Raimond le cathare
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Dans un calvaire chaque jour plus éprouvant, la vil<strong>le</strong> entre en<br />
agonie.<br />
Le 15 août après quatorze jours d’un siège de fer sous un<br />
so<strong>le</strong>il de plomb, <strong>le</strong>s Carcassonnais voient s’avancer vers <strong>le</strong>s<br />
portes de la vil<strong>le</strong> une délégation conduite par deux chevaliers :<br />
<strong>le</strong> comte d’Auxerre Pierre de Courtenay et son frère Robert,<br />
seigneur de Champignel<strong>le</strong>s, sont accompagnés d’une puissante<br />
escorte. Ils ont été choisis par <strong>le</strong> légat en raison d’une parenté<br />
avec nos famil<strong>le</strong>s. Les ayant reconnus, <strong>Raimond</strong> Roger<br />
Trencavel accepte de sortir de la Cité, entouré cependant d’une<br />
centaine de chevaliers. Robert et Pierre de Courtenay<br />
s’adressent à lui sur un ton bienveillant.<br />
— Messire, nous sommes vos parents. Nous voudrions<br />
arriver à un accord, car nous souhaitons votre bien et celui des<br />
vôtres. Si vous étiez certain d’avoir prochainement du secours,<br />
nous vous approuverions entièrement de vous défendre. Mais<br />
vous pouvez voir qu’il n’en est rien. Concluez un accord avec <strong>le</strong><br />
pape et <strong>le</strong>s barons de l’armée. Sinon, <strong>le</strong> sort de Carcassonne sera<br />
celui de Béziers.<br />
La voix de Trencavel est rauque.<br />
— Je me rends. Je ferai ce que dira <strong>le</strong> roi de France. Je m’en<br />
remets à lui, si vous me promettez que je peux al<strong>le</strong>r sans crainte<br />
au campement croisé.<br />
— Sur l’honneur, je vous y conduirai et vous ramènerai ici,<br />
parmi vos hommes, sain et sauf. Je <strong>le</strong> jure ! dit Pierre de<br />
Courtenay.<br />
Trencavel accepte alors de suivre la délégation qui <strong>le</strong> conduit<br />
chez <strong>le</strong> comte de Nevers. Arnaud Amaury l’attend, entouré de<br />
tous <strong>le</strong>s seigneurs de la croisade. Mon neveu, ce jeune homme<br />
de vingt-cinq ans, courageux et fier, se présente en vaincu<br />
devant ses ennemis. Que se disent-ils sous la tente où il<br />
comparaît devant <strong>le</strong> commandement de l’armée ?<br />
Une heure plus tard, <strong>Raimond</strong> Roger réapparaît entouré,<br />
cette fois, de soldats de la croisade. Il est prisonnier. Cette<br />
médiation n’était-el<strong>le</strong> qu’un piège pour <strong>le</strong> faire sortir et <strong>le</strong><br />
capturer, privant ainsi la vil<strong>le</strong> de son chef ? A-t-il accepté d’être<br />
retenu en otage en échange d’un sauf-conduit permettant à la<br />
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