29.06.2013 Views

Raimond le cathare

Raimond le cathare

Raimond le cathare

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

— C’est indigne ! Ton conseil ne vaut rien. La seu<strong>le</strong> façon de<br />

traiter <strong>Raimond</strong>et c’est <strong>le</strong> poing sanglant et l’épée ruisselante.<br />

S’il tue ceux du donjon, moi, je truciderai deux fois plus de ses<br />

gens. Je resterai sept ans, s’il <strong>le</strong> faut planté là, mais je prendrai<br />

la vil<strong>le</strong> et je <strong>le</strong>s délivrerai.<br />

*<br />

* *<br />

Dans la clarté de la nuit provença<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s bateliers vigilants<br />

assurent <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> du f<strong>le</strong>uve. Aux portes de Beaucaire et à la<br />

lisière du camp de Montfort <strong>le</strong>s guetteurs s’observent de loin.<br />

Les chevaux sont sellés et <strong>le</strong>s armes à portée de main. En haut,<br />

sur <strong>le</strong>s remparts, à demi morts de soif, <strong>le</strong>s hommes de Lambert<br />

de Thury crient des appels désespérés en direction du camp<br />

français.<br />

Aux premiers rayons du so<strong>le</strong>il, <strong>le</strong>s deux armées se préparent<br />

au combat. Montfort, aussi furieux que la veil<strong>le</strong>, harangue ses<br />

troupes et interpel<strong>le</strong> ses vassaux.<br />

— Souvenez-vous. Je vous ai tout donné. Des châteaux et des<br />

butins conquis de haute lutte, qui peut prétendre ici n’avoir pas<br />

eu sa part ? Qui se plaint ? Dites-moi !<br />

Il foudroie du regard ses compagnons.<br />

— Personne ! Alors tâchez que je n’aie pas à me plaindre de<br />

vous !<br />

Au même moment sous <strong>le</strong>s remparts de Beaucaire, Rostan<br />

de Carbonnières, un chevalier provençal, a pris <strong>le</strong><br />

commandement. Dressé sur ses étriers, il par<strong>le</strong> à ses cavaliers :<br />

— Les c<strong>le</strong>rcs nous ont menti. On ne saurait servir <strong>le</strong> Christ en<br />

massacrant un peup<strong>le</strong>, en brûlant un pays, en ravageant des<br />

vil<strong>le</strong>s, en privant de son bien un seigneur légitime. Notre cause<br />

est la seu<strong>le</strong> juste et bonne. El<strong>le</strong> conduit au salut de nos âmes.<br />

Cognez dur !<br />

Dans un mugissement de trompes, Montfort et son armée<br />

lancent <strong>le</strong>ur charge. Les nôtres ne bougent pas. Ils se regroupent<br />

autour des portes de la vil<strong>le</strong>, ils s’adossent à <strong>le</strong>urs ouvrages de<br />

défense, arc-boutés pour résister au choc de la cava<strong>le</strong>rie qui<br />

galope sur eux.<br />

191

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!