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Raimond le cathare

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Sous la tente pontifica<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s chefs de l’armée commentent <strong>le</strong><br />

refus de la population. Les évêques y voient la preuve de ce<br />

qu’ils affirmaient :<br />

— Nous sommes aux portes de la synagogue de Satan !<br />

Les guerriers, eux, élaborent <strong>le</strong>s plans de batail<strong>le</strong>. Combien<br />

de jours faudra-t-il pour forcer une vil<strong>le</strong> aussi solidement<br />

protégée ? Combien de machines de siège va-t-il falloir encore<br />

construire ? Où faudra-t-il <strong>le</strong>s disposer ? Ils interrogent Arnaud<br />

Amaury sur <strong>le</strong> sort qu’il faudra réserver aux habitants :<br />

comment distinguer un mauvais hérétique d’un bon<br />

catholique ?<br />

— Ils ont choisi de partager <strong>le</strong> même sort, tranche <strong>le</strong> légat.<br />

Tuez-<strong>le</strong>s tous ! Dieu saura reconnaître <strong>le</strong>s siens.<br />

Le chroniqueur résume la discussion pour <strong>le</strong>s archives de la<br />

croisade : « Les barons de France, <strong>le</strong>s c<strong>le</strong>rcs et <strong>le</strong>s laïcs<br />

convinrent entre eux qu’en toute cité qui ne voudrait pas se<br />

rendre, tout <strong>le</strong> monde, dès qu’el<strong>le</strong> serait prise, serait passé au fil<br />

de l’épée et tué. »<br />

Des cris et des clameurs interrompent la réunion :<br />

— Aux armes ! Aux armes !<br />

Les seigneurs s’emparent de <strong>le</strong>ur épée. Un chevalier pénètre<br />

dans la tente du conseil :<br />

— La vil<strong>le</strong> est prise !<br />

Les ribauds ont rattrapé <strong>le</strong>s Biterrois devant <strong>le</strong>s portes de la<br />

cité. Réussissant à bloquer <strong>le</strong>s battants en glissant des pierres<br />

dans <strong>le</strong>urs charnières, ils ont empêché <strong>le</strong>s défenseurs de <strong>le</strong>s<br />

refermer. Ils se sont engouffrés dans la vil<strong>le</strong>, suivis par <strong>le</strong>urs<br />

compagnons accourus de toutes parts.<br />

Piétons et chevaliers se pressent maintenant autour de la<br />

porte. Bientôt une autre porte est forcée par <strong>le</strong>s assaillants. Des<br />

milliers d’hommes se précipitent dans cette nouvel<strong>le</strong> brèche.<br />

Déjà des fumées noires s’élèvent au-dessus des murail<strong>le</strong>s de<br />

Béziers.<br />

Je n’ai pas suivi <strong>le</strong>s Croisés. Assis au fond de ma tente, dont<br />

<strong>le</strong>s pans sont re<strong>le</strong>vés, j’observe ce spectac<strong>le</strong> avec effroi. À la fin<br />

de la journée, l’épaisseur de la fumée voi<strong>le</strong> <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il couchant et<br />

diffuse une lumière lugubre. J’imagine ce qui se passe derrière<br />

<strong>le</strong>s murs où <strong>le</strong> feu se propage.<br />

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