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Raimond le cathare

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sans perdre un instant. Le ton des missives traduit l’urgence de<br />

la situation.<br />

Toulouse, septembre 1217<br />

Depuis mon retour, je suis établi sous <strong>le</strong> toit d’une famil<strong>le</strong><br />

amie. Les Rouaix sont des compagnons de toujours. Le doyen<br />

est un peu plus âgé que moi. Il fut jeune capitoul sous <strong>le</strong> règne<br />

de mon père. Leur maison se tient au cœur de la cité, à l’entrée<br />

de la rue Croix-Baragnon qui mène à la cathédra<strong>le</strong>. À l’arrière,<br />

un petit verger cultivé avec soin offre un ombrage de verdure.<br />

Les deux étages ont été mis à sac par <strong>le</strong>s pillards de Montfort :<br />

coffres éventrés, chaises brisées, plats de vermeil volés.<br />

— Qu’importe, puisque nous avons retrouvé notre comte !<br />

plaisante Rouaix en m’installant dans ma chambre.<br />

— El<strong>le</strong> est étroite, s’excuse-t-il, mais vous pourrez tenir vos<br />

réunions dans la maison capitulaire.<br />

— Ami, que m’importe la tail<strong>le</strong> de la chambre ! C’est sous ton<br />

toit que je vais dormir à Toulouse pour la première fois depuis<br />

tant d’années. Ta maison est <strong>le</strong> port après la tempête.<br />

— La tempête n’est pas finie. Tu <strong>le</strong> sais.<br />

— Nous aurons quelques jours de calme. Le temps qu’il<br />

arrive. Et la tempête, en effet, sera plus vio<strong>le</strong>nte que jamais. Dès<br />

demain, nous allons nous y préparer.<br />

Au petit matin, nous retrouvons dans la Maison commune<br />

d’Alfaro, Ricaud, Castelnau, Beringuier, Dejean et plusieurs<br />

consuls capitouliers. Devant eux je dicte l’acte rétablissant<br />

l’institution capitoulière abolie par l’usurpateur et je confirme<br />

dans <strong>le</strong>urs fonctions ceux dont il avait prononcé la déchéance.<br />

Nous tenons notre premier conseil de guerre. Le temps nous<br />

est compté. Montfort sera bientôt là. Le répit dont nous<br />

disposons se mesure en jours et en heures. Notre survie dépend<br />

de la rapidité avec laquel<strong>le</strong> nous allons protéger la vil<strong>le</strong> et de la<br />

solidité de notre ouvrage.<br />

— Nous devons reconstruire <strong>le</strong>s défenses, dégager <strong>le</strong>s fossés,<br />

ériger <strong>le</strong>s palissades, planter <strong>le</strong>s pieux, barrer <strong>le</strong>s rues ouvertes<br />

sur l’extérieur, énumère Aymeri de Castelnau.<br />

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