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PRENONS LE POUVOIR - Le Travailleur Catalan

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L’hebdo communiste des P-O<br />

1,80 - N°3447 - Semaine du 3 au 9 février 2012<br />

<strong>LE</strong> TRAVAIL<strong>LE</strong>UR CATALAN<br />

<strong>PRENONS</strong> <strong>LE</strong> <strong>POUVOIR</strong><br />

Tous à<br />

Montpellier!<br />

P.3<br />

Paroles<br />

citoyennes<br />

P.5<br />

F. Hollande<br />

Revoir la copie! P.6<br />

Perpignan<br />

<strong>Le</strong>s nostalgiques de<br />

l’Algérie française P.9<br />

Photos<br />

L’œil d’Ons Abid P.15


2<br />

l’édito<br />

de René Granmont<br />

Un référendum<br />

sur l’austérité<br />

La crise, les solutions à y apporter sont au centre des débats des élections<br />

présidentielles et législatives. Que nous proposent les différents postulants<br />

à la fonction suprême?<br />

D’un côté, de Nicolas Sarkozy à Bayrou en passant par <strong>Le</strong> Pen, la seule<br />

chose qu’ils nous proposent, c’est encore plus d’austérité pour la grande<br />

masse des Françaises et des Français. Durant cinq ans, le Président de la<br />

République n’a cessé de frapper l’immense majorité de notre peuple, aggravant<br />

le chômage et la misère qui ont atteint des niveaux quasi historiques,<br />

pour favoriser la bande du Fouquet’s, les quelques centaines de familles qui<br />

dominent le monde de la banque et de la finance. Et dimanche, les décisions<br />

qu’il a annoncées ne vont qu’aggraver la vie des familles de salariés, les<br />

foyers populaires, en ponctionnant encore plus sur le pouvoir d’achat avec<br />

la TVA dite «sociale», alors qu’il fera à nouveau des cadeaux aux patrons,<br />

en détruisant des décennies de conquêtes et réglementations sociales.<br />

François Bayrou, le joker de la droite, veut faire encore pire et promet l’hyperaustérité<br />

en voulant économiser 100 milliards d’euros en 3 ans, à coup<br />

de coupes claires dans les dépenses publiques et de hausses de la TVA.<br />

Quant à <strong>Le</strong> Pen, derrière ses coups de gueule et de menton, elle cache<br />

très mal que ses choix ne visent qu’à répondre favorablement à toutes<br />

les demandes des patrons et qu’à laisser intact le pouvoir des marchés<br />

financiers.<br />

Or, contrairement à ce qu’avec la complicité des «grands journalistes», ils<br />

ne cessent de répéter, ce n’est pas la crise qui contraint à l’austérité, c’est<br />

parce que, depuis des années, ils mènent des politiques d’austérité que<br />

notre pays, comme le reste de l’Europe, sombre dans la récession et la<br />

crise.<br />

De l’autre côté, François Hollande a fait de la lutte contre la finance un des<br />

thèmes de sa campagne. Mais, au-delà des mots, le projet reste bien timide<br />

et manque de dispositions concrètes et efficaces pour reprendre le pouvoir<br />

sur les banques, pour relancer l’économie par la consommation populaire,<br />

pour abandonner définitivement la politique d’austérité. Certes, le candidat<br />

socialiste, sensible aux aspirations populaires et à l’élargissement de l’audience<br />

du Front de gauche, a mis le clignotant à gauche. Mais il faut maintenant<br />

prendre le virage à gauche. Sinon, par manque d’ambition, en refusant<br />

de s’opposer frontalement à l’austérité, il risque fort, s’il est élu, d’être<br />

«papandréousé» et de devenir le «Hollandréou» français. Ce qui serait dramatique<br />

pour l’ensemble des Françaises et des Français.<br />

Enfin, avec comme objectif premier, celui de battre Nicolas Sarkozy et toute<br />

la droite et l’extrême droite, le Front de gauche et son candidat Jean-Luc<br />

Mélenchon proposent de tourner totalement le dos à l’austérité pour combattre<br />

efficacement la crise. En répondant en premier lieu à la question du<br />

pouvoir d’achat et des salaires (SMIC à 1700 euros, blocage des loyers,<br />

lutte contre la précarisation du travail …), à celle de l’emploi, en proposant<br />

une autre répartition des richesses produites, en refusant le diktat des agences<br />

de notation et la dictature des banques…<br />

En définitive, la prochaine élection présidentielle va prendre l’aspect d’un<br />

véritable référendum sur l’austérité. <strong>Le</strong> peuple français sera-t-il contre ou<br />

pour que l’austérité soit imposée à cette immense partie de la population<br />

qui subit les conséquences d’une crise dont elle n’est pas responsable,<br />

crise qui continue à enrichir les féodalités financières qui aujourd’hui<br />

règnent sur notre vie. Et dans ce cadre, la candidature de Jean-Luc<br />

Mélenchon devient le moteur de la gauche et de son ancrage au cœur des<br />

couches populaires. La force du Front de gauche, le score de ses candidats<br />

deviennent des éléments déterminants à la fois pour chasser Sarkozy, pour<br />

battre la droite et l’extrême droite, mais aussi pour que cette victoire ne<br />

soit pas une victoire à la Pyrrhus. Et qu’au mois de juin, le peuple de France<br />

ait la garantie que «l’austérité», même douce, sera abandonnée pour qu’il<br />

puisse enfin vivre dignement.<br />

politique<br />

AG de l’ADECR<br />

Une dynamique nouvelle est en train de s'amplifier<br />

autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon.<br />

<strong>Le</strong>s propositions du Front de Gauche gagnent en<br />

audience et en crédibilité. C'est un moment favorable<br />

dans la campagne pour faire le point, se saisir<br />

N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

Samedi 4 février à 10h à Cabestany Centre Culturel Jean Ferrat<br />

des nouvelles opportunités, accentuer la mobilisation.<br />

Dans ce contexte, les élus communistes et<br />

Front de gauche ont un rôle particulier à jouer. Ils se<br />

retrouveront pour en débattre avec les candidats et<br />

les représentants des partis partenaires.<br />

Tous à<br />

Montpellier!<br />

Meeting de Jean-Luc Mélenchon<br />

le 8 février à Montpellier<br />

<strong>Le</strong> <strong>Travailleur</strong> <strong>Catalan</strong><br />

44 av. de Prades - 66000 Perpignan<br />

Tél. 04 68 67 00 88 - Fax 04 68 67 56 14<br />

Courriel : letravailleurcatalan@wanadoo.fr<br />

Site internet : www.letc.fr<br />

Commission Paritaire N° 0414 C 84 621<br />

N° ISSN 1279-2039<br />

Gérant :<br />

Mise en page : 33 bd.d'Archimède - 66200 Elne<br />

Christian Diéguez<br />

Jean-Claude Assalit<br />

(France)<br />

Directeur de publication :<br />

Impression :<br />

Webmaster : Christian Diéguez<br />

René Granmont<br />

Imprimerie Salvador Publicité : Richard Siméon


N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

En bout de<br />

course pour<br />

certains,<br />

Sarkozy n’est<br />

plus cru, mais<br />

serait-il cuit? En marche<br />

pour conquérir<br />

un nouveau mandat,<br />

il a montré dimanche<br />

soir, face aux<br />

journalistes qui lui ont<br />

servi les plats, qu’il ne<br />

comptait pas lâcher le morceau<br />

aussi facilement.<br />

Masquant habilement ses mesures<br />

antisociales en plan de relance,<br />

le chef de file UMP a fait son meaculpa<br />

tout en nous infligeant une triple<br />

dose d’austérité. Droit du travail, protection<br />

sociale, spéculation immobilière, les 35<br />

heures, une petite heure pour défaire 50 ans<br />

d’acquis sociaux, qui dit mieux?<br />

Poursuivre la baisse<br />

du «coût» du travail<br />

En s’attaquant au «coût» du travail, «charge insupportable,<br />

accuse-t-il, pour la compétitivité des entreprises»,<br />

Sarkozy vient de faire un nouveau clin d’œil à ses amis du<br />

MEDEF. Un nouveau cadeau exonérant l’ensemble des<br />

entreprises de «charges sociales» sur la part patronale des<br />

salaires. Une mesure qui, selon lui, «devrait» inciter les<br />

entreprises à investir pour être plus compétitives, notamment<br />

face à nos voisins Allemands. Aux vertus anti-délocalisation,<br />

dit-il, cette mesure devrait permettre un retour en<br />

France de nos «entrepreneurs». Des arguments qui n’ont<br />

pas convaincu, loin de là, tellement la ficelle était grosse.<br />

Sous prétexte de redresser le déficit du commerce extérieur<br />

français en déséquilibre de 72 milliards d’euros et endiguer<br />

les délocalisations, Sarkozy vise la protection sociale et le<br />

prix du travail. Agissant et justifiant sans complexe cette<br />

mesure, il a revisité le côté injuste des cotisations patronales,<br />

reprenant les caciques du Medef: «le travail n’a pas à<br />

supporter la protection sociale des salariés». Une idée qui<br />

revient sur le tapis n’augurant rien de bon. <strong>Le</strong> débat sur le<br />

financement des retraites, de la protection sociale par l’assurance<br />

privée étant sans aucun doute la prochaine étape,<br />

cadeaux en perspective promis à ses vieux amis du<br />

Fouquet’s. Pour l’heure, cette mesure se traduira par un<br />

nouveau transfert de charges vers les<br />

ménages, pas moins de 13 milliards<br />

d’euros. D’autre part, en ajustant la TVA<br />

sur les produits de consommation de<br />

19,6% à 21,2%, il y aura inévitablement,<br />

selon les économistes, une nouvelle<br />

inflation.<br />

En s’attaquant aux grands équilibres<br />

sociaux, avec ce que Sarkozy appelle<br />

«les accords compétitivité-emploi», c’est<br />

en vérité une nouvelle charge, qu’il mène à grand train,<br />

contre les acquis sociaux et les couches populaires.<br />

<strong>Le</strong>s patrons des entreprises pourront imposer demain à<br />

leurs salariés des accords, qu’ils soient majoritaires ou pas,<br />

ouvrant de nouvelles brèches dans le droit du travail.<br />

Remettant en cause l’ensemble des acquis sociaux obte-<br />

politique<br />

Ah si j’étais président!<br />

Sarkozy. Entre mesures stériles et véritables attaques<br />

contre ce qui reste de justice sociale, son troisième<br />

plan d’austérité porte cette fois un très mauvais<br />

coup aux ouvriers et à la protection sociale.<br />

nus au niveau interprofessionnel. L’objectif, selon Sarkozy,<br />

au prétexte de sauver l’emploi, est d’en finir avec les 35<br />

heures. Plus globalement, sous couvert d’un accord d’entreprise,<br />

c’est l’ensemble des acquis sociaux des salariés<br />

qui seront menacés. Une mesure venant en soutien à la<br />

baisse globale du «coût» du travail. Volant au secours de<br />

son candidat, Madame Parisot, la patronne du Medef, a<br />

qualifié ces mesures, de bon sens: comme on la comprend!<br />

<strong>Le</strong>s collectivités locales sous tutelle<br />

Pour Sarkozy: «il y a aujourd'hui une anomalie: c'est que<br />

l'Etat serre la vis pour ce qui le concerne, il fait des économies<br />

considérables, mais les collectivités locales ne le<br />

font pas. Nous allons moduler les dotations afin de les<br />

sensibiliser sur la dépense publique». Après les coupes<br />

franches dans les budgets de l’Etat, ce sont au tour des<br />

collectivités territoriales de se voir appliquer les mêmes<br />

principes. Sarkozy n’hésite plus à dire qu’il faut instaurer<br />

la règle d’or à tous les niveaux de la république.<br />

N’hésitant plus à parler de tutelle. En ligne de mire, les<br />

services publics, leur privatisation, ainsi que le transfert<br />

massif des responsabilités de l’Etat vers les collectivités<br />

territoriales sans compensation. Un mouvement engagé<br />

avec la décentralisation et qui devrait se poursuivre avec<br />

de nouvelles ponctions et autres transferts de charge. A<br />

quand une «TVA sociale flottante»?<br />

<strong>Le</strong> logement comme attrape mouche<br />

3<br />

Très vite démasqué aussi, son «plan» logement. Après 5<br />

ans de disette, Sarkozy promet s’il est élu, la construction<br />

de milliers de logements quand les besoins s’évaluent à<br />

2,5 millions de logements. La formule magique: faire<br />

baisser les loyers en élevant, pendant 3 ans, de 30 % le<br />

plan d’occupation des sols, mobilisant les terrains et bâtiment<br />

publics comme privés pour des opérations immobilières.<br />

Une mesure qualifiée d’immense par Sarkozy, qui<br />

créera un véritable appel d’air, pour les familles modestes<br />

qui profiteront, selon lui, de la baisse des loyers que cela<br />

va engendrer. Outre, les problèmes qui vont se poser dans<br />

l’administration des communes et notamment dans les<br />

PLU et SCOT, pour les professionnels c’est une bonne<br />

nouvelle, mais qui ne va pas faire baisser les prix de l’immobilier<br />

bien au contraire. Une nouvelle bulle spéculative<br />

pourrait même voir le jour pour les détenteurs de biens,<br />

laissant sur le carreau, les mêmes, toujours les mêmes.<br />

Philippe Galano<br />

Réaction J-L Mélenchon: «Il faut<br />

rejeter ce plan d’austérité!»<br />

Pour le candidat du Front de gauche, la TVA<br />

va ponctionner 13 milliards d’euros sur l’économie<br />

du pays dont 85% seraient financés par les<br />

ménages et seulement 15 % par les revenus<br />

financiers (taxe sur les transactions financières).<br />

«Cette politique ne vaut rien de bon pour la France…<br />

<strong>Le</strong>s mots utilisés ne sont qu’un habile enfumage d’un<br />

triste et banal plan d’austérité et de soumission aux<br />

exigences du capital financier… Que l’accord de compétitivité<br />

sur les salaires et le temps de travail, entreprise<br />

par entreprise, puisse être supérieur à la loi et au<br />

code du travail serait terrible car cela remettrait en<br />

cause les acquis sociaux dans notre pays».


