproduction)<br />

Le groupe est châlonnais. La<br />

logique voulait alors que le disque<br />

soit enregistré au P’n’F Studio, ce<br />

fût chose faite il y a un an. Le son<br />

est donc typiquement rock 80’s,<br />

ce qui convient parfaitement aux<br />

compositions. Les quatre titres<br />

sont trempés dans un rock mâle<br />

anachronique shooté à la<br />

testostérone texane transpirant le<br />

blues. Mais attention, le chant, en<br />

français, est “servi par des textes<br />

non dénués d’intérêt”. C’est une<br />

manière de dire les choses. En<br />

témoigne le choix des titres :<br />

Phénoménal, Grain de Sable, Vert<br />

Paysage, Fièvre Aphteuse.<br />

Le groupe effectue une trentaine<br />

de concerts par an, en<br />

Champagne-Ardenne voire plus<br />

loin… Suggestion de présentation<br />

: prenez le bandana, la Cadillac, le<br />

Jack Daniel’s et let’s go !<br />

S.C.<br />

c/o ✆03 26 41 00 97<br />

VALOY<br />

Police secrète de Varsovie<br />

12 titres (Les Disques Atomic)<br />

Pour ceux qui l’auraient oublié,<br />

Valoy fut le chanteur de Nell,<br />

formation régionale prometteuse<br />

trop tôt disparue à la fin des<br />

années 90. C’est ce Valoy là qui<br />

nous revient aujourd’hui seul (ou<br />

presque…) avec un premier album<br />

intitulé Police secrète de Varsovie,<br />

co-produit par Petit Vodo.<br />

Aujourd’hui basé à Nantes, il se<br />

(re)dévoile à nous à travers 12<br />

titres profondément empreints de<br />

mélancolie. A l’image de la seule<br />

reprise de l’album (« Comme ils<br />

disent » de Charles Aznavour), le<br />

regard que porte Valoy sur son<br />

existence et le monde qui<br />

l’entoure n’est guère réjouissant.<br />

A la manière de Bashung ou<br />

d’Arthur H., il laisse traîner sa voix<br />

pour nous conter ses<br />

introspections atrabilaires, son<br />

spleen, ses vagues à l’âme.<br />

Empruntant tour à tour (et en<br />

vrac) au folk, au blues, à la<br />

musique classique, au rock, à la<br />

pop, à l’electro, Valoy s’est<br />

ingénié à sertir ses textes de<br />

cosses légéres ou baroques, de<br />

fourreaux sombres ou étincelants.<br />

De ce fragile équilibre entre des<br />

textes graves et des mélodies<br />

sucrées-salées n’est pas né un<br />

album ennuyeux, austère, amèr<br />

mais un disque ambitieux,<br />

audacieux, profond, singulier qui<br />

ne s’offre qu’après plusieurs<br />

écoutes. Au pays de la<br />

popstaracadémie galopante, il est<br />

réjouissant de constater que c’est<br />

toujours loin de la fureur et du<br />

bruit que naissent en silence les<br />

vrais talents.<br />

Eric Jonval<br />

c/o valoy@free.fr<br />

lesdisquesatomic.free.fr<br />

GILLES DISS<br />

Tic-Tac & Pin-Pon<br />

11 titres (Visuel / L’Autre Distribution)<br />

Tout a ainsi commencé…<br />

On m’a donné un cd, un book et on<br />

m’a dit : “tu veux faire une<br />

chronique ? Ce serait cool…”.<br />

Premier coup d’œil sur la pochette<br />

: c’est plutôt sympa, coloré, le<br />

graphisme intéressant, un<br />

pompier, un lion, un chat. Le nom<br />

de l’artiste « Gilles Diss »…Là j’ai<br />

un peu peur ça va être une pâle<br />

copie d’Henri Dès.<br />

Eh bien non !!! Même si l’on peut<br />

trouver des similitudes, Gilles Diss<br />

a bien son identité propre. Ses<br />

chansons racontent des histoires<br />

vraies et simples, les thèmes<br />

abordés sont ceux qui plaisent aux<br />

enfants. L’humour, la tendresse, la<br />

poésie, et l’imagination, tout y est,<br />

c’est une vraie compile ! Les<br />

chansons se succèdent sans se<br />

ressembler, tour à tour douces et<br />

rythmées. Les atmosphères<br />

changent avec les sujets abordés<br />

dans les chansons. Les chants et la<br />

musique sont de qualité, il y a là de<br />

vrais chanteurs et de vrais<br />

musiciens et ça se voit (euh…ça<br />

s’entend). J’ai aimé les plages<br />

musicales qui permettent de<br />

rechanter les chansons ou mieux<br />

encore d’inventer nos propres<br />

paroles ! (ça devient du délire..) et<br />

à nous le nouveau répertoire de<br />

chansons !<br />

On notera aussi le côté éducatif de<br />

la démarche de Gilles Diss avec des<br />

chansons qui sont de véritables<br />

leçons. Il faut dire qu’il intervient<br />

dans nos écoles, permettant ainsi<br />

aux enfants d’avoir accès à une<br />

autre culture musicale (pas du<br />

Lorie , ou du Star’Ac)<br />

Voilà je vous conseille un petit tour<br />

sur son site (www.gillesdiss.com)<br />

qui permet de découvrir les<br />

créations scéniques qui<br />

accompagnent chacun de ses<br />

albums (déjà 3).<br />

Tout fini ainsi :<br />

Découverte d’un chanteur pour<br />

enfants de notre région. On rit, on<br />

chante, on joue, et surtout on<br />

s’amuse…<br />

Bonne continuation à Gilles Diss .<br />

Lélia et sa maman


c/o Visuel - 2 A, rue Flin des<br />

Oliviers<br />

51 1 0 0 Reims - ✆03 26 08 96 96<br />

gildiss@club-internet.fr<br />

BRODE TANGO<br />

Ordre de dispersion<br />

17 titres (autoproduction)<br />

A l’heure où Brodé Tango annonce<br />

à travers un titre explicite (Ordre<br />

de dispersion) la fin de sa carrière,<br />

des mystères demeurent. Tout<br />

d’abord qui est ce Dorian Feller qui<br />

se faisait auparavant appeler<br />

Georges Brassant ? Faut-il croire la<br />

rumeur qui affirme que l’homme<br />

dans le civil est chanteur lyrique ?<br />

A-t-il vraiment réalisé à ce jour<br />

plus d’une douzaine d’albums sous<br />

différents noms d’emprunts, dont<br />

six sous l’intitulé Brodé Tango ?<br />

Est-il vraiment le responsable (à<br />

l’exception de la batterie) de<br />

toutes les parties vocales et<br />

instrumentales des 17 titres (plus<br />

4 malus tracks) qui composent cet<br />

album ? Les rares personnes qui<br />

l’ont croisé (le bougre ne se<br />

produit jamais sur scène…) assure<br />

que tout cela est vrai. Que cela fait<br />

plus de 20 ans que Dorian Feller,<br />

multi-instrumentiste et chanteur<br />

choral, s’évertue (probablement<br />

au fond d’un caveau humide…) à<br />

produire, à jouer, à chanter des<br />

chansons déjantées qui font le<br />

bonheur des esthètes et des<br />

enfants. Qu’il est le fils caché du<br />

Pére Ubu et de la Mère Michel. Qu’il<br />

ne mange que des biscottes et du<br />

pâté de pélican. Qu’il porte des<br />

sous-vêtements d’origine<br />

extraterrestre…Et sa musique<br />

dans tout cela ? Elle est à son<br />

image (ou à celle de sa légende).<br />

Dérangée, déroutante,<br />

dissonante, toujours étonnante et<br />

jamais ennuyeuse. Elle est surtout<br />

unique en son genre, et c’est ce<br />

qui en fait le charme singulier dans<br />

un monde musical où la redite et le<br />

plagiat sont devenus monnaie<br />

courante.<br />

Eric Jonval<br />

c/o ✆03 26 49 76 80<br />

OLIVIER BENOÎT<br />

L’Aquarium Bleue<br />

9 titres (autoproduction)<br />

Allez, tentons de nous mettre à<br />

l’eau ! Un maillot de bain rouge<br />

avec une bande blanche sur le côté<br />

et le bonnet assorti feront<br />

l’affaire. L’eau est froide. Elle est<br />

très, très froide. Tant pis, il faut<br />

bien savoir quelquefois défier les<br />

éléments… Les orteils, les deux<br />

pieds, jusqu’aux genoux, il faut<br />

encore avancer. Moment difficile,<br />

nous n’en sommes pourtant qu’à<br />

la taille. Il faut ici comprendre les<br />

trente premières secondes du<br />

premier titre. Au bout de trois<br />

morceaux, nos pieds<br />

s’embourbent dans la vase.<br />

D’ailleurs, la brasser fait remonter<br />

des gaz nauséabonds tout en s’y<br />

enfoncant. La tête n’est plus<br />

visible hors de l’eau. On finit par<br />

manquer d’oxygène. Nos poumons<br />

se remplissent de flotte. C’est la<br />

noyade !<br />

Voici le triste sort réservé aux<br />

baigneurs de l’Aquarium Bleue.<br />

Mais ceux qui aiment Vangelis,<br />

Jean-Michel Jarre et la fameuse<br />

série des compilations<br />

Synthétiseur vol. 1, 2, 3, etc.,<br />

parviendront sûrement à se muter<br />

en un quelconque animal<br />

aquatique et s’y sentiront<br />

merveilleusement bien. S.C.<br />

c/o ✆06 77 93 17 37<br />

ob10@wanadoo.fr<br />

www.obtron.com<br />

JULA LULA<br />

Les Filles Chantantes<br />

14 titres (autoproduction)<br />

"Juliette et Lucie sont sœurs,<br />

jouent du piano et de l'accordéon<br />

et chantent ensemble depuis leur<br />

petite enfance" nous dit le dossier<br />

de presse qui accompagne ce CD<br />

14 titres, enregistré à Faverolles<br />

(52) en juillet dernier.<br />

Cet album fait suite à différents<br />

périples qui les ont conduites ces<br />

dernières années dans des salles<br />

et des cafés-cabarets, français ou<br />

étrangers, où elles prirent<br />

l'habitude de chanter leur passion<br />

pour Dimey, Ferré, Nougaro,<br />

Prévert ou Katerine. Mais ce sont<br />

leurs propres compositions - à<br />

l'exception d'un texte de Gébé mis<br />

en musique par Philippe Gérard -<br />

qui figurent sur ce premier album.<br />

Des titres originaux donc où, à<br />

l'image d'un groupe comme les<br />

Elles, Jula et Lula (les diminutifs<br />

qu'elles portaient étant petites)<br />

croisent en volutes gracieuses<br />

leurs voix harmonieuses. Portés<br />

par un filet de piano ou des<br />

glissades d'accordéon, qu'ils<br />

parlent de choses simples (comme<br />

dans "les démangeaisons") ou de<br />

sujets plus sérieux ( la violence<br />

dans "casse-têtes") tous les<br />

textes ont en commun cette<br />

poésie qui fait que les mots<br />

s'entrechoquent en douceur, se<br />

télescopent en finesse.<br />

Indiscutablement ces filles<br />

chantantes sont également<br />

enchanteresses.<br />

Eric Jonval<br />

c/o o.taffin@libertysurf.fr<br />

D-BASSER<br />

Blind in the sun<br />

5 titres (autoproduit)<br />

C’est un fait, le trio haut marnais<br />

est surveillé de prés par les<br />

antennes hardcore de <strong>Zic</strong> <strong>Boom</strong>.<br />

En effet depuis 1999, D-Basser<br />

n’en finit plus d’alimenter nos<br />

cages à miel gourmandes de<br />

guitares à hautes teneurs<br />

calorifiques. En dignes héritiers de<br />

la scène hardcore française de nos<br />

chères années 90, ces trois gars là<br />

ont repris ce style là où d’autres<br />

l’ont talentueusement porté<br />

(hommage des anciens aux<br />

Portobello & Condense). Mais<br />

2003 annonce pour D Basser le<br />

temps de la digestion, de<br />

l’intégration d’une culture<br />

musicale pour faire naître de ces<br />

cendres encore fumantes un<br />

répertoire pleinement assumé. «<br />

Blind in the sun », leur dernière<br />

démo 5 titres, confirme cette<br />

orientation. Certes les vieux<br />

réflexes sont toujours là (et<br />

heureusement ! !) et les poussées<br />

de fièvres sonores demeurent<br />

tapies prêtes à frapper dans<br />

l’ombre d’un chanteur possédé<br />

mais l’essentiel de ce disque<br />

provient de la richesse des<br />

compositions. En s’éloignant des<br />

schémas préconçus et en se<br />

dotant d’une production à la<br />

hauteur de ses ambitions, D<br />

Basser s’ouvre des voies<br />

drôlement excitantes entre la rage<br />

tourmentée d’un Chokebore et la<br />

puissance d’un Sleeppers. Rien que<br />

des groupes avec lesquels D<br />

Basser a déjà joué, tiens ! De<br />

surplus le disque conforte le line<br />

up en place depuis deux ans et<br />

permet d’apprécier justement la<br />

qualité de frappe du batteur Pépé.<br />

D’un groove trépignant jamais à<br />

l’abri d’un déchaînement de<br />

baguettes et de grosse caisse, le<br />

Pépé porte ces 5 titres de manière<br />

fort convaincante. Au final Blind in<br />

the sun, est une excellente carte<br />

de visite pour D Basser et laisse<br />

apparaître derrière ces gros<br />

nuages de fureurs un horizon<br />

prometteur.<br />

