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Raimond le cathare

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Au début du mois de septembre, chevauchant aux côtés du<br />

comte de Comminges, du comte de Foix, du vicomte de Béarn,<br />

du sénéchal du roi d’Ang<strong>le</strong>terre, je franchis <strong>le</strong>s douves pour<br />

sortir de la vil<strong>le</strong>. Une immense armée nous suit : chevaliers,<br />

sergents d’armes et arbalétriers ouvrent la marche Derrière eux,<br />

un peup<strong>le</strong> innombrab<strong>le</strong> armé de fourches, de couteaux et de<br />

haches avance en rangs serrés. Le cortège est suivi par des<br />

chariots de provisions sur <strong>le</strong>squels sont juchés des femmes et<br />

des enfants. « Nous allons assiéger ce traître à Carcassonne et<br />

nous l’écorcherons comme un porc ! » crient <strong>le</strong>s paysans,<br />

houspillant <strong>le</strong>urs mu<strong>le</strong>ts.<br />

Les chefs français, mus par <strong>le</strong>ur instinct guerrier, sont sortis<br />

de Carcassonne pour marcher sur nous. Enfermés dans <strong>le</strong>s murs<br />

de la cité, ils auraient été piégés comme des rats. Leur cava<strong>le</strong>rie,<br />

dont la mobilité fait la force de Simon de Montfort, aurait été<br />

inutilisab<strong>le</strong>. Ils choisissent donc de provoquer l’affrontement<br />

sur un champ de batail<strong>le</strong> ouvert, à Castelnaudary.<br />

Saisi par l’inquiétude à la vue des bannières ennemies, je<br />

choisis une tactique immobi<strong>le</strong> et défensive. Je donne l’ordre<br />

d’édifier sur la pente du coteau un vaste camp retranché. On<br />

érige des murs de planches, on creuse des fossés profonds, on<br />

plante des hérissons de pieux pointus, on bâtit <strong>le</strong>s machines de<br />

jet. Une vil<strong>le</strong> se dresse, construite en quelques heures par des<br />

milliers d’hommes.<br />

Dans mon pavillon, plus vaste que la sal<strong>le</strong> d’un château, <strong>le</strong><br />

comte de Foix s’emporte :<br />

— Nous étions partis assiéger Carcassonne et nous voilà à<br />

mi-chemin, blottis comme des lapins, derrière nos lices.<br />

Demain, j’attaque !<br />

Le <strong>le</strong>ndemain, nos éclaireurs nous annoncent l’arrivée<br />

prochaine d’une centaine de chevaliers et d’un convoi de<br />

ravitail<strong>le</strong>ment venant de Lavaur pour porter secours à Simon de<br />

Montfort.<br />

Aussitôt <strong>Raimond</strong> Roger de Foix, son fils et ses hommes<br />

sortent de notre camp et se déploient pour <strong>le</strong>ur barrer la route<br />

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