4 politique<br />

N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

«Nous sentons tous que l'espoir renaît»<br />

PCF66. Présentation de voeux devant beaucoup de monde, dans une ambiance chaleureuse et<br />

combattive. Dans son discours, le secrétaire départemental, Nicolas Garcia, a décliné sous tous<br />

les angles la fameuse formule: «Ensemble, nous sommes la solution».<br />

Nicolas Garcia a présenté les voeux de la direction départementale<br />

du PCF entouré de plusieurs membres de l'exécutif<br />

fédéral, du rédacteur en chef du TC et des candidates et candidats<br />

du Front de gauche dont celles et ceux, membres du<br />

Parti de gauche. <strong>Le</strong>ur présence et celle de nombreux militantes<br />

et militants de cette formation au côté des communistes<br />

est un signe de force du Front de gauche, sans qu'aucune<br />

confusion n'interfère. Chacun affirme sa spécificité partisane<br />

et en même temps, sa conviction que «ensemble, nous sommes<br />

la solution», selon la formule plusieurs fois reprise par<br />

l'orateur. Ce «nous» ne se réduit évidemment pas aux adhérents,<br />

ce «nous», Nicolas Garcia dira que ce sont «les salariés,<br />

privés ou non d'emploi, celles et ceux qui forment la<br />

société laborieuse, les ouvriers, les employés, les artistes, les<br />

chercheurs, les jeunes. <strong>Le</strong>s résistants qu'on cherche à faire<br />

taire, les anonymes de toutes conditions auxquels la parole<br />

n’est jamais donnée, les militants de toutes les causes justes<br />

que l'on n’écoute pas». «Nous sommes la solution», a-t-il<br />

répété, mais à une condition: «que nous nous donnions les<br />

moyens de prendre le pouvoir, sur nos vies, sur l'argent créé<br />

par notre travail, sur les banques qui nous le confisquent, sur<br />

tous les leviers du pouvoir, sur tous les choix de société.<br />

Rappelons-nous qu’ensemble, unis, rassemblés, nous pouvons<br />

ouvrir des brèches dans les murs de la capitulation et de<br />

la résignation qui nous empêchent d'avancer». Car inutile de<br />

se cacher la complexité de cette tâche: «des millions d'entre<br />

nous doutent encore qu'il soit réellement possible d'ouvrir un<br />

autre chemin, pour se débarrasser non seulement de Sarkozy,<br />

mais aussi de sa politique ou de tout autre sœur jumelle de<br />

cette politique».<br />

Une idée est en train de grandir: «ensemble,<br />

nous sommes la solution».<br />

Pour autant, avance le dirigeant départemental, «rien n'est<br />

joué. Tout est possible. Et au milieu de mille questionnements,<br />

le Front de gauche est en train d'apparaître aux yeux de centaines<br />

de milliers de nos concitoyens comme une réponse<br />

neuve et indispensable pour sortir de la crise, affronter ses<br />

vrais responsables et faire réussir la gauche. Un chemin existe,<br />

nous l’avons ouvert en nous rassemblant et en mettant en<br />

mouvement les forces capables de changer la donne. Nous<br />

avons encore beaucoup d'efforts à produire mais, ce qui a été<br />

fait jusqu'ici a déjà changé la donne d'une présidentielle que<br />

tout le monde donnait comme jouée d'avance. Jean-Luc<br />

Mélenchon, notre candidat commun à l'élection présidentielle,<br />

mène une campagne formidable, qui, adossée à tout ce<br />

travail militant, impose le Front de Gauche comme un acteur<br />

incontournable de cette élection décisive».<br />

RH<br />

La télévision est aveugle... Metz, Besançon, Nantes,<br />

Paris, Amiens, Mélenchon n'en finit pas de crever<br />

l'écran... de fumée dont l'auréolent les chaines de télévision.<br />

<strong>Le</strong>s «nouveaux chiens de garde» de l'idéologie<br />

dominante ont choisi! Ils favorisent certains prétendants<br />

au siège de Président de la République, dont les<br />

moindres faits et gestes sont commentés, tandis que le<br />

candidat du Front de Gauche est rendu invisible et<br />

inaudible.<br />

... la presse écrite est sourde! Peu de place pour le<br />

Front de Gauche et Mélenchon, si ce n'est pour les<br />

fustiger. <strong>Le</strong>s sondages sont exemptés de mentionner<br />

leurs noms. Quel mépris pour la démocratie! Quel<br />

dédain pour le candidat et les forces de gauche qui<br />

l'accompagnent!<br />

Ripostons face à l'injure! Déployons nos drapeaux rouges,<br />

le rouge de la France belle et rebelle, pour montrer<br />

qu'on existe! Pour infléchir la manipulation des médias<br />

et Sarkozy! <strong>Le</strong> rouge du bonnet de la première<br />

République, qui signifiait le pouvoir au peuple,<br />

<strong>Le</strong>s voeux<br />

du TC<br />

Avant de passer au tohu-bohu des<br />

conversations amicales et militantes<br />

autour d'un copieux apéritif, René<br />

Granmont, rédacteur en chef du TC,<br />

s'est adressé à l'auditoire: «<strong>Le</strong> TC<br />

fidèle à ses objectifs se veut le porteur<br />

de tous les humbles, de tous les sansvoix,<br />

de tous ceux qui luttent. Nous<br />

sommes fiers d'être le seul journal de<br />

gauche de ce département. C'est vrai<br />

que nous ne sommes pas parfaits,<br />

mais nous essayons de répondre du<br />

mieux possible à l'attente du peuple de<br />

gauche, de cette population qui a envie<br />

d'exprimer sa colère. Mais inutile de<br />

cacher que nous sommes en permanence<br />

sur la corde raide et que chaque<br />

semaine, nous nous disons: où va-t-on?<br />

Je lance un appel pour qu'autour de<br />

vous, vous fassiez connaître le TC.<br />

Pourquoi ne pas offrir comme cadeau<br />

de nouvel an, à celles et ceux qui sont<br />

proches de vous et qui veulent savoir la<br />

vérité, un abonnement de quelques<br />

mois au <strong>Travailleur</strong> catalan?».<br />

<strong>Le</strong> petit écran, c'est la télévision, les grandes gueules, c'est nous!<br />

Jean-Luc Mélenchon. <strong>Le</strong>s chaines de télévision l'ignorent, la presse écrite le stigmatise, les médias ont fait le choix de<br />

négliger le candidat du Front de Gauche à la présidentielle et son électorat.<br />

empreinte indélébile sur le sceau de la République, tenu<br />

par la Liberté. Assiégeons les meetings, les assemblées<br />

citoyennes. Notre combat pour «l'humain d'abord» est<br />

aussi une lutte de tous les instants contre la désinformation,<br />

contre la pensée unique, pour une France libérée du<br />

joug de la finance, pour une France solidaire.<br />

Un triple A bien à nous! C'est un joli nom «camarade»<br />

chantait Jean Ferrat. Nom qui ne perdra jamais son triple<br />

A tant que nous serons debouts, déterminés à le faire<br />

vibrer dans cette France que nous voulons plus humaine<br />

et fière. Enflammons la campagne! Elle est nôtre.<br />

L'union fait la force, le nombre fait la puissance.<br />

Prouver que le peuple de la gauche anti-libérale<br />

existe, faire entendre la parole de celles et ceux qui<br />

ne transigeront pas avec le capitalisme, c'est possible.<br />

<strong>Le</strong> rassemblement à Montpellier le 8 février doit<br />

ouvrir la porte à une reconquête populaire du terrain<br />

miné par les leurres des pêcheurs d'horizon modéré,<br />

social-libéral ou fasciste.<br />

Ray Cathala


N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

TTCC.. GGiilllleess PPeerreessssiinnoottttii vvoottrree<br />

eennggaaggeemmeenntt ssyynnddiiccaall aa ééttéé<br />

aasssseezz rraappiiddee?? CCoommmmeenntt eesstt--iill<br />

nnéé??<br />

G.P. Mon père, mes parents<br />

avaient une histoire. Ils ont<br />

connu 68 et, sans être pour<br />

autant des responsables, ils<br />

avaient été acteurs du mouvement.<br />

L’idée de la nécessité<br />

d’être organisé était là. Donc,<br />

dans l’entreprise, après débats<br />

et discussions, on a monté le<br />

syndicat. Nous étions jeunes.<br />

Nos premières réunions étaient<br />

clandestines. Aux élections, nous<br />

avons été largement majoritaires.<br />

La quasi-totalité des salariés<br />

a adhéré à la CGT. En août,<br />

grand conflit à propos de la<br />

convention collective. <strong>Le</strong> PC et le<br />

journal (TC) nous ont soutenu<br />

dès le début. Je suis alors<br />

devenu membre du PC.<br />

Aujourd’hui, je suis responsable<br />

syndical CGT. J’appartiens à la<br />

fonction publique territoriale,<br />

précisément au centre de gestion<br />

départemental. J’ai été pen-<br />

«Aujourd’hui, je suis rassuré.<br />

politique<br />

L’homme est au cœur, la démarche tient»<br />

dant 10 ans un des secrétaires<br />

permanents de l’UD, et depuis<br />

2009, permanent uniquement<br />

pour la fonction publique départementale.<br />

TTCC.. RReevveennoonnss--eenn àà nnooss<br />

mmoouuttoonnss.. L<strong>Le</strong>e FFrroonntt ddee GGaauucchhee,,<br />

MMéélleenncchhoonn,, llee PPrrooggrraammmmee,, lleess<br />

ccaannddiiddaattss??<br />

G.P. Je suis Coco. Voilà. Dans<br />

mes activités, au sein de la CGT,<br />

on est parfois amenés à regarder<br />

plus loin que nos revendications.<br />

On est confrontés aux «politiques»<br />

dont c’est le rôle de prendre<br />

des décisions. Donc l’idée du<br />

PC de transformer, avec les gens,<br />

la société en profondeur m’a<br />

convaincu. Ensuite, dans le FdG,<br />

cette unité autour de projets<br />

vraiment transformateurs est<br />

très intéressante. Je trouve que<br />

le parti y joue bien son rôle. Pour<br />

ne rien cacher, j’avais une certaine<br />

méfiance, au début de la<br />

démarche. J’avais vraiment la<br />

crainte «qu’on rentre dans le<br />

rang». Aujourd’hui, je suis rassuré.<br />

L’homme est au cœur, la<br />

démarche tient. Je n’ai pas d’illusion<br />

imbécile sur ces élections.<br />

Mais je suis certain qu’un très<br />

bon score des candidats et de<br />

Mélenchon sera un point d’appui<br />

extraordinaire pour poursuivre<br />

et faire avancer les choses<br />

dans le bon sens.<br />

TTCC.. AA pprrooppooss dduu pprrooggrraammmmee,,<br />

eesstt--ccee qquuee,, aauuttoouurr ddee vvoouuss,,<br />

aavveecc lleess aauuttrreess ssaallaarriiééss,, vvoouuss<br />

eenn ddiissccuutteezz eett rreennttrreezz ddaannss llee<br />

ddééttaaiill ddeess mmeessuurreess pprréésseennttééeess??<br />

((SSaallaaiirreess,, sseerrvviicceess ppuubblliiccss,, uunnee<br />

aauuttrree EEuurrooppee……))<br />

G.P. Franchement, pas vraiment.<br />

Mais on connait quelques<br />

points, confusément. <strong>Le</strong>s salariés<br />

s’y retrouvent, assez vaguement,<br />

il faut bien l’avouer. Nous sentons<br />

bien que le discours est<br />

ferme, courageux. On sent bien<br />

que le Fdg est de notre côté, du<br />

côté des salariés et des humbles,<br />

on perçoit qu’il s’agit bien d’une<br />

alternative avec des propositions<br />

d’importance à propos des inégalités,<br />

des services publics, des<br />

banques… de l’Europe, des<br />

retraites. Mais nous ne connaissons<br />

pas en détail, l’ensemble<br />

des propositions, pour l’instant.<br />

TTCC.. IIll sseemmbbllee aauujjoouurrdd’’hhuuii,, ddee<br />

nnoommbbrreeuuxx rreessppoonnssaabblleess<br />

ssyynnddiiccaauuxx,, eett bbeeaauuccoouupp ddee llaa<br />

CCGGTT,, ppaarrttiicciippeenntt aauuxx rrééuunniioonnss,,<br />

aauuxx mmeeeettiinnggss eett ss’’eexxpprriimmeenntt<br />

aasssseezz lliibbrreemmeenntt aauu ssuujjeett dduu<br />

FFddGG.. JJee ppeennssee àà TThhiibbaauutt,, ppaarr<br />

eexxeemmppllee..<br />

G.P. Parce que c’est plus facile<br />

aujourd’hui. Ce n’est pas un seul<br />

parti, c’est un front plus large,<br />

d’organisations et de personnes,<br />

un front progressiste, et la rencontre<br />

des objectifs se fait plus<br />

naturellement. Y compris avec<br />

des responsables nationaux.<br />

TTCC.. NNoouuss ddiissoonnss:: ««pprreenneezz llaa<br />

ppaarroollee,, pprreenneezz llee ppoouuvvooiirr!!»».. OOrr<br />

ccee nn’’eesstt ppaass ssuuffffiissaanntt,, eennccoorree..<br />

QQuu’’eenn ppeennsseezz--vvoouuss??<br />

G.P. Dans notre profession, les<br />

salariés sont au contact des politiques.<br />

Ils en dépendent, en<br />

quelque sorte. Quand, dans une<br />

mairie, il y a des conflits, quand<br />

5<br />

ça ne va pas, les souffrances<br />

s’installent, les crispations, et les<br />

salariés en tirent des conclusions.<br />

Cette proximité pollue en<br />

partie la prise de hauteur nécessaire<br />

à l’examen de questions<br />

plus fondamentales et nationales.<br />

Nous devons aider à ce<br />

qu’ils reprennent goût à la politique.<br />

Au jour d’aujourd’hui, je<br />

connais des syndicalistes qui<br />

n’iront pas voter. <strong>Le</strong>s souffrances<br />

et les frustrations sont plus fortes.<br />

Il nous faut y travailler. Dans<br />

la sérénité.<br />

TTCC.. UUnnee ccoonncclluussiioonn??<br />

G.P. <strong>Le</strong>s objectifs de lutte contenus<br />

dans le programme sont<br />

bons. Ceux qui seront élus<br />

devront en tenir compte.<br />

Personnellement, j’ai signé l’appel<br />

public. On a besoin de refaire<br />

de la politique, de le faire proprement,<br />

au quotidien, maintenant,<br />

mais aussi après les élections.<br />

Entretien réalisé<br />

par Michel Marc<br />

<strong>Le</strong> Front de<br />

gauche avance…<br />

Succès. <strong>Le</strong>s militants et sympathisants<br />

du Front de gauche ne cessent de<br />

grossir leurs rangs et cela se ressent<br />

dans les meetings: 4000 à Paris, 3500 à<br />

Metz, 4500 à Besançon, 6000 à<br />

Nantes,… et combien à Montpellier?<br />

Ces réussites, couplées à la multiplication<br />

des Assemblées citoyennes un peu<br />

partout, montrent bien que l’opinion<br />

d’une vraie gauche qui s’assume s’impose<br />

dans le débat, quoi que les habituelles<br />

grenouilles médiatiques veuillent<br />

bien en dirent.


