Actes de la Conférence des Nations Unies sur le commerce ... - unctad

Annexe IV
DISCOURS DE CLÔTURE PRONONCÉ PAR LE PRÉSIDENT DE LA CONFÉRENCE
1. Avant de clore officiellement cette cinquième session
de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement, qu'il me soit permis de vous remercier tous
de la patience, de la coopération et du soutien dont vous
avez fait preuve tout au long de ces semaines difficiles.
Comme moi, sans doute, avez-vous eu parfois l'impression
que nous allions finir par déborder sur la sixième session.
2. Je voudrais aussi remercier mes distingués et respectés
collègues du bureau de la Conférence, et en particulier le
personnel surmené du secrétariat de la CNUCED, sans
oublier le secrétariat philippin de la Conférence, pour leur
dévouement sans relâche. Sans leur aide et leurs conseils,
nous risquions d'être encore là l'an prochain.
3. Je pense exprimer votre sentiment unanime en
remerciant et en félicitant les présidents, vice-présidents et
membres des huit groupes de négociation, qui ont beaucoup
et longtemps travaillé à huis clos et qui ont eu parfois, je le
crains, de la peine à ouvrir des esprits peu réceptifs.
4. J'ai naturellement une dette personnelle de reconnaissance
envers les membres de mon groupe de contact,
dont la spécialité était les "rencontres du troisième type"
avec le premier, le deuxième et le tiers monde. Je les
remercie de nous avoir ramené à terre sains et saufs de
l'orbite qui était la nôtre.
5. Il me faut arrêter ici cette liste de remerciements
avant de me mettre à remercier le service des limousines —
qui, j'ai le regret de vous en informer, cessera de fonctionner
demain à minuit; mais, au nom de mon gouvernement,
et non en tant que président de la Conférence, je dois
sincèrement remercier plusieurs délégations pour les paroles
aimables qu'elles ont prononcées. L'hommage généreux
qu'elles ont rendu à l'hospitalité de notre gouvernement et
de notre peuple sera transmis au Président des Philippines et
à la Première Dame, qui dirige notre délégation nationale.
6. Je peux vous assurer que, dès le début et jusqu'à cet
instant, le Président et la Première Dame se sont profondément
intéressés au déroulement de la présente session. Les
chefs de délégation n'ignorent pas qu'ils sont intervenus
personnellement pour chercher un accommodement entre
des intérêts divergents. Il me plaît de penser que notre
hospitalité - ou plutôt leur hospitalité - ne s'est pas
limitée au domaine du confort matériel.
7. Il s'agissait bien plutôt d'une hospitalité envers les
idées, d'une réceptivité aux diverses conceptions de notre
monde actuel, de ce qu'il devrait être et de ce qu'il pourrait
être. Et je pense que c'est précisément cela qui intéresse
la CNUCED.
8. Je crains sérieusement que beaucoup ne comprennent
pas ce qu'est la Conférence des Nations Unies sur le
commerce et le développement. Qu'il me soit permis de le
dire ici clairement et sans équivoque, la Conférence n'est
pas un lieu d'affrontement entre riches et pauvres, entre
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pays industrialisés et pays en développement, entre Groupe
des Soixante-Dix-Sept et Groupe B et Groupe D, entre
"Nord" et "Sud".
9. Je crois pouvoir dire que la première, la deuxième, la
troisième et la quatrième session de la Conférence, comme
la cinquième, ici à Manille, ont fourni l'occasion d'échanger
des idées et ont permis aux peuples du monde - notre
monde à tous — de comprendre leurs besoins et leurs
aspirations réciproques, de les concilier en cas de divergences
ou de conflits et de dégager ensemble, dans la mesure du
possible, une théorie de l'avenir.
10. Il faut se rendre compte que la Conférence est une
conférence permanente. Ce n'est pas quelque chose qui
n'arrive qu'une fois. Sa valeur tient précisément à cette
permanence, au fait qu'elle entretient et encourage, je ne
dirai pas un dialogue, qui suppose l'existence de deux
parties seulement, mais une conversation, une discussion
ouverte entre des peuples à divers stades de développement,
sur leurs besoins, leurs souhaits ou leurs espoirs.
11. La Conférence est en définitive affaire de compromis.
Elle ne peut être et elle ne doit pas être une conférence
d'affrontement ouvert visant à faire imposer par des
majorités prévisibles une théorie et une pratique déséquilibrées
du commerce et du développement dans notre monde
d'aujourd'hui.
12. Ce serait véritablement manquer de tout réalisme et
de sens pratique de penser que nous pouvons imposer un
nouvel ordre économique international par voie de résolution.
Cela n'est tout simplement pas réalisable, et ceux qui
se l'imaginent seront forcément déçus.
13. Les affrontements peuvent faire les gros titres de la
presse, mais comme vous le savez fort bien, et comme ne le
sait peut-être pas toujours le monde extérieur, nous avons
participé au cours de ces semaines épuisantes à un processus
beaucoup plus significatif et fructueux de recherche d'un
arrangement pour faire concorder, sur une base réelle, juste
et équitable, les intérêts économiques vitaux des nations
représentées ici.
14. Naturellement, cela n'a pas été facile. Dans certains
cas, cela a même été impossible, en tout cas pas pour le
moment. Concilier les intérêts de 159 pays à des stades très
différents de développement économique, aux doctrines et
aux convictions très divergentes — certains, partisans du
libre jeu des forces du marché, les autres, favorables à
l'intervention et à la planification par l'Etat - ne pouvait
manquer dans tous les cas de poser des problèmes.
15. Dans une époque comme la nôtre, caractérisée par
de profonds bouleversements économiques, à un moment
où les pays les plus riches, les plus efficaces et les plus
disciplinés éprouvent des difficultés face à des mouvements
apparemment contradictoires et inconciliables dans les
échanges mondiaux, les monnaies, les prix des produits de