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Raimond le cathare

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En rendant un hommage public à son prédécesseur et en<br />

exposant son corps, l’usurpateur fait en sorte qu’un grand<br />

nombre de témoins constatent la mort du prince légitime et <strong>le</strong><br />

fassent savoir. C’est <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur moyen de répandre <strong>le</strong><br />

découragement chez <strong>le</strong>s chevaliers fidè<strong>le</strong>s à <strong>le</strong>ur seigneur, qui<br />

auraient pu fomenter une révolte pour <strong>le</strong> libérer.<br />

Pour embellir sa réputation, Montfort accorde à la jeune<br />

veuve de son ennemi, Agnès, une rente annuel<strong>le</strong> de trois mil<strong>le</strong><br />

sols melgoriens. « Mil<strong>le</strong> à Noël, mil<strong>le</strong> à Pentecôte, mil<strong>le</strong> à Saint-<br />

Michel ». En échange : « Moi, Agnès, donne, cède, livre et<br />

abandonne à jamais à vous, seigneur comte, et à vos<br />

successeurs, tous <strong>le</strong>s droits que j’ai sur toute la terre de mon<br />

mari, autrefois vicomte. »<br />

Simon de Montfort peut croire que son lion sur fond de<br />

vermeil va maintenant flotter sur un territoire définitivement<br />

soumis. Il se trompe.<br />

Sa légitimité est toujours contestée par <strong>le</strong> roi d’Aragon.<br />

Indigné par la dépossession de son vassal Trencavel et révolté<br />

par sa mort, Pierre refuse obstinément de reconnaître Montfort.<br />

Il n’accepte pas d’être <strong>le</strong> suzerain d’un usurpateur.<br />

À cette difficulté politique, s’ajoute soudain une série de<br />

revers militaires. Montfort a réussi à gober la proie, mais il ne<br />

parvient pas à la digérer. Les provinces se soumettent lorsqu’il<br />

marche sur el<strong>le</strong>s, mais se révoltent dès qu’il <strong>le</strong>s quitte pour<br />

envahir une contrée voisine.<br />

Une rixe sera la première étincel<strong>le</strong> allumant l’incendie dont<br />

<strong>le</strong>s flammes vont se propager partout. Un chevalier français a<br />

tué l’onc<strong>le</strong> de Guiraud de Pépieux, un influent seigneur du<br />

Biterrois. Montfort punit cruel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> meurtrier : il <strong>le</strong> fait<br />

enterrer vivant. Guiraud de Pépieux ne s’estime pas vengé pour<br />

autant. Ivre de rage, il attaque <strong>le</strong> château de Puisserguier,<br />

défendu par deux chevaliers français entourés d’une<br />

cinquantaine d’hommes d’armes. Il fait prisonniers <strong>le</strong>s deux<br />

chevaliers et <strong>le</strong>s emmène dans la montagne, au château de<br />

Minerve, l’un des hauts lieux où se réfugient <strong>le</strong>s hérétiques.<br />

Là, il va <strong>le</strong>ur faire subir des mutilations abominab<strong>le</strong>s. Il crève<br />

<strong>le</strong>s yeux puis coupe <strong>le</strong>s oreil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong> nez des deux captifs. Dans<br />

une dernière cruauté, Guiraud de Pépieux ordonne qu’on <strong>le</strong>ur<br />

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