Raimond le cathare
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— Avez-vous oublié que <strong>le</strong>s Toulousains nous ont demandé<br />
grâce ? La faute est à Simon. S’il <strong>le</strong>ur avait ouvert <strong>le</strong>s bras, nous<br />
n’en serions pas là. Il a fallu qu’il joue <strong>le</strong>s tyrans sanguinaires.<br />
Voilà pourquoi Dieu a changé de camp.<br />
Il dicte plusieurs messages que des cavaliers portent dans<br />
toutes <strong>le</strong>s places fortes. Les chefs de l’armée ordonnent aux<br />
garnisons de venir sans plus tarder <strong>le</strong>s rejoindre sous <strong>le</strong>s<br />
remparts de Toulouse.<br />
Des <strong>le</strong>ttres comminatoires sont éga<strong>le</strong>ment envoyées aux<br />
évêques pour qu’ils lèvent des renforts dans <strong>le</strong>urs diocèses.<br />
— Pour assiéger cette vil<strong>le</strong> il nous faudrait dix fois plus<br />
d’hommes, estime Hugues de Lacy. Tant que nous ne pourrons<br />
pas tenir toutes <strong>le</strong>s issues et la Garonne, ils iront et viendront à<br />
<strong>le</strong>ur gré.<br />
*<br />
* *<br />
À l’intérieur des murs, chaque jour, <strong>le</strong>s guetteurs<br />
embouchent <strong>le</strong>urs trompes pour lancer sur la vil<strong>le</strong> trois<br />
mugissements brefs. Depuis <strong>le</strong>ur poste d’observation, ils ont<br />
aperçu des cou<strong>le</strong>urs amies approchant de Toulouse. Du haut de<br />
<strong>le</strong>urs clochers, ils entendent monter la clameur saluant la bonne<br />
nouvel<strong>le</strong>.<br />
Les renforts viennent de toutes <strong>le</strong>s contrées de notre pays. Le<br />
comte de Comminges et <strong>le</strong> comte de Foix arrivent avec <strong>le</strong>urs<br />
vassaux des Pyrénées. Du Quercy, de l’Agenais, de l’Armagnac,<br />
du Lauragais, de l’Albigeois, des troupes bien armées<br />
convergent vers Toulouse.<br />
Les Français ayant regroupé <strong>le</strong>urs hommes au sud, autour du<br />
château Narbonnais, nos alliés entrent sans difficulté par <strong>le</strong>s<br />
portes du Bourg, au nord de la vil<strong>le</strong>, ou par cel<strong>le</strong>s du faubourg,<br />
de l’autre côté du f<strong>le</strong>uve. Nos forces décimées par <strong>le</strong> carnage de<br />
Muret et <strong>le</strong>s exactions de Montfort se reconstituent peu à peu.<br />
Mettant à profit <strong>le</strong> répit que nous offre l’inaction des<br />
Français, <strong>le</strong>s chevaliers posent l’épée et l’écu pour manier la<br />
pioche et la pel<strong>le</strong>. Chaque jour qui se lève nous trouve plus<br />
nombreux et mieux défendus.<br />
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