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Raimond le cathare

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comme pour <strong>le</strong>s terres, seu<strong>le</strong> la conquête l’intéresse. L’acquis<br />

l’indiffère. Or toutes cel<strong>le</strong>s qui se pressent dans la moiteur de<br />

l’été catalan sont soumises et offertes. Alazaïs de Boissezon, el<strong>le</strong>,<br />

lui échappe. Fil<strong>le</strong> de notre pays, el<strong>le</strong> ne veut se donner qu’à celui<br />

qui <strong>le</strong> libérera. Rares sont <strong>le</strong>s actes qui obéissent tout à la fois à<br />

l’honneur, à l’amour, et à l’intérêt du royaume. Pierre a la<br />

chance de pouvoir faire concorder ces exigences généra<strong>le</strong>ment<br />

contradictoires. Sauvegarder des principes de gouvernement<br />

bafoués par une armée d’invasion, protéger ses sœurs, défendre<br />

ses beaux-frères, étendre son territoire, vo<strong>le</strong>r au secours de cel<strong>le</strong><br />

qu’il désire : tout porte <strong>le</strong> roi à se jeter avec <strong>le</strong>s siens dans un<br />

combat grandiose dont l’issue ne fait aucun doute. Simon de<br />

Montfort et Arnaud Amaury, <strong>le</strong>urs barons en quête de terres et<br />

<strong>le</strong>urs prélats avides de revenus ne pèseront rien face à<br />

l’irrésistib<strong>le</strong> coalition de nos peup<strong>le</strong>s unis par <strong>le</strong>s cieux qui <strong>le</strong>s<br />

abritent et par une langue commune : nostra <strong>le</strong>ngua.<br />

Vêtu d’une tunique de lin blanc et d’une toge de soie<br />

pourpre, entouré de tous <strong>le</strong>s étendards des grands du royaume<br />

d’Aragon, baigné dans la chaude lumière de la Méditerranée qui<br />

éclaire <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s de son château, Pierre, debout devant son<br />

trône, appel<strong>le</strong> aux armes contre l’envahisseur.<br />

— Nous allons de ce pas combattre la croisade qui ravage et<br />

détruit <strong>le</strong> pays toulousain. Sire <strong>Raimond</strong> m’appel<strong>le</strong> à son<br />

secours : on dévaste sa terre. Or <strong>le</strong> comte et son fils sont époux<br />

de mes sœurs. Nous sommes parents proches et je ne peux<br />

admettre qu’ils soient ainsi traités. Marchons donc,<br />

messeigneurs, sus aux bandits croisés. Sus aux vo<strong>le</strong>urs de<br />

terres ! Les c<strong>le</strong>rcs et <strong>le</strong>s Français n’ont qu’un désir en tête :<br />

dépouil<strong>le</strong>r jusqu’à l’os <strong>le</strong> comte, mon beau-frère. Qu’il n’ait rien<br />

fait de mal <strong>le</strong>ur importe fort peu. Je vous prie donc, amis, de<br />

m’estimer assez pour épouser ma cause et vous vêtir de fer.<br />

Dans un mois, si Dieu veut, avec nos compagnies nous<br />

franchirons ensemb<strong>le</strong> <strong>le</strong> col des Pyrénées.<br />

Toulouse, septembre 1213<br />

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