6<br />

<strong>Le</strong> candidat socialiste doit revoir sa copie<br />

Relance de la production<br />

et de la croissance<br />

<strong>Le</strong>s mesures Hollande. Rééquilibrer le<br />

taux d’impôt sur les sociétés en fonction<br />

de la taille des entreprises. Engager avec<br />

les «grandes entreprises françaises» un<br />

«mouvement de relocalisation de leurs<br />

usines» et obtenir le remboursement des<br />

aides publiques par les entreprises qui<br />

délocalisent. Afin de financer les «entreprises<br />

et PME innovantes», doubler le<br />

plafond du Livret de développement<br />

durable. Supprimer 29 milliards d’euros<br />

de niches fiscales. Réduire le déficit<br />

public à 3 % du PIB et retour à l’équilibre<br />

budgétaire fin 2017.<br />

Notre commentaire. <strong>Le</strong> candidat<br />

socialiste présente nombre de mesures<br />

visant à permettre à l’État et aux collectivités<br />

territoriales d’intervenir dans le<br />

champ économique… <strong>Le</strong> problème,<br />

c’est qu’en s’engageant dans le même<br />

temps à réduire les déficits publics, il<br />

s’inscrit pleinement dans l’austérité!<br />

D’autant qu’il ne pipe mot des salaires:<br />

il renvoie le sujet à une «conférence<br />

sociale au lendemain de notre victoire».<br />

Réforme fiscale<br />

<strong>Le</strong>s mesures Hollande. Réformer le quotient<br />

familial afin d’augmenter l’allocation<br />

de rentrée scolaire de 25 %.<br />

Création d’un taux à 45 % de l’impôt<br />

sur le revenu, au-delà de 150000 euros<br />

de revenus annuels par part fiscale,<br />

fusion impôt sur le revenu-CSG et retour<br />

à la situation antérieure de l’ISF.<br />

Notre commentaire. François<br />

Hollande limite l’amplitude de sa<br />

réforme de la fiscalité, en fixant un taux<br />

maximum à 45 %. La réforme du quotient<br />

familial ne concernerait que 5 %<br />

des ménages. Au final, les prélèvements<br />

obligatoires augmenteront de<br />

1,8 % en moyenne durant le quinquennat,<br />

comme le prévoit par ailleurs la<br />

droite.<br />

Éducation, jeunesse<br />

<strong>Le</strong>s mesures Hollande. Créer «60000<br />

postes supplémentaires dans l’éducation»<br />

qui «couvriront tous les métiers».<br />

Accueillir les enfants de moins de trois ans<br />

en maternelle. Augmentation de 25 %,<br />

dès septembre 2012, de l’allocation de<br />

rentrée scolaire. Mise en place d’«un pré<br />

recrutement des enseignants avant la fin<br />

de leurs études» et d’une «allocation<br />

d’études et de formation sous conditions<br />

de ressources» pour les étudiants.<br />

Notre commentaire. La «réembauche»<br />

de 60000 personnes dans l’éducation en<br />

cinq ans se fera «dans le cadre de la stabilité<br />

des effectifs de la fonction publique».<br />

Mais qui donc, alors, en pâtira? De<br />

même, l’allocation d’autonomie pour les<br />

étudiants ne verra le jour que si «nos ressources<br />

financières nous le permettent».<br />

Retraites, santé<br />

<strong>Le</strong>s mesures Hollande. Faire «en sorte<br />

que tous ceux qui ont soixante ans et qui<br />

auront cotisé la totalité de leurs annuités<br />

retrouvent le droit de partir à la retraite à<br />

taux plein à cet âge-là» et engager «une<br />

négociation globale dès l’été 2012 avec<br />

les partenaires sociaux». En matière de<br />

santé, «réformer la tarification pour mettre<br />

fin à l’assimilation de l’hôpital» avec<br />

le privé, «encadrer les dépassements<br />

d’honoraires».<br />

Notre commentaire. Sur les retraites, s’il<br />

fait partiellement écho aux prises de<br />

position syndicales, il se refuse à abroger<br />

les réformes de la droite. Sur la santé, les<br />

engagements restent très timides, et pas<br />

un mot de la loi Bachelot mortifère pour<br />

le service public.<br />

Emploi et travail<br />

politique<br />

<strong>Le</strong>s mesures Hollande. Pour permettre<br />

l’embauche de jeunes, création d’un<br />

«contrat de génération» et création de<br />

150000 «emplois d’avenir». Dans les<br />

entreprises qui licencient en versant des<br />

Des avancées, mais un<br />

manque d’ambition<br />

et des contradictions<br />

François Hollande. En soixante mesures, le candidat socialiste a présenté<br />

jeudi dernier son projet présidentiel. Nous avons tenté (en nous<br />

aidant de l’Humanité) de décrypter l’essentiel des mesures du texte.<br />

dividendes, dissuader les «licenciements<br />

boursiers» en renchérissant leur coût.<br />

Augmenter les cotisations chômage pour<br />

les «entreprises qui abusent des contrats<br />

précaires». Ecart maximal de 1 à 20 pour<br />

les rémunérations des dirigeants des<br />

entreprises publiques.<br />

Notre commentaire. Son «contrat de<br />

génération», financé par des exonérations<br />

de cotisations, n’est guère précis et<br />

n’évoque pas de droits nouveaux pour<br />

les salariés dans les entreprises. Sa seule<br />

référence aux salaires consiste à limiter<br />

les rémunérations patronales… pour les<br />

seules entreprises publiques, mais rien<br />

de précis sur le Smic…<br />

Logement,<br />

quartiers populaires<br />

<strong>Le</strong>s mesures Hollande. Porter à 25 %<br />

l’obligation pour une commune de<br />

construire des logements sociaux. Mettre<br />

à disposition gratuite par l’Etat des terrains<br />

disponibles pour les collectivités.<br />

Pour financer, entre autres, «150000<br />

logements très sociaux», doublement du<br />

«plafond du Livret A».<br />

Notre commentaire. <strong>Le</strong> candidat socialiste<br />

a le mérite d’avancer quelques pistes<br />

concrètes, comme la cession gratuite<br />

des terrains de l’État ou le durcissement<br />

de la loi SRU.<br />

Environnement, énergies<br />

<strong>Le</strong>s mesures Hollande. Engager «la<br />

réduction de la part du nucléaire dans la<br />

production d’électricité de 75 % à 50 %<br />

à l’horizon 2025», seule la centrale de<br />

Fessenheim devant être fermée. Pour les<br />

autres «garantir la sûreté maximale des<br />

installations» et poursuivre leur modernisation,<br />

notamment via «l’achèvement du<br />

chantier EPR». Soutenir la création de<br />

filières industrielles dans le secteur des<br />

énergies renouvelables. Faire adopter<br />

«une nouvelle tarification progressive de<br />

l’eau, de l’électricité et du gaz».<br />

N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

Notre commentaire. Réduire la production<br />

de nucléaire sans fermer de<br />

réacteurs? Pour quoi faire? s’interrogeront<br />

les partisans de l’atome autant que<br />

ceux qui veulent en sortir. Quant à imposer<br />

une nouvelle tarification du gaz et<br />

de l’eau, d’accord. Mais peut-on imaginer<br />

que le secteur privé suivra sans que<br />

l’on décide fermement de lui reprendre<br />

le secteur des mains?<br />

Institutions, droits<br />

<strong>Le</strong>s mesures Hollande. Augmentation des<br />

pouvoirs du Parlement. Loi sur le noncumul<br />

des mandats. Renforcement de la<br />

parité. Introduction d’une part de proportionnelle<br />

aux législatives. Droit de vote<br />

aux élections locales pour les étrangers,<br />

lutte contre l’immigration illégale. En<br />

matière de sécurité, création de zones de<br />

sécurité prioritaires, doublement de centres<br />

éducatifs fermés pour mineurs et<br />

création de 1000 postes supplémentaires<br />

pour la police, la justice et la gendarmerie.<br />

Notre commentaire. <strong>Le</strong>s propositions<br />

restent inscrites dans le cadre de la V e<br />

République. On notera que ne sont pas<br />

évoqués la nécessité de la création d’un<br />

statut de l’élu, ni le rétablissement de la<br />

primauté de l’Assemblée nationale sur<br />

l’exécutif.<br />

Europe, international<br />

<strong>Le</strong>s mesures Hollande. Renégociation du<br />

«traité européen issu de l’accord du 9<br />

décembre 2011». Proposition d’un<br />

«pacte de responsabilité, de gouvernance<br />

et de croissance pour sortir de la crise et<br />

de l’austérité qui l’aggrave». Pour financer<br />

la dette, émission d’euro-obligations.<br />

Notre commentaire. Si le candidat<br />

socialiste souhaite voir la Banque centrale<br />

européenne s’occuper de croissance<br />

et d’emploi, il ne dit rien sur le fait qu’elle<br />

puisse financer la dette publique des<br />

États européens. À Berlin, devant le<br />

congrès du SPD, il avait dit qu’elle devait<br />

conserver «son indépendance».<br />

Page réalisée par René Granmont


N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

Budget départemental 2012:<br />

la quadrature du cercle<br />

Conseil général. Ce lundi 23 janvier, les conseillers généraux ont débattu des orientations<br />

budgétaires du Département. Avec en filigrane la crise économique, la dette<br />

et l'étranglement des collectivités locales infligé par le pouvoir central.<br />

