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Raimond le cathare

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assiégeants pour entrer dans Lavaur et renforcer la garnison. À<br />

l’appui de ces manœuvres, je ferai diversion en allant rencontrer<br />

Montfort près de son camp. Pour ne pas risquer de tomber dans<br />

un piège, il viendra sous bonne escorte. L’infiltration de<br />

<strong>Raimond</strong> de Ricaud et <strong>le</strong> guet-apens du Comte roux en seront<br />

facilités. Le désagrément d’une nouvel<strong>le</strong> entrevue avec Simon de<br />

Montfort est pour moi compensé par <strong>le</strong> plaisir de <strong>le</strong> duper.<br />

Tout se dérou<strong>le</strong> comme nous l’avions prévu. Les chefs de la<br />

croisade et <strong>le</strong>urs principaux chevaliers, puissamment<br />

accompagnés, viennent à ma rencontre. <strong>Raimond</strong> de Ricaud et<br />

la troupe qu’il conduit en profitent pour entrer dans Lavaur,<br />

pendant que <strong>Raimond</strong> Roger de Foix et ses hommes prennent<br />

secrètement position sur <strong>le</strong>s flancs d’une colline boisée, guettant<br />

l’arrivée des renforts.<br />

Sous sa grande tente dressée pour notre entrevue, Simon de<br />

Montfort se montre plus arrogant que jamais. Apprenant que<br />

mon sénéchal et <strong>le</strong>s hommes qu’il conduisait sont parvenus à<br />

passer <strong>le</strong>s lignes et à rejoindre Lavaur, il m’accuse de fourberie.<br />

Pierre de Courtenay s’efforce d’apaiser son chef et me supplie de<br />

me soumettre aux volontés de l’Église. Je l’écoute patiemment.<br />

Mon si<strong>le</strong>nce attentif l’encourage à poursuivre son sermon. Plus<br />

il par<strong>le</strong>, plus <strong>le</strong> temps passe et plus grandes sont <strong>le</strong>s chances de<br />

réussite de l’embuscade tendue dans <strong>le</strong> sous-bois de Montgey, à<br />

quelques lieues d’ici, sous <strong>le</strong>s ordres du comte de Foix.<br />

Après en avoir appelé à ma sagesse, Pierre de Courtenay<br />

invoque nos liens familiaux pour m’inspirer confiance. Je ne<br />

contiens plus mon amertume.<br />

— Messire, la dernière fois que je vous ai entendu tenir ce<br />

langage, c’était à Carcassonne, il y a deux ans, devant <strong>le</strong>s<br />

remparts de la vil<strong>le</strong>. Vous aviez convaincu mon neveu, votre<br />

cousin, <strong>Raimond</strong> Roger Trencavel. Il est mort de vous avoir cru.<br />

— Il était vaincu ! hur<strong>le</strong> Simon de Montfort.<br />

Des cris d’appel aux armes interrompent la réunion. Les<br />

sergents relèvent <strong>le</strong>s pans de toi<strong>le</strong> de la tente : un jeune homme<br />

ensanglanté gît dans l’herbe de la clairière. C’est un chevalier de<br />

l’armée de renfort. À bout de forces, il raconte <strong>le</strong> massacre<br />

auquel il a échappé. Tous ses compagnons sont morts. Ils ont<br />

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