Raimond le cathare
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Nous adressons un message à <strong>Raimond</strong> <strong>le</strong> Jeune pour<br />
l’informer de la réussite de mon retour. Il doit tenir Beaucaire et<br />
attendre pour venir à Toulouse que nous <strong>le</strong> lui demandions. Ne<br />
sachant pas si nous pourrons résister à l’attaque, je ne veux pas<br />
que nous risquions de tomber tous <strong>le</strong>s deux entre <strong>le</strong>s mains de<br />
Montfort.<br />
Après avoir délibéré toute la journée dans la Maison<br />
commune, nous sortons inspecter <strong>le</strong> chantier qui se déploie<br />
partout autour de la vil<strong>le</strong>. Depuis <strong>le</strong> clocher de la cathédra<strong>le</strong>,<br />
Aymeri de Castelnau nous fait fièrement découvrir l’immensité<br />
de l’ouvrage dont il est <strong>le</strong> maître. Il a réussi en une journée à<br />
rassemb<strong>le</strong>r presque toute la population qui s’active dans une<br />
fébrilité joyeuse.<br />
— Nous protégeons d’abord la vil<strong>le</strong> face au château<br />
Narbonnais, me dit-il en pointant <strong>le</strong> doigt vers <strong>le</strong> sud, où la<br />
forteresse élève ses murs de brique à l’abri desquels la garnison<br />
française est sur <strong>le</strong> qui-vive. Il faut pouvoir briser toute tentative<br />
d’assaut. Un large fossé bordé de hautes palissades <strong>le</strong>s<br />
empêchera de nous attaquer par surprise. Hélas, il nous est<br />
impossib<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s cerner comme je l’aurais voulu. Il nous<br />
faudrait pour cela trop d’hommes et de matériaux. Ce serait au<br />
détriment de la fortification de la vil<strong>le</strong>. Mieux vaut nous<br />
protéger de toutes parts. À la place des anciennes portes nous<br />
édifierons des chicanes. Sur ce qui reste de nos tours, nous<br />
construirons des planchers pour y disposer nos engins.<br />
Nous cherchons à évaluer <strong>le</strong> temps qui nous est donné pour<br />
mener à bien ce travail colossal.<br />
— L’armée de Guy de Montfort sera là dans huit jours<br />
environ, estime Hugues d’Alfaro.<br />
— Et Simon ?<br />
— Il arrivera deux semaines plus tard. Mais ne vous y<br />
trompez pas, Guy n’attendra pas son frère pour attaquer. Ils ne<br />
nous laisseront pas un jour de paix pour nous fortifier. L’assaut<br />
sera immédiat pour tenter de s’engouffrer dans nos brèches<br />
béantes.<br />
Jusqu’au milieu de la nuit, nous allons encourager ceux qui<br />
travail<strong>le</strong>nt sans relâche. Pel<strong>le</strong>s, pioches, bêches, marteaux,<br />
ciseaux ou tout simp<strong>le</strong>ment mains nues livrent un combat<br />
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