La présidente Hermeline Malherbe donne<br />

le ton: en 2012 comme pour les années<br />

précédentes, le budget sera entièrement<br />

dédié «à faire tendre les P-O vers l'attractivité<br />

par l'exemplarité». Avec une contrainte<br />

cependant, «les choix nationaux qui font<br />

supporter aux territoires une partie de<br />

l'austérité imposée au pays». Et ce n'est<br />

pas peu dire que «ces choix nationaux» -<br />

derrière ces mots, il conviendrait de lire «les<br />

choix de Sarkozy et de son gouvernement<br />

UMP»- pèseront lourd dans la balance.<br />

C'en est ainsi de l'acte II de la décentralisation<br />

qui a généré un volume de charges<br />

nettes non compensées de 112 millions<br />

d'euros au compte administratif 2010 (le<br />

compte administratif 2011 n'ayant pas<br />

encore été voté, il est fort à parier que le<br />

montant de ces charges non compensées<br />

sera plus important encore). 112 millions<br />

qui ont été mécaniquement assumés par la<br />

fiscalité locale. Non content de se désengager,<br />

l'Etat choisit aujourd'hui de redéfinir<br />

cette fiscalité en affectant au Conseil général<br />

le seul vote du taux de la taxe sur le foncier<br />

bâti, diminuant de 40% à 20% sa<br />

capacité à déterminer fiscalement ses propres<br />

ressources.<br />

«Aujourd'hui, nous abordons le DOB 2012<br />

pour notre collectivité dans un contexte de<br />

crise économique telle que la France n'a<br />

pas connue depuis des décennies. Nous<br />

aurons des choix budgétaires difficiles à<br />

faire tant nos marges de manœuvre sont<br />

restreintes. A ce contexte de crise, s'ajoutent<br />

les carcans que nous imposent le<br />

Président de la République et son gouvernement.<br />

La suppression de la Taxe professionnelle<br />

alourdit la dette de 8 milliards<br />

chaque année, alors qu'elle n'a aucun<br />

impact sur l’emploi. Nos dotations diminuent<br />

et si rien n’est fait, continueront de<br />

baisser. La TVA de 5,5 à 7% va augmenter<br />

l’ensemble de nos dépenses et surtout celles<br />

de nos concitoyens toujours plus nombreux<br />

à être touchés dans leur accès au<br />

logement, au chauffage, à la santé, à<br />

l’éducation voire à l’alimentation… Ce<br />

sont les familles et elles seules qui paieront<br />

l’addition.<br />

Notre marche de manœuvre est donc restreinte<br />

entre maintenir le pouvoir d’achat<br />

des contribuables familiaux et investir.<br />

Pourtant, aucune amélioration notable est<br />

à attendre dans l'avenir, au contraire!<br />

L'effet de ciseau que nous connaissons<br />

depuis plusieurs années va s'amplifier: la<br />

<strong>Le</strong>s collectivités locales<br />

bâillonnées<br />

C'en est ainsi de la volonté du pouvoir central<br />

d'imposer aux collectivités locales la<br />

rigueur décrétée par les agences de notation.<br />

Ainsi, la Loi de Finances 2012 ponctionne<br />

200 millions d'euros sur l'ensemble<br />

des dotations de l'Etat aux collectivités.<br />

Pour les P-O, cela représente environ 1 million<br />

de perte de recettes.<br />

C'en est ainsi de la révision générale des<br />

politiques publiques (RGPP) qui pose le<br />

principe d'un non remplacement sur deux<br />

d'un départ à la retraite d'un fonctionnaire.<br />

Or en 2010, la Cour des Comptes relevait<br />

une économie de 800 millions d'euros réalisée<br />

avec ce principe... à opposer aux 700<br />

millions d'euros reversés aux agents pour<br />

faire face aux heures supplémentaires<br />

induites par la hausse du volume de travail!<br />

Aujourd'hui, il est question d'imposer<br />

cette RGPP aux collectivités territoriales...<br />

pour quelles économies? Et avec quels<br />

impacts sur les services publics locaux?<br />

Crise économique? Dette? Rigueur? Des<br />

mots qui n'ont pas la même valeur selon<br />

perte importante d'autonomie fiscale; le<br />

caractère peu évolutif des assiettes fiscales,<br />

hormis les droits de mutation; la pression<br />

très forte à la dépense, notamment<br />

dans les domaines social et environnemental;<br />

le gel des dotations de l'Etat.<br />

La crise des finances locales s'approche à<br />

grands pas, avec son cortège de risques de<br />

fermeture d'équipements et de services<br />

publics, comme cela se produit dans des<br />

pays voisins. Pour le gouvernement, les<br />

services publics et parmi eux, ceux des collectivités<br />

locales, seraient au mieux un luxe<br />

qui dépasserait nos moyens face à la crise,<br />

au pire des gabegies insolentes. Non, les<br />

services publics, les salaires des fonction-<br />

dans le département 7<br />

que l'on soit riche ou pauvre (voir<br />

la déclaration de Jean-Louis<br />

Alvarez, président du groupe Front<br />

de gauche). Quoiqu'il en soit, c'est<br />

dans un contexte d'offensive violente du<br />

capitalisme financier à l'égard des peuples<br />

que le budget primitif<br />

sera voté le 13<br />

février prochain.<br />

Paul Combo<br />

«Des engagements clairs à gauche»<br />

Intervention de Jean-Louis Alvarez, président du groupe Front de gauche.<br />

naires, ne sont pas un luxe insupportable<br />

pour les budgets publics. D’abord parce<br />

que l’ensemble des rémunérations des<br />

agents des trois versants de la Fonction<br />

publique ne représentait en 2008 que<br />

12,8% du PIB, soit le même niveau qu’en<br />

1980 ! Ensuite parce que les dépenses<br />

publiques, dont les rémunérations des<br />

fonctionnaires, loin d’être un prélèvement<br />

sur la richesse créée, sont au contraire une<br />

contribution à la création de richesse collective<br />

(...)<br />

Etrangler encore plus les ressources des<br />

collectivités, vouloir les contraindre à une<br />

RGPP locale, notamment à une réduction<br />

de leurs effectifs, c’est réduire délibérément<br />

leur intervention auprès des populations.<br />

C’est réduire la part du secteur<br />

public dans l’économie et ouvrir de nouveaux<br />

marchés concurrentiels aggravant<br />

encore les inégalités territoriales et sociales.<br />

<strong>Le</strong> gouvernement est en train d'enfermer<br />

les élus locaux dans de telles contraintes<br />

qu'ils ne pourront plus mettre en<br />

œuvre les programmes pour lesquels ils<br />

ont été élus et remplir les missions de service<br />

public qui leur incombent (…) Nous<br />

ne pouvons pas, en tant qu’élu local,<br />

accepter d’être dirigé par les marchés<br />

financiers et les agences de notation qui<br />

ne sont là que pour aggraver l’injustice<br />

financière et fiscale.<br />

<strong>Le</strong> pouvoir, du Président à tous ses ministres,<br />

et la majorité présidentielle, n’ont de<br />

cesse de répéter que si tout va mal, c’est la<br />

faute à la crise. Or, derrière la crise, il y a<br />

des choix politiques qui répondent à des<br />

intérêts bien particuliers. <strong>Le</strong>s cadeaux fiscaux,<br />

les allègements de charges, les heures<br />

supplémentaires défiscalisées, la baisse<br />

des moyens accordés au service public de<br />

l’emploi, les plans d’austérité qui assomment<br />

les consommateurs sont autant de<br />

facteurs de crise dont ils ne sauraient<br />

s’exonérer.<br />

Alors il faut vraiment changer, tourner le<br />

dos à ces politiques faites uniquement<br />

pour les nantis. Aujourd'hui, les assemblées<br />

locales, comme le Conseil général<br />

des P-O, doivent être des lieux de résistance<br />

(…) La lutte contre la politique<br />

conduite par le Président de la République<br />

et son gouvernement doit être menée<br />

frontalement. Il ne serait être question<br />

d'en arrondir les angles, mais au contraire,<br />

de s'en affranchir une fois pour toute afin<br />

de remettre l'humain d'abord dans l'action<br />

publique».


8 dans le département<br />

TTCC.. QQuueellllee<br />

ffuutt ttoonn aaffffeeccttaattiioonn lloorrssqquuee eenn<br />

11996611 iill ttee ffaauutt rreejjooiinnddrree llee<br />

ccoonnttiinnggeenntt mmiilliittaaiirree eenn AAllggéérriiee??<br />

H.P. Je suis incorporé en mai 1960 et<br />

après avoir passé 14 mois à Montlhéry, je<br />

suis envoyé en Algérie et affecté à la villa<br />

Susini. Sur le papier, mon travail devait<br />

consister en des taches strictement administratives.<br />

Mais, dès les premiers jours, je<br />

découvre qu'il s'agissait d'un centre de<br />

torture. J'ai appris plus tard , qu'il a été le<br />

seul à avoir fonctionné durant toute la<br />

guerre. Ce centre était placé sous l'autorité<br />

d'un officier des renseignements qui<br />

changeait tous les 3 à 4 mois. J'y resterai<br />

de juin 61 à mars 62.<br />

TTCC DDaannss cceettttee vviillllaa SSuussiinnii,, qquuee vvaa--tt--oonn<br />

tt''oobblliiggeerr àà ffaaiirree??<br />

H.P. Quand il y avait trop d'arrestations<br />

et lorsqu'il manquait de monde sur<br />

place, on me demandait de participer<br />

aux séances de torture. J'étais chargé de<br />

prendre des notes et d'établir des comptes-rendus<br />

des résultats des interrogatoires.<br />

Durant ces dix mois d'enfer, je n'ai<br />

pas eu connaissance d'assassinats. S'il y<br />

a eu des exécutions, elles se sont passées<br />

en dehors de la villa. C'est aussi<br />

que nous étions à quelques semaines du<br />

cessez le feu et que la marge de<br />

manoeuvre des tortionnaires s'était<br />

beaucoup réduite en comparaison des<br />

années précédentes.<br />

TTCC.. CCoommmmeenntt cceess ttoorrttiioonnnnaaiirreess aavvaaiieenntt-iillss<br />

aaggii ddaannss ccee cceennttrree ddee ttoorrttuurree aavvaanntt<br />

qquuee ttuu nn''yy ssooiiss aaffffeeccttéé??<br />

H.P. La période «faste» de la villa Susini,<br />

c'est lorsque <strong>Le</strong> Pen en a été responsable.<br />

C'était fin 56-début 57. <strong>Le</strong> Pen venait de<br />

démissionner de son mandat de député<br />

poujadiste pour se réengager comme lieutenant.<br />

Durant cette période, beaucoup<br />

d'algériens sont morts sous la torture.<br />

Des corps ont été jetés dans un puits qui<br />

se trouvait dans le parc de la villa. Aprés<br />

la fin de la guerre, il a été scellé.<br />

TTCC.. FFiinn mmaarrss 11996622,, ttuu rreennttrreess eenn FFrraannccee,,<br />

ccoommmmeenntt ssee ppaassssee ttoonn rreettoouurr??<br />

H.P. J'étais soulagé d'être sorti de cette<br />

horreur. A mon retour, je suis affecté pour<br />

5 mois encore dans une caserne de Laon.<br />

Cela a joué comme une soupape, car<br />

pour moi l'essentiel était d'oublier, de<br />

tourner la page. Pourtant, dans le casernement,<br />

il y avait de jeunes soldats et j'ai<br />

commencé à leur raconter mon expérience.<br />

Durant mon affectation à la villa<br />

Susini, j'avais consigné sur un cahier des<br />

faits précis, des impressions, des états<br />

d'âme. Ces notes ponctuelles, je les avais<br />

gardées mais il me fallait les cacher soigneusement.<br />

La terreur<br />

coloniale<br />

Henri Pouillot. Appelé en Algérie en<br />

1961, il a approché de très près<br />

l'horreur de la torture. De retour<br />

en France, il se tait pendant 40<br />

ans avant de se décider à témoigner.<br />

Il est aujourd'hui un<br />

militant reconnu de toutes<br />

les causes anticoloniales<br />

TTCC.. QQuuee vvaass--ttuu ffaaiirree ddee cceess nnootteess,, ffiinn<br />

11996622,, lloorrssqquuee ttuu rreettrroouuvveess llaa vviiee cciivviillee??<br />

H.P. Je les ai en quelque sorte oubliées.<br />

Jusqu'à ce que en 1973, le général Massu<br />

commence à publier ses mémoires. Et<br />

comme cela avait suscité un peu de bruit<br />

dans les médias, je me suis souvenu de<br />

mon cahier. C'est alors que j'ai rencontré<br />

un journaliste de l'Humanité à qui j'en ai<br />

parlé. Je le lui ai confié en lui suggérant<br />

de retravailler mes notes et d'en faire<br />

quelque chose. Mais finalement, rien n'a<br />

été publié.<br />

TTCC.. PPeeuuxx--ttuu nnoouuss eexxpplliiqquueerr ddaannss qquueelllleess<br />

ccoonnddiittiioonnss,, aapprrèèss 4400 aannnnééeess ddee ssiilleennccee,,<br />

ttuu ttee ddéécciiddeess àà ttéémmooiiggnneerr??<br />

H.P. Fin 2000, Louisette Ighilahriz qui<br />

s'était engagée dans les rangs du FLN à<br />

l'âge de 20 ans témoigne auprès de l'envoyée<br />

spéciale du journal <strong>Le</strong> Monde à<br />

Alger, Florence Beaugé, des traitements<br />

qu'on lui avait subir fin 1957 dans les<br />

locaux de l'état-major du général Massu à<br />

Hydra. Elle y fut violée et torturée pendant<br />

3 mois. Cet entretien déclenche un mouvement<br />

et Louisette est invitée à la fête de<br />

l'Humanité la même année. Cela provoque<br />

une cascade de témoignages et le 30<br />

octobre 2000, l'Humanité publie un appel<br />

à «la condamnation de la torture durant<br />

la guerre d'Algérie», signé par 12 personnalités<br />

(Henri Alleg, Josette Audin,<br />

Simone de La Bollardière, Nicole Dreyfus,<br />

Noël Favrelière, Gisèle Halimi, Alban<br />

Liechti, Madeleine Rebérioux, Laurent<br />

Schwartz, Germaine Tillion, Jean-Pierre<br />

Vernant, Pierre Vidal-Naquet).<br />

TTCC CC''eesstt ddoonncc llee ttéémmooiiggnnaaggee ddee<br />

LLoouuiisseettttee IIgghhiillaahhrriizz qquuii tt''aa ppoouusssséé àà<br />

ssoorrttiirr ddee ttoonn ssiilleennccee??<br />

H.P. En fait, c'est dans ce contexte que<br />

plusieurs personnes qui avaient su que<br />

N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

j'avais vécu cet enfer, me poussent à<br />

témoigner à mon tour. Je le fais début<br />

2001 dans le Monde et l'Humanité et du<br />

coup je suis sollicité par des journalistes<br />

de télévision. Je témoigne dans le film de<br />

Jean-Charles Deniau, «paroles de tortionnaires»,<br />

diffusé au printemps 2001 puis<br />

en mars 2002 dans la série documentaire<br />

«l'ennemi intime» de Patrick Rotman et<br />

enfin dans envoyé spécial de France 2<br />

dont une séquence est tournée en décembre<br />

2001 à la villa Susini. L'émission est<br />

diffusée en février 2002.<br />

TT..CC AA llaa ssuuiittee ddee cceess ttéémmooiiggnnaaggeess ttuu<br />

eennttrreepprreennddss ll''ééccrriittuurree dd''uunn oouuvvrraaggee qquuii<br />

eesstt ppuubblliiéé eenn 22000022 ssoouuss llee ttiittrree:: ««llaa vviillllaa<br />

SSuussiinnii,, ttoorrttuurree eenn AAllggéérriiee,, uunn aappppeelléé<br />

ppaarrllee»».. PPuuiiss,, iill eesstt rrééééddiittéé eenn 22001100,,<br />

qquueelllleess eenn ssoonntt lleess rraaiissoonnss??<br />

H.P. Mon livre a été rédigé au printemps<br />

2001, seulement à partir de ma mémoire,<br />

pour consigner par écrit les témoignages<br />

apportés devant les caméras et interviews.<br />

Au moment de l’écriture, 40 ans<br />

après les faits, il était inévitable, sans<br />

repères très précis, que des écarts de<br />

dates allaient intervenir. J'ai pu en obtenir<br />

la réédition en 2010 après voir eu accès<br />

aux archives du SHAT (Service Historique<br />

de l’Armée de Terre). Cela m’a permis de<br />

retrouver des dates réelles, précises. Mais<br />

de toute façon, je ne voulais pas faire un<br />

livre d'histoire. Ce que je souhaitais très<br />

ardemment c'est que les algériens qui ont<br />

souffert très profondément dans leur<br />

chair, se retrouvent avec les Français qui<br />

ont également souffert psychologiquement<br />

souvent aussi dans leur chair, pour<br />

mener ensemble ce même combat de<br />

condamnation de la torture, de tous ces<br />

crimes contre l'humanité commis au nom<br />

de la raison d'Etat, au nom de la France.<br />

Entretien réalisé par Roger Hillel


N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

En cette journée de dimanche<br />

29 janvier, la pluie, le froid, et le<br />

vent se sont abattus sur<br />

Perpignan ainsi que le méritait<br />

l'affligeante inauguration du<br />

centre de documentation des<br />

Français d'Algérie. Affligeant les<br />

discours que devaient prononcer<br />

d'abord Thierry Rolando président<br />

national du cercle algérianiste,<br />

une association qui<br />

regroupe des milliers de pieds<br />

noirs perdus dans la nostalgie<br />

de l'Algérie d'avant l'indépendance,<br />

puis Jean-Marc Pujol,<br />

maire de Perpignan et enfin<br />

Gérard Longuet, ministre d'Etat.<br />

Un personnage à qui colle toujours<br />

à la peau son passé de<br />

fondateur en 1963 du mouvement<br />

d'extrême-droite Occident.<br />

Ce passé, il l'a habilement<br />

exhibé après s'être fait huer<br />

«L'amour de notre pays perdu, de nos familles<br />

dispersées, le français d'Algérie l'ont peu a peu<br />

construit en métropole. Je dis métropole parce<br />

que je sais que pour beaucoup d'entre vous le<br />

mot France a été synonyme d'abandon, d'incompréhension<br />

et, de trahison et d'injustice. La<br />

France qui nous a abandonnés, c'est celle qui a<br />

ordonné aux soldats de ne pas sortir des casernes<br />

le 5 juillet 1962 à Oran quand les massacres<br />

commençaient, c'est celle du froid calcul politique<br />

toutes tendances confondues. Mais, n'oublions<br />

surtout pas qu'au même moment des officiers<br />

français désobéissaient pour sauver les pauvres<br />

vies emportées par la monstruosité politique<br />

(il s'agit des officiers qui créèrent l'OAS. NDLR).<br />

<strong>Le</strong> temps est venu de sortir des lectures biaisées<br />

d'idéologues au service d'une cause dépassée<br />

qui travestissent la vérité pour se donner bonne<br />

conscience... Déjà lorsque nous avons érigé le<br />

mur des disparus, nous avons dû faire face à des<br />

campagnes de désinformation et de calomnies<br />

des falsificateurs de l'histoire» .<br />

pour avoir cité le nom du général<br />

De Gaulle. Et puis, pour<br />

retourner, non sans succès, son<br />

auditoire en sa faveur, il a fustigé<br />

les «adeptes de la repentance»,<br />

et flatté «cette formida-<br />

Thierry Rolando, le président national du cercle algérianiste<br />

Gérard Longuet: son passé d’extrème-droite lui colle à la peau<br />

dans le département<br />

Perpignan, capitale des nostalgiques<br />

de l'Algérie française<br />

Inauguration du centre de documentation des Français d'Algérie. Dimanche 29 janvier, au palais des<br />

congrès devant une foule de pieds noirs venus de toute la France, le président du cercle algérianiste, le<br />

maire de la ville et le ministre de Nicolas Sarkozy ont à l'unisson vanté les bienfaits de la colonisation.<br />

