103/104 : Colloque 2003, etc. - Société des Amis d'Alfred Jarry
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Actes<br />
du colloque <strong>2003</strong><br />
<strong>Jarry</strong> à Pont-Aven,<br />
rencontre de Filiger et Gauguin<br />
EN JUIN ET JUILLET <strong>Jarry</strong> se rend à Laval dans sa famille puis à Pont-<br />
Aven. Fargue lui écrit26 le 12 juin au sujet du livre avec Gourmont. Il<br />
demande également à ce que la pièce de <strong>Jarry</strong>, Haldernablou, soit corrigée<br />
; et il en profite pour faire adresser ses salutations à la logeuse de son<br />
séjour de l'année précédente, enfin il demande <strong>des</strong> nouvelles de Gauguin,<br />
récemment blessé.<br />
C'est à peu près à cette époque, fin juin-début juillet 1894, que Fargue<br />
reçoit une troisième lettre de Filiger, d'un ton ferme et pour tout dire une<br />
fin de non-recevoir, où il est question de <strong>Jarry</strong>, et de Gourmont :<br />
« Samedi matin<br />
Mon cher, je veux bien répondre — mais une bonne dernière fois — je<br />
vous le jure — à votre dernière lettre. Je vous dirai tout simplement que<br />
vous m'ennuyez avec vos lettres et je crois vous l'avoir dit déjà? Vous parlez<br />
et vous écrivez beaucoup trop, et vous avez trop d'amis — je pense — et<br />
tout cela vous revient. Si vous avez eu <strong>des</strong> torts, contez-les à ceux qui vous<br />
demandent ou vous cherchent <strong>des</strong> raisons, pour moi, ça n'a aucun intérêt,<br />
car je ne pense pas avoir vécu jamais ni bien ni mal avec vous. Vous m'aviez<br />
quelque peu irrité — l'année passée — par vos dérangements — et en me<br />
dérangeant trop souvent, et par votre long silence, après votre départ de<br />
Pont-Aven ; mais je vous ai pardonné tout cela, voilà longtemps. Seulement<br />
pour éviter que pareil cas revienne, je me suis mis en tête de ne plus recevoir<br />
personne à part les amis tout à fait intimes — et c'est pourquoi votre<br />
ami <strong>Jarry</strong> est mal venu en voulant me faire une visite ; et pour tous ceux qui<br />
viendront après lui je ferai de même. Inutile de parler plus. — J'espère que<br />
vous vous en tiendrai [sic] là — connaissant toute ma pensée. Ne m'apprenez<br />
donc plus rien — de vous ni <strong>des</strong> autres [rajouté] à l'avenir — ça ne<br />
vous servirait de rien — car je n'en ferai aucun cas. J'écris à Gourmont en<br />
même temps qu'à vous et à peu près la même chose.Aucun mal. puisque je<br />
ne vous en veux plus.<br />
La main cordialement.<br />
Ch. FILIGER »<br />
Cette lettre se place juste au moment de la rencontre entre <strong>Jarry</strong> et Filiger<br />
et on voit que Fargue avait envoyé une lettre d'introduction pour son ami,<br />
26. Cf. Jean-Paul Goujon, « Fargue et <strong>Jarry</strong> », op. cit.<br />
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