Jean Perrissin<br />

RROSELICOEUR<br />

Demios Oneiron<br />

12 titres (WaitingForAnAngel /<br />

Purepainsuger)<br />

zic boom11


ig zoom<br />

20 ans de jazz<br />

en Champagne<br />

Champagne ! Il y a tout juste<br />

vingt ans, en janvier 1984, était<br />

créé à l’initiative du Japif (Jazz<br />

Paris Ile-de-France) le Centre<br />

d’information du jazz dont j’ai la<br />

chance d’être le responsable.<br />

C’est de ce poste d’observation<br />

privilégié que je me permets<br />

aujourd’hui de tenter un trop<br />

rapide travelling sur les<br />

évolutions et bouleversements<br />

du paysage du jazz en<br />

Champagne-Ardenne en deux décennies.<br />

1984. En Champagne, le jazz ne pétille pas. Il<br />

survit, éventé ou contenu dans certaines bulles<br />

isolées comme Reims par exemple… ou par hasard.<br />

Zone tampon entre l’Ile de France et la Lorraine, la<br />

région ne semble alors guère profiter du nouvel<br />

activisme associatif que manifestent ses voisines. Les<br />

tournées ne s’y arrêtent pas, rien ni personne ne<br />

les engageant à le faire. Il y a, bien sûr, le Hot Club<br />

de Champagne animé par Jean-Pierre Chouleur qui,<br />

dans un grenier à Longchamp, propose à ses<br />

fidèles une dizaine de manifestations “vieux style”<br />

par an. N’oublions pas de mentionner la toute<br />

jeune (et malheureusement éphémère)<br />

association « la Gamme au vert » qui tente<br />

d’organiser à Saint-Dizier quelques concerts de<br />

jazz dans un département particulièrement<br />

pauvre en swing. Le seul vrai évènement jazz de<br />

l’année a lieu en mai à la Maison de la culture<br />

de Reims : le festival “Musiques de traverses”<br />

qui sous la houlette de Patrick Plunier défriche<br />

les nouveaux territoires de musiques nouvelles<br />

et improvisées, voisines ou cousines du jazz.<br />

Conclusion : la plaine est morne, presque<br />

déserte… Au secours !<br />

1994. Le Centre d’Information du Jazz,<br />

à la suite de la dissolution du Cenam<br />

où il était hébergé depuis ses<br />

débuts,<br />

participe à la<br />

naissance de<br />

l’Irma et se<br />

met tout de<br />

suite en<br />

quête d’un<br />

correspondant<br />

régional. En la<br />

personne<br />

d’Alexis<br />

Musicas, qui crée le Centre Info Jazz et édite avec courage et<br />

passion un bulletin d’information sur la vie du jazz en<br />

Champagne, le “Zine”, je trouve un collaborateur dévoué qui<br />

tente avec un humour pince sans rire de me convaincre de<br />

l’ébauche d’un frémissement d’effervescence jazzeuse dans<br />

sa région. Voire ! Il y a toujours, bien sûr, le Hot Club mais aussi<br />

de nouvelles associations. A savoir, feu “Jazz à Reims”, animée<br />

par Joseph Mastrorizzi, qui réalise au CNAT de beaux<br />

évènements comme la venue de Lee Konitz et Barney Wilen.<br />

Mais aussi “Charleville Action Jazz” qui, grâce à la passion de<br />

Patrice Boyer, tente d’éveiller au swing les Ardennais, “Jazz<br />

Aube Session” et le “Jazz Club de Champagne” qui, sous la<br />

direction artistique éclairée de Francis Le Bras, produit des<br />

concerts au Cirque et, bien sûr, au Croque Notes. Ce chaleureux<br />

petit club de 70 places s’impose vite, avec le café brasserie Le<br />

Palais (dont le patron Jean-Louis Vogt est un vrai passionné de<br />

musiques improvisées) comme le repaire des jazzophiles<br />

champenois. Côté festival, le Salmanazar organise pendant une<br />

semaine en mars « Jazz à Epernay » avec le concours de la<br />

Cigale musclé. De son côté le Jazz Club de Champagne<br />

inaugure en mai la première édition du « Reims jazz Festival<br />

avec, au programme, l’ONJ et Biréli Lagrène. On connaît<br />

depuis son heureux avenir.<br />

Conclusion : le paysage bouge et annonce, encore trop timidement,<br />

des lendemains qui swinguent.<br />

<strong>2004</strong>. Le Centre Info Jazz dispose désormais enfin d’un<br />

permanent en la personne de Jean Delestrade qui anime avec<br />

talent, malgré les maigres moyens du bord, un site qui ne cesse<br />

de s’améliorer et de témoigner de la nouvelle vitalité du jazz<br />

régional (www.macao-mus.com/cij). La scène champenoise<br />

compte aujourd’hui une petite centaine de musiciens et deux<br />

collectifs d’artistes. Fondé par Ann Ballester et Mimi Lorenzini,<br />

« Musiseine » s’illustre par la qualité de ses ateliers et la<br />

diversité de ses productions et performances artistiques (les «<br />

Manif’Estives » fin août). Quant au Collectif Alka, sous la<br />

houlette de François Choiselat, il se consacre à la promotion de<br />

musiques improvisées au travers de créations, de concerts à la<br />

Grange (Saint André les Vergers) et d’actions pédagogiques.<br />

De son côté, L’ADDM 52 s’investit dans le “Hot Marne Jazz<br />

Festival”, manifestation éclatée dans tout le département qui se<br />

déroulera pour la première fois cette année en avril. Parmi les<br />

associations locomotives de la région, il faut citer, outre<br />

Charleville Action Jazz qui poursuit son chemin avec originalité,<br />

“Aube Musiques Actuelles”, nouveau membre de la fédération<br />

des Scènes de jazz, qui présente chaque mois à l’Espace Cité<br />

à Troyes une programmation haut de gamme et innovante (de<br />

Jim Black à Eric Watson). N’oublions pas, bien sûr, de souligner<br />

l’importance de l’action menée depuis quelques années par<br />

[Djaz] 51, nouvelle mouture du Jazz Club de Champagne, qui sous<br />

l’impulsion de Francis Le Bras s’affirme comme la structure<br />

phare du jazz champenois. A preuve, l’organisation de trois<br />

manifestations (Reims Jazz Festival, Jazz autour des Flâneries<br />

Musicales, Terrasse Découvertes), management d’artistes<br />

rémois et de groupes marnais, pilotage de résidence (celle de<br />

Vincent Courtois fut à ses dires un total succès). Dernière<br />

pièce à conviction à verser au bilan qui prouve la renaissance<br />

du jazz en région : l’ouverture (enfin !) d’une classe de jazz au<br />

CNR de Reims avec Manu Peckar comme professeur. Elle fait suite


Aube Musiques Actuelles<br />

En mars 1995, une centaine de musiciens et de<br />

passionnés qui en avaient assez de se regarder en<br />

attendant des concerts de jazz et de musiques<br />

improvisées à Troyes se réunissent pour donner naissance<br />

à une association : Aube Musiques Actuelles.<br />

Son but est de « promouvoir les musiques improvisées et<br />

de développer les échanges entre les musiciens ».<br />

Près de 9 ans après sa création, l’association a grandi au<br />

fil des années passant de 2 concerts en 1995 à 12 en<br />

2003 et près de 90 groupes programmés. Sans pouvoir<br />

les citer tous, parlons d’Aldo Romano, de Nguyen Le, de<br />

Cosmik Connection, du Sacre du Tympan, d’Aka Moon ou<br />

d’Ellery Eskellin…Un public s’est habitué au lieu (la plupart<br />

du temps l’Espace Cité) et à la programmation : quelques<br />

200 personnes en moyenne assistent à chaque concert.<br />

Aube Musiques Actuelles reste un fonctionnement à part<br />

dans les associations de jazz en Champagne-Ardenne :<br />

lors des réunions de programmation, les membres de<br />

l’association (dont beaucoup de musiciens) se retrouvent<br />

autour d’une table et viennent chacun avec des envies de<br />

projets, des disques à faire écouter aux autres, chacun<br />

défend son idée mais la décision finale est prise en<br />

commun. Cela donne une programmation qui est marquée<br />

Charleville Action Jazz<br />

Depuis 13 ans, Les Ardennes disposent en Charleville Action<br />

Jazz d’une association aux programmations éclairées et<br />

passionnées menée par une bande de mordus qui, ne<br />

pouvant se satisfaire de la simple écoute de salon,<br />

expriment et partagent leur amour du jazz à travers<br />

l’organisation de concerts dans la cité<br />

carolomacérienne. La genèse de l’association<br />

remonte donc à 1990 où de retour d’un concert du<br />

Elise Einarsdotter Ensemble (invité plusieurs fois<br />

depuis) en Belgique, Patrice Boyer et Yannick<br />

Honet décide que Charleville-Mézières aussi a le<br />

droit de vibrer au son du jazz Les deux acolytes<br />

appartenait respectivement à l’association Ozone<br />

(organisatrice de concerts de groupes de pop<br />

music dite « progressive ») et à la batucada Tropic<br />

Carolo Combo. La première équipe fût alors<br />

constituée de membres de ces deux entités réunis<br />

sous un nom d’association résumant à lui seul les<br />

intentions de ces Power Rangers. Dès la première<br />

action, l’Ecole National de Musique et de Danse fût<br />

associée à travers un stage d’initiation à l’improvisation.<br />

Elle demeurera par la suite un des principaux partenaires,<br />

chaque concert étant accompagné de stages et master<br />

classes, avec la Ville qui apporte soutien financier et<br />

d’une identité forte, laissant la place à tous les styles<br />

(jazz, blues, funk), aux groupes régionaux (La Zombie et<br />

ses Bizons, le collectif Alka…), aux artistes confirmés et<br />

émergents.<br />

Je vous cite ici quelques-uns de mes souvenirs de<br />

concerts troyens : la découverte de Jim Black (avec Ellery<br />

Eskelin et Andrea Parkins) et sa confirmation avec<br />

l’AlasNoAxis (pour ses seules dates en France), l’ensemble<br />

Diagonal de Jean-Christophe Cholet, Petites Histoires<br />

Translucides du violoncelliste Vincent Courtois…et Akosh<br />

S. Unit qui vient ce 18 décembre…<br />

Aube Musiques Actuelles compte depuis quelques mois<br />

déjà un permanent à temps partiel pour la gestion<br />

administrative de l’association ce qui va sans nul doute lui<br />

permettre de développer et pérenniser des actions<br />

nouvelles : actions pédagogiques en direction des<br />

scolaires, adhésion à la Fédération Nationale des Scènes<br />

de Jazz, implication au sein de Museau (réseau des<br />

diffuseurs de musiques actuelles en Champagne-<br />

Ardenne)…<br />

Le jeudi soir restera donc toujours la soirée des concerts<br />

d’Aube Musiques Actuelles. J’ai quelques tuyaux sur les<br />

concerts à venir, mais je ne peux rien vous dire, juste de<br />

logistique. En plus d’une décennie, la liste des artistes<br />

programmés est longue et diversifiée à l’image de la ligne<br />

artistique de l’asso : “Pour nous, le mot jazz signifie en<br />

premier lieu liberté et ouverture : sur les musiques du<br />

monde, la pop-musique, la musique contemporaine…“<br />

En voici un léger extrait : le quartet de Roy Haynes<br />

(1992), Jeanne Lee / Mal Waldron, Elise<br />

Einarsdotter, Galliano/Portal, Prysm, Senem Divici,<br />

Bertrand Renaudin et Jonas Knutsson et bien sûr…<br />

Dedicated To You, l’Hommage à Robert Wyatt. Ce<br />

dernier est un projet de longue haleine mené<br />

depuis deux ans et qui a vu son aboutissement le<br />

8 novembre dernier en réunissant sur une même<br />

scène, six musiciens de renoms autour de l’œuvre<br />

de celui qui fait naître des étoiles dans les yeux de<br />

ceux qui l’ont adoptés. Un projet ambitieux qui,<br />

malgré la charge de travail pour de « simple<br />

bénévoles », pourrait bien donner des ailes à<br />

l’association.<br />

Le programme de l’année <strong>2004</strong> est déjà fixé, à raison<br />

de huit concerts dont deux au théâtre « tout en<br />

continuant à présenter à Charleville-Mézières différentes<br />

facettes d’un jazz contemporain de création, privilégiant<br />

les formations françaises et européennes »<br />

zic boom13


“L’internet, mon bon Monsieur, c’est l’avenir. Je vous assure,<br />

ils l’ont dit au journal”. Telle est la bribe de conversation entre<br />

deux septuagénaires que j’ai saisis en patientant dans une file<br />

de boulangerie. Comme quoi, les paroles d’une personne que<br />

l’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam peuvent vous conforter<br />