© Jean Quillio<br />

ble entreprise de la présence<br />

française en Algérie». Puis, pour<br />

ne pas être en reste, il a achevé<br />

son discours en entonnant le<br />

chant des Africains, suivi par<br />

une salle exaltée et rugissante<br />

et conclu l'inauguration par:<br />

«vive le souvenir de la France en<br />

Algérie». Ce slogan faisait écho<br />

à celui de Thierry Rolando qui<br />

avait terminé sa harangue par<br />

ce cri: «que vive l'Algérie qui fut<br />

la nôtre, l'Algérie Française». Il<br />

faut dire que ces deux personnages<br />

s'apprécient. <strong>Le</strong> premier<br />

n'avait-il pas, la veille, au<br />

congrès national du cercle algérianiste,<br />

salué «le parcours politique<br />

particulier» du second,<br />

ajoutant à son endroit pour s'en<br />

féliciter, qu'il avait été «le leader<br />

du mouvement Occident».<br />

Jean-Marc Pujol et les nostalgéristes de son conseil municipal<br />

Encadré par ces deux allocutions,<br />

celle du maire de<br />

Perpignan, Jean-Marc Pujol se<br />

voulait larmoyante et pateline.<br />

Histoire de prouver son ouverture<br />

d'esprit, il avait parsemé<br />

son propos des mots: «Amour,<br />

vérité, justice, mémoire». Des<br />

mots sirupeux qui ne sauraient<br />

estomper son hommage au<br />

commandant Hélie Denoix de<br />

Saint-Marc, l'un des fondateurs<br />

de l'OAS, fait Grand'Croix de la<br />

Légion d'honneur, le 28 novembre<br />

2011, par le président de la<br />

République. Jean-Marc Pujol est<br />

familier des coups bas sachant<br />

se faire ovationner en s'insurgeant<br />

contre «ces falsificateurs<br />

de l'histoire, ceux qui ont voulu<br />

faire croire aux lendemains qui<br />

chantent en fournissant le goulag<br />

en URSS». C'est sous de tels<br />

auspices qu'a été conçu le centre<br />

de documentation des<br />

Français d’Algérie désigné dans<br />

le message de Nicolas Sarkozy<br />

lu par Gérard Longuet comme<br />

«le musée consacré au souvenir<br />

des Français d'Algérie».On ne<br />

saurait mieux définir ce centre<br />

qui ouvre ses portes dans un<br />

haut lieu historique de la ville, le<br />

couvent Sainte-Claire, qui fit<br />

office de prison jusque en 1989.<br />

Tout un symbole: une ancienne<br />

prison pour emprisonner l'histoire.<br />

Roger Hillel<br />

«Morceaux de choix» du discours de Jean-Marc Pujol<br />

© Jean Quillio<br />

© Jean Quillio<br />

© Valou Toutain<br />

Vérité<br />

sur les crimes<br />

du colonialisme<br />

9<br />

Rassemblement. A l'appel du collectif<br />

«pour une histoire franco-algérienne<br />

non falsifiée», quatre vingt<br />

personnes se sont retrouvées place<br />

cassanyes pour protester contre<br />

l'inauguration du centre de documentation<br />

des français d'Algérie<br />

<strong>Le</strong> collectif pour une histoire francoalgérienne<br />

non falsifiée ne voulait<br />

pas laisser sans riposte l'inauguration<br />

du centre de documentation des<br />

français d'Algérie. Un «musée» qui<br />

mérite plutôt l'appellation de centre<br />

«de dévotion de la France en<br />

Algérie» tant sa présentation des<br />

132 années de présence française<br />

en Algérie est conçue comme une<br />

apologie de «l'oeuvre française en<br />

Algérie». A l'heure où le ministre<br />

Longuet faisait son apparition dans<br />

le palais des congrès, à l'instant<br />

même où il était ovationné par une<br />

salle comble de nostalgéristes<br />

debout et trépignants, quatre-vingt<br />

militants bravant le froid étaient rassemblés<br />

à quelques encablures pour<br />

sauver la face de la ville de<br />

Perpignan qui se flatte d'accueillir<br />

un centre de documentation à vocation<br />

nationale et qui n'est en fait,<br />

après la stèle OAS et le mur des disparus,<br />

que la 3ème pièce d'une<br />

lamentable opération de réhabilitation<br />

du colonialisme français pilotée<br />

par la mairie et le cercle algérianiste.<br />

<strong>Le</strong>s militants, après avoir inauguré<br />

une «place des victimes du colonialisme»,<br />

puis expliqué aux passants<br />

le sens de leur initiative, devaient<br />

lancer des slogans on ne peut plus<br />

explicites:<br />

Non! Pas d'argent public pour les<br />

nostalgiques de l'Algérie Française.<br />

Non au Centre de documentation<br />

des français d'Algérie.<br />

Oui pour une histoire franco-algérienne<br />

non falsifiée.<br />

Oui pour la vérité sur les crimes du<br />

colonialisme, halte au racisme et à<br />

la xénophobie.<br />

RH


10 N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

Au coin Christian!<br />

Un joli cortège d’élèves et enseignants<br />

s’était réuni vendredi 27<br />

janvier matin au lycée Pablo<br />

Picasso pour souhaiter la bienvenue<br />

au recteur d’Académie M.<br />

Christian Philippe, alors en<br />

déplacement pour présider une<br />

réunion des chefs d’établissements<br />

de collèges et de lycées du<br />

département.<br />

Dotations Horaires Globales,<br />

suppressions de postes, augmentation<br />

des effectifs-élèves par<br />

classe, regroupements de sections,<br />

disparitions d’options,….<br />

Souhaitant manifester leur rasle-bol,<br />

une délégation du personnel<br />

enseignant venu des lycées<br />

Picasso, Charles-Blanc, Jean-<br />

Moulin et Arago, demande à être<br />

reçue dans le grand amphi où<br />

doit se tenir la dite-réunion. Peu<br />

habitué à pareil affront, le recteur<br />

refuse de dialoguer «sous la<br />

pression». Tant pis pour lui. Sa<br />

réunion n’aura pas lieu et c’est<br />

pris dans une foule bien compacte<br />

d’élèves et professeurs en<br />

colère que le recteur sera poussé<br />

vers la sortie, forcé d’écouter -<br />

tout du moins entendre- les protestations.<br />

Au final, il sera cordialement<br />

invité par la foule à se rendre au<br />

siège de l’Inspection académique<br />

à pied, son véhicule personnel<br />

réservé pour l’occasion ayant été<br />

retenu un peu plus loin par de<br />

petits plaisantins… Un joyeux<br />

bain de foule qui, avant les fortes<br />

mobilisations du mardi 31, aura<br />

au moins permis au grand manitou<br />

d’avoir personnellement un<br />

avant-goût de la colère bien<br />

réelle que sa gestion financière<br />

de l’éducation fait monter. Pour<br />

reprendre les mots prononcés<br />

par J-L Mélenchon lors de la présentation<br />

de ses vœux aux enseignants,<br />

non Mr le recteur,<br />

«l’école n’est pas une entreprise».<br />

J.Z.<br />

RASED: A l’aide!<br />

Education. Alors que le secteur tout entier est pris dans les marasmes d’une gestion financière de l’enseignement<br />

par l’Etat et les Inspections d’Académie, l’école primaire est la plus durement attaquée.<br />

<strong>Le</strong>s RASED, Réseaux d’Aide Spécialisée aux Enfants en Difficulté, sont descendus en première ligne…<br />

