Actes de la Conférence des Nations Unies sur le commerce ... - unctad

Annexe VII. — Documents présentés à la Conférence par certains groupes de pays 197
pement, fait obstacle à la diversification de leur économie
et de leurs exportations, diminue leurs recettes en devises et
en définitive crée de sérieux obstacles à leur développement
économique. En outre, les mesures protectionnistes des
pays développés à économie de marché tendent à maintenir
la situation de dépendance des jeunes Etats dans le système
capitaliste de division internationale du travail et entravent
l'exercice par ces derniers d'une souveraineté véritable sur
leurs ressources économiques et naturelles.
Les pays socialistes considèrent le protectionnisme
des pays développés à économie de marché, en particulier
sous ses formes nouvelles, utilisées sélectivement, comme
un effort unilatéral et injustifié pour établir une discrimination
dans le commerce entre pays à systèmes sociaux et
économiques différents. Les mesures protectionnistes ont
des conséquences nuisibles sur le commerce des pays
socialistes avec les pays développés à économie de marché
et avec les pays en développement et, en raison de
l'interdépendance de tous les courants d'échanges mondiaux,
font obstacle à une large coopération économique
internationale fondée sur l'égalité des droits.
Les pays socialistes estiment qu'une telle politique
présente des risques sérieux pour ceux-là mêmes qui l'ont
adoptée. Les mesures visant à limiter l'accès des produits
d'importation concurrentiels sur les marchés des pays
développés à économie de marché, et à soutenir artificiellement
des producteurs locaux inefficaces, portent atteinte
à ces pays eux-mêmes comme au commerce international
dans son ensemble, parce que ces mesures font obstacle à
une participation rationnelle de tous les pays à la division
internationale du travail et parce qu'elles favorisent le
développement dans les pays de secteurs non pas complémentaires
mais concurrents, et portent artificiellement
atteinte à l'équilibre des échanges commerciaux internationaux.
Les pays socialistes n'ignorent pas que dans différents
cas la mise en place de nouvelles barrières protectionnistes
dans les pays capitalistes a pour objet de prévenir l'accroissement
du chômage. Mais ils sont convaincus que les
intérêts des travailleurs des pays capitalistes peuvent être
sauvegardés, non pas par le développement du protectionnisme,
qui crée de nouvelles difficultés dans la division
internationale du travail et porte atteinte aux intérêts des
travailleurs d'autres pays, mais grâce à l'application de
mesures sociales radicales et au développement de la
coopération économique internationale sur la base de
l'égalité des droits.
Il convient d'accorder une attention particulière au fait
que, en instaurant de plus en plus le protectionnisme et la
discrimination dans le commerce international, les pays
développés à économie de marché contribuent sensiblement
à freiner la restructuration des relations économiques
internationales sur une base équitable et démocratique, à
retarder l'instauration d'un nouvel ordre économique international
qui assure l'élimination rapide du retard économique
des pays en développement, et à entraver le progrès
dynamique de tous les peuples et de toute l'humanité. Une
telle politique est contraire aux normes généralement
acceptées du commerce international; elle revient à se
dérober aux principes et aux programmes, convenus dans le
cadre de la CNUCED, de développement de la coopération
économique internationale et elle constitue une violation
directe des engagements par lesquels les pays à économie de
marché ont accepté de ne pas introduire de nouvelles
restrictions au commerce international.
Condamnant fermement ces tendances négatives de la
politique adoptée par les pays développés à économie de
marché en matière de commerce extérieur, les pays socialistes
soulignent qu'ils ne prennent aucune part au renforcement
du protectionnisme dans le commerce international.
Ils se sont toujours prononcés contre l'introduction de
mesures préjudiciables aux intérêts légitimes de tous les
pays qui participent au commerce international, et ils
adoptent, dans le cadre de leur économie planifiée, des
mesures énergiques pour développer des échanges économiques
fondés sur l'égalité des droits et l'avantage mutuel
avec tous les pays qui s'intéressent à cette forme de
coopération.
Les pays socialistes estiment que la lutte contre la
discrimination et le protectionnisme, en particulier contre
les nouvelles formes que celui-ci revêt, est la tâche la plus
importante si l'on veut développer la coopération économique
internationale dans l'intérêt du progrès social et
économique de tous les pays, et se déclarent résolus à
prendre à l'avenir une part active à cette lutte, tant dans
leurs relations bilatérales avec leurs partenaires commerciaux
que sur le plan international, et avant tout dans le
cadre de la CNUCED. Les pays socialistes sont profondément
convaincus que l'élaboration et l'application de
mesures concertées à une vaste échelle internationale en vue
de lutter contre la menace croissante de la discrimination et
du protectionnisme répondent à la tâche commune qu'est la
restructuration progressive des relations internationales
conformément aux principes démocratiques de l'égalité des
droits et de l'avantage mutuel en tenant particulièrement
compte des intérêts des pays en développement. Parallèlement,
étant donné l'interdépendance de tous les courants
d'échanges mondiaux, les pays socialistes estiment que cette
lutte ne doit pas se limiter à des décisions partielles qui
n'intéressent que des groupes déterminés de pays, mais doit
avoir un caractère universel.
Les pays socialistes partagent la profonde préoccupation
des pays en développement devant la menace croissante du
renforcement de la discrimination et du protectionnisme
dans le commerce international et comprennent que ceux-ci
exigent, très légitimement, l'élimination des obstacles artificiels
opposés au développement de leurs exportations par la
politique des pays développés à économie de marché. Les
pays socialistes appuient tous les éléments constructifs et
réalistes du programme de lutte contre le protectionnisme
qui sont contenus dans la position des pays en développement
et qui répondent aux intérêts communs de tous les
pays participant au commerce international et à la nécessité
de sa restructuration sur des bases équitables et démocratiques.
Une attention prioritaire doit être accordée au renforcement
du rôle et de l'action de la CNUCED en tant
qu'organe principal de l'ONU pour les questions du
commerce international, et en particulier pour les problèmes
essentiels de la lutte contre la discrimination et le
protectionnisme. Parmi les mesures qui doivent être élaborées
et appliquées dans le cadre de la CNUCED, il
convient d'accorder une place importante au respect du
principe de la non-introduction de nouveaux obstacles au
commerce. A ce résultat pourraient contribuer également,
en particulier, les travaux de recensement des nouvelles