dans un de vos choix ; dans le cas qui nous intéresse ici, il<br />

s’agit de la décision prise il y à quelques années par le Centre<br />

Info Jazz de s’investir dans la création de MACAO.<br />

MACAO (Musiques Actuelles en Champagne-Ardenne Online)<br />

est un portail internet régional dédié au jazz et musiques<br />

amplifiées qui accueille pour le moment les sites de 6<br />

associations ou collectifs d’associations : le Centre Info Jazz<br />

de Champagne-Ardenne, djaz51, Aube Musiques Actuelles,<br />

Charleville Action Jazz, Museau (réseau des diffuseurs de<br />

musiques actuelles en Champagne-Ardenne) et Bruit Blanc<br />

(collectif d’associations rémoises).<br />

Chacun de ces sites présente l’association concernée et son<br />

actualité : concerts, formations, agendas…<br />

Le site du Centre Info Jazz plus particulièrement, regroupe un<br />

certain nombre d’informations réparties de la manière<br />

suivante :<br />

- Actualités : présentation de la scène régionale (évènements,<br />

interviews de musiciens, mise en avant de projets artistiques),<br />

infos nationales (interviews, dossiers, chroniques).<br />

- Ressources : le jazz en Champagne-Ardenne (fiches en ligne<br />

des festivals, lieux, associations, groupes, organismes<br />

régionaux), les médias en Champagne-Ardenne (fiches en ligne<br />

des médias écrits, radiophoniques régionaux), la bibliothèque<br />

(fond documentaire de fiches pratiques, dossiers thématiques,<br />

Samedi 22 novembre, à l’occasion de la clôture du Reims Jazz Festival,<br />

se sont déroulé les premières Rencontres du Jazz en région. Ces<br />

rencontres, organisées par le Centre d’Information du Jazz de<br />

Champagne-Ardenne (CIJ), proposaient une journée de débats et<br />

d’échanges autour de sujets liés au développement du jazz en région<br />

et, par extension, en France ; surtout quand certains des intervenants,<br />

invités par le CIJ, comptent parmi les personnes les plus influentes dans<br />

la structuration du jazz dans notre pays. Autant dire que les propos<br />

entendus et le niveau de réflexion étaient forts intéressants. Seul<br />

bémol à la journée, le manque de participation des acteurs et musiciens<br />

régionaux et par conséquent l’absence d’expression des besoins et des<br />

pratiques individuelles du terrain n’ont pas permis la mise en<br />

perspective souhaitable. La journée était découpée selon deux thèmes<br />

généraux que sont « jazz et partenariats culturels » et « jazz et<br />

partenariats institutionnels ».<br />

En matinée, Didier Sallé (Directeur de jazz à Tours et président de la<br />

FNEIJ/Ma) a présenté différentes collaborations entre écoles de<br />

musique, jazz à Tours et enseignement du jazz autour de festivals<br />

comme Feuilles d’impros et Emergences. Ce genre d’actions est<br />

conséquent d’une prise en compte des carcans inutiles qui pouvait se<br />

créer entre différentes approches du jazz et de la musique en général,<br />

mais qu’il est plus bénéfique de supprimer. Ce constat a d’ailleurs été<br />

général tout au long de la journée et les décisions qui en découlent<br />

risquent d’aller encore plus dans ce sens encouragé par le contexte<br />

politique. Car les professionnels présents ont bien sûr fait preuve de<br />

leurs inquiétudes face aux nouvelles mesures de décentralisations telles<br />

qu’elles sont perçues. D’ailleurs, l’absence de représentation de la DRAC<br />

zic boom<br />

14<br />

MACAO<br />

Musiques Actuelles en Champagne-Ardenne Online<br />

enquêtes et rapports, modèles de documents…).<br />

- Liens : un répertoire des liens jazz et musiques actuelles<br />

(régionaux, spécialisés jazz et professionnels).<br />

MACAO est la preuve que l’actualité de la musique en<br />

Champagne-Ardenne intéresse le public : près de 10 000<br />

visiteurs par mois consultent un des sites du portail MACAO<br />

(soit quelques 330 visiteurs par jour), sa lettre d’info est<br />

distribuée à 4 000 structures ou personnes et chaque mois<br />

170 personnes s’abonnent pour recevoir les infos.<br />

Selon les statistiques données depuis plus d’un an, les<br />

pourcentages de la répartition des visiteurs sont les suivants :<br />

Les 1ères rencontres du jazz<br />

a été remarquée, allant dans le sens du « flou artistique » parfois laissé<br />

par le ministère.<br />

Bref, de nouvelles passerelles tendent à se créer. Un autre exemple,<br />

celui du conservatoire de Reims qui multiplient les ouvertures vers<br />

différentes esthétiques afin d’enrichir la pratique de l’instrument. Un<br />

vrai département jazz n’est toutefois pas encore réel même s’il semble<br />

fortement pressenti. Mais ceci n’est qu’un exemple illustrant l’actuelle<br />

impossibilité (voire l’incohérence) qu’une structure ne puisse envisager<br />

de partenariat avec l’extérieur. La notion de mélanges, mélange des<br />

genres, des pratiques, des publics semble être la nouvelle tendance.<br />

Autre exemple, celui de l’option “Jazz et musiques actuelles” (parmi<br />

plusieurs options culturelles) proposé aux étudiants de l’université de<br />

Reims (représenté par Françoise Mittelette) et mené en collaboration<br />

avec [Djaz] 51 (représenté par Francis Le Bras, également formateur),<br />

qui a pour objectif d’éveiller la curiosité artistique en étant en contact<br />

direct avec des musiciens.<br />

Dans un deuxième temps, a été abordé la thématique des partenariats<br />

entre jazz et institutions. Michel Audureau a présenté La fédération des<br />

scènes de jazz dont il est président (également directeur du Petit<br />

Faucheux à Tours et du CRICA) et Gérald Chabaud a présenté le projet<br />

Cartonnerie. Les discussions ont porté sur la place du jazz dans les<br />

scènes de musiques actuelles et sur les restrictions budgétaires<br />

ministérielles. Les dynamiques de territoire étaient ensuite abordées<br />

avec Roger Fontanel (directeur des rencontres internationales D’Jazz à<br />

Nevers et du Centre Régional du Jazz en Bourgogne ainsi que trésorier<br />

de l’AFIJMA) et Karine Gloannec-Maurin (Directrice de l’Hectare, Maire-<br />

Adjointe à la Culture de Saint Agil et Menbre du Bureau de la Fédération


Résidence de Vincent Courtois<br />

Comment je vais essayer de vous faire comprendre<br />

(en 3813 caractères espaces compris) combien ce<br />

projet a été très important pour le jazz régional.<br />

« Je souhaite à beaucoup de jeunes musiciens de<br />

pouvoir avoir la possibilité de « croiser le fer »<br />

avec des artistes comme Louis Sclavis, Vincent<br />

Courtois ou Olivier Sens car ils ont énormément de<br />

choses à nous apporter et on se sent, à l’issue d’une<br />

aventure comme celle-là, mûri et plein d’énergie<br />

pour la suite... Un vrai bonheur. »<br />

Ces paroles sont celles de Guillaume Dommartin,<br />

batteur de Châlons-en-Champagne et qui a participé<br />

activement à cette résidence.Il parle de Petites<br />

Histoires Translucides, une création qui s’est<br />

déroulée en ouverture de Jazz autour des Flâneries<br />

Musicales de Reims en juin 2002. Avec le<br />

violoncelliste Vincent Courtois, des musiciens<br />

régionaux ont participé à l’aventure : le tromboniste<br />

troyen François Choiselat, le conteur-chanteur<br />

rémois André Ze Jam Afane et le pianiste Francis Le<br />

Bras. Et cela restera une expérience unique puisque<br />

cette représentation a donné lieu à l’enregistrement<br />

d’un disque (Rose Manivelle) aux studios de la<br />

Buissonne en compagnie de, excusez du peu, Louis<br />

Sclavis et Olivier Sens. Depuis, Guillaume Dommartin<br />

répète régulièrement avec Vincent Courtois et Olivier<br />

Sens (avec lequel une connivence assez fascinante<br />

dans le jeu s’est créée), André Ze Jam multiplie les<br />

projets musicaux en étant<br />

notamment qu’invité régulier<br />

des concerts du violoncelliste,<br />

il participe à un duo avec<br />

Francis Le Bras…Bref, La<br />

résidence a permis à certains<br />

musiciens régionaux de passer<br />

le pas.<br />

[djaz]51 est l’association qui a<br />

piloté et coordonné la<br />

résidence : beaucoup de travail<br />

et d’investissement de la part<br />

des permanents. Et le résultat<br />

est là : la satisfaction de<br />

participer à une aventure<br />

comme celle-ci, le plaisir de<br />

côtoyer un musicien comme<br />

Vincent Courtois, la joie d’assister de manière<br />

privilégiée à la naissance d’une nouvelle<br />

musique…Mais c’est aussi la possibilité d’affirmer la<br />

qualité de la structure au niveau national : [djaz]51<br />

est désormais identifiée auprès des différentes<br />

fédérations (AFIJMA, Fédé des scènes de jazz)<br />

comme une association capable de porter une telle<br />

