103/104 : Colloque 2003, etc. - Société des Amis d'Alfred Jarry

Laurea! de Freitas
don du « livre d'étrennes riches d'images d'Épinal » que Fargue avait prévu
de faire avec Jarry et Gourmont. Jarry et Gourmont feront à l'automne 1894
L'Ymagier, sans Fargue. Mais tout cela se passe un an plus tard...
Fargue et Jarry : jeunes critiques
à L'Art littéraire... et au Mercurel
ALA RENTREE scolaire 1893-94 ni Fargue ni Jarry ne semblent s'être inscrits
quelque part pour suivre des études. Jarry se présentera en mars 1894 à
la licence ès lettres, mais échouera. L'automne et l'hiver sont donc consacrés
essentiellement, avec F.Jourdain, M. Cremnitz, et M.Thomas aux déambulations
parisiennes, visites d'expositions, comme en novembre chez Durand-Ruel l'exposition
Gauguin. Ils rédigent aussi leurs premières critiques artistiques. Ils approchent
également de plus près Lugné-Poe et le Théâtre de l'Œuvre. Fargue semble
avoir tenu un petit rôle de figurant dans Un ennemi du peuple d'Ibsen.
En novembre, Fargue est au sommaire de L'Art littéraire avec un second
poème'" : Rêve et réveil, mais dès décembre 1893 il va donner à la même
revue un premier article sur la peinture signalant les tableaux qu'il aime, ceux
exposés « Chez le Barc de Bouteville » pour la 5e exposition « Impressionnistes
et Symbolistes » qui se tient du 25 octobre au 5 novembrel893, ceux de
Bonnard, Ranson, Denis, Sérusier, Roussel, Vuillard et Valloton. Ce même mois
Jarry y publie un poème « Berceuse pour endormir le mort » repris en 1894
dans Les Minutes de sable mémorial. Et leurs noms « L.-P. Fargue ;A.-H. Jarry »
sont associés à celui de L. Lormel au comité de rédaction de la revuel9. Janvier 1894 marque l'apparition de la nouvelle série de L'Art littéraire,
qui se transforme en vraie revue, et une collaboration nettement plus active
des deux amis. Fargue livre son texte, très symboliste, Ouverture de tragédie,
et une critique sur les peintures exposées chez Vollard et chez Boussod-
Valadon, où il cite Félicien Rops, O. Redon, Gauguin, de Groux, Guillaumin,
Edme-Saint-Marcel, Degas, Manet, Schuffenecker, Maufra, Whistler, Bonnard et
É. Bernard. Jarry donne pour sa part une critique théâtrale sur Âmes solitaires
de Hauptmann, et commente Fusains par Jean Volane, accompagné de notes
18. L.-P. Fargue, « Rêve et réveil », LArt littéraire, n° 12, 2 e
année, nov. 1893, p. 47.
19. L.-P. Fargue, « Peintures : Chez Le Barc de Bouteville », L'Art littéraire, n° 13, 2 e
année,
20
déc. 1893, p. 49-50. & Alfred Jarry, « Berceuse pour endormir le mort », idem.
Pour toutes les critiques sur la peinture à L'Art littéraire et aux Essais d'Art libre
de Fargue, voir Fréquentation d'art, L'Échoppe, 1997; avec une introduction de
Jean-Paul-Goujon.