Actes de la Conférence des Nations Unies sur le commerce ... - unctad
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Annexe VII. - Documents présentés à la Conférence par certains groupes de pays 203 listique sur les marchés d'autres pays sont le fait non seulement des sociétés transnationales, mais aussi des sociétés "ordinaires" et qu'en soi les sociétés transnationales sont un phénomène universel, mondial, qui serait commun à tous les pays et à tous les systèmes économiques et sociaux.. Grâce à une interprétation outrée de l'expression "sociétés transnationales", on essaie de désigner ainsi le plus possible d'entreprises différentes, afin de diluer les critiques dont les sociétés transnationales font l'objet, et d'éviter qu'elles soient rendues directement responsables des dommages qu'elles ont causés dans le passé et qu'elles continuent de causer au commerce et au développement des pays en développement. Ce qui est aussi inquiétant, c'est que les transnationales s'emploient activement à créer des mécanismes spéciaux (associations, comités, groupes, etc.) leur permettant d'avoir une influence directe non seulement sur les gouvernements des pays hôtes, mais aussi sur l'activité des organisations internationales, afin de donner à cette activité des orientations qui leur soient favorables. Les pays socialistes jugent inadmissibles ces manœuvres et ces pressions des sociétés transnationales et s'élèvent vigoureusement contre toutes tentatives pour implanter dans le système des Nations Unies des mécanismes de transmission de la volonté des monopoles internationaux. Il est particulièrement important, dans ces conditions, d'élaborer à l'échelle internationale et au niveau national des mesures pour contrôler l'activité des transnationales et mettre fin à leur influence négative sur la situation économique, sociale et politique des pays en développement et sur l'ensemble des relations économiques internationales. Les pays socialistes voient dans l'élaboration et l'application, conformément à la résolution 1913 (LVII) du Conseil économique et social, d'un code de conduite des sociétés transnationales un grand pas vers l'application des résolutions adoptées par l'Assemblée générale des Nations Unies à sa sixième session extraordinaire et à sa vingtneuvième session en vue de restructurer les relations économiques internationales sur une base équitable et démocratique. En même temps, les pays socialistes sont préoccupés par l'absence de progrès notables dans les travaux de la Commission des sociétés transnationales et par les tentatives de plus en plus vigoureuses, ces derniers temps, pour transformer le code de conduite des sociétés transnationales, document initialement destiné à réprimer les activités illicites de ces sociétés, en une sorte de charte de leurs droits et des garanties internationales pour la protection de leurs investissements dans les autres pays. Guidés par leur souci constant d'assainir les relations économiques internationales et d'appuyer les revendications justes et progressistes des pays en développement dans leur lutte pour l'édification d'une économie nationale indépendante, les pays socialistes estiment que l'une des tâches les plus importantes et les plus urgentes de la CNUCED est de matérialiser le droit, inscrit dans la Charte des droits et devoirs économiques des Etats, qu'a chaque Etat de réglementer et de surveiller les activités des sociétés transnationales dans les limites de sa juridiction nationale et de prendre des mesures pour veiller à ce que ces activités se conforment à ses lois, règles et règlements et soient conformes à ses politiques économique et sociale^. q Re'solution 3281 (XXIX) de l'Assemblée générale, du 12 décembre 1974, article 2, paragraph 2 b de la Charte. Partant de là, les pays socialistes jugent souhaitable que la CNUCED active et accélère les travaux des organes compétents (notamment la Commission des produits de base, la Commission des articles manufacturés et la Commission du transfert de technologie), qui ont un rapport avec l'élaboration, au niveau international, de mesures pour contrôler l'activité des sociétés transnationales et empêcher les opérations de ces sociétés qui portent ou peuvent porter préjudice au commerce et au développement des pays en développement. A ce sujet, les pays socialistes pensent aussi qu'il serait utile d'accroître sensiblement la participation de la CNUCED aux travaux de la Commission des sociétés transnationales de l'ONU afin de contribuer efficacement aux travaux de cette commission, comme il est prévu dans la résolution 97 (IV) de la Conférence. En particulier, à l'effet d'élaborer les "règles spécifiques pour contrôler les pratiques de ces sociétés" prévues au paragraphe 1 c de la résolution 97 (IV), les pays socialistes proposent qu'à sa cinquième session la Conférence charge la Commission des articles manufacturés de réunir en 1979-1980 un groupe spécial d'experts, et qu'ensuite la CNUCED, se fondant sur les recommandations de ce groupe, prépare des propositions