résidence (et elles ne sont pas si nombreuses...).<br />

Avec des actions menées à Charleville-Mézières, à<br />

Troyes, à Sainte Savine, à Reims ou prochainement à<br />

Chaumont ou Langres, cette résidence a permis un<br />

travail en commun de différentes associations<br />

régionales (Charleville Action Jazz, Aube Musiques<br />

Actuelles, l’ADDMC52, la MPT de Sainte Savine,<br />

l’ENMD de Charleville-Mézières, La Comédie de<br />

Reims, le Centre Culturel Saint Exupéry…) qui<br />

n’avaient pas forcément eu l’occasion ne seraient ce<br />

de se rencontrer : quand on parle de mise en réseau…<br />

Des master-classes de violoncelle avec les classes de<br />

cordes du Conservatoire National de Reims, Médéric<br />

Collignon et Michel Godard à l’ENMD de Charleville-<br />

Mézières, Louis Sclavis dans le cadre du Reims Jazz<br />

Festival, Vincent Courtois et André Ze Jam avec des<br />

classes de maternelles et primaires à Sainte<br />

Savine…Les actions de formations et de<br />

sensibilisation ont concerné tous les niveaux de<br />

spectateurs : de l’enfant de 4 ans aux musiciens<br />

professionnels. Mais au delà, il serait impossible de<br />

dénombrer le nombre de spectateurs qui ont assisté à<br />

zic boom15


zic boom 16<br />

Immersion au cœur de la 10ème<br />

édition du Reims Jazz Festival :<br />

voici quelques impressions sur<br />

certains des concerts entendus…<br />

Atomic Quintet<br />

La scène jazz norvégienne est connue<br />

pour ses expérimentations en<br />

direction de l’électro. Pourtant Atomic<br />

qui en est un des groupes phares,<br />

cultive un goût prononcé pour le<br />

versant acoustique de cette musique.<br />

Dès les premières mesures du<br />

concert, ce quintet de jeunes<br />

musiciens dégage une énergie peu<br />

commune, un incroyable groove et<br />

surtout laisse transparaître une<br />

identité forte : une section rythmique<br />

puissante, des cuivres aux chorus<br />

tranchants…<br />

Les inspirations transpirent au travers des thèmes : Archie<br />

Shepp, LE quintet de Miles Davis dans sa version « Miles Smile<br />

» ou « Sorcerer », Wayne Shorter surtout.<br />

Création Collignon / Libolt<br />

Le mystère était resté complet autour de la création, seuls<br />

quelques indices avaient transpirés : trois intervenants (le<br />

musiciens Médéric Collignon, le comédien Alain Libolt et un<br />

texte d’un écrivain en résidence à la Comédie de Reims,<br />

Fabrice Melquiot), et un titre « J’ai décidé d’être Superman,<br />

mais c’était déjà pris ».<br />

A genoux sur scène, Médéric Collignon et Alain Cibolt sont<br />

penchés au dessus d’une malle aux mots laissée là par Fabrice<br />

Melquiot. Texte labyrinthique et images d’un parcours<br />

improbable au travers de Sarajevo, Modène, Budapest,<br />

Palerme élaborent un échafaudage de rébus sonores. Qui<br />

croire ? quelle main saisir pour ce voyage ?<br />

Les articulations entre les sons et les mots établissent des<br />

correspondances surprenantes, le sens du texte se perd<br />

traduit par la naïveté inventive de Médéric Collignon. Tout<br />

comme les significations disparaissent, les instruments<br />

s’oublient.<br />

Laurent de Wilde « Stories »<br />

Peut-être est-il possible d’établir un parallèle entre la<br />

mouvance électro qui parcourt le jazz depuis les années 80,<br />

et celle jazz-rock dans laquelle s’inscrivent des musiciens<br />

comme Miles Davis, Weather Report ou Herbie Hanckok : les<br />

avis sont partagés, certains défendant la nécessité d’initier un<br />

nouveau souffle et d’autres criant à l’effet de style trompeur.<br />

Laurent de Wilde s’est (sait s’) entouré(r) de jeunes<br />

musiciens, mais on ne pourra pas l’accuser pour autant de<br />

jeunisme ou de cet « effet de style » évoqué plus haut : dans<br />

ses projets précédents (Time 4 Change entre autres), l’intérêt<br />

du musicien pour les sonorités électro était flagrant. Il traduit<br />

et affirme définitivement avec «Stories» sa volonté d’explorer<br />

cet univers.<br />

Paradigm<br />

Ce sextet est une rencontre entre les musiciens du collectif<br />

Alka de la région troyenne et de jeunes musiciens parisiens<br />

dans la mouvance du tout jeune label Chief Inspector.<br />

Dans la trajectoire des compositions du saxophoniste Luis<br />

Vina, Paradigm rappelle les combos de cuivres<br />

(saxophone/trompette/trombone) des années 60,<br />

d’inspiration Booker Little et Andrew Hill. Pourtant le jeu de<br />

chacun d’eux est résolument tourné vers l’avenir, tout comme<br />

la destiné du groupe, nous l’espérons.<br />

Le Break<br />

Reims Jazz Festival<br />

Soirée de clôture résolument tournée vers les musiques<br />

nouvelles, avec Le Break (collectif parisien de DJ et de VJ). «<br />

Il n’y a que les poissons morts qui suivent le courant » dixit un<br />

de ces musiciens : le ton est donné. Avec comme invité le<br />

saxophoniste italien Stefano Di Battista, la confrontation entre<br />

les deux univers s’est révélée plus que concluante, mais<br />

fallait-il seulement en douter. On retrouve avec ces jeunes DJs<br />

une fougue qui donnent aux musiques improvisées un second


Médéric Colligon<br />

Médéric Collignon est venu nous rendre visite lors du Reims Jazz<br />

Festival #10 a deux reprises : en ouverture avec le Napoli’s Walls<br />

(avec Louis Sclavis, Vincent Courtois et Hasse Poulsen) et pour<br />

une création avec le comédien Alain Libolt.<br />

C’est à cette occasion que nous avons rencontré ce musicien<br />

originaire de Charleville-Mézières : cornettiste de poche et<br />

vocaliste, il est peut-être le musicien le plus demandé de la scène<br />

française, au sein de ses formations ou dans l’ONJ de Claude<br />

Barthélémy.<br />

Médéric Collignon impressionne par l’énergie qu’il dégage, la<br />

vision positive des choses pour laquelle il milite, et cette incroyable<br />

facilité qui lui permet de se faire « découvreur » d’univers à la<br />

frange des musiques entendues.<br />

Tu as commencé à étudier la musique à l’ENMD de Charleville-<br />

Mézières. Qu’est ce qui ressort de cette période ?<br />

A l’époque du conservatoire, Philippe Cocu a été mon professeur de<br />

trompette classique pendant 11 ou 12 ans. C’était monstrueux, parce<br />

que c’est le genre de mec qui te laissait cours, la place pour aimer et<br />

expérimenter, quitte à développer des défauts par rapport à l’éthique<br />

classique . Il ne m’a jamais empêché d’écouter et de tenter quoique ce<br />

soit, mais quand on approchait à quelques semaines de l’audition de<br />

fin d’année, il me demandait « si tu peux revenir dans la ligne, ce serait<br />

sympa ! ». Je garde contact parce que c’est lui qui a construit une<br />

grande partie du musicien que je suis devenu aujourd’hui.<br />

Parle nous de l’expérience que tu vis avec Napoli’s Walls, avec des<br />

musiciens comme Louis Sclavis, Vincent Courtois ou Hasse Poulsen…<br />

Ils m’ont apporté leur intelligence de gestion de l’espace, de l’énergie<br />

des uns et des autres. Ces mecs-là m’ont séduit par l’ingéniosité dans<br />

leur placement du jeu : tout ça à fait que je me suis dis « Putain, j’ai la<br />

chance de jouer avec des types comme eux ! ». C’est LA formation<br />

dans laquelle je me plais le plus<br />

parce que j’y fais ce que je veux<br />

sans avoir l’impression de jouer le<br />

mec « à la Rémi Bricka », genre<br />

homme-orchestre. Et puis Louis<br />

ne m’a pas choisi en se disant<br />

qu’il allait m’engager et me gérer<br />

un peu pour que je fasse mon<br />

numéro, il n’est pas dans ce genre<br />

de démarche. Et puis, il sait que si<br />

il me retient trop je vais lui<br />

exploser à la gueule, je suis une<br />

savonette.<br />

Pourquoi le choix d’un instrument<br />

comme le cornet de poche qui est<br />

relativement rare ?<br />

La trompette ça ne marchait pas.<br />

Physiquement je ne me sentais<br />

pas bien, j’avais l’impression<br />

d’avoir deux ailes pleines de<br />

goudron. J’ai essayé le cornet à<br />

piston, j’en ai joué pendant des<br />

années, mais c’était pas suffisant,<br />

il manquait quelque chose, j’étais<br />

freiné…Et un pote de Reims<br />

m’appelle pour me dire qu’il a trouvé l’instrument qu’il me fallait.<br />

C’était un cornet de poche que j’ai acheté 4000 balles à un vieux<br />

monsieur magnifique qui m’a fait goutté le gâteau au chocolat de sa<br />

femme et puis de la goutte maison. Bref, avec cet instrument j’avais<br />

trouvé LE son !<br />

Que ce soit dans tes propres formations ou lorsque tu interviens dans<br />

d’autres, tu ne fais aucune concession.<br />

Si je prends mon pied, si c’est pour la musique, alors j’ai le droit. C’est<br />

