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62 Rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement sur sa cinquième session
Décision de la Conférence
7. A la 171e séance plénière, le 3 juin 1979, la
Conférence a décidé de renvoyer le point 8 de l'ordre du
jour au Conseil du commerce et du développement pour
plus ample examen 13 .
8. Le porte-parole du Groupe D, parlant aussi au nom
de la Mongolie, a déploré qu'il n'ait pas été possible
d'adopter une décision de fond au sujet du point 8 de
l'ordre du jour, en raison de divergences radicales entre
divers groupes de pays dans l'évaluation de la situation
commerciale et économique mondiale et surtout de divergences
entre les groupes de pays en développement et de
pays développés à économie de marché. Les pays du
Groupe D et la Mongolie tenaient à réaffirmer avec force
qu'ils avaient toujours été en faveur de l'adoption d'une
résolution qui aurait comporté une évaluation franche et
sans équivoque de la situation économique mondiale,
indiquant les véritables causes et sources des difficultés et
des désordres économiques existants, renfermant notamment
une évaluation de principe du rôle des sociétés
transnationales, dont la politique était contraire aux intérêts
des peuples dans leur vaste majorité, et énonçant des
moyens concrets de surmonter les difficultés qui avaient
surgi. Cette position était tout à fait conforme aux vues que
ces pays avaient exprimées dans le document TD/249 et
qu'ils réaffirmaient. Lors de l'examen du point 8 de l'ordre
du jour, une grande partie du temps avait été consacrée à la
question dite des consultations globales sur les problèmes
économiques interdépendants concernant le commerce, le
développement et les questions monétaires et financières.
On pourrait ne pas élever d'objection contre la tenue de ces
consultations si elles devaient représenter une nouvelle
concrétisation du mandat existant de la CNUCED et une
mise à profit plus efficace des cadres institutionnels en
place pour ses activités, et non la création d'un nouveau
mécanisme de négociation dans le cadre du système des
Nations Unies. A cet égard, la proposition de convocation
d'une réunion spéciale d'experts de haut niveau devrait
permettre, dans un délai préalablement fixé, d'examiner en
détail l'objet et la teneur de consultations internationales
générales, les méthodes et procédures relatives à la tenue de
ces consultations et l'application pratique des résultats
obtenus. En tout état de cause, la tenue des consultations
susmentionnées, tout comme les activités de la CNUCED en
général, devait contribuer à créer des conditions plus
favorables au commerce et au développement dans l'intérêt
des pays du monde entier et non pas de tel ou tel groupe de
pays.
9. Le porte-parole du Groupe D a ajouté que la question
de la restructuration méritait aussi d'être dûment examinée,
car le système existant de division internationale du travail
et les relations économiques qui en découlaient ne correspondaient
plus aux réalités du monde contemporain,
ralentissaient la décolonisation économique des pays d'Asie,
d'Afrique et d'Amérique latine, et ne tenaient absolument
pas compte des intérêts des pays socialistes. La question du
réexamen des règles et principes régissant le commerce
international pouvait aussi présenter une certaine importance
pratique, à condition de se faire dans le cadre du
processus général de normalisation du commerce international
en vue de l'élaboration de recommandations
Voir ci-dessus, Ire partie, sect. A.2, "Autres décisions", d.
mutuellement acceptables tenant compte des intérêts de
tous les groupes de pays et visant à éliminer dans les
relations commerciales et économiques mondiales toutes les
manifestations de discrimination, de diktat et d'inégalité.
Telles étaient les idées-force qui guideraient les pays du
Groupe D et la Mongolie lors de l'examen ultérieur du
point 8 de l'ordre du jour.
10. Le porte-parole du Groupe B, parlant au nom des
Etats membres du Groupe B autres que la Turquie, a
déploré que le Groupe de négociation I n'ait pas pu parvenir
à un accord en raison du manque de temps pour rapprocher
les diverses conceptions et de la difficulté de décider
comment traiter certains problèmes clefs du commerce et
du développement. En dehors des négociations en tant que
telles, des problèmes subsistaient. La situation économique
mondiale, dont le Groupe B estimait avoir donné un tableau
équilibré dans le projet de résolution qu'il avait présenté au
Groupe de négociation I, était loin d'être satisfaisante et
avait des répercussions négatives sur les possibilités de
croissance des pays en développement. Dans un monde
interdépendant, les divers problèmes économiques étaient
étroitement liés. Le monde était aussi l'objet d'un processus
dynamique d'ajustement structurel qu'il fallait faciliter dans
l'intérêt commun — sur ce point, un accord assez large avait
été obtenu au Groupe de négociation I. Cette communauté
évidente d'intérêts devait donc se concrétiser par des
améliorations du mécanisme de coopération internationale
en un monde marqué par une interdépendance croissante
dans les domaines des relations commerciales, monétaires et
financières, des produits de base, de l'agriculture, de
l'énergie et du transfert de ressources et de technologie.
Pour rendre la coopération efficace, il fallait d'abord
déterminer les problèmes, échanger des renseignements et
examiner les questions importantes. L'idée de vastes consultations
ne devait donc pas être abandonnée, bien au
contraire. De l'avis du Groupe B, le Conseil du commerce et
du développement, en examinant le point 8, devait continuer
d'étudier activement les problèmes en cause en tenant
compte des vues exprimées à la Conférence. Dans le cadre
du Conseil et des autres organes appropriés du système des
Nations Unies, les discussions et les consultations pouvaient
et devaient se poursuivre sur l'ensemble des problèmes
concernant l'avenir de l'économie mondiale, et en particulier
le développement des pays en développement.
11. Le porte-parole du Groupe des Soixante-Dix-Sept a
dit que son groupe déplorait aussi qu'il n'ait pas été possible
de parvenir à un texte de consensus au sujet du point 8 de
l'ordre du jour, que ce groupe considérait comme l'un des
éléments les plus importants des négociations à la Conférence.
Le Groupe des Soixante-Dix-Sept estimait que les
transformations de structure étaient le thème essentiel de la
Conférence, mais il entendait par là des changements dans
la structure de la production, de la consommation et du
commerce et non pas le genre de changements qui
résulteraient du libre jeu des forces du marché. Les
transformations de structure devraient aussi être le fruit
d'un effort commun de restructuration du cadre institutionnel
grâce à une action consciente et concertée des Etats
Membres de l'ONU. Du fait que les pays développés
n'avaient pas réussi à maîtriser leurs problèmes chroniques
de déséquilibre de la balance des paiements, ni l'inflation,
le chômage et le protectionnisme — ces pays avaient évoqué
la montée du protectionnisme mais non pas les mesures