à l'intention de la Commission des sociétés transnationales pour l'élaboration d'un code de conduite des sociétés transnationales. Les pays socialistes, qui n'ont cessé d'oeuvrer pour la restructuration des relations économiques internationales sur une base équitable et démocratique, se déclarent prêts à soutenir activement tous les efforts que déploiera la CNUCED pour instituer un contrôle effectif sur l'activité des sociétés transnationales. F. — Mesures à prendre pour accroître l'apport net de ressources et améliorer les conditions des transferts nets de ressources des pays développés aux pays en développement CONSÉQUENCES NÉGATIVES DE L'ACTIVITÉ DU CAPITAL PRIVÉ ÉTRANGER DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT Document présenté par la République démocratique allemande, la République populaire de Bulgarie, la République populaire hongroise, la République populaire mongole, la République populaire de Pologne, la République socialiste soviétique de Biélorussie, la République socialiste soviétique d'Ukraine, la République socialiste tchécoslovaque et l'Union des Républiques socialistes soviétiques* Pour l'examen de la question des apports de capitaux privés et du projet de résolution intitulé "Sorties de ressources financières des pays en développement résultant de l'activité du capital privé étranger'^, les délégations des pays socialistes tiennent à attirer l'attention sur les conséquences négatives de l'activité du capital privé étranger dans les pays en développement. r Document relatif au point 12 b de l'ordre du jour, distribué à la Conférence sous la cote TD/266. s TD(V)/NG.IV/CRP.7, reproduit ci-dessous.
204 Annexes 1. Ces dernières années, l'expansion du capital privé étranger dans les pays en développement s'est accentuée. Elle leur porte un préjudice énorme et qui ne cesse de croître. Cette expansion n'a pas seulement pour résultat de faire peser sur les pays libérés un lourd fardeau actuellement, elle risque aussi d'avoir des conséquences négatives encore plus sérieuses dans l'avenir. 2. Le capital privé étranger et les sociétés transnationales sont l'un des principaux obstacles à la restructuration des relations économiques internationales sur des bases justes, équitables et démocratiques. Les sociétés transnationales cherchent à édifier un "ordre" économique international qui freine la décolonisation économique et l'accomplissement de profondes transformations socio-économiques allant dans le sens du progrès, et fait obstacle au développement autonome des pays libérés d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. 3. L'activité du capital privé étranger contribue à conserver et à perpétuer un système inéquitable de division internationale du travail dans lequel les secteurs de production les plus modernes et les plus rentables sont concentrés dans les pays capitalistes développés, tandis qu'il ne reste aux pays en développement que la production et la transformation primaire de produits de base et la fabrication des articles finis les moins intéressants. L'expérience montre que ce système de division internationale du travail non seulement ne réduit pas, mais même au contraire élargit encore l'écart entre le niveau de développement économique des pays capitalistes développés et celui des pays en développement. 4. Le renforcement du capital privé étranger dans l'économie des pays en développement accentue la dépendance de ces pays vis-à-vis des centres de l'économie capitaliste mondiale, bloque les perspectives d'expansion de la coopération entre les pays en développement et contrarie l'élargissement de relations fondées sur l'égalité des droits et l'avantage mutuel entre ces pays et les pays socialistes. 5. La pénétration du capital privé étranger dans les pays en développement s'accompagne d'un gaspillage des richesses naturelles de ces pays. Utilisant leur puissance financière et technologique et recourant largement aux pratiques commerciales restrictives, les sociétés privées étrangères y portent préjudice au secteur national autonome, en particulier au secteur d'Etat. Faute de contrôle, le capital privé étranger s'approprie les principaux fruits de l'exportation de produits de base et de produits finis des pays en développement et ceux de l'expansion des opérations de coopération industrielle et de transfert de technologie. 