pour ça que j’admire des mecs comme ceux de Napoli’s Walls. Hasse<br />

Poulsen ne fait aucune concession : il fait un solo, blam ! il pète deux<br />

cordes. J’adore ! Louis Sclavis, tu vois la bave qui gicle, il a un son<br />

énorme et il souffre. Il te dit « Putain, j’ai pas eu de retour de tout le<br />

concert ». Sans plus, il fait avec…C’est ce côté punk dans le jazz qui<br />

m’éclate, pas pour jouer du jazz-punk, punk dans l’esprit, la liberté<br />

d’aller très loin…<br />

En plus du cornet de poche dont on a parlé plus haut, il me semble que tu<br />

joues également d’un autre instrument (dans le sens positif), le public ?<br />

Le public fait partie de la salle, du concert. Si quelqu’un gueule, tousse<br />

ou aboie, je m’en sers. Le public fait partie de ma partition. Il y a une<br />

anedocte formidable sur un enregistrement live de Miles Davis avec le<br />

quintet * : Miles joue une note qui répond exactement, à la même<br />

hauteur qu’un cri de jouissance d’un mec dans le public juste après<br />

une phrase de Miles (il nous chante la phrase en question).C’est pas<br />

anodin, c’est pas un hasard : le mec il a des feuilles comme ça et qu’il<br />

a l’intelligence de prendre tout vers lui.<br />

Tu te mets à nu sur scène ?<br />

Je garde rien, je m’investis à 2000 %, j’ai l’impression d’être poussé<br />

par quelque chose qui ne vient pas de moi, mais qui me dit d’aller plus<br />

zic boom17


zic boom 18<br />

Même si on ne peut pas encore parler d’une scène<br />

très développée, le jazz en Champagne-Ardenne<br />

s’articule autour d’associations et de collectifs<br />

identifiés. Qui sont-ils ?<br />

La répartition des musiciens sur la région<br />

connaît une répartition relativement inégale :<br />

c’est autour de Troyes et dans la Marne que le<br />

plus de projets voient le jour, ce qui ne veut pas<br />

dire que rien ne se passe ailleurs, juste une<br />

question de déséquilibre…<br />

Je discute récemment avec Christophe Sabbioni<br />

(saxophoniste) du prochain enregistrement du<br />

New Tone Jazz 4tet, formation avec laquelle il est<br />

présent depuis quelques années ; il me parle<br />

également du tout nouveau Cobu 5tet qui présente<br />

des reprises et des compos originales dans la<br />

veine de la musique de Chris Potter ou John<br />

Scofield “mais si tu sais, me dit-il, avec une<br />

partie des musiciens de New<br />

Tone, le clavier de Kéro et<br />

Sébastien Leibundguth”.<br />

Mais oui, Seb le guitariste<br />

de Zenza, un quintet de<br />

marnais et d’aubois,<br />

répertoire “hard bop<br />

trashy” avec le<br />

trompettiste Damien<br />

Mension, qui compose<br />

également la section<br />

(fournie) de cuivres de la<br />

fanfare Pûlsar Human<br />

Brass, initiative du<br />

saxophoniste Damien<br />

Hennicker. Qui a formé à<br />

l’occasion d’une soirée des<br />

“Improvisables” un trio<br />

PHD d’improvisation<br />

totale avec l’accordéoniste<br />

Fabien Packo et le batteur<br />

Guillaume Dommartin, qui<br />

Zenza<br />

nous a récemment quitté pour habiter Paris, ce<br />

qui ne l’empêche pas de toujours participer à la<br />

formation jazz électro Alata (qui sort un disque<br />

chez Cristal records) avec notamment le pianiste<br />

Francis Le Bras. Le batteur et le pianiste sont des<br />

membres actifs du collectif Vents d’Est qui a<br />

enregistré avec le violoncelliste Vincent Courtois<br />

scène de Jazz<br />

“Rose Manivelle” concrétisation du projet<br />

Petites Histoires Translucides, sur lequel on<br />

retrouve le conteur-chanteur André Ze Jam et le<br />

tromboniste troyen François Choiselat ; qui outre<br />

son activité au sein de ce premier collectif prend<br />

part à Alka avec le saxophoniste Luis Vina et<br />

notamment au sein du sextet Paradigm, aux<br />

influences Andrew Hill et Booker Little…<br />

D’un saxophoniste à l’autre, la boucle est presque<br />

bouclée, puisqu’il faut aussi que je vous parle de<br />

la Zombie et ses Bizons et de son psycho-jazzrock<br />

(Herbe de Bizons, album sorti et excellent),<br />

du collectif Musiseine à Marcilly-sur-seine et<br />

des créations autour d’Archie Shepp (Archijazz)<br />

menées par la pianiste Ann Ballester. Mais aussi<br />

l’ardennais Frédéric Baldo et de son trio<br />

accordéon-contrebasse-batterie, de l’éternel Bid<br />

Bang de Reims et du récent collectif rémois le Nez<br />

du Chameau dans lequel on retrouve certains<br />

musiciens de la Liberté Guidant le Peuple, le<br />

quintet de la pianiste Catherine Basile. La Haute-<br />

Marne également avec le guitariste Marc<br />

Simmonot, le contrebassiste Vincent Bardin et<br />

Thierry Bonneaux (les Triplés, Compagnie l’Air<br />

de Rien…), le versant traditionnel du jazz très<br />

actif dans le Nord de la région autour de<br />

l’association Violon Dingue : Terminus Jazz Band,


Archie Jazz<br />

free Rural<br />

Marcilly-sur-seine. C’est<br />

dans ce village de<br />

l’ouest marnais, à la<br />

limite de la Seine-et-<br />

Marne et de l’Aube, que<br />

l’association Musiseine a<br />

élu domicile.<br />

Musiseine s’est<br />

construit au fil des<br />

années autour de<br />

musiciens comme Ann<br />

Ballester, Mimi<br />

Lorenzini, Françoise<br />

Toullec, Claudia Solal et<br />

quelques autres… Et<br />

aujourd’hui, ce collectif multiplie les actions autour de trois<br />

axes principaux : la création, la formation et la diffusion.<br />

La création donc, puisque chacun des membres de ce collectif<br />

est avant tout musicien : j’avais pu assister fin août à une des<br />

représentations de la création autour de l’œuvre d’un écrivain<br />

argentin (dont soit dit en passant, je vous conseille la lecture)<br />

Adolfo Bioy Caseres. Ce spectacle pluridisciplinaire réunissait<br />

notamment la pianiste Ann Ballester, William Noblet, mêlant<br />

Hot Marne Jazz<br />

Au sud de la région, l’événement jazz fort est, sans<br />

équivoque, le Hot Marne jazz. La prochaine édition sera un peu<br />

particulière puisque le HMJ a changé sa périodicité pour passer<br />

de novembre à avril, ceci pour mieux jouir du travail d’action<br />

culturelle mis en œuvre avec les structures d’enseignement<br />

spécialisé et les pratiques amateurs sur l’année et aussi<br />

profiter de l’élan printanier. La dernière édition s’était alors<br />

déroulée en novembre 2002 avec pour thématique directrice<br />

“le jazz contemporain et les musiques électroniques, la voix<br />

dans le jazz”. Étaient programmés des noms aussi fameux que<br />

Liz Mc Comb, Le Christian Vander Quartet ou les fils<br />

Stockhausen.<br />

Pour l’édition <strong>2004</strong>, l’ADDMC 52 a décidé de porter<br />

le festival autour du thème “Jazz et Méditerranée”, la<br />

programmation est pilotée conjointement avec d’autres<br />

musique improvisée, sculpture et danse. Ce projet avait pu<br />

voir le jour notamment par un partenariat avec l’Université de<br />

Reims Champagne-Ardenne, preuve que l’association cherche<br />

à développer<br />

des actions avec les acteurs régionaux.<br />

Musiseine organise également les Manif’Estives, un événement<br />

qui a pris place depuis quelques années dans le paysage<br />

marnais : fin août, le collectif profite de cette journée pour<br />

mieux faire connaître leur travail auprès du public (les<br />

créations en particulier) et présente une programmation de<br />

qualité. Ainsi, l’édition a permis aux marnais d’entendre<br />

l’excellent Métis Quintet de Claudine François et le pianiste<br />

Martial Solal pour un concert solo et en duo avec le<br />

trompettiste Nicolas Folmer.<br />

Mais ce qui nous intéresse plus particulièrement, c’est l’aspect<br />

formation. Bien sûr l’association assure des enseignements<br />

autour du jazz et des musiques improvisées, mais l’opération<br />

Archijazz attire plus l’attention. En voici le principe : la<br />

pianiste et compositrice Ann Ballester mène une action en<br />

direction des harmonies et des fanfares marnaises, en<br />

organisant des concerts qui impliquent les cuivres de ces<br />