<strong>Le</strong>s RASED?<br />

Apparus en 1990 par transformation des<br />

GAPP (Groupe d’Aide Psycho-<br />

Pédagogique), les RASED sont les garants<br />

d’une approche psychopédagogique des difficultés<br />

rencontrées par les élèves au cours<br />

de leur formation scolaire dans le 1er degré,<br />

soit de la maternelle jusqu’au CM2 (cours<br />

moyen 2). Seul dispositif gratuit de ce type<br />

dans l’école publique, les RASED ont pour<br />

mission de fournir des aides spécialisées<br />

dans les classes ordinaires des écoles primaires,<br />

à la demande des enseignants, dans<br />

ces classes ou hors de ces classes. Ils comprennent<br />

des enseignants spécialisés chargés<br />

des aides à dominante pédagogique, les<br />

«maîtres E» (difficultés d’apprentissage),<br />

des enseignants spécialisés chargés des<br />

aides à dominante rééducative, les «maîtres<br />

G» (difficultés d’adaptation à l’école), et des<br />

psychologues scolaires.<br />

Economies, économies…<br />

La politique de rigueur du ministère de<br />

l’éducation, relayée par le recteur et les<br />

Inspections académiques, a fait de l’école<br />

publique sa première victime. Département<br />

après département, de nombreux postes<br />

sont supprimés dans le premier degré et les<br />

RASED sont aujourd’hui menacés de disparition<br />

complète.<br />

Au niveau national, ce sont 5700 postes<br />

d'enseignants qui seront supprimés dans les<br />

écoles primaires à la rentrée 2012 et cela<br />

malgré la prévision de 3000 élèves supplémentaires<br />

faite par le ministère. <strong>Le</strong>s prévisions<br />

sur les RASED tiennent de la purge:<br />

2500 postes qui risque d’être liquidés, avec<br />

près de 1200 d’ores et déjà annoncés (selon<br />

un comptage effectué par le SNUipp-FSU sur<br />

50 départements), regroupant maîtres E et<br />

G. Déjà, entre 2008 et 2011, 2500 emplois<br />

de RASED disparaissaient, soit en 5 ans, la<br />

disparition de près d’un tiers de l’effectif<br />

total des réseaux d’aide spécialisée.<br />

Dans les Pyrénées-Orientales, ce sont au<br />

final 20 postes de maîtres E et 7 postes de<br />

maîtres G qui seraient supprimés, soit presque<br />

la moitié des maîtres E et le tiers des<br />

maîtres G du département. Alors qu’il faudrait<br />

au contraire multiplier les moyens pour<br />

aider les élèves en difficulté dans des classes<br />

souvent surchargées, la politique menée<br />

dans l’éducation est claire: faire des économies…<br />

Et ce, à tout prix, même celui de laisser<br />

des enfants en difficulté sur le carreau<br />

alors que les structures qui permettraient de<br />

les prendre en charge existent déjà.<br />

Au fond de la classe<br />

A partir de la rentrée 2012, 250000 élèves<br />

par an n’auront plus d’aide spécialisée. En<br />

réduisant leurs effectifs, le rôle des maîtres<br />

E, G et psychologues scolaires est profondément<br />

dénaturé. Dans certains départements,<br />

© Jean Quillio<br />

les maîtres spécialisés ne seraient plus rattachés<br />

à un petit groupe pour intervenir<br />

auprès des élèves mais affectés sur une circonscription<br />

(en moyenne 50 écoles!). Ne<br />

pouvant plus se déplacer dans les classes, ils<br />

auront un simple rôle d’«expert» auprès de<br />

l’enseignant, au détriment d’une aide de<br />

qualité qui passe par des entretiens adaptés<br />

et un suivi professionnel des élèves.<br />

L’enseignant, lui, sera désarmé face à des<br />

enfants qui n’apprennent pas, incapable de<br />

gérer en plus de sa classe des difficultés qui<br />

méritent des compétences spécifiques. Enfin,<br />

et c’est là le problème central, les choix du<br />

ministère et des Inspections laissent délibérément<br />

toute une partie de notre jeunesse<br />

s’enfoncer dans l’échec scolaire. L’attaque<br />

portée aux RASED est symptomatique de la<br />

casse organisée d’un système éducatif tout<br />

entier. Dans le même temps qu’est réduite<br />

l’offre gratuite publique d’une aide spécialisée<br />

apportée aux enfants, il s’agit d’externaliser<br />

l’aide scolaire de l’école vers des organismes<br />

non publics-payants. In fine, une<br />

vision ultralibérale de l’école qui placera les<br />

élèves en difficulté entre les mains du privé,<br />

laissant aux familles la responsabilité et la<br />

charge d’en supporter le coût. <strong>Le</strong>s autres<br />

sont priés de rester en fond de classe…<br />

Des luttes à mener<br />

Au nom de l’égalité devant l’enseignement<br />

et du refus d’une marchandisation des aides<br />

spécialisées apportées aux enfants en difficulté,<br />

des actions sont menées sur tous les<br />

fronts: distributions de tracts et réunions<br />

publiques pour informer les parents, communiqués<br />

de presse, pression sur les élus,<br />

rassemblements de protestation devant les<br />

écoles,… Mercredi 31, les syndicats enseignants<br />

appelaient massivement à la grève et<br />

manifestaient un peu partout sur tout le territoire.<br />

La suspension des suppressions de<br />

postes et la sauvegarde d’une école primaire<br />

publique de qualité sont au cœur des revendications.<br />

J.Z.<br />

© Jean Quillio


N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

Un an d’occupation et nous<br />

sommes toujours là!<br />

© Samuel Toutain<br />

Il y aura un an, le samedi 4 février 2011,<br />

«Bouge toit» réquisitionnait l’école<br />

Jeanne Hachette laissée à l’abandon par<br />

la mairie de Perpignan et y relogeait 4<br />

familles sans papiers et sans toit.<br />

Pour fêter tous ensemble le premier anniversaire<br />

de cette action et en envisager<br />

de nouvelles, l’association vous invite à<br />

une soirée solidaire et festive samedi 4<br />

février à l’école Jeanne Hachette 3, rue<br />

<strong>Le</strong>ttre ouverte aux candidats<br />

aux législatives<br />

Lycée Arago. <strong>Le</strong>s personnels du<br />

Lycée Arago de Perpignan, ainsi que les<br />

parents d’élèves, souhaitent attirer votre<br />

attention au sujet de la situation indigne<br />

du service public de notre établissement<br />

pour la rentrée 2012. La dotation horaire<br />

globale est à nouveau insuffisante cette<br />

année et la diminution drastique des<br />

moyens, subie depuis quelques années,<br />

génère pour la rentrée prochaine des<br />

conditions de travail proprement ingérables<br />

et insupportables pour l’ensemble de<br />

la communauté éducative:<br />

Des classes de 36 élèves minimum. Une<br />

classe de seconde en moins, une classe<br />

de première en moins et une classe terminale<br />

en moins alors que le nombre<br />

d’élèves prévu augmente. Des enseignements<br />

obligatoires non assurés, des<br />

dédoublements officiels et indispensables<br />

impossibles.<br />

Des conditions d’hygiène, de sécurité et<br />

d’accueil des personnes lamentables.<br />

vieilledent à partir de 19h30 à Perpignan,<br />

à deux pas de la casa musicale. <strong>Le</strong>s familles<br />

hébergées organisent un repas aux<br />

couleurs internationales .<br />

Participation au repas : 10 € par adulte;<br />

venez nombreux et nombreuses, et inscrivez<br />

vous au plus vite sur la messagerie de<br />

l’association: bougetoit@gmail.com<br />

avant le mercredi 1er février.<br />

Grande rifle du coeur<br />

Au bénéfice des Restos du Coeur des PO<br />

Dimanche 5 février à 15h salle Jean<br />

Carrère Argeles/Mer<br />

22 parties: 16 quines 4 cartons pleins,<br />

bingo super tombola + Consolantes +<br />

Super consolante<br />

Dimanche 12 février à15h salle polyvalente<br />

Bompas<br />

22 parties: 16 quines 4 cartons pleins,<br />

bingo super tombola + Consolantes +<br />

Super consolante<br />

Aussi, alors que les effectifs accueillis restent<br />

constants, on assiste à des suppressions<br />

de postes injustifiées, moins 17 en<br />

3 ans!<br />

La poursuite de cette politique de casse<br />

du service public d’éducation nous<br />

conduit vers l’impasse, tournant le dos à<br />

l’avenir. <strong>Le</strong> Lycée Arago, établissement<br />

public, historique et emblématique, est<br />

particulièrement touché par cette politique<br />

mortifère. <strong>Le</strong>s personnels du lycée<br />

sont empêchés d’assurer leur mission de<br />

service public, nous nous interrogeons sur<br />

l’avenir de nos enfants, de notre école<br />

républicaine.<br />

Mesdames, Messieurs, nous vous invitons<br />

à nous soutenir activement dans notre<br />

action et à ce titre, à intervenir afin que la<br />

politique éducative retrouve des conditions<br />

dignes.<br />

Soyez convaincus, Mesdames, Messieurs,<br />

de notre profond attachement à la<br />

défense de l’école républicaine laïque.<br />

Depuis la mise en place de la nouvelle<br />

organisation le 19 septembre 2011qui a<br />

entraîné la délocalisation des trois centres<br />

courriers (Elne, Villeneuve de la<br />

Raho, Saint-Cyprien) sur un seul site<br />

dans la zone industrielle d’Elne, les factrices<br />

et les facteurs vivent au quotidien<br />

une situation catastrophique. Alors<br />

qu’elles ou ils auraient pu croire que ce<br />

nouveau centre flambant neuf auraient<br />

pu atténuer leur migration, il n’en est<br />

rien! Pour preuve: local inadapté au<br />

regard de l’infrastructure et de la sécurité<br />

(éclairage défaillant, chauffage au<br />

rabais 10 à 13 degrés constatés, fissures<br />

dans les murs, issues de secours bloquées…).<br />

Comme si cela ne suffisait pas, les<br />

conditions de travail au lieu d’aller vers<br />

le mieux-disant sont encore pire<br />

qu’avant: charge de travail et pénibilité<br />

accrues, dépassements d’horaires réguliers,<br />

manque de moyens de remplacement,<br />

absentéismes massifs, rotation<br />

importante de personnel précaire<br />

(CDD), difficultés pour prendre les<br />

congés…<br />

En termes d’emplois, le compte n’y est<br />

pas: il manque au minimum 5 emplois<br />

de titulaires pour travailler dans de bonnes<br />

conditions et offrir aux usagers une<br />

qualité de service digne de ce nom, ce<br />

qui est loin d’être le cas actuellement. Il<br />

suffit d’interroger les usagers des localités<br />

concernées pour se rendre compte<br />

du marasme ambiant qui risque de<br />

s’amplifier si les responsables du cour-<br />

communiqués<br />

<strong>Le</strong>s factrices et les facteurs d’Elne<br />

En souffrance<br />

permanente!<br />

rier d’Elne s’entêtent à vouloir encore<br />

aggraver la situation.<br />

A travers cette adresse les factrices et<br />

les facteurs d’Elne veulent interpeller la<br />

population pour lui signifier qu’elles et<br />

ils sont encore animés d’une conscience<br />

professionnelle chevillée au corps mais<br />

elles et ils arrivent au bout du rouleau<br />

(atteinte à leur intégrité physique et<br />

mentale). Cette situation ne peut durer<br />

davantage. A ce propos, une journée de<br />

mobilisation citoyenne réunissant postiers,<br />

usagers, élus, associations… est<br />

prévue prochainement sur Elne pour<br />

sensibiliser l’opinion publique sur la<br />

gravité d’une telle situation, préjudiciable<br />

à l’intérêt général.<br />

Ça pique à la PIC<br />

de Perpignan !<br />

11<br />

<strong>Le</strong>s agents de La Poste de la Plateforme<br />

Industrielle Courrier (PIC) de perpignan<br />

soutenus par les syndicats Sud et Fo<br />

seront en grève le jeudi 02 février 2012<br />

pour s’opposer aux suppressions d’emplois<br />

et au transfert d’activité sur<br />

Montpellier. La direction de la PIC veut<br />

mettre en oeuvre cette restructuration<br />

d’ici le mois de juin 2012. Dans l’hypothèse<br />

où celle-ci serait maintenue, cela<br />

ferait au total: 14 emplois supprimés<br />

C’est inacceptable! Comme si cela ne<br />

suffisait pas dans un département déjà<br />

rongé par le chômage et la précarité. Il<br />

y en a assez de cette politique destructrice<br />

du service public et de l’emploi!<br />

Rifle du PCF<br />

Dimanche 12 février<br />

salle des fêtes d'Illes sur Tet à 15h<br />

Un bus est mis gratuitement à la disposition de rifleurs . Départ de Prades à<br />

13h30, ensuite Marquixanes, Vinça, Rodès et bouleternère<br />

Bulletin d’abonnement<br />

Adresser un chèque à l’ordre du <strong>Travailleur</strong> <strong>Catalan</strong>, 44 av. de Prades - 66000 Perpignan<br />

3 mois (19€) 6 mois (36€) 1 an (70€)


12 annonces<br />

N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

Carnet<br />

Une figure de la gauche alter-mondialiste nous a quittés.<br />

C'est avec stupeur que la rédaction du journal<br />

a appris le décès de Sophie d'Arthuis survenu<br />

jeudi 26 janvier à son domicile de Marcevol.<br />

Compagne de notre ami et collaborateur Jean<br />

Tosti, elle avait quitté Paris, il y a plus de quarante<br />

ans, pour vivre ici, selon son idéal.<br />

Architecte de formation, sa première confrontation<br />

avec les réalités locales fut l'état de<br />

ruine du prieuré de Marcevol. Si aujourd'hui<br />

ce bijou de l'art roman catalan a retrouvé son<br />

austère beauté, il le doit aussi à la part décisive<br />

qu’elle a prise dans l'action collective.<br />

Militante d'ATTAC à Prades comme à<br />

Perpignan, elle devint, entre autres, une des<br />

responsables départementale de la commission<br />

pour la défense de l'eau comme bien<br />

commun. Sa soif exigeante de justice fit d'elle,<br />

une des chevilles ouvrières du collectif des<br />

femmes dans tous ses combats pour la dignité<br />

et l'égalité. Son dernier combat fut celui de la<br />

défense du plateau de Marcevol sur lequel des<br />

promoteurs peu soucieux d'écologie ont jeté<br />

annonces légales - annonces légales<br />

UNI-VERT MEDITERRANEE<br />

SARL au capital de 76.000 Euros<br />

19 allée des villas Amiel,<br />

66000 Perpignan<br />

488526211 R.C.S. Perpignan<br />

Aux termes de I'Assemblée Générale Extraordinaire en date du 15 janvier 2012 il a<br />

été pris acte de la nomination de Monsieur DOAT Guillaume, demeurant s/c EVM-<br />

Pont de Lunel-RN 113, 34400 Lunel en qualité de Gérant à compter du 15 janvier<br />

2012.<br />

Mention en sera faite au Registre du Commerce et des Sociétés de Perpignan<br />

SARL CCMP<br />

Bijouterie Foch 21<br />

21 rue Maréchal Foch<br />

66000 PERPIGNAN<br />

Tél : 04 68 66 58 76<br />

06 31 78 23 77<br />

RC 509 333 662<br />

AVIS DE DISSOLUTION<br />

ET NOMINATION DU LIQUIDATEUR<br />

Suite à une délibération en assemblée générale extraordinaire, en date du 31<br />

Décembre 2011, il a été décidé de la dissolution anticipée de la société et la nomination<br />

de M. FARRES Daniel, 10 rue Mathieu de Dombasle – 66000 Perpignan en tant<br />

que liquidateur, à compter de ce même jour.<br />

Pour avis, le gérant<br />

SARL LABORATOIRE DE L'AGLY<br />

Capital 15245€<br />

Ancien siège social: Route de Cassagne 66720 La<br />

Tour de France RCS 408552859 PERPIGNAN<br />

TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL<br />

Suivant délibération de l'assemblée extraordinaire du 28/112011, il a été décidé de<br />

transférer le siège social du Laboratoire de l'Agly<br />

à: ZA le Corail 15 rue du Corail 34670 BAILLARGUES Et ce à compter du 01 janvier<br />

2012 En conséquence l'article des statuts concerné est modifié L'objet social est:<br />

conception de matériel afin d'optimiser l'efficacité des produits phytosanitaires,<br />

conseils et recherche dans l'utilisation des dits produits phytos.<br />

Nom du gérant: BIANDRATI Anna 17 rue des Aigrettes 66000 PERPIGNAN <strong>Le</strong> dépôt<br />

légal sera effectué au tribunal de Commerce de Montpellier Pour avis, le représentant<br />

légal<br />

leur dévolu pour monter une affaire juteuse<br />

autour d'un projet de golf. <strong>Le</strong> combat continue.<br />

La rédaction du journal tient à assurer Jean<br />

Tosti, collaborateur régulier du TC, de toute sa<br />

solidarité dans ce moment terriblement douloureux<br />

pour lui.<br />

Message des membres de Attac66<br />

Sophie D'Arthuys, militante active d'Attac<br />

était présente dans toutes les luttes, toutes les<br />

manifestations, tous les combats de la gauche<br />

pour plus de justice sociale et pour la défense<br />

de l'environnement, dans tous les combats<br />

féministes. Elle était une militante merveilleuse<br />

qui savait allier l'engagement, la générosité<br />

et surtout une sensibilité et une écoute<br />

de tous et de toutes hors du commun. Sa disparition<br />

nous bouleverse. Nous sommes très<br />

malheureux et nous partageons cette peine<br />

immense avec son compagnon Jean Tosti et<br />

toute sa famille.<br />

SCI AGAVAN<br />

SCI au capital de 1000 Euros<br />

19 allée des villas amiel,<br />

66000 perpignan<br />

442385506 R.C.S. Perpignan<br />

Aux termes de I'Assemblée Générale Extraordinaire en date du 15 janvier 2012 il a<br />

été pris acte de la nomination de Madame Anne Marie DOAT née CODINE, demeurant<br />

19 allée des villas amiel, 66000 Perpignan en qualité de Gérant à compter du 15<br />

janvier 2012.<br />

Mention en sera faite au Registre du Commerce et des Sociétés de Perpignan<br />

LA PLAGE, LA TAB<strong>LE</strong> GOURMANDE<br />

SARL au capital de 1000 Euros<br />

1 AV des Pins,<br />

66700 ARGE<strong>LE</strong>S SUR MER<br />

500822978 R.C.S. Perpignan<br />

Aux termes d'une AGE en date du 31 janvier 2012 les Associés ont décidé la dissolution<br />

anticipée de la société et sa mise en liquidation amiable à compter du 31 janvier<br />

2012, nommé en qualité de liquidateur monsieur Sovong SEA, 26 allée paul verlaine<br />

, 77340 PONTAULT COMBAULT et fixé le siège de liquidation et l'adresse de<br />

correspondance au siège de la société.<br />

Mention en sera faite au RCS de Perpignan<br />

Aux termes d'un acte SSP en date du 1 février 2012 il<br />

a été constitué une société<br />

Dénomination sociale:<br />

SARL <strong>LE</strong>S COUSINS<br />

Siège social: 1 AVENUE DES PINS, 66700 ARGE<strong>LE</strong>S SUR MER<br />

Forme: SARL<br />

Sigle: Enseigne: BUFFET D'ARGE<strong>LE</strong>S PLAGE<br />

Nom commercial: <strong>LE</strong>S COUSINS<br />

Capital: 1000 €<br />

Objet social: Restaurant - Salon de thé - Plats à emporter<br />

Gérance: Monsieur Sopheap TAN, 9 avenue des platanes, 66700 ARGE<strong>LE</strong>S SUR<br />

MER<br />

99 ans à compter de son immatriculation au RCS de Perpignan<br />

SOCIÉTÉ CIVI<strong>LE</strong> IMMOBILIÈRE DE GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE<br />

SCI GYNO<br />

au capital social de 457,35 euros<br />

Siège social : 20, rue Becquerel 66000 Perpignan<br />

335 093 563 RCS Perpignan<br />

Collectif paix et justice<br />

en Palestine<br />

Jeudi 9 février à 19h au Cinéma Castillet -<br />

projection-débat avec «Une bouteille à la mer»,<br />

film franco-canado-israélien réalisé par Thierry<br />

Binisti. 1h39<br />

Tal est une jeune française installée<br />

à Jérusalem avec sa famille. A dixsept<br />

ans, elle a l’âge des premières<br />

fois : premier amour, première cigarette,<br />

premier piercing. Et premier<br />

attentat, aussi. Après l’explosion<br />

d’un kamikaze dans un café de son<br />

quartier, elle écrit une lettre à un<br />

Palestinien imaginaire où elle<br />

exprime ses interrogations et son<br />

refus d’admettre que seule la haine<br />

peut régner entre les deux peuples.<br />

Elle glisse la lettre dans une bouteille<br />

qu’elle confie à son frère pour<br />

qu’il la jette à la mer, près de Gaza,<br />

où il fait son service militaire.<br />

Quelques semaines plus tard, Tal<br />

reçoit une réponse d’un mystérieux<br />

« Gazaman »…D'après le roman<br />

de Valérie Zenatti.<br />

Aux termes d’une délibération en date du 1er février 2012 l’Assemblée Générale<br />

extraordinaire des associés de la SCI GYNO a décidé :<br />

De modifier la dénomination sociale de la SCI à dater du 2 février 2012 qui devient :<br />

SCI BECQUEREL 20. L’article 1 des statuts a été modifié an conséquence.<br />

De procéder au remplacement du gérant : le nouveau gérant est Mme Nelly Melis,<br />

associée majoritaire. L’article 13 des statuts a été modifié en conséquence.<br />

Pour avis et mention, la gérance.<br />

AVIS D’APPEL PUBLIC A LA CONCURRENCE<br />

FORMCHECKBOX TRAVAUX<br />

1 - IDENTIFICATION DE L’ORGANISME QUI PASSE <strong>LE</strong> MARCHE: COMMUNE DE<br />

