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Raimond le cathare

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Les Français s’efforcent de convoyer des troncs d’arbre, des<br />

branchages, des madriers, et tout ce qu’ils ont pu arracher<br />

a<strong>le</strong>ntour, pour tenter de comb<strong>le</strong>r nos douves. Larges,<br />

généreusement alimentées par l’eau de la Garonne, el<strong>le</strong>s<br />

courent au pied de notre rempart dont el<strong>le</strong>s interdisent<br />

l’approche.<br />

Le poids du chargement ra<strong>le</strong>ntit la marche des chariots<br />

exposés aux sorties fulgurantes de nos défenseurs qui fondent<br />

sur eux, bride abattue et torche brandie pour <strong>le</strong>s incendier. Dix,<br />

puis bientôt vingt colonnes de fumée s’élèvent au-dessus des<br />

amas calcinés autour desquels <strong>le</strong>s hommes se sont battus.<br />

Posté au créneau à mes côtés, <strong>Raimond</strong> <strong>le</strong> Jeune vibre de<br />

tout son être. Son âme et son cœur sont dans la batail<strong>le</strong>. Seul<br />

son âge l’empêche d’y participer. Les combats ne cessent qu’au<br />

crépuscu<strong>le</strong>, laissant plus de cent morts dans chaque camp.<br />

La nuit est hantée par <strong>le</strong>s cris des mourants laissés sur <strong>le</strong><br />

champ. Chaque heure qui passe, <strong>le</strong>urs appels se font plus<br />

faib<strong>le</strong>s. À l’aube, <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce est revenu.<br />

Dès <strong>le</strong>s premiers rayons, la plaine résonne à nouveau du<br />

fracas des armes et des cris de guerre. Il en sera ainsi chaque<br />

jour, durant toute la décade jusqu’au 27 juin.<br />

Ce jour-là, au mépris de mes ordres <strong>le</strong>s plus formels, Hugues<br />

d’Alfaro et <strong>le</strong> comte de Foix jettent toutes nos forces sur<br />

l’ennemi. Ils veu<strong>le</strong>nt en finir grâce à une offensive de masse.<br />

Craignant un désastre, je <strong>le</strong>ur avais rigoureusement interdit de<br />

<strong>le</strong> faire. Ils n’en ont tenu aucun compte.<br />

Ce ne sont donc plus de petites compagnies de quelques<br />

dizaines de cavaliers qui sortent de la lice. C’est une véritab<strong>le</strong><br />

armée dont <strong>le</strong>s quatre cents chevaux au galop se déploient pour<br />

charger <strong>le</strong> camp de l’armée du Nord. L’heure est bien choisie.<br />

Passé midi, <strong>le</strong>s soldats de Simon de Montfort mangent ou<br />

somno<strong>le</strong>nt à l’ombre des tentes pour reprendre des forces. Étant<br />

donné la cha<strong>le</strong>ur insoutenab<strong>le</strong>, la plupart ont défait <strong>le</strong>urs pièces<br />

d’armure et déposé cottes de mail<strong>le</strong>s et hauberts.<br />

A<strong>le</strong>rtés par <strong>le</strong> grondement de la charge toulousaine, <strong>le</strong>s<br />

soldats ennemis, dans un désordre général, se précipitent sur<br />

<strong>le</strong>urs épées. Nos cavaliers sont déjà dans <strong>le</strong> camp qu’ils<br />

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