ensembles avec le quartet d’Archie Shepp, pape du free. Une<br />

idée originale qui permet de sensibiliser un certain public<br />

(puisque les concerts se déroulent dans les villes et villages<br />

partenaires (les principaux diffuseurs professionnels du<br />

département, l’association des Bistrots de Pays et des<br />

représentants du milieu amateur et de l’enseignement<br />

musical) au sein d’un comité. De plus, chaque année un artiste<br />

local est invité afin de mener un projet commun réunissant<br />

professionnels et amateurs. <strong>2004</strong> sera pour Thierry Bonneaux.<br />

L’action culturelle au sein des pratiques amateurs est en effet<br />

un objectif que l’ADDMC 52 revendique et défend au sein de<br />

projets avec les écoles de musique.<br />

Quant à la diffusion, trois moments différents se dessinent :<br />

les concerts entrant dans le cadre de la thématique à<br />

Chaumont, Langres, Saint-Dizier et quelques communes en<br />

milieu rural, des concerts “hors-thématique” se déroulant sur<br />

la période du festival et l’opération “Jazz au bistrot”. Par<br />

contre, il est encore un peu tôt pour dévoiler le contenu de la<br />

zic boom19


C’était le 15 novembre dernier,<br />

après plusieurs mois de travail et<br />

une semaine de résidence à la salle<br />

Arc en Ciel de Liévin (59). Le<br />

plasticien Sven Deboser, le Vidéaste<br />

Bruno Buren et le groupe Gomm<br />

présentaient la performance<br />

concert S(w)en Machine.<br />

Le principe ? Trois machines qui<br />

engloutissent le son du concert tout<br />

en créant des peintures.<br />

Tu as déjà présenté ta machine<br />

plusieurs fois lors d’expositions sur<br />

Lille, à l’époque, pour la faire<br />

fonctionner, la musique provenait<br />

d’un disque. L’idée d’ajouter la vidéo<br />

et le concert est présente depuis le<br />

début ?<br />

(Sven) La machine est issue de mon<br />

travail aux Beaux Arts. Bruno, un ami<br />

de longue date est venu voir l’expo<br />

et a filmé 3 min 50, j’étais en train de faire une toile avec la machine qui<br />

marchait à l’époque avec une diffusion de disque. Un mois après, Buren est<br />

venu à la maison après une cinquantaine d’heure de montage. C’est là qu’est<br />

arrivée l’idée du film et de la vidéo. Buren a construit un scénario avec tout un<br />

vocabulaire, on a pris la caméra et on a filmé pendant 1 an et demi. Avec Bruno,<br />

notre « grande phrase », c’est la démocratisation de l’art, c'est-à-dire donner<br />

aux spectateurs qui n’ont pas forcément une culture en art contemporain des<br />

choses à voir en construction. On a donc essaye de dépasser le coté galerie,<br />

que j’adore, on voulait donner une ampleur à cette machine, il y avait vraiment<br />

un truc visuel à faire dessus, il y a plein de connexions possibles.<br />

(Bruno) On part avec la machine et son fonctionnement, on est dans le champ<br />

de l’art contemporain. On veut<br />

mélanger tout ça, mettre du Rock<br />

dans l’art contemporain et<br />

mettre de l’art contemporain<br />

dans le rock, sachant que le truc<br />

commun à tous, c’est la musique.<br />

L’idée du film en introduction est<br />

d’expliquer comment Sven en<br />

arrive à la machine et ne pas<br />

commencer par la<br />

performance/concert<br />

brutalement.<br />

(Sven) Aujourd’hui, c’est de plus<br />

en plus ça dans une galerie, le<br />

public n’ose pas parler de ce qu’il<br />

voit parce que tout est codé,<br />

parce qu’on a peur de dire une<br />

connerie. Donc on sort le plus vite<br />

possible de la galerie pour aller au<br />

bar, et personne ne parle de ce<br />

qu’il a vu. C’est à la Malterie à<br />

Lille, où la configuration est de<br />

telle manière que le bar est dans<br />

la galerie d’expo. Il y avait des<br />

toiles exposées et je construisais<br />

le reste de l’expo avec la machine<br />

au fur et à mesure. Les gens<br />

allaientt au boire un verre, la<br />

musique allait fort pour faire<br />

fonctionner la machine et le public<br />

parlait de l’expo. C’est vraiment là ou cela m’a conforté dans le fait de<br />

présenter le projet avec de la musique live.<br />

Comment s’est fait le choix du groupe ?<br />

(Sven) Je suis en voiture, j’entends Gomm à la radio et là c’est le coup de<br />

foudre. Pour l’anecdote je me suis même arrêté. Un peu plus tard, Bruno et moi<br />

avons rencontré Manu Baron (ex-Aéronef à<br />

Lille, ex-Printemps de Bourges, la Condition<br />

Publique à Roubaix). On lui expose le projet<br />

en lui disant que l’on cherche un groupe,<br />

rock’n roll, qui pourrait avoir des<br />

prédispositions au niveau graphique. Le<br />

premier disque qu’il nous fait écouter, c’est<br />

Gomm. Là-dessus, on l’écoute en boucle et<br />

on les contacte.<br />

20zic boom<br />

Liévin - 15 novembre 2003<br />

S(w)en Machine<br />

Gomm, comment le projet vous a t il été<br />

présenté ?<br />

(Marie) On a pris contact avec Sven et Bruno à la Malterie. D’ailleurs, Sven nous<br />

a fait manquer le concert de Chevreuil. Ils nous ont donc présenté le projet et<br />

ce qui nous a marqué, c’est la manière dont ils nous ont parlé de notre musique.<br />

C’était un peu comme s’ils mettaient les mots que nous n’arrivions pas à mettre<br />

nous même. Ils<br />

avaient perçu tout<br />

l’aspect couches,<br />

construction des<br />

morceaux,<br />

progression des<br />

phrases et c’est<br />

vrai que c’était très<br />

flatteur. Après ça,<br />

tout s’est accéléré,<br />

ils nous ont vu en<br />

concert, on a<br />

commencé les<br />

résidences où on a<br />

vu le<br />

fonctionnement<br />

des machines, on a<br />

vu le film et puis on<br />

a commencé à<br />

travailler. Il y avait surtout un problème de son, car il faut beaucoup de basse<br />

pour faire fonctionner les machines. Il y a seulement 15 jours, nous avons<br />

commencé à travailler la musique du film qui introduit la performance.<br />

Le fait de savoir que votre musique va réaliser une peinture a-t-il changé<br />

l’interprétation de vos morceaux ?<br />

(Marie) Oui et non, on s’est posé la question juste avant le concert. Au départ<br />

nous pensions : bon, on fait un concert qui est filmé, ça fait parti du spectacle<br />

et donc nous ne sommes pas vraiment dans une vrai situation de concert<br />

comme d’habitude, c'est-à-dire qu’on ne réagit pas face au public et puis<br />

finalement ce n’est pas ça. S(w)en est censé venir au concert, c’est la fin du<br />

film, donc c’est un<br />

comportement de concert<br />

habituel et « normal » que l’on a<br />

adopté. On a même rallongé des<br />

morceaux.<br />

(Olivier) Moi, ça a changé ma<br />

façon de jouer sans forcément<br />

que je le veuille. Quand tu vois<br />

que ta grosse caisse répond sur<br />

la machine, tu te dis, je vais taper<br />

plus fort. Effectivement, j’ai<br />

peut-être joué plus fort pour que<br />

la machine dégage plus de<br />

vibrations.<br />

(Marie) Il y a eu une sorte de<br />

complicité avec la machine.<br />

Physiquement, c’est prenant et<br />

notamment sur la dernière<br />

montée du morceau « Break<br />

Machine ». C’est une des<br />

montées les plus fortes que l’on<br />

ait fait sur ce morceau. Et puis, la<br />

vidéo derrière donnait vraiment<br />

une dimension à tout ça.<br />

Et techniquement, comment<br />

marche la machine ?<br />

(Sven) C’est une sorte de flux<br />

shamanique… non, c’est un pickup<br />

bleu ciel qu’il y a à l’intérieur. Non, ce qui est important dans la machine, ce<br />

n’est pas tant la machine, c’est le tamis. Le but était de trouver un système<br />

qui puisse filtrer l’énergie de la musique. C’est bizarre la musique, ça te<br />

conditionne quand même vachement ta vie. Suivant ce que tu écoutes le matin,<br />

soit tu as la boulette, soit tu as le cafard. J’étais en train de peindre en écoutant<br />

de la musique, c’était une toile noire qui devenait de plus en plus noire. Là, j’ai<br />

essayé de jouer sur les mates et les brillants de manière à ce que les gens,<br />

