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Raimond le cathare

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— Les comtes toulousains ne sont pas hérétiques. Ils sont<br />

bons catholiques. Ils n’ont pas mérité <strong>le</strong> mal que l’on a fait à <strong>le</strong>ur<br />

terre ancestra<strong>le</strong>.<br />

Avec mon fils, nous échangeons un regard p<strong>le</strong>in d’espoir.<br />

Mais la phrase suivante anéantit nos illusions :<br />

— Mais peut-on revenir sur un accord conclu ? Certes non :<br />

<strong>le</strong> c<strong>le</strong>rgé ne l’accepterait pas. Le pays appartient désormais à<br />

l’Église. El<strong>le</strong> a chargé Montfort de son gouvernement. C’est<br />

ainsi. Nul ne doit y trouver à redire.<br />

Il n’en faut pas plus pour que <strong>Raimond</strong> Roger de Foix entre<br />

en lice. Il se lève et se campe au milieu de la nef, face au pape.<br />

Les jambes légèrement écartées comme pour <strong>le</strong> combat, <strong>le</strong>s<br />

coudes détachés du corps, il se dresse de toute sa stature<br />

couronnée d’une chevelure flamboyante.<br />

— Sire pape, seigneur incontesté du monde, écoute mes<br />

paro<strong>le</strong>s !<br />

Après un murmure de curiosité, <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce se fait. <strong>Raimond</strong><br />

de Foix s’avance à pas <strong>le</strong>nts vers <strong>le</strong> Saint-Père.<br />

— Je <strong>le</strong> dis hautement : je n’ai pas d’affection pour <strong>le</strong>s<br />

mauvais croyants. Jamais, au grand jamais, ils ne m’ont sali<br />

l’âme. Je fus toujours fidè<strong>le</strong> à notre sainte Église. Je veux donc<br />

espérer un jugement loyal, pour moi, pour mon seigneur<br />

<strong>Raimond</strong> et pour son fils.<br />

Je reconnais <strong>le</strong>s phrases cent fois hurlées dans <strong>le</strong> vent face<br />

aux vagues par <strong>Raimond</strong> Roger de Foix, <strong>le</strong>s deux bras agrippés à<br />

la proue du navire qui nous conduisait vers Rome. Ces<br />

répétitions lui donnent l’aplomb d’affirmer devant toute l’Église<br />

que l’Hérésie lui est étrangère. Il s’avance vers <strong>Raimond</strong> <strong>le</strong><br />

Jeune et prend <strong>le</strong> pape à témoin.<br />

— Vois son air et conviens qu’il n’est en rien coupab<strong>le</strong>. Il n’a<br />

jamais trompé personne en ce bas monde. Que lui reproche-ton<br />

? Quel péché ? Quel méfait ? Pourquoi donc <strong>le</strong> priver de sa<br />

terre ancestra<strong>le</strong> ? Quel homme de bon sens peut accepter cela ?<br />

Innocent III fait un mouvement de tête qui semb<strong>le</strong> un<br />

encouragement à poursuivre. C’est maintenant vers moi que se<br />

tourne <strong>le</strong> comte de Poix :<br />

— Quant au comte, pourquoi vous a-t-il remis Toulouse,<br />

Montauban, Provence ? Pour la paix. Or que lui est-il advenu ?<br />

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