Actes de la Conférence des Nations Unies sur le commerce ... - unctad

96 Rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement sur sa cinquième session
la création d'un Etat distinct. A cet égard, ils se prononçaient
pour un règlement politique d'ensemble au Moyen-
Orient, qui ne pouvait être atteint que par la participation
de toutes les parties intéressées, y compris l'OLP. Les Etats
du Groupe D estimaient que la mise en œuvre de la
résolution qui venait d'être adoptée constituait un nouveau
pas vers la libération complète des peuples qui subissaient le
joug colonial et l'occupation étrangère.
297. Le représentant du Brésil a dit que son pays
appuyait pleinement la résolution qui venait d'être adoptée.
Néanmoins, il estimait que le libellé du sixième alinéa du
préambule était beaucoup trop général, étant donné que la
domination coloniale et l'occupation étrangère étaient des
phénomènes distincts qui ne coïncidaient pas toujours et
qui devaient par conséquent être examinés séparément.
298. Le représentant de l'Iraq a dit qu'il avait voté en
faveur de la résolution qui venait d'être adoptée et qu'à son
avis le sujet de la résolution faisait partie des tâches
essentielles de la CNUCED, puisque l'une des questions
fondamentales dont la Conférence était saisie avait trait aux
pratiques commerciales restrictives des sociétés transnationales
appartenant aux gouvernements des pays coloniaux
qui affirmaient que la question n'était pas politique.
Il était de notoriété publique que les sociétés transnationales
fournissaient actuellement, à des prix élevés, aux
gouvernements de l'Afrique du Sud raciste et de l'entité
sioniste le pétrole qui leur était refusé. En outre, les peuples
du monde n'ignoraient pas que le sionisme et le gouvernement
raciste de Smith coopéraient avec les sociétés transnationales
pour exploiter les ressources des pays en développement.
La CNUCED devait se concentrer sur les pratiques
commerciales et sur les activités des sociétés transnationales
des pays coloniaux, qui affirmaient toujours que les
questions politiques n'étaient pas de sa compétence.
299. Le représentant de la Jamaïque a déclaré que son
pays avait voté en faveur de la résolution parce qu'il
appuyait fermement le principe de l'assistance aux mouvements
de libération nationale reconnus par les organisations
régionales intergouvernementales. Néanmoins, il formulait
des réserves concernant certaines des incidences que pourrait
avoir le texte du sixième alinéa du préambule.
300. Le représentant du Mexique a dit que son pays
avait voté en faveur de la résolution, qui correspondait à la
position du Mexique sur cette question. Cependant, il avait
des doutes quant au libellé du sixième alinéa du préambule.
En outre, ce vote positif ne modifiait pas la position prise
par le Mexique lors de l'adoption de la résolution 3236
(XXIX) de l'Assemblée générale.
301. Le représentant de la Roumanie a déclaré que son
pays avait voté en faveur de la résolution parce qu'il avait
toujours appuyé la lutte des peuples du Zimbabwe et de la
Namibie pour la liberté et l'indépendance nationale, ainsi
que la lutte de la majorité de la population sud-africaine
contre les politiques racistes et Yapartheid. La Roumanie
n'avait cessé de se prononcer résolument pour le retrait
d'Israël des territoires arabes occupés en 1967 et pour la
solution du problème du peuple palestinien, y compris la
création d'un Etat palestinien indépendant et la reconnaissance
de l'OLP en tant que représentant authentique et
légitime du peuple palestinien.
302. Le représentant de la République arabe syrienne a
dit qu'il avait voté en faveur de la résolution en raison des
pratiques racistes du sionisme à l'égard du peuple arabe
palestinien et des agissements racistes auxquels certains
peuples africains étaient soumis. Il n'était pas étonnant que
le représentant de l'entité raciste sioniste — usurpateur de la
Palestine arabe — ait contesté cette résolution et ait
formulé des objections, puisqu'il continuait de défier la
volonté de la communauté internationale, telle qu'elle
s'exprimait dans les résolutions des Nations Unies concernant
la question du Moyen-Orient. Ces résolutions reconnaissaient
les droits du peuple palestinien chassé de ses
foyers par le sionisme raciste, qui l'avait remplacé par des
individus amenés de tous les coins du monde. Le sionisme
raciste soumettait le peuple palestinien et les habitants des
territoires arabes occupés à la pire sorte d'exploitation que
l'humanité ait jamais connue; il exploitait les ressources
matérielles et humaines arabes, falsifiait l'histoire, violait les
droits de l'homme fondamentaux des Arabes et profanait
les lieux saints arabes et islamiques, outrageant ainsi la
conscience arabe, chrétienne et musulmane, tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur des territoires arabes occupés. L'occupant
sioniste associait toutes les formes anciennes et
nouvelles de colonialisme, telles que l'exploitation et le
pillage des ressources et la sujétion des nations en développement.
Après avoir conclu un prétendu traité avec un
régime politique arabe qui lui donnait le droit absolu
d'envahir, de piller et d'occuper des territoires arabes et de
refuser au peuple palestinien les droits légitimes qui lui
avaient été reconnus par la communauté internationale,
l'entité sioniste légalisait maintenant son expansion coloniale.
303. Le porte-parole des Etats membres de la Communauté
économique européenne a dit que ces Etats n'avaient
pu appuyer la résolution qui venait d'être adoptée. Outre le
fait qu'ils déploraient l'introduction, dans les travaux de la
cinquième session de la Conférence, de questions qui
étaient étrangères à la vocation de celle-ci et qui faisaient
d'ailleurs l'objet de débats dans d'autres organes des
Nations Unies, ils considéraient que le texte de la résolution
était fondé sur une assimilation pure et simple de situations
qui étaient par nature totalement différentes, tant sur le
plan politique que sur le plan juridique. Les positions des
Etats membres de la Communauté sur le droit du peuple
palestinien à une patrie, la condamnation fondamentale du
régime d'apartheid ou les efforts menés en vue d'un
règlement pacifique des problèmes rhodésien et namibien
étaient suffisamment connues pour qu'il ne fût pas besoin
d'insister. Dans ces conditions, il paraissait particulièrement
inapproprié à ces Etats de procéder, par le biais d'une
résolution dont les implications pratiques étaient au demeurant
loin d'être claires, à un amalgame purement artificiel
entre ces différents problèmes.
304. La représentante du Canada a dit que son pays
avait voté contre la résolution qui venait d'être adoptée
parce qu'il estimait que la CNUCED n'était pas l'organe approprié
pour examiner les questions de caractère politique.
305. Le représentant des Etats-Unis d'Amérique a déclaré
que son pays était fermement opposé à la résolution
qui venait d'être adoptée, qui avait marqué une regrettable
interruption dans les négociations en cours à la Conférence
et détournait l'attention de celle-ci des importants problèmes
économiques dont elle était saisie. La Conférence
n'était pas l'endroit qui convenait pour soulever un problème
politique aussi important que celui qui était évoqué