lorsqu’ils regardent la toile, la regardent à 180°, qu’ils se déplacent<br />

volontairement pour voir apparaître des choses sur la toile.<br />

Je me suis dit : la matière au repos, elle vit et elle bouge, ça serait bien de la<br />

mettre en action. J’ai donc commencé à travailler sur la construction de la<br />

machine.<br />

Comment se crée la toile ?<br />

(Sven) J’utilise les produits habituels pour encoller la toile (huile de lin,<br />

térébenthine…), mais la musique change complètement la structure des<br />

pigments, de la toile et des produits encollés, ce qui rend le tout complètement<br />

aléatoire.<br />

Buren dit de la machine qu’elle « révèle le visage du monstre qui se cache


d'HANNIBAL Rds.<br />

Cet immense lieu autogéré,<br />

véritable temple de la culture<br />

underground en Europe a été une<br />

nouvelle fois le théâtre d'un des<br />

plus gros rassemblement de la<br />

scène punk, red skin, et ska<br />

international, engagé contre le<br />

fascisme et toutes les formes de<br />

racismes. Au milieu de la<br />

cinquantaine de groupes au<br />

programme, figurait un groupe de<br />

notre région, les rémois d'Usual<br />

Suspects (l'édition précédente, il<br />

y eu les Western Special !!!),<br />

auteur récemment de l'album<br />

"Garvaghy Road", et de quelques<br />

apparitions scéniques remarqués.<br />

Trêve de bavardage ! Laissonsleur<br />

la parole…<br />

Usual<br />

Suspects<br />

raconte…<br />

Les 16, 17, et 18<br />

Octobre dernier,<br />

s'est déroulé le<br />

4 ème festival<br />

antiraciste et<br />

antifasciste,<br />

organisé à la<br />

célèbre Usine de<br />

Genève par<br />

l'équipe du RUDE<br />

BOYS UNITY et<br />

"Dès notre arrivée sur le site, nous avons été pris en charge<br />

pour garer le véhicule et pour remplir divers papiers<br />

administratifs, on comprend rapidement que l'accueil des<br />

groupes est un souci permanent pour les organisateurs. On ne<br />

va pas être déçu. Quelques minutes plus tard, on nous<br />

présente Stéphane le big boss (dans tous les sens du terme)<br />

des festivités. Sourires chaleureux, remise d'une enveloppe<br />

contenant un plan de la ville, des tickets boissons (de quoi<br />

saouler un Polonais !), des pass, et quelques exemplaires<br />

d'une compilation tiré à 1300 exemplaires avec tous les<br />

groupes du festival (elle sera offerte gratuitement au public !)<br />

Les bonnes surprises continuent avec l'arrivée dans les loges<br />

et la découverte d'un buffet et de son frigo copieusement<br />

garni, et la présentation d'une jeune personne qui aura pour<br />

tâche de gérer la bonne tenue cet espace réservé aux<br />

groupes. Après une telle démonstration d'efficacité, on se dit<br />

que nous aussi on a intérêt à être à la hauteur, d'autant que<br />

même si nous jouons le soir de la première, il y a des déjà du<br />

beau linge à l'affiche, et que la concurrence avec la seconde<br />

salle où va se dérouler une grande soirée Ska sera rude...<br />

Les hostilités commencent avec HATEFULL MONDAY, un jeune<br />

groupe suisse pratiquant du skate punk, mais comme c'est<br />

souvent le cas dans ce genre de gros festival, le public est<br />

encore clairsemé et bien peu attentif aux mélodies des petits<br />

Suisses. La pression monte quelque peu, nous sommes prévus<br />

en troisième position, mais les vieux routiers que sont les<br />

Devil Skins tentent de nous imposer une seconde place qui ne<br />

nous enchante guère. Finalement après quelques ruses et<br />

autres finesses diplomatiques, les Devil Skins prennent<br />

position sur scène, devant un public beaucoup plus<br />

conséquent. Malheureusement pour eux, de nombreux fans<br />

sont déçus par leur nouvelle orientation plus rock n'roll, et une<br />

bonne partie de la salle se laissent attirés par les effluves Ska<br />

de la salle voisine. Cela n'est pas fait pour nous rassurer.<br />

Notre tour arrive, la salle s'est remplie, premier morceau est<br />

déjà une corde qui pète. Le stress ? Peu importe, il faut<br />

assurer et faire en sorte de captiver le public afin de ne pas<br />

assister à un départ massif et définitif de celui-ci vers d'autres<br />

endroits.<br />

Heureusement, les morceaux suivants<br />

sont plus toniques et mieux enchaînés,<br />

les réactions sont positives, et les<br />

premiers pogos se déclenchent<br />

furieusement. Nous ne jouons que 4<br />

morceaux de l'album, mais cela ne<br />

semble pas influer sur l'ambiance. Les<br />

nouveautés marchent fort, ainsi que<br />

quelques reprises dont Gotta go<br />

d'Agnostic Front qui clôturera notre set.<br />

Notre prestation fut parfois chaotique,<br />

peu importe l'énergie et le feeling avec<br />

le public aura largement compensé.<br />

C'est donc les cœurs légers que nous<br />

assisterons au concert des Steroids, un<br />

groupe bisontin pratiquant un Punk HC<br />

particulièrement rentre dedans, ce qui<br />

ravira le public Punk présent.<br />

Les Messins de Charge 69, véritable<br />

pilier de la scène française mettra tout<br />

le monde d'accord. Les premiers rangs<br />

se transforment en zone de guerre avec<br />

un pogo particulièrement dynamique,<br />

ponctué de nombreux slams. Le public<br />

est conquis, Charge 69 a mis vraiment la barre très haut, ce<br />

sera dur pour les deux groupes restants.<br />

Les Hollandais de Heros and Zeros prennent le relais, je ne<br />

connaissais pas, et je dois reconnaître qu'ils m'ont vraiment<br />

impressionné, et au-delà du charme incontestable de la<br />

bassiste, c'est tout le groupe qui a su captiver l'assistance.<br />

Les Italiens de Reazone clôtureront la soirée. Ces vieux<br />

routiers de la scène semblent accuser le poids des ans, leur<br />

zic boom21


22zic boom<br />

Ils en usent<br />

leurs platines...<br />

Sylvain Cousin (<strong>Zic</strong> <strong>Boom</strong>er en chef)<br />

Microfilm - démo (Les Autoproductions<br />

Poitevines)<br />

Rroselicoeur - Demios Oneiron (Wainting For<br />

An Angel/Pure Pain Sugar)<br />

Explosions In The Sky - Help Us Stay Alive<br />

(Chronowax)<br />

Boards Of Canada - Geogaddi (Warp)<br />

Libelul - Au Vent (Autoprod’)<br />

Jean Delestrade (Centre Info Jazz)<br />

Bojan Z trio – Transpacifik<br />

Don Cherry & John Coltrane 5tet – The<br />

Avant Garde<br />

Miles Davis 5tet – Miles Smile<br />

Atomic 5tet – Feet Music<br />

Prince – One Nite Alone ... Live !<br />

Yannick Orzakiewicz<br />

(Centre Info Rock)<br />

Soul Coughing - Ruby Vroom (warner)<br />

Dirty jazz Groove - compilation (vieille K7)<br />

Las Vegas Grind part 1 - compilation<br />

(Crypt Rds)<br />

Bikini Machine - 11 (Platinium Rds/Wagram)<br />

White Stripes - Elephant (XL<br />

recordings/Beggars )<br />

Jean Perrissin (Azimut Projections)<br />

A Movie For Daddy - Scores to groove the<br />

screens (Blue Note/Capitol)<br />

The Rapture - Echoes (Vertigo)<br />

Cinelux - 1 (Peter I'm Flying/Chronowax)<br />

Santa Cruz - Welcome to the red barn<br />

(Hasta laHuego/La Grange à Disques)<br />

Aerôflot - Especial (Autoprod’)<br />

Rodolphe Rouchaussé<br />

(La R.E.M.C.A. / La Cartonnerie)<br />

Do Make Say Think - Winter Hymn<br />

Country Hymn Secret Hymn (Constellation<br />

Rds/Chronowax)<br />

Rroselicoeur - Deimos Oneiron (Waiting For<br />

An Angel / Pure Pain Sugar)<br />

Souvaris - Felt Nothing At All<br />

Herman Dune - Mash Concrete Metal<br />

Mushroom (Revolver)<br />

T. Raumschmiere - Radio Blackout (Labels)<br />

Patrice Boyer (Charleville Action Jazz)<br />

Johnny Cash - The Man Comes Around<br />

(Mercury Rds)<br />

Robert Wyatt - Cuckooland (Rykodisc /<br />

Naïve)<br />

John Greaves - The Trouble with<br />

Happyness (Le Chant du Monde/Harmonia<br />

Troyes - 14 février <strong>2004</strong><br />

2e FORUM des Musiques Actuelles<br />

en Champagne-Ardenne<br />

De manière assez facile, je vous l’accorde, je suis tenté de dire que Museau<br />

remontre le bout de son nez. Après le 1er forum réalisé en 2002, voici le 2e forum<br />

des Musiques Actuelles en Champagne-Ardenne qui aura lieu le samedi 14 février<br />

<strong>2004</strong> à l’espace Argence de Troyes. Le premier s’était déroulé à Chaumont en<br />

Haute-Marne, à l’occasion de l’inauguration des nouveaux locaux de répétitions<br />

géré par le collectif Lézarts Vivants. Ce premier forum n’avait malheureusement<br />

drainé que très peu de public. Toutefois, une mise au point réelle sur l’état du<br />

secteur des Musiques Actuelles en région avait été faite. De leurs côtés, les<br />

conférences débats et le village associatif avaient permis à plusieurs personnes<br />

officiant dans ce secteur à titre de bénévole ou de salarié, de se rencontrer et<br />

d’échanger sur des thèmes communs.<br />

C’est donc, un peu plus d’un an et demi plus tard que Museau réitère cette<br />

initiative.<br />

En ce qui concerne le concert, tenez vous bien, les Wampas seront de la partie<br />

pour ce forum <strong>2004</strong>. La question du public peu présent en 2002, devrait être de<br />

l’histoire ancienne au petit matin du 15 février. De plus, étant donné la «<br />

régionalité » de l’évènement, les Western Special et Pulsar Human Brass<br />

ouvriront les hostilités sonores.<br />

Dès le début d’après-midi, les acteurs du secteur pourront participer au colloque<br />

sur le thème “Développement local & aménagement du territoire” qui aura lieu de<br />

