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Raimond le cathare

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Toulouse, juin 1211<br />

Toulouse assiégée<br />

Dans <strong>le</strong>s premières cha<strong>le</strong>urs de l’été, <strong>le</strong>s Toulousains mettent<br />

la vil<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> pied de guerre. Les pacifiques tremb<strong>le</strong>nt, <strong>le</strong>s<br />

belliqueux vibrent, mais tous se préparent à résister à l’assaut.<br />

Nous l’attendons d’un jour à l’autre.<br />

Les charpentiers tail<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s poutres qui seront assemblées<br />

pour construire <strong>le</strong>s machines de jet, <strong>le</strong>s forgerons martè<strong>le</strong>nt <strong>le</strong><br />

fer des armes, <strong>le</strong>s maçons renforcent <strong>le</strong>s merlons du rempart,<br />

<strong>le</strong>s tisserands confectionnent <strong>le</strong>s étendards, <strong>le</strong>s négociants<br />

accumu<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s réserves de vin et de vivres, <strong>le</strong>s peaussiers<br />

découpent <strong>le</strong> cuir des harnais, <strong>le</strong>s apothicaires mélangent <strong>le</strong>s<br />

onguents et tail<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s bandages.<br />

Jamais je n’ai vu tant de monde dans nos rues. Les<br />

populations voisines, terrorisées par <strong>le</strong>s dévastations et <strong>le</strong>s<br />

cruautés de l’armée du Nord, accourent vers Toulouse pour se<br />

mettre à l’abri. Ceux qui <strong>le</strong> peuvent louent à prix d’or un<br />

hébergement inconfortab<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s autres envahissent avec femmes,<br />

enfants et bétail <strong>le</strong>s bâtiments et <strong>le</strong>s cloîtres des congrégations<br />

religieuses qui ont quitté Toulouse avec Foulques.<br />

Le château Narbonnais est transformé en camp retranché.<br />

Du matin au soir, des chevaliers s’y présentent et mettent <strong>le</strong>ur<br />

épée au service de la vil<strong>le</strong>. Mes hommes se sont serrés pour <strong>le</strong>ur<br />

faire place dans la tour Gaillarde. La nuit, <strong>le</strong>s routiers dorment<br />

dans la cour, roulés dans <strong>le</strong>urs couvertures autour d’un feu sur<br />

<strong>le</strong>quel chauffent d’énormes marmites de soupe aux haricots.<br />

Tous mes alliés pyrénéens sont à mes côtés : <strong>Raimond</strong> Roger de<br />

Foix et son fils Roger Bernard auréolés de gloire après <strong>le</strong>ur<br />

victoire de Montgey, mon cousin Bernard de Comminges dont<br />

la sagesse s’accorde avec mon propre tempérament, Gaston de<br />

Béarn, enfin, qui vient se joindre à nous avec ses vassaux de<br />

Bigorre et ses routiers d’Aspe et d’Ossau. Nos discussions, dans<br />

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