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Raimond le cathare

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haches, <strong>le</strong>s cognées, <strong>le</strong>s épées, <strong>le</strong>s bâtons, <strong>le</strong>s flèches, <strong>le</strong>s<br />

cailloux, <strong>le</strong>s carreaux et <strong>le</strong>s poings.<br />

Toute la population de Beaucaire défend sa vil<strong>le</strong>.<br />

Des greniers p<strong>le</strong>uvent dru des giboulées de pierres qui<br />

brisent <strong>le</strong>s écus, cabossent <strong>le</strong>s casques, trouent <strong>le</strong>s gi<strong>le</strong>ts ferrés.<br />

Les Français perdent pied, se replient en désordre, ivres de<br />

coups, saignants, <strong>le</strong> dos rond sous la grê<strong>le</strong>.<br />

Ils remontent au galop la pente du rocher pour se mettre à<br />

l’abri de la forteresse, dont ils ferment solidement <strong>le</strong>s portes<br />

avant d’al<strong>le</strong>r se poster au faîte du rempart crénelé.<br />

J’écris aussitôt à <strong>Raimond</strong> <strong>le</strong> Jeune pour <strong>le</strong> féliciter,<br />

l’encourager et <strong>le</strong> conseil<strong>le</strong>r. Il doit veil<strong>le</strong>r à conserver ses alliés :<br />

« Honorez et comb<strong>le</strong>z <strong>le</strong>s gens d’Avignon et <strong>le</strong>s Marseillais,<br />

veil<strong>le</strong>z sur ceux de Tarascon. Qu’ils aient <strong>le</strong>ur juste part des<br />

batail<strong>le</strong>s gagnées. Vous avez besoin d’eux pour tenir <strong>le</strong> pays et<br />

pour prendre la forteresse. Leurs bateliers armés doivent<br />

fermer l’accès du roc où est bâtie la citadel<strong>le</strong>. Privée d’eau, el<strong>le</strong><br />

tombera. Dieu vous garde. Votre père, <strong>Raimond</strong>. »<br />

Le courrier suivant m’apprend qu’ils appliquent exactement<br />

cette tactique. Ils enferment la garnison en construisant un mur<br />

d’enceinte à la base du rocher dont <strong>le</strong> sommet porte la citadel<strong>le</strong>.<br />

« Dès l’aube <strong>le</strong>s crieurs éveil<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s ruel<strong>le</strong>s : « Au travail,<br />

bonnes gens ! » Chacun trousse ses manches. Les uns piochent,<br />

déblaient, d’autres creusent, terrassent. Jamais aucun rempart<br />

n’eut d’aussi riches maçons : dames et grands barons entassent<br />

la rocail<strong>le</strong>, pucel<strong>le</strong>s et garçons tail<strong>le</strong>nt bois et pierres. Tous se<br />

donnent du cœur en chantant des ballades. La murail<strong>le</strong> est<br />

bientôt assez puissante et haute. Le château est fermement<br />

cerné. Nul ne peut en sortir pour puiser l’eau du f<strong>le</strong>uve et y<br />

mener boire <strong>le</strong>s chevaux. »<br />

Comme à Carcassonne, à Minerve et à Termes, <strong>le</strong> refuge est<br />

devenu prison. Mais cette fois ce sont <strong>le</strong>s Français qui sont dans<br />

<strong>le</strong> piège, aux prises avec la faim, la soif et la peur. Les nôtres,<br />

ravitaillés par <strong>le</strong> f<strong>le</strong>uve et <strong>le</strong>s campagnes environnantes, ne<br />

manquent de rien.<br />

Des contrées a<strong>le</strong>ntour on vient offrir au comte porce<strong>le</strong>ts et<br />

moutons, bœufs et vaches laitières, oies grasses et pou<strong>le</strong>ts,<br />

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