14h00 à 17h00.<br />

Puis comme en 2002, un village associatif vous sera proposé à partir de 18h. Vous<br />

pourrez ainsi découvrir des personnes qui agissent et militent pour que ce secteur<br />

vive et puisse continuer de proposer des alternatives au plan couette du week-end<br />

devant la “connerilogie du samedi”. Cela peut être aussi l’occasion de demander au<br />

programmateur de votre festival préféré, pourquoi vous n’avez pas bénéficié du<br />

tarif le plus réduit possible lors de sa dernière édition, ou bien de prendre contact<br />

afin de vous investir au sein d’une association, ou d’une structure organisatrice de<br />

concerts. Là, vous apprendrez, entre autres, à faire la cuisine pour 40 personnes,<br />

à aller chercher deux piles 9 volts à 10h du soir, où encore à tirer, à déplier, à<br />

replier, à empiler, à porter des dizaines de caisses et de câbles dont vous vous<br />

demanderez l’utilité étant donné que le mec qui joue sur scène n’a qu’un micro et<br />

une guitare !<br />

Bref, le forum, comme son nom l’indique est un espace dédié à l’échange. Donc, il<br />

vous suffit de vous y rendre pour échanger et apporter vos opinions sur les<br />

Didier Wampas<br />

Photo : Barbull


Rumeur (la)<br />

n.f.(lat. rumor) Nouvelle qui se répand dans le public (Petit Larousse Illustré)<br />

La Rumeur est un groupe de rap qui existe depuis 96 mais c’est en 97 avec la sortie du premier<br />

volet d’une trilogie que le nom et le groupe se révèle à tous les amateurs de rap conscient.<br />

Suivront deux autres volets en 98 et 99 puis enfin, leur premier album solo L’Ombre Sur La<br />

Mesure, en 2002. Il est aujourd’hui le groupe de rap qui tourne le plus sur la scène hexagonale.<br />

Leur actualité se révèle quelque peu bouleversée par un procès pour diffamation publique envers la<br />

police nationale qui aura lieu début <strong>2004</strong>. C’est à Reims que nous les avons rencontrés juste avant<br />

leur prestation au festival Octob’rock. Sébastien Gavignet<br />

La Rumeur sur scène…<br />

Il faudra voir… Mais apparemment ça se passe très bien<br />

puisqu’on a déjà fait une cinquantaine de dates. Il y a des<br />

journées en forme et d’autres moins. Et puis tu sais, on n’a<br />

pas la prétention de faire danser et réfléchir les gens en<br />

même temps. On a pris soin dans l’album de produire des<br />

sons efficaces avec des textes posés. C’est soit l’un, soit<br />

l’autre. Soit t’écoutes les paroles, soit t’écoutes la<br />

musique. Nous c’est du hip hop à l’essence.<br />

La scène à Reims…<br />

On aborde avec un certain enthousiasme de pouvoir faire<br />

des concerts et de se produire sur scène, et on l’aborde<br />

comme n’importe quelle scène : serein.<br />

La rareté des scènes hip hop à Reims…<br />

Il y a très peu de scènes un peu partout, il n’y a pas qu’à<br />

Reims. Nous on a la chance de faire une tournée de<br />

cinquante dates et on est un des rares groupes de rap à<br />

avoir tourné autant cette année, pour le reste ça s’adresse<br />

peut être à un public trop jeune qui ne peut pas sortir<br />

après 22 heures, et tout un tas de facteurs qui fait que les<br />

gens ont peur d’investir sur ce genre d’évènements.<br />

Les gens se déplacent aussi pour votre identité…<br />

Quand t’achète un disque ou quand tu vas voir un groupe<br />

en concert c’est que quelque part tu veux t’approprier le<br />

concept et la démarche de l’artiste que t’es venu voir et<br />

du coup c’est super important de marquer son territoire .<br />

A partir du moment où tu tables dans l’insipide et dans le<br />

lieu commun ça suscite une excitation.<br />

L’autocensure…<br />

L’autocensure pourquoi ? La censure on l’a subi<br />

suffisamment pour ne pas s’autocensurer.<br />

L’ombre sur la mesure…<br />

C’est l’un des albums les plus violents du rap français, c’est<br />

–à-dire que dans le fond et dans la forme il n’y a pas de<br />

compromis, pas de concessions, pas de places pour l’eau<br />

de rose, c’est quelque chose qu’on ressent et qu’on a<br />

conçu dans un souci de pouvoir l’affirmer dans le long<br />

terme et des textes suffisamment bien écrits pour qu’ils<br />

vieillissent mieux et qu’ils correspondent à notre âge et<br />

notre état d’esprit .<br />

Des regrets par rapport à vos problèmes avec la<br />

justice<br />

Non on a pas de regrets. C’est à dire aujourd’hui, on peut<br />

pas faire marche arrière, ça nous tombe dessus donc on se<br />

défend… De toute façon, il fallait s’y attendre. Mais dans<br />

la mesure où on avait pris soin , non pas de suivre la<br />

tendance mais d’essayer de développer la notre, notre<br />

propre alternative et bien forcément, l’intérêt est<br />

beaucoup plus populaire .<br />

Pas de réelle tournée mais des dates sur toute<br />

l’année…<br />

C’est un choix. On considère qu’on a besoin de la dynamique<br />

de la scène pour pouvoir écrire, et on se sert quelque part<br />

des deux. Cet album est sorti depuis un an et on a assuré<br />

plus de 50 dates ce qui vaut un rythme d’un groupe de rock,<br />

ça nous fait plaisir donc on continue. La scène a toujours<br />

été notre atout promotionnel donc on a toujours primé la<br />

scène et on continuera toujours de le faire. On trouve<br />

toujours du temps pour la scène et on ira rapper partout où<br />

on nous le demandera.<br />

Les ateliers d’écriture…<br />

La plupart du temps, ce sont les associations qui nous<br />

demandent et qui les mettent en place. On est juste<br />

sollicité. D’ailleurs, on accepte toujours. On a la faculté et la<br />

vocation de transmettre, et le fait de pouvoir transmettre,<br />

c’est quelque chose qui nous motive et quand on parle de<br />

ce qu’on sait faire de mieux, notre musique, on est pas<br />

égoïste.<br />

L’impact sur le public…<br />

Un disque comme L’Ombre Sur La Mesure a du vendre 35<br />

000 albums avec un boycott assez unanime des grosses<br />

radios et des mass médias. On a l’impression de faire de la<br />

musique qui ne vit pas en dehors de la société mais<br />

justement dans la société et qui est confronté aux mêmes<br />

problèmes et aux mêmes réactions, à savoir<br />

institutionnelles ou autres, donc c’est ça un album qui est<br />

profondément encré dans des inspirations et des<br />

préoccupations sociales. Du coup l’impact va de soi. Une<br />

rumeur de toute façon c’est un peu informelle,<br />

étymologiquement c’est pas quelque chose que tu réussis<br />

à cadrer dans des canaux d’informations officiels mais qui<br />

fait un peu cavalier seul.<br />

Une guerre contre les institutions ?<br />

On a plutôt l’impression que c’est l’inverse et bien avant que<br />

la Rumeur existe. Nous, on répond en fonction de l’offense,<br />

à partir du moment où la guerre te promet une<br />

discrimination sociale, une exclusion à l’emploi implacable,<br />

un avenir plutôt compromis on considère que la musique<br />

doit porter ses aspirations en<br />

tout cas celles qui sont<br />

nouées à une certaine<br />

contestation.<br />

Détourner la censure…<br />

Notre but n’est pas de la<br />

provoquer mais de nous en<br />

servir. C’est le système des<br />

vases communicants : à<br />

partir du moment où<br />

quelqu’un a quelque chose à<br />

te reprocher ou t’empêche<br />

de le dire et bien c’est à toi<br />

de montrer au plus grand<br />

nombre pourquoi on<br />

t’empêche de le dire. Et il y a<br />

différentes formes de<br />

censures. Nous on se rend<br />

compte qu’avec un procès comme le nôtre pour<br />

diffamation, on va être victime de la censure économique<br />

tout simplement et pour des gens comme nous qui vivons<br />

dans le précaire ce n’est pas rien. On part pas avec un<br />

budget marketting pour payer les amendes comme<br />

certaines presses à scandales. Non, on avance, on fait<br />

notre petit bonhomme de chemin, on se prend des<br />

attaques, on répond à la hauteur des attaques.<br />

L’image de La Rumeur…<br />

Je considère qu’à partir du moment où l’on peut contester<br />

ton fond c’est que t’es suffisamment maître de ton art<br />

pour faire passer la pilule et pour faire comprendre la<br />

forme. Si tu peux considérer que mon texte est politisé et<br />

engagé, qu’il dénonce des choses c’est que la forme a été<br />

suffisamment soignée pour qu’il puisse rentrer dans tes<br />

oreilles et que tu puisses l’apprécier sinon on ferait des<br />

tracts de propagande et c’est ça aussi La Rumeur, c’est à<br />

dire que le fond est tellement présent que les gens en<br />

oublient la forme, c’est souvent ça le Hip Hop. A partir du<br />

moment où t’essaie d’allier le fond et la forme, et à plus<br />

forte raison d’avoir un fond assez solide, ça t’emmène<br />

dans des sphères différentes, ça t’amène à parler de<br />

culture, à parler de politique. On a ça dans le sang. Notre<br />

rap a évoluer et notre rap s’avère avec le temps enclin à<br />

des préoccupations d’adultes. Quel va être notre avenir ?<br />

Celui de nos enfants ?<br />

Conclusion :<br />

J’espère que l’underground à Reims est en train de se<br />

développer parce que bientôt, on aura besoin de lui. Je<br />

considère que tout ce qui se rapproche du hip hop et de<br />

ses inspirations et de son état d’esprit c’est ce qui nous<br />

intéresse le plus, à partir du moment où ça sent le pognon<br />

et le formatage à tout va, ça nous intéresse plus… mais<br />

peut-être que c’est une question de goût ?<br />

www.chez.com/larumeur<br />

Propos recueillis par Sébastien Gavignet<br />

et S.C.<br />

(Ecoutez Rapsodie l’émission strictly hip<br />

hop vibe sur Radio Soleilmédia le<br />

dimanche de 18h à 20h (à Reims sur 96.2<br />

fm et Epernay 88.3 fm) et sur le net<br />

www.tv-radio.com.<br />

Merci à Manuella (Azimut Projections) et<br />

Rissmo.<br />

zic boom23

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