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Raimond le cathare

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pas de chant, pas de jeux de dés pour ces sentinel<strong>le</strong>s qui gardent<br />

l’épée hors du fourreau. Face à une attaque soudaine ils<br />

n’auront que <strong>le</strong> temps de donner l’a<strong>le</strong>rte avant d’être assaillis.<br />

C’est là que nous plaçons nos meil<strong>le</strong>urs combattants. La<br />

concentration et la proximité des forces ennemies exigent une<br />

vigilance extrême. Partout ail<strong>le</strong>urs, une simp<strong>le</strong> garde suffit.<br />

Montfort n’a pas réussi à nous prendre d’assaut et il ne<br />

réussit pas davantage à nous assiéger. Avec <strong>le</strong>s deux mil<strong>le</strong><br />

hommes dont il dispose, il lui est impossib<strong>le</strong> de cerner la vil<strong>le</strong>. Il<br />

ne peut déployer son armée, qui demeure groupée autour du<br />

château et du camp, pour parer à toute sortie des nôtres. Placés<br />

là où ils sont <strong>le</strong>s Français ne peuvent même pas apercevoir <strong>le</strong>s<br />

convois qui entrent au nord par <strong>le</strong>s portes du Bourg ou à l’est<br />

par <strong>le</strong> faubourg Saint-Cyprien sur la rive gauche.<br />

Pendant la journée, <strong>le</strong>s Toulousains se divertissent de la<br />

fureur de Montfort vitupérant au bord du f<strong>le</strong>uve contre <strong>le</strong>s<br />

bateaux qui passent tranquil<strong>le</strong>ment sous ses yeux pour venir<br />

accoster au port de la Daurade, au cœur de la Cité.<br />

Exaspéré, il ordonne de réquisitionner des barques dans <strong>le</strong>s<br />

villages voisins. Guy de Lévis réussit à ramener une dizaine<br />

d’embarcations confisquées à des pêcheurs des environs.<br />

Amarrées à la rive, el<strong>le</strong>s reçoivent un lourd armement<br />

Pataugeant dans la vase, des hommes fixent des plaques de<br />

métal, dressent des abris percés de fentes pour <strong>le</strong>s archers,<br />

érigent une estrade pour y poster celui qui gouvernera.<br />

— Ces bateaux vont naviguer aussi bien que mon épée,<br />

plaisante Hugues d’Alfaro, qui observe avec moi <strong>le</strong>s préparatifs.<br />

Nous sommes au bord de la Garonne, sur la coursière de nos<br />

remparts, lorsque <strong>le</strong>s Français poussent <strong>le</strong>urs navires dans <strong>le</strong><br />

f<strong>le</strong>uve. Chargés de chevaliers en armes et en cotte de mail<strong>le</strong>s, ils<br />

avancent <strong>le</strong>ntement, lourdement enfoncés dans l’eau.<br />

Les hommes de Montfort sont d’excel<strong>le</strong>nts cavaliers et de<br />

solides piétons, mais ils n’entendent rien à la navigation. Nos<br />

bateliers de la Garonne, au contraire, ne savent pas tenir l’épée<br />

ou chevaucher un destrier, mais ils manient l’aviron avec<br />

dextérité. Ils sont nés sur <strong>le</strong>s bords du f<strong>le</strong>uve, ils ont vécu sur ses<br />

flots et ils en connaissent tous <strong>le</strong>s pièges. Ils attirent <strong>le</strong>s<br />

embarcations de Montfort là où <strong>le</strong>s tourbillons sont <strong>le</strong>s plus<br />

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