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Epreuve orale d'histoire des arts – 2011/2012 sujet : peinture

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En ce qui concerne la lumière, elle semble provenir du haut de la toile créant ainsi une composition pyramide qui englobe le chaos et les corps mutilés et en<br />

souffrance. La forme, entre soleil et abat- jour, placée sur la ligne verticale médiane de la toile, n’a qu’un impact symbolique sur les corps représentés. En<br />

effet, les ombres et les lumières ne dépendent pas d’une source lumineuse mais elle est plutôt agencée dans l’espace comme un moyen de rendre<br />

compréhensible et lisible l’action de la toile. La lanterne serait plus utilisé comme l’objet révélateur du massacre et du drame de Guernica.<br />

Dans la composition pyramidale, les corps et le traitement de l’artiste donne une impression de mouvement voire d’agitation malsaine. Les lignes, les pointillés<br />

et les ombres portés donnent cette sensation de cassures, de verres brisées qui éclatent littéralement l’espace.<br />

L’espace, Picasso le veut frontal pour marquer davantage les esprits du public comme une vitrine de cet événement historique comme étant la vision de<br />

l’horreur de cette seconde guerre mondiale, guerre qui n’avait d’ailleurs pas été déclaré en 1937. Le traitement <strong>des</strong> corps, l’espace qui semble intérieur, la<br />

lumière et la composition ont cette volonté de se lire immédiatement sans détour. Picasso voulait sa toile comme « un instrument de guerre » contre les<br />

régimes fascistes.<br />

« La guerre d'Espagne est la bataille de la réaction contre le peuple, contre la liberté. Toute ma vie d'artiste n'a été qu'une lutte continuelle contre la<br />

réaction et la mort de l'art. Dans le panneau auquel je travaille et que j'appellerai Guernica et dans toutes mes œuvres récentes, j'exprime clairement mon<br />

horreur de la caste militaire qui a fait sombrer l'Espagne dans un océan de douleur et de mort. »<br />

3) Interprétation<br />

Le « soleil, abat-jour » du haut de la toile, comme je le disais précédemment, a pour vocation à être symbolique. Elle peut suggérer la spiritualité ou plutôt la<br />

quête de la spiritualité pour le salut <strong>des</strong> âmes. En effet, ce soleil, représenté entre œil et abat-jour, montre aspect de la lumière. L’œil peut signifier dieu car<br />

étrangement nous pouvons la comparer au dieu Râ de l’antiquité égyptienne. Tandis que l’aspect abat-jour, renvoyant à nos intérieurs, pourrait traduire<br />

l’intériorité <strong>des</strong> corps et <strong>des</strong> figures représentées mais leurs quêtes vers un paradis possible. Par exemple, les deux personnages, à droite de l’image, peuvent<br />

prétendre à cette interprétation. Celle du haut renvoie à une âme et se dirige vers la lumière. Tandis que celle du bas cherche à capter la lumière soit vers une<br />

quête d’espoir ou de respiration soit vers la recherche d’un dieu ou d’un paradis possible. Cette valeur symbolique n’est donc pas révélatrice de l’action de la<br />

toile (la lanterne aurait plus cette prétention d’ailleurs) mais plutôt révélatrice du sens et du message de la toile de Picasso.<br />

En effet c’est une oeuvre de dénonciation et de protestation contre le bombardement de la ville basque Guernica (qui a donné son nom au tableau), Guernica<br />

est une lutte révolutionnaire par la <strong>peinture</strong>, le manifeste politique de Picasso et l’emblème de la participation du peintre aux drames de son temps : la violence,<br />

la barbarie et la guerre. Pablo Picasso rejoint en ce sens Francisco Goya, devenu lui aussi témoin engagé <strong>des</strong> évènements de son époque (violences et<br />

répressions lors de la guerre de 1808).<br />

Picasso utilise à ces fins une <strong>peinture</strong> aux formes dramatiques, aux contrastes violents et aux couleurs peu nombreuses (du gris-noir barré de jaune et blanc).<br />

Cette absence de couleur évoque la mort, à la fois la mort <strong>des</strong> victimes et la mort de la civilisation.<br />

Picasso se sert aussi de symboles empruntés à la mythologie espagnole, le taureau et le cheval ; le taureau c’est la brutalité et le cheval c’est le peuple. Dans la<br />

période qui suit les années vingt, Picasso exécute déjà <strong>des</strong> œuvres tourmentées de corrida qui préfiguraient Guernica et en 1935, dans une eau-forte, la<br />

« Minotauromachie », il exécute une représentation, aux formes torturées, du Minotaure, annonçant une tension qui se terminera deux ans plus tard dans<br />

Guernica.

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