6. L'expansion du capital privé étranger, en privant les pays en développement de la possibilité de tirer davantage parti des échanges internationaux et en freinant le développement de leur secteur national, a aussi pour conséquence de drainer d'énormes ressources hors de ces pays et d'affaiblir leur assise économique. Les investissements étrangers privés directs continuent d'être concentrés dans les secteurs les plus profitables de l'économie des pays en développement. Ainsi, selon des sources officielles des Etats-Unis d'Amérique, la marge bénéficiaire moyenne des sociétés américaines dans les pays en développement a été, ces dernières années, plus du double de celle enregistrée dans les pays capitalistes développés. Comme il ressort d'un rapport du secrétariat de la CNUCEDt, les sociétés privées étrangères, si l'on en juge par les chiffres incomplets dont on dispose pour la période 1970-1977, ont retiré des pays en développement 72,2 milliards de dollars sous forme de bénéfices, soit 1,8 fois plus que le montant des nouveaux investissements privés directs. Il faut ajouter à ces sorties de bénéfices les sommes versées par les pays en développement pour recevoir la technologie étrangère, sommes qui atteignaient 3 à 5 milliards de dollars par an au milieu des années 70 et représentaient dans une grande mesure une forme cachée d'exportation de bénéfices par les sociétés privées étrangères. 7. Eprouvant de sérieuses difficultés monétaires et financières, les pays en développement sont de plus en plus obligés de recourir à des emprunts et à des crédits privés coûteux qui se caractérisent en outre par des délais de remboursement relativement courts. Dans les paiements effectués par les pays en développement au titre de leur dette extérieure, et qui sont passés de 9 milliards de dollars en 1970 à 31,3 milliards en 1976, la part des sources de crédit privées était en 1970 de 59,9 p. 100 et en 1976 de 63,2 p. 100. Ces paiements sont un fardeau supplémentaire pour l'économie des pays libérés. 8. Les sorties de ressources monétaires et financières des pays en développement vers les pays capitalistes développés par la filière du capital privé étranger augmentent chaque année. C'est devenu l'une des principales causes de détérioration de la situation monétaire et financière des pays libérés de l'aggravation du problème de leur endettement. Le montant des bénéfices déclarés retirés des investissements privés étrangers directs en 1970-1977 a dépassé à lui seul le volume total de l'aide publique au développement bilatérale accordée pendant la même période par les pays occidentaux. Si l'on tient aussi compte, ne serait-ce qu'approximativement, des intérêts, des dividendes et des profits cachés tirés par les banques et les sociétés étrangères, on constate que les pays en développement ont payé aux pays capitalistes développés plusieurs fois ce qu'ils ont reçu d'eux sous forme d'aide publique bilatérale au développement. 9. La situation actuelle et les tendances qui se dessinent font ressortir le danger d'une position conciliante vis-à-vis de l'expansion du capital privé étranger dans les pays en développement, car cette expansion peut porter un coup sérieux à la lutte que ces pays mènent pour combler leur retard et renforcer leur indépendance économique. Dans les conditions actuelles, il est particulièrement urgent de prendre des mesures pour prévenir et limiter les conséquences défavorables pour les pays en développement de l'activité du capital privé étranger, et pour le soumettre aux intérêts du développement national des pays libérés. 10. Dans le domaine monétaire et financier, de l'avis des pays socialistes, les mesures ci-après répondraient à ces objectifs : a) Retirer au capital privé étranger ses privilèges fiscaux et monétaires et en matière de crédit dans les pays en développement; t "Coopération financière internationale au service du développement : apports de capitaux aux pays en développement" (TD/B/C.3/158).
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1. Ces <strong>de</strong>rnières années, l'expansion du capital privé<br />
étranger dans <strong>le</strong>s pays en développement s'est accentuée.<br />
El<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur porte un préjudice énorme et qui ne cesse <strong>de</strong><br />
croître. Cette expansion n'a pas seu<strong>le</strong>ment pour résultat <strong>de</strong><br />
faire peser <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s pays libérés un lourd far<strong>de</strong>au actuel<strong>le</strong>ment,<br />
el<strong>le</strong> risque aussi d'avoir <strong>de</strong>s conséquences négatives<br />
encore plus sérieuses dans l'avenir.<br />
2. Le capital privé étranger et <strong>le</strong>s sociétés transnationa<strong>le</strong>s<br />
sont l'un <strong>de</strong>s principaux obstac<strong>le</strong>s à <strong>la</strong> restructuration <strong>de</strong>s<br />
re<strong>la</strong>tions économiques internationa<strong>le</strong>s <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s bases justes,<br />
équitab<strong>le</strong>s et démocratiques. Les sociétés transnationa<strong>le</strong>s<br />
cherchent à édifier un "ordre" économique international<br />
qui freine <strong>la</strong> décolonisation économique et l'accomplissement<br />
<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s transformations socio-économiques<br />
al<strong>la</strong>nt dans <strong>le</strong> sens du progrès, et fait obstac<strong>le</strong> au développement<br />
autonome <strong>de</strong>s pays libérés d'Afrique, d'Asie et<br />
d'Amérique <strong>la</strong>tine.<br />
3. L'activité du capital privé étranger contribue à conserver<br />
