Raimond le cathare
Raimond le cathare
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Le métier des armes est interdit à la nob<strong>le</strong>sse indigène. Les<br />
vassaux de l’usurpateur « seront tenus de servir <strong>le</strong> comte avec<br />
des chevaliers français. Ils ne pourront, de vingt ans, remplacer<br />
<strong>le</strong>s chevaliers français par des chevaliers du pays ».<br />
Les lois et <strong>le</strong>s usages de nos famil<strong>le</strong>s sont abolis.<br />
— Les successions se feront selon la coutume et l’usage de<br />
France autour de Paris, tant entre barons et chevaliers qu’entre<br />
bourgeois et paysans.<br />
Ce ne sera plus <strong>le</strong> choix de l’homme, mais la loi de l’État qui<br />
déterminera <strong>le</strong>s successions. Le père sur son lit de mort ne<br />
pourra plus répartir librement son patrimoine entre ses enfants.<br />
La totalité de l’héritage ira au fils aîné.<br />
L’amour nous est interdit. Les fils et <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s de notre pays<br />
ne peuvent plus s’aimer, se marier et enfanter ensemb<strong>le</strong>.<br />
— Interdisons à toutes <strong>le</strong>s dames nob<strong>le</strong>s, veuves ou<br />
héritières, possédant forteresse ou château d’épouser d’ici à dix<br />
ans un indigène de cette terre.<br />
Seu<strong>le</strong> la semence des Français pourra fertiliser nos femmes :<br />
— El<strong>le</strong>s pourront épouser des Français à <strong>le</strong>ur gré !<br />
Toutes <strong>le</strong>s places fortes de nos contrées passeront ainsi<br />
définitivement entre <strong>le</strong>urs mains et cel<strong>le</strong>s de <strong>le</strong>ur descendance.<br />
A-t-on jamais vu si infâme loi de dépossession ?<br />
Même <strong>le</strong> plaisir n’a plus droit de cité.<br />
— Ordonnons que <strong>le</strong>s prostituées soient mises hors <strong>le</strong>s murs<br />
de toutes <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s.<br />
Nous sommes privés de nos terres, de notre fierté, de nos<br />
traditions, des libertés de croire et d’aimer. La loi qui nous fut<br />
imposée par l’Empire romain, il y a mil<strong>le</strong> ans, était plus<br />
respectueuse des usages et des mœurs de la province colonisée.<br />
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