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Raimond le cathare

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population. Un dernier tir renvoie chez <strong>le</strong>s siens la tête du<br />

supplicié afin que <strong>le</strong>s assiégés sachent à qui appartenaient <strong>le</strong>s<br />

mains et <strong>le</strong>s pieds qui sont venus s’abattre sur eux. Appliquant<br />

la loi du talion, <strong>le</strong>s nôtres vont aussitôt extraire de <strong>le</strong>urs cachots<br />

<strong>le</strong>s prisonniers français pour <strong>le</strong>ur faire subir <strong>le</strong> même sort.<br />

Dans son château, <strong>le</strong> comte de Foix inflige à ceux dont il<br />

s’empare une pendaison par <strong>le</strong> sexe jusqu’à ce que mort<br />

s’ensuive par hémorragie. Il invite ses vassaux à venir assister<br />

aux tortures. Une folie meurtrière habite notre pays où <strong>le</strong>s<br />

bûchers et <strong>le</strong>s potences se dressent partout sur <strong>le</strong> passage de<br />

l’invasion.<br />

Après avoir échoué sous <strong>le</strong>s remparts de Toulouse, Montfort<br />

a changé de stratégie. Faute d’avoir pu prendre la vil<strong>le</strong> de vive<br />

force pour dominer ensuite <strong>le</strong> pays, il s’empare de celui-ci pour<br />

parvenir à soumettre Toulouse. Ses armées sont mobi<strong>le</strong>s,<br />

rapides et offensives. Nos forces sont dispersées et statiques.<br />

Chacun défend sa famil<strong>le</strong>, sa maison et sa cité. Plus personne ne<br />

se porte secours à l’autre. L’ennemi peut al<strong>le</strong>r et venir à sa guise.<br />

Il choisit <strong>le</strong> moment et <strong>le</strong> lieu de ses attaques. À la fin de l’année<br />

1212, il tient tout, à l’exception de Toulouse et de Montauban.<br />

Pamiers, décembre 1212<br />

À l’approche de Noël, l’envahisseur réunit au pied des<br />

Pyrénées seigneurs et prélats pour promulguer devant eux la loi<br />

du vainqueur.<br />

Les évêques couverts de soie brodée d’or, quelques nob<strong>le</strong>s<br />

soumis drapés dans <strong>le</strong>ur tunique de laine épaisse, de riches<br />

marchands vêtus de velours précieux et <strong>le</strong>s compagnons de<br />

Montfort sous <strong>le</strong>ur cotte de mail<strong>le</strong>s ont pris place dans la sal<strong>le</strong><br />

capitulaire du château de Pamiers. Ils siègent groupés par<br />

ordres. Les gens de notre pays, petits seigneurs ou riches<br />

bourgeois qui ont accepté de prendre part à cette nouvel<strong>le</strong><br />

usurpation, sont relégués au fond de la sal<strong>le</strong> capitulaire. Ce sont<br />

des indigènes. Car, à compter de ce jour, notre peup<strong>le</strong> devient<br />

« indigène ». C’est par ce terme que sont désormais désignés <strong>le</strong>s<br />

habitants de mon pays.<br />

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