et à perpétuer un système inéquitab<strong>le</strong> <strong>de</strong> division<br />
internationa<strong>le</strong> du travail dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s secteurs <strong>de</strong> production<br />
<strong>le</strong>s plus mo<strong>de</strong>rnes et <strong>le</strong>s plus rentab<strong>le</strong>s sont concentrés<br />
dans <strong>le</strong>s pays capitalistes développés, tandis qu'il ne reste<br />
aux pays en développement que <strong>la</strong> production et <strong>la</strong><br />
transformation primaire <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> base et <strong>la</strong> fabrication<br />
<strong>de</strong>s artic<strong>le</strong>s finis <strong>le</strong>s moins intéressants. L'expérience<br />
montre que ce système <strong>de</strong> division internationa<strong>le</strong> du travail<br />
non seu<strong>le</strong>ment ne réduit pas, mais même au contraire é<strong>la</strong>rgit<br />
encore l'écart entre <strong>le</strong> niveau <strong>de</strong> développement économique<br />
<strong>de</strong>s pays capitalistes développés et celui <strong>de</strong>s pays en<br />
développement.<br />
4. Le renforcement du capital privé étranger dans l'économie<br />
<strong>de</strong>s pays en développement accentue <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong><br />
ces pays vis-à-vis <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> l'économie capitaliste mondia<strong>le</strong>,<br />
bloque <strong>le</strong>s perspectives d'expansion <strong>de</strong> <strong>la</strong> coopération<br />
entre <strong>le</strong>s pays en développement et contrarie l'é<strong>la</strong>rgissement<br />
<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions fondées <strong>sur</strong> l'égalité <strong>de</strong>s droits et l'avantage<br />
mutuel entre ces pays et <strong>le</strong>s pays socialistes.<br />
5. La pénétration du capital privé étranger dans <strong>le</strong>s pays<br />
en développement s'accompagne d'un gaspil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s<br />
richesses naturel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> ces pays. Utilisant <strong>le</strong>ur puissance<br />
financière et technologique et recourant <strong>la</strong>rgement aux<br />
pratiques commercia<strong>le</strong>s restrictives, <strong>le</strong>s sociétés privées<br />
étrangères y portent préjudice au secteur national autonome,<br />
en particulier au secteur d'Etat. Faute <strong>de</strong> contrô<strong>le</strong>, <strong>le</strong><br />
capital privé étranger s'approprie <strong>le</strong>s principaux fruits <strong>de</strong><br />
l'exportation <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> base et <strong>de</strong> produits finis <strong>de</strong>s<br />
pays en développement et ceux <strong>de</strong> l'expansion <strong>de</strong>s opérations<br />
<strong>de</strong> coopération industriel<strong>le</strong> et <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> technologie.<br />
6. L'expansion du capital privé étranger, en privant <strong>le</strong>s<br />
pays en développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> tirer davantage<br />
parti <strong>de</strong>s échanges internationaux et en freinant <strong>le</strong> développement<br />
<strong>de</strong> <strong>le</strong>ur secteur national, a aussi pour conséquence<br />
<strong>de</strong> drainer d'énormes ressources hors <strong>de</strong> ces pays et<br />
d'affaiblir <strong>le</strong>ur assise économique.<br />
Les investissements étrangers privés directs continuent<br />
d'être concentrés dans <strong>le</strong>s secteurs <strong>le</strong>s plus profitab<strong>le</strong>s <strong>de</strong><br />
l'économie <strong>de</strong>s pays en développement. Ainsi, selon <strong>de</strong>s<br />
sources officiel<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s Etats-Unis d'Amérique, <strong>la</strong> marge<br />
bénéficiaire moyenne <strong>de</strong>s sociétés américaines dans <strong>le</strong>s pays<br />
en développement a été, ces <strong>de</strong>rnières années, plus du<br />
doub<strong>le</strong> <strong>de</strong> cel<strong>le</strong> enregistrée dans <strong>le</strong>s pays capitalistes<br />
développés. Comme il ressort d'un rapport du secrétariat <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> CNUCEDt, <strong>le</strong>s sociétés privées étrangères, si l'on en juge<br />
par <strong>le</strong>s chiffres incomp<strong>le</strong>ts dont on dispose pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong><br />
1970-1977, ont retiré <strong>de</strong>s pays en développement 72,2 milliards<br />
<strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs sous forme <strong>de</strong> bénéfices, soit 1,8 fois plus<br />
que <strong>le</strong> montant <strong>de</strong>s nouveaux investissements privés directs.<br />
Il faut ajouter à ces sorties <strong>de</strong> bénéfices <strong>le</strong>s sommes versées<br />
