29.06.2013 Views

103/104 : Colloque 2003, etc. - Société des Amis d'Alfred Jarry

103/104 : Colloque 2003, etc. - Société des Amis d'Alfred Jarry

103/104 : Colloque 2003, etc. - Société des Amis d'Alfred Jarry

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Actes<br />

du colloque <strong>2003</strong><br />

d'échos dans l'œuvre, en dehors <strong>des</strong> Minutes... En réalité, l'être en question<br />

n'est autre qu'Ubu. Si la scène ix raconte l'avènement, la gravure le met en<br />

image : là encore, division horizontale en blanc et noir (argent et sable 16) ;<br />

apparition d'Ubu en « fulgurant météore » dans la partie supérieure (carnation<br />

et sable, voir supra; la gidouille « spiraloïde » nous semble une signature<br />

indubitable); enfin, couleur de chaque Palotin occupant le bas dûment<br />

signalée par les hachures réglementaires pour « gueules » (rouge), « sinople »<br />

(vert, bien que paraissant « pourpre » par l'inversion <strong>des</strong> hachures réglementaires,<br />

mais le N de la partie supérieure est aussi inversé), « azur » (bleu).<br />

Ce blasonnement est hétérodoxe (couché pour coupé, sphère pour boule<br />

— est-ce un souvenir de Rabelais ?), ce dont s'offusque Sainmont. M. Arrivé<br />

relève que la fasce de carnation remplace César lui-même. Ubu émerge d'un<br />

ciel héraldique pour venir « [rouler] sur cette terre », et les Palotins germent.<br />

IV - L'héraldique dans V « Acte »<br />

NOTRE hypothèse est la suivante : l'Acte héraldique constitue dans<br />

son ensemble une mise en pratique de ce que, dans le blason, on appelle<br />

les « armes parlantes », c'est-à-dire de l'homonymie signifiant/signifié, c'està-dire<br />

de l'identité réversible <strong>des</strong> contraires.<br />

<strong>Jarry</strong> contre Rabelais<br />

Dans son article intitulé « Du mimétisme inverse chez les personnages<br />

de Henri de Régnier » (La Chandelle verte, O. C. II, La Pléiade, pp. 416-417),<br />

Alfred <strong>Jarry</strong> aborde le problème <strong>des</strong> « armes parlantes ». Il écrit :<br />

« L'âme est un tic.<br />

Homère, ou tels aè<strong>des</strong> qu'il signa, furent profonds psychologues en<br />

n'oubliant jamais, après un nom, l'épithète : de là naquirent les premières<br />

« armes parlantes », les meilleures, quoiqu'on ait protesté. Et si les personnages<br />

se montrent à nous par leurs masques, n'oublions pas que personnage n'a<br />

d'autre sens que masque, et que c'est le « faux visage » qui est le vrai puisqu'il<br />

est le personnel. » (La Pléiade donne « contesté » au lieu du « protesté » de<br />

l'édition de Maurice Saillet). Les « armes parlantes » sont celles dont le meuble<br />

15. Michel Arrivé, Peintures, gravures & <strong>des</strong>sins <strong>d'Alfred</strong> <strong>Jarry</strong>, Collège de 'Pataphysique,<br />

XCVE.P, planche 19.<br />

16. Faustroll lui-même est décrit « imberbe » de la « peau <strong>des</strong> aines aux paupières », alors<br />

que, « <strong>des</strong> aines aux pieds par contraste, il s'engainait dans un satyrique pelage noir,<br />

car il était homme plus qu'il n'est de bienséance » (O. C. I, p. 659). Cette répartition<br />

en blanc et noir ferait de Faustroll, si notre rapprochement est pertinent, un blason<br />

également « coupé d'argent et de sable ».<br />

51

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!