COLLIOURE<br />

2 – NOM ET ADRESSE OFFICIELS DE LA PERSONNE PUBLIQUE:<br />

Monsieur le Maire<br />

Hôtel de ville<br />

3, rue de la République<br />

66190 COLLIOURE<br />

3 – OBJET DU MARCHE: SUPPRESSION DES ARENES ET AMENAGEMENT D’UN<br />

PARKING<br />

4 – LIEU D’EXECUTION DES TRAVAUX: COLLIOURE<br />

5 – PROCEDURE: procédure adaptée<br />

6– CONDITIONS DE DELAIS:<br />

- Date limite de réception des offres: 15/02/2012 à 12H00<br />

- Délai minimum de validité des offres: 90 jours<br />

7 – AUTRES RENSEIGNEMENTS: l’annonce complète est disponible sur le site de la<br />

commune : http://www.collioure.net ou celui de l’Association des Maires et Adjoints<br />

des P-O : http://www.amf66.asso.fr<br />

8 – DATE D’ENVOI DU PRESENT AVIS A LA PUBLICATION: 31/01/2012<br />

<strong>Le</strong> <strong>Travailleur</strong> <strong>Catalan</strong><br />

est habilité à publier les annonces<br />

légales et judiciaires.<br />

Renseignements<br />

au 04 68 67 00 88<br />

ou au journal, 44 avenue de Prades - Perpignan<br />

Lundi - Mercredi - Vendredi : 14h à 18h<br />

Fax 04 68 67 56 14


N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

Samedi à Brive, les joueurs de l’USAP<br />

nous ont resservi un scenario semblable<br />

à celui que nous avions connu à<br />

Exeter le week-end précédent et<br />

auquel ils nous avaient déjà habitués à<br />

plusieurs reprises: une bonne entame<br />

de match, un jeu relativement propre<br />

au pied et dans l’organisation, une<br />

défense quasi impeccable, pas trop de<br />

fautes et de ce fait un avantage au<br />

score plus que mérité, et puis, et<br />

puis… 20 minutes plus tard, le ressort<br />

se tend et tout se casse, tout s’enraye,<br />

la tension nerveuse monte en même<br />

temps que l’adversaire revient au<br />

score, les fautes arrivent, des fautes<br />

bêtes souvent .<br />

Personne dans le groupe n’est capable<br />

de maîtriser alors la situation, on<br />

continue à jouer sur un avantage<br />

pénalité, qui, à 10 minutes de la fin,<br />

aurait assuré un bonus défensif, synonyme<br />

de point qui risque de manquer<br />

au décompte final.<br />

Ne parlons pas des cartons jaunes<br />

auxquels nos joueurs sont malheureusement<br />

abonnés, certains sévères, il<br />

est vrai, sollicités avec insistance par le<br />

juge de touche alors que l’arbitre de<br />

terrain ne voulait pas s’attarder sur<br />

une telle faute. «<strong>Le</strong> carton jaune sur<br />

Damien Chouly tient à un excès de<br />

zèle du juge de touche!», signale très<br />

calmement l’entraîneur de l’USAP,<br />

Christophe Manas, ne voulant pas<br />

jeter de l’huile sur un feu attisé du côté<br />

de la rade de Toulon et devenu quasiment<br />

un gros incendie.<br />

Ce feu couvait depuis pas mal de<br />

USAP: PSITT<br />

PSY! PAR ICI!<br />

© Crédit photo USAP<br />

temps déjà; entraîneurs excédés par<br />

des erreurs d’arbitrage parfois inadmissibles,<br />

une Coupe du Monde en<br />

Nouvelle-Zélande où la France fait les<br />

frais en finale d’un arbitrage plus que<br />

partial des arbitres souvent honnêtes,<br />

mais pas au niveau du jeu pratiqué<br />

dans le Top14, des supporters qui les<br />

influencent de plus en plus, etc, etc.<br />

Et le président de Toulon, Mourad<br />

Boudjellal, fortuné de la BD, mais<br />

novice dans le rugby et qui ne sait pas<br />

(ou trop bien peut-être!) qu’on ne touche<br />

pas aux instances du rugby français<br />

sans se brûler. Mais cette «sodomie<br />

arbitrale», qu’il a, parait-il, subie<br />

assis en tribune de la part d’un arbitre<br />

au centre du terrain (vraiment ils sont<br />

puissants ces arbitres!) risque de provoquer<br />

une «petite révolution», ou<br />

peut-être une psychose chez les entraîneurs,<br />

présidents ou autres arbitres.<br />

Affaire à suivre!<br />

En attendant revenons à nos Usapistes<br />

qui ne comprennent pas (et leurs supporters<br />

encore moins!) pourquoi leur<br />

jeu se délite de la sorte lorsqu’ils<br />

mènent au score, et parfois de façon<br />

plus que confortable, pour s’effondrer<br />

dès que l’adversaire reprend le jeu à<br />

son compte. Auraient-ils, à l’instar de<br />

leurs prédécesseurs des années 90,<br />

besoin d’un psychologue? Pourquoi<br />

pas! Surtout si cela peut soulager leurs<br />

supporters, car la zone rouge approche<br />

à grands pas et en dehors d’un exploit<br />

(mais est-il encore possible?), tout<br />

devrait dépendre des deux derniers<br />

matches contre Lyon à «Aimé Giral» et<br />

enfin à Bordeaux.<br />

D’ici là, les supporters catalans n’ont<br />

pas fini d’avoir la trouille au ventre.<br />

Oui mademoiselle, ici, on appelle ça<br />

«tenir les cagarines» ou de façon<br />

plus… courante en Roussillon la<br />

«cagagne»!<br />

La psychose de la Pro D2 commence à<br />

planer sur le pays catalan, même si les<br />

calendriers de Brive et de Bayonne<br />

paraissent moins favorables que celui<br />

de l’USAP .<br />

Jo Solatges<br />

ANCIENNE<br />

MENUISERIE PARRA<br />

3011, chemin de Mailloles -<br />

66000 PERPIGNAN<br />

Tel. 04 68 85 59 35<br />

Fax 04 68 85 56 50<br />

menuiserie.technologique.batiment@orange.fr<br />

Super league<br />

Flash du XIII<br />

La saison 2012 va débuter ce week-end pour un<br />

long périple regroupant 14 clubs avec un nouveau<br />

venu Widnes.<br />

Vendredi Widnes Vikings – Wakefield (Sky<br />

sports) . Samedi London Broncons –St Helens;<br />

Salford – Castelford (Sky). Dimanche Hull FC –<br />

Warrington Wolves. Wigan – Huddersfield.<br />

Dimanche<br />

Bradford Bulls - Dragons<br />

Jamais depuis sa création l’équipe n’avait eu<br />

autant de blessés d’avant match et non des<br />

moindres. Privés de compétition, les ailiers<br />

Stacul, Vaccari et Blanch pas encore rétablis, le<br />

talonneur Pelissier; le centre Baile, l’avant<br />

Menzies. Seront-ils opérationnels? Sans oublier<br />

le capitaine Mounis, lui aussi sur la touche. Un<br />

coup de massue pour l’entraineur Robinson qui<br />

a fait appel au joker médical, le talonneur Ben<br />

Fisher. Est-ce une bonne chose, malgré le capital<br />

des avants? C’est néanmoins un choix<br />

devant lequel il faut s’incliner. En fonction de<br />

tout cela, on attend avec une certaine impatience<br />

ce premier déplacement qui s’annonce<br />

plus que prometteur. La composition de<br />

l’équipe sera déterminante. <strong>Le</strong>s Anglais très<br />

ambitieux comptent entre autres sur la venue du<br />

centre Purtell, 26 ans, venant de Penrith pour 3<br />

saisons. Difficile donc d’avancer un pronostic,<br />

mais dans la difficulté, les dragons savent se<br />

sublimer. Alors,…<br />

Elite 1<br />

<strong>Le</strong>s premiers matchs de samedi ont créé une<br />

surprise avec la large défaite de <strong>Le</strong>zignan en<br />

Avignon: 38 à 12. Par contre, et c’est logique,<br />

St-Estève-XIII <strong>Catalan</strong> a largement battu<br />

<strong>Le</strong>scure, 46 à 16, et se place en bonne position<br />

pour la qualification ne devançant que d’un petit<br />

point Villeneuve. <strong>Le</strong>s cinq équipes de tête ayant<br />

une avance très nette sur les derniers prétendants.<br />

Reprise du championnat le 11 et 12<br />

février.<br />

Coupe de France.<br />

Nos 2 clubs d’élite2, Baho et Palau ont été éliminés<br />

logiquement devant Toulouse et <strong>Le</strong>zignan.<br />

St-Estève-XIII <strong>Catalan</strong> sort largement vainqueur<br />

à Ornaisons, comme Pia sur Lyon. L’ASC,<br />

Montpellier, Limoux et Villeneuve restent aussi<br />

en course. Dans le tirage au sort, l’entraîneur<br />

des Dragons, Robinson n’a pas eu la main heureuse<br />

en programmant les 2 clubs catalans.<br />

Pia-St-Estève-XIII <strong>Catalan</strong>. Pour l’un des deux<br />

clubs, la coupe sera terminée dimanche et<br />

autant dire que l’engagement sera total, car<br />

dans le passé, remporter cette coupe a été<br />

l’apanage des 2 équipes. Pia possède les meilleurs<br />

atouts, sa série de victoires le confirme<br />

avec leur place de second au classement. <strong>Le</strong>s<br />

réserves des Dragons auront une tâche très difficile.<br />

Elite 2<br />

sports<br />

13<br />

Palau étant exempt, Baho, malgré un temps<br />

hivernal défavorable, est allé gagner à Albi 32 à<br />

12 et conserve la sixième place.


14<br />

culture<br />

A l affiche<br />

Perpignan<br />

Elmediator. Vendredi 3 février à<br />

21h. Housse de racket + Ladylike<br />

Dragons. Tarif: 15€.<br />

Elmediator. Jeudi 9 février à<br />

21h. Brigitte + Lise. Brigitte,<br />

c’est un seul nom pour deux<br />

voix, une brune et une<br />

blonde, un duo folk à l’esprit<br />

kitsch et décalé. Tarif: 18€.<br />

Médiathèque. Samedi 4 février à<br />

10h10. Petit-déjeuner littéraire avec<br />

Philippe Ségur autour de son roman<br />

«<strong>Le</strong> rêve de l’homme lucide».<br />

Médiathèque. Samedi 4<br />

février à 15h. Spectacle<br />

«Mademoiselle J’Affabule et<br />

Monsieur J’Illusionne».<br />

Histoire théâtralisée et jonglée.<br />

Médiathèque. Du 8 au 25 février.<br />

Exposition «<strong>Le</strong>s écrivains américains<br />

du XIXe et XXe siècles».<br />

Mercredi 8 février à 15h, rencontre<br />

en anglais avec Gail Milissa Grant<br />

autour de son ouvrage «At the<br />

elbows of my elders».<br />

Institut Jean Vigo. Salle<br />

Marcel Oms. Mardi 7<br />

février à 19h. «L’Opinion<br />

publique» (A Woman of<br />

Paris) de Charles Chaplin.<br />

www.inst-jeanvigo.eu<br />

Cinéma Castillet. Jeudi 9 février à<br />

19h. Concert du collectif Joan Pau Giné<br />

avec Stéphanie Lignon, Pascal Bizern,<br />

Chris the Cat, Joan Ortiz et Ben Gross.<br />

<strong>Le</strong>s Angelets de la Terra présenteront<br />

un documentaire de Richard Bantegny<br />

et Raymond Faura. Tarif: 4,5€.<br />

Cabestany<br />

Centre culturel Jean Ferrat. Salle<br />

Abet. Samedi 4 février à<br />

15h30. «Ikare» par la compagnie<br />

Anima Théâtre. Pour jeune public<br />

à partir de 18 mois. Tarif: 3€.<br />

Elne<br />

Cinéma Vautier. Vendredi 3 février à<br />

18h30. Ouverture du cycle Mirem<br />

Català, des films réalisés en Catalogne<br />

sud diffusés en version originale, sous<br />

titrés en français. Film surprise en présence<br />

du réalisateur Tarif: 4€<br />

Ille-sur-Têt<br />

La Fabrica. Samedi 4 février<br />

à 20h30. «Jongleur!» par la<br />

Cie Pré-O-ccupé. Tarifs:<br />

12€/10€. Infos: 04 68 84 08<br />

09 ou www.lafabrica66.com<br />

Tautavel<br />

Palais des congrès de Tautavel.<br />

Dimanche 5 février à 16h30.<br />

Concert Maribel et l’Estudiantina<br />

Goyesca. Par de jeunes diplômés du<br />

conservatoire de Perpignan.<br />

Infos/résa: 04 68 29 03 96. Tarifs:<br />

7€; gratuit moins de 12 ans.<br />

N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

Sexe, danse et vidéo<br />

Théâtre de l'Archipel. Trois représentations perpignanaises et succès garanti pour<br />

«Octopus» de Philippe Decouflé, objet chorégraphique non identifié.<br />

Philippe Decouflé, chorégraphe et metteur<br />

en scène prolifique, a le vent en<br />

poupe. Outre son spectacle inaugural (et<br />

terminal) des jeux olympiques savoyards,<br />

il a signé une foule de créations, dont,<br />

récemment, une pour le Crazy Horse, et<br />

vient d'intégrer le Cirque du Soleil.<br />

Assurément, un artiste aussi inventif que<br />

fécond, ce qui lui vaut les faveurs du<br />

public. Celui ci n'a pas manqué les rendez<br />

vous proposés par l'Archipel, beaucoup<br />

de monde, donc, et des jeunes,<br />

c'est réjouissant.<br />

«Octopus» est un mot anglais qui signifie<br />

pieuvre, s'il n'y en pas vraiment une<br />

dans le spectacle, celui-ci a quelque<br />

chose de protéiforme et, à l'occasion, on<br />

y observe des choses molles, des langues<br />

qui se recourbent et frétillent, des bras<br />

qui se démultiplient... Difficile cependant<br />

de caractériser une création qui est un<br />

joyeux melting pot avec danse, cirque,<br />

vidéo et rock, censé évoquer la beauté,<br />

le corps, ses métamorphoses, et tout ce à<br />

quoi il peut servir. Celui des huit danseurs,<br />

déjà, est soumis à rude épreuve,<br />

sacrée performance et plastique épous-<br />

touflante. C'est un défilé de gags visuels<br />

déments, de trompe l'œil, de jeux de<br />

lumière, de références (de l' l'hindouisme<br />

à Almodovar des délires psychédéliques<br />

au Bolero de Ravel) de postures acrobatiques<br />

répondant à des images virtuelles...<br />

N'en jetez plus, il ne manque que le<br />

raton laveur. C'est bourré d'humour<br />

pimenté d'érotisme, pas toujours du<br />

meilleur goût, mais, au détour, surgissent<br />

des tableaux d'une beauté à couper le<br />

souffle quand d'autres relèvent d'une<br />

insistance paroxystique qui peut excéder.<br />

Une musique rock très travaillée, assourdissante,<br />

complète le style branché d'un<br />

spectacle tout sauf reposant. <strong>Le</strong> public,<br />

bluffé, marche à fond. On me permettra,<br />

tout de même, à froid et avec le recul, de<br />

trouver cet Octopus un peu too much.<br />

NG<br />

J.Edgar: un film tres Hoover<br />

Cinéma. J. Edgar de Clint Eastwood. J’ai toujours un peu de mal avec les biopics hollywoodiens.<br />