par <strong>le</strong>s pays en développement pour recevoir <strong>la</strong> technologie<br />
étrangère, sommes qui atteignaient 3 à 5 milliards <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs<br />
par an au milieu <strong>de</strong>s années 70 et représentaient dans une<br />
gran<strong>de</strong> me<strong>sur</strong>e une forme cachée d'exportation <strong>de</strong> bénéfices<br />
par <strong>le</strong>s sociétés privées étrangères.<br />
7. Eprouvant <strong>de</strong> sérieuses difficultés monétaires et financières,<br />
<strong>le</strong>s pays en développement sont <strong>de</strong> plus en plus<br />
obligés <strong>de</strong> recourir à <strong>de</strong>s emprunts et à <strong>de</strong>s crédits privés<br />
coûteux qui se caractérisent en outre par <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is <strong>de</strong><br />
remboursement re<strong>la</strong>tivement courts. Dans <strong>le</strong>s paiements<br />
effectués par <strong>le</strong>s pays en développement au titre <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur<br />
<strong>de</strong>tte extérieure, et qui sont passés <strong>de</strong> 9 milliards <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs<br />
en 1970 à 31,3 milliards en 1976, <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong><br />
crédit privées était en 1970 <strong>de</strong> 59,9 p. 100 et en 1976 <strong>de</strong><br />
63,2 p. 100. Ces paiements sont un far<strong>de</strong>au supplémentaire<br />
pour l'économie <strong>de</strong>s pays libérés.<br />
8. Les sorties <strong>de</strong> ressources monétaires et financières <strong>de</strong>s<br />
pays en développement vers <strong>le</strong>s pays capitalistes développés<br />
par <strong>la</strong> filière du capital privé étranger augmentent chaque<br />
année. C'est <strong>de</strong>venu l'une <strong>de</strong>s principa<strong>le</strong>s causes <strong>de</strong> détérioration<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> situation monétaire et financière <strong>de</strong>s pays<br />
libérés <strong>de</strong> l'aggravation du problème <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur en<strong>de</strong>ttement.<br />
Le montant <strong>de</strong>s bénéfices déc<strong>la</strong>rés retirés <strong>de</strong>s investissements<br />
privés étrangers directs en 1970-1977 a dépassé à<br />
lui seul <strong>le</strong> volume total <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> publique au développement<br />
bi<strong>la</strong>téra<strong>le</strong> accordée pendant <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong> par <strong>le</strong>s pays<br />
occi<strong>de</strong>ntaux. Si l'on tient aussi compte, ne serait-ce<br />
qu'approximativement, <strong>de</strong>s intérêts, <strong>de</strong>s divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s et<br />
<strong>de</strong>s profits cachés tirés par <strong>le</strong>s banques et <strong>le</strong>s sociétés<br />
étrangères, on constate que <strong>le</strong>s pays en développement ont<br />
payé aux pays capitalistes développés plusieurs fois ce qu'ils<br />
ont reçu d'eux sous forme d'ai<strong>de</strong> publique bi<strong>la</strong>téra<strong>le</strong> au<br />
développement.<br />
9. La situation actuel<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s tendances qui se <strong>de</strong>ssinent<br />
font ressortir <strong>le</strong> danger d'une position conciliante vis-à-vis<br />
<strong>de</strong> l'expansion du capital privé étranger dans <strong>le</strong>s pays en<br />
développement, car cette expansion peut porter un coup<br />
sérieux à <strong>la</strong> lutte que ces pays mènent pour comb<strong>le</strong>r <strong>le</strong>ur<br />
retard et renforcer <strong>le</strong>ur indépendance économique. Dans <strong>le</strong>s<br />
conditions actuel<strong>le</strong>s, il est particulièrement urgent <strong>de</strong><br />
prendre <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es pour prévenir et limiter <strong>le</strong>s conséquences<br />
défavorab<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>s pays en développement <strong>de</strong><br />
l'activité du capital privé étranger, et pour <strong>le</strong> soumettre aux<br />
intérêts du développement national <strong>de</strong>s pays libérés.<br />
10. Dans <strong>le</strong> domaine monétaire et financier, <strong>de</strong> l'avis <strong>de</strong>s<br />
pays socialistes, <strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es ci-après répondraient à ces<br />
objectifs :<br />
a) Retirer au capital privé étranger ses privilèges fiscaux<br />
et monétaires et en matière <strong>de</strong> crédit dans <strong>le</strong>s pays en<br />
développement;<br />
t "Coopération financière internationa<strong>le</strong> au service du développement<br />
: apports <strong>de</strong> capitaux aux pays en développement"<br />
(TD/B/C.3/158).