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Raimond le cathare

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et Guy de Montfort sont à l’œuvre depuis plusieurs semaines. Ils<br />

mettent la vil<strong>le</strong> à genoux.<br />

Décimée et endeuillée par <strong>le</strong> massacre de Muret, la<br />

population est à bout de forces, physiques et mora<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong> ne<br />

peut opposer aucune résistance à la rage qui s’abat sur el<strong>le</strong>. Les<br />

sergents d’armes brisent <strong>le</strong>s portes des maisons et s’emparent<br />

d’une centaine d’otages. Ils <strong>le</strong>s choisissent parmi <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s<br />

plus influentes. Plusieurs capitouls sont arrêtés. Les prisonniers<br />

sont emmenés loin de la vil<strong>le</strong>, dispersés dans différents<br />

châteaux et jetés au cachot sous la garde de routiers qui <strong>le</strong>s<br />

maltraitent jour et nuit. Les envahisseurs ne tolèrent pas que<br />

survive l’institution municipa<strong>le</strong>. Ils décapitent <strong>le</strong> consulat et <strong>le</strong>s<br />

libertés communa<strong>le</strong>s en supprimant <strong>le</strong>s hommes qui l’incarnent.<br />

Ils ne supportent pas davantage la liberté de conscience qui<br />

régissait nos relations avec Dieu. Foulques oblige la population<br />

tout entière à venir prêter serment devant lui. L’évêque savoure<br />

sa revanche sur la vil<strong>le</strong> qui l’avait chassé trois ans plus tôt.<br />

L’occupant s’établit dans <strong>le</strong>s fortifications du château<br />

Narbonnais, à l’abri d’un sursaut de colère. Le soir, <strong>le</strong>s portes<br />

closes de la cité sont gardées par des chevaliers français. À<br />

quelques pas de là, cel<strong>le</strong>s du château sont verrouillées par <strong>le</strong>s<br />

hommes d’armes <strong>le</strong>s plus fidè<strong>le</strong>s à Simon de Montfort. La garde<br />

de l’évêque campe dans la cour.<br />

Aujourd’hui, dans la grande sal<strong>le</strong>, se joue <strong>le</strong> sort de la vil<strong>le</strong>.<br />

— Écrasons-la !<br />

L’évêque Foulques laisse libre cours à sa vindicte. Il arpente<br />

<strong>le</strong> dallage et frappe de son poing <strong>le</strong> linteau de la cheminée.<br />

— Prenons tout ce que nous pouvons emporter. Ensuite,<br />

infligeons à Toulouse <strong>le</strong> sort de Béziers. Brûlons-la ! Sinon, nous<br />

n’en finirons jamais. El<strong>le</strong> est brisée, dites-vous, mais sachez que<br />

demain el<strong>le</strong> se relèvera. Si vous ne m’écoutez pas, vous <strong>le</strong><br />

regretterez un jour. Je <strong>le</strong>s connais.<br />

Le prince Louis approuve <strong>le</strong> projet. Désir morbide d’assister<br />

à un massacre ou, plus simp<strong>le</strong>ment, impatience d’en finir au<br />

plus vite pour rentrer chez lui ?<br />

— Suivons <strong>le</strong> conseil de l’évêque. Il connaît la vil<strong>le</strong>, suggère-til<br />

à Montfort.<br />

Puis, se tournant vers Foulques :<br />

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