Mais bon, là c’était quand même le grand Clint, alors je me suis dit: banco!<br />

Sujet difficile. Raconter la vie d’un des hommes les plus puissants<br />

et les plus secrets du XXème siècle: J. Edgar Hoover. Par<br />

quel bout le prendre le bonhomme? L’angle historique?<br />

Politique? Psychanalytique? Mouais. La complexité du personnage<br />

exige un choix et une rigueur sans faille, au risque de se<br />

perdre dans les méandres d’une histoire si chargée en évènements<br />

majeurs, (le film ouvre sur le crack de 1929 et finit avec<br />

les prémices du Watergate) qu’elle nous fait tourner la tête. Il<br />

semble qu’Eastwood ait eu les yeux plus gros que le ventre, et<br />

pour avoir voulu nous servir tous ces angles à la fois, nous voilà<br />

finalement restant sur notre faim, avec comme un goût d’inachevé,<br />

comme avec la sensation qu’il manque quelque chose à<br />

ce film, sans savoir vraiment quoi au bout du compte.<br />

<strong>Le</strong> grand Clint, bien sûr évite soigneusement la caricature de<br />

Hoover (une lopette complexée et refoulée, maître du monde<br />

et caractériel) pour aborder tous les aspects psychanalytiques<br />

du bonhomme, avec une pudeur qui rend parfois touchant,<br />

celui qui au bout du compte est surtout une enflure de la pire<br />

espèce. Et c’est finalement ça le problème. Eastwood n’ose pas<br />

vraiment déboulonner la statue. <strong>Le</strong>s actions de Hoover restent<br />

floues, les conséquences de ses actes confuses et atténuées,<br />

ses mobiles respectables dans leur patriotisme sincère. Ses victimes<br />

(et dieu sait qu’il y en a) sont des ectoplasmes gris à<br />

peine entrevus. Parfois des rats fuyants en pagaille dans le cas<br />

des méchants activistes communistes. D’autres personnages<br />

auraient mérité plus de place dans le film, comme celui de la<br />

secrétaire de Hoover (l’excellente Naomi Watts) mais restent<br />

pourtant sur le bord du film, comme des pistes insuffisamment<br />

exploitées, des ébauches. <strong>Le</strong>s producteurs seraient passés par<br />

là, avec leur ciseaux, que ça m’étonnerait pas. En revanche, la<br />

grande réussite du film, est la relation entre Hoover et son<br />

secrétaire personnel (Armie Hammer) tout en nuances, en<br />

pudeur et en ambiguïtés. Reste que, aussi surprenant que cela<br />

puisse paraître pour ce genre de production, le maquillage de<br />

Clyde Tolson vieux est si mal fait qu’il m’a fait sortir du film à<br />

chaque apparition du personnage. Dommage.<br />

La distribution est à la hauteur de l’enjeu: pro, efficace, crédible.<br />

Mention spéciale à celle qui joue la maman de Hoover<br />

(Judi Dench vous savez celle qui interprète la patronne de<br />

James Bond dans les derniers en date) dans un personnage qui<br />

aurait pu être un piège caricatural. DiCaprio lui, fait son job,<br />

sans plus, bien à sa place dans le cadre qui lui donne<br />

Eastwood. Sans génie.<br />

Bref, un film mi figue mi raisin, qui ne sera pas à classer dans<br />

les chef d’œuvres Eastwwodiens, mais cohérents avec le bonhomme,<br />

Bushiste et humaniste, autrement dit plein de contradictions.<br />

R. Barrero


N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

Seule photographe tunisienne au cœur des événements,<br />

Ons Abid exposait à la médiathèque d’Argelès du 13 au<br />

31 janvier 2012 les photos qu’elle a prises à Tunis et dans<br />

le pays entre le 14 janvier et début mars 2011.<br />

Rencontre avec Ons Abid, photographe free lance dont<br />

l’œuvre se décline désormais en deux parties: avant et<br />

après le 12 janvier. Commençons par la visite commentée<br />

de l’exposition avant de l’interroger sur son travail et ses<br />

projets.<br />

La Révolution tunisienne en 30 photos<br />

«J’étais, dit-elle, la seule photographe tunisienne au<br />

milieu de photographes originaires du Moyen Orient missionnés<br />

par des médias de tous pays. Je photographie au<br />

plus près, j’aime les portraits. Pour traduire en images ces<br />

«Souffle de liberté»<br />

Photo. Regards sur le vif de la révolution tunisienne, une exposition de photos d’Ons Abid.<br />

événements exceptionnels, j’ai privilégié l’émotion». La<br />

première photo présentée est un symbole: en gros plan<br />

un jeune tient bien haut, couverte du drapeau tunisien, la<br />

cage symbole de l’oppression dont on se libère. <strong>Le</strong>s<br />

débuts sont un moment incertain: s’y mêlent l’explosion<br />

de la rue, le survol des avions militaires dont on ne<br />

connaît pas les intentions, le salut - inédit - à l’armée qui<br />

n’a pas tiré sur le peuple. Moments officiels aussi: l’arrivée<br />

de Giannouchi, serré de près par les reporters, la sortie<br />

de la salle où le premier ministre a fait sa déclaration.<br />

Mais surtout les manifestations et la ferveur populaire,<br />

avenue Bourguiba puis à la Kasbah, avec la présence des<br />

artistes et des blogueurs connus, parfois victimes d’arrestations,<br />

avec la manifestation silencieuse d’El Menzah le<br />

2 mars, la caravane de remerciements de Sidi Bouzid, le<br />

déferlement de manifestants affichant les lieux d’où ils<br />

Ons Abid, photographe tunisienne free lance.<br />

Portrait.<br />

QQuuii êêtteess--vvoouuss,, OOnnss AAbbiidd?? QQuueell aa ééttéé<br />

vvoottrree iittiinnéérraaiirree??<br />

- J’ai fait mes études aux Beaux-Arts de<br />

Tunis, en design graphique, car il n’y avait<br />

pas d’école de photo et j’y ai obtenu mon<br />

diplôme en 2004, puis un autre en 2009.<br />

Cette même année 2009, j’ai bénéficié<br />

d’une résidence d’un an à l’Ecole<br />

Nationale de Photographie d’Arles. En<br />

2010, j’ai été sélectionnée par la World<br />

Press Photo Foundation, parmi quinze<br />

photographes du monde arabe et j’ai reçu<br />

le certificat du programme de photojournalisme<br />

MENA (Middle East North Africa).<br />

Je participe à Jeune Afrique et travaille<br />

pour divers journaux.<br />

VVoouuss aavveezz ddiitt qquu’’aavvaanntt llaa RRéévvoolluuttiioonn<br />

vvoouuss nn’’ééttiieezz ppaass ddee llaa ccaattééggoorriiee NNeewwss..<br />

QQuueellss ééttaaiieenntt vvooss cchhooiixx<br />

pphhoottooggrraapphhiiqquueess??<br />

- Je m’intéressais aux portraits et à la vie<br />

quotidienne: les jeunes, la femme tunisienne,<br />

des photostories. Je traquais des<br />

identités, une notion pour moi très<br />

importante. J’ai fait des dossiers sur la<br />

medina de Sfax, sur Bizerte, sur la jetset,<br />

sur le body building, sur les liens<br />

entre les générations.<br />

QQuuee ssoouuhhaaiitteezz--vvoouuss ppoouurr ll’’aavveenniirr ddee<br />

llaa TTuunniissiiee??<br />

- La Tunisie a un riche et long passé<br />

d’ouverture aux civilisations, de diversité,<br />

d’ouverture sur le monde. Je lui souhaite<br />

par dessus tout de conserver cette<br />

ouverture.<br />

Propos recueillis par Yvette Lucas<br />

Pour mieux suivre cet article, voir le<br />

cahier The Tunisian Revolution et les<br />

divers aspects de l’œuvre d’Ons Abid,<br />

se reporter au site www.onsabid.com.<br />

culture<br />

15<br />

arrivent et dont chacun déchiffre l’origine sur les banderoles,<br />

l’hommage aux martyrs avec ballons, bougies et les<br />

couleurs du drapeau. Avec aussi des moments plus intimes:<br />

le couple d’amoureux isolés dans la manif avec le<br />

drapeau sur les genoux, le jeune gars drapeau à l’épaule<br />

qui jette sur le côté un regard incertain, inquiet peut-être.<br />

Dans la foule, dans les groupes, Ons Abid cherche les<br />

femmes. Elle enregistre dans une foule leur diversité:<br />

âges, expressions, vêtements, cheveux au vent ou hijabs,<br />

sérieuses ou souriantes, souvent les yeux haut levés. Elle<br />

souligne l’incertitude de la période, d’où l’importance de<br />

fixer l’instant qui prendra sens dans un avenir proche ou<br />

lointain, raison d’être de la présence et du rôle du reporter<br />

photographe. Doublement précieux lorsque l’auteure<br />

vibre avec ceux qu’elle capte et que l’empathie la guide.<br />

Y.L.


16<br />

A l’occasion de son voyage aux Antilles,<br />

Sarkozy nous a une nouvelle fois amenés<br />

à découvrir les charmes et les plaisirs<br />

du «off». <strong>Le</strong> «off», mais quèsaco?<br />

Mais oui! Vous connaissez, c’est quand<br />

les grands de ce monde confient des<br />

secrets en leur demandant de les garder<br />

pour eux à des journalistes qui s’empressent<br />

d’aller tout raconter à la cantonade.<br />

Aux Antilles donc, notre Nicolas<br />

des Sept Douleurs s’est épanché devant<br />

un groupe de journalistes qui, sans<br />

aucun doute, ont pris des notes… pour<br />

ne pas s’en servir.<br />

L’épanchement<br />

Et vas-y que je te dise mes états d’âme:<br />

«Cinq ans ce n’est rien. La vie passe<br />

tellement vite. De toute façon je suis au<br />

bout. Et cela ne me fait pas peur…». Et<br />

je t’évoque la défaite, et je t’évoque la<br />

mort. A la question du choix qu’il ferait<br />

en cas de défaite entre le Carmel et<br />

l’UMP, il répond sans hésiter: «<strong>Le</strong><br />

Carmel». C’est dire si l’UMP c’est<br />

rigolo! A la question «Mais vous croyez<br />

que vous avez une chance encore<br />

d’être élu?», il répond en commençant<br />

ainsi: «<strong>Le</strong> miracle…».<br />

Il envisage d’écrire: attention aux fotes,<br />

Nicolas. Il est conscient de ses limites,<br />

«C’est difficile l’écrit, c’est hyper intime,<br />

c’est douloureux». Et d’ajouter, «un<br />

homme politique qui est creux en off,<br />

c’est qu’il est nul!». Là on est très-très<br />

loin des phrases de Bossuet. Mais c’était<br />

du «off», ce n’était pas lui, il n’a rien<br />

dit, vous n’avez rien lu, rien entendu…<br />

Mais tout le monde en parle.<br />

La prétérition<br />

<strong>Le</strong> «off», c’est le retour d’un procédé<br />

rhétorique bien connu et paradoxal, la<br />

prétérition. Feindre de ne pas vouloir<br />

dire ce que néanmoins on dit très clairement<br />

et même souvent avec force. Par<br />

exemple: «Par respect pour le chef de<br />

l’état, je ne dirai pas ici que sa défaite<br />

éventuelle aux prochaines élections présidentielles<br />

sera une source de joie pour<br />

beaucoup d’entre nous, non je ne le<br />

dirai pas!» Je ne l’ai pas dit puisque j’ai<br />

dit que je ne l’ai pas dit, mais maintenant<br />

tous les lecteurs du TC le savent<br />

L’actu vue par Delgé<br />

pourtant, et je pense même qu’ils sont<br />

nombreux à partager mon sentiment.<br />

Il est possible d’imaginer tous les «off»<br />

que cette campagne électorale peut susciter.<br />

«Je parle tout le temps du centrrrre,<br />

mais en fait le centrrre je m’en moque,<br />

et je m’en moque d’autant plus que<br />

c’est du vide. C’est de la poudre de perlimpinpin<br />

pour attraper les zozos qui ont<br />

peur d’apparaître pour ce qu’ils sont…<br />

des réacs… comme moi»: de qui estce?<br />

Des «off» encore<br />

et toujours<br />

«Moi, réac, vous voulez rire, je suis<br />

encore plus pire, j’ai de la haine partout<br />

et pour tout ce qui n’est pas moi… ou<br />

mon papa. Je ne connais qu’une couleur<br />

le blanc. Je n’ai pas un soupçon d’humanité.<br />

J’ai un profond mépris pour les<br />

journalistes et pourtant ils me font la<br />

pub, ces cons!» Vous avez deviné?<br />

«Je vais évoquer le changement, la justice<br />

et tout le toutim. Je vais revendiquer<br />

N°3447 - Semaine du 3 au 9 fevrier 2012<br />

le rêve et mettre en avant plein de<br />

mesures qui ne coûtent rien ou pas<br />

grand-chose. Mais qu’ils ne viennent<br />

pas m’emmerder avec l’augmentation<br />

du SMIC et un vrai retour à la retraite à<br />

60 ans… je suis comme l’autre<br />

François, je change la vie, sans changer<br />

ce qui la constitue…». Vous avez trouvé<br />

sans doute.<br />

«Petit Jésus faites que j’aie les 500<br />

signatures pour me présenter et faire<br />

payer à Sarko de m’avoir virée du gouvernement<br />

comme une malpropre…»<br />

Mais oui, vous la connaissez, elle a la<br />

rancune tenace.<br />

Et le plus beau pour la fin: «Changer…<br />

changer pour de vrai… pour de vrai de<br />

vrai… un peu beaucoup… passionnément…<br />

à la folie… avec vous… avec<br />

vous… avec vou… C’est du off, mais je<br />

sais que vous m’entendez!» Mais qui<br />

parle?<br />

Je n’irai pas jusqu’à vous dire que la<br />

route de la vérité peut aussi passer par<br />

le off. Non! Non! Je ne vous l’ai pas dit.<br />

Jean-Marie Philibert

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