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Raimond le cathare

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— Oui, j’ai vu <strong>le</strong>ur comte entrer dans la cité, accueilli par<br />

tous <strong>le</strong>s habitants. Ils ont massacré <strong>le</strong>s chevaliers français qu’ils<br />

ont pu débusquer.<br />

— Que fait <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> ?<br />

— Il travail<strong>le</strong> contre nous, seigneur. Il creuse des fossés et<br />

dresse des palissades autour du château Narbonnais pour<br />

l’assiéger.<br />

— Où sont ma femme et mes enfants ?<br />

— Ils sont au château et la comtesse a grand peur.<br />

Montfort brise <strong>le</strong> cachet de cire et déplie la <strong>le</strong>ttre. Le texte est<br />

bref. Dans la précipitation, Alix n’a eu que <strong>le</strong> temps d’écrire<br />

deux phrases : « Toulouse, votre femme et vos fils sont en<br />

danger. Si vous tarder un seul instant à nous porter secours,<br />

vous ne nous reverrez plus vivants. »<br />

Montfort renvoie <strong>le</strong> messager.<br />

— Va te reposer et prendre du bon temps. Mais pas un mot<br />

de tout cela, sinon je t’étripe et te fais brû<strong>le</strong>r vif. Si on te<br />

demande des nouvel<strong>le</strong>s de Toulouse, réponds que la vil<strong>le</strong> est<br />

paisib<strong>le</strong> et qu’il y fait beau temps.<br />

— J’ai compris et je suis à vos ordres. L’homme s’incline et<br />

laisse Montfort rejoindre <strong>le</strong>s seigneurs des Alpes sous une tente<br />

voisine.<br />

— Quel<strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s avez-vous reçues de Toulouse par ce<br />

messager ? l’interroge un baron.<br />

— D’excel<strong>le</strong>ntes nouvel<strong>le</strong>s. Toute résistance est éteinte. Le<br />

vieux <strong>Raimond</strong> erre en Espagne comme un vagabond. Mon frère<br />

ramasse tant d’argent par sacs p<strong>le</strong>ins à craquer que nous ne<br />

saurons pas comment <strong>le</strong> dépenser. Il me demande de venir <strong>le</strong><br />

rejoindre à Toulouse pour organiser <strong>le</strong> partage de ce butin. C’est<br />

à regret que je dois vous quitter.<br />

Faisant bonne figure malgré l’angoisse qui lui étreint <strong>le</strong><br />

cœur, Simon de Montfort salue <strong>le</strong> comte de Va<strong>le</strong>ntinois et ses<br />

vassaux. Un instant plus tard, entouré des siens, il chevauche<br />

ventre à terre. Ils ne font halte que pour changer de montures et<br />

envoyer dans toutes <strong>le</strong>s garnisons des messagers porteurs de<br />

<strong>le</strong>ttres dictées à la hâte. Les ordres sont formels : rassemb<strong>le</strong>r<br />

tous <strong>le</strong>s hommes en armes disponib<strong>le</strong>s et se porter sur Toulouse<br />

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