THÈSE - Université de Franche-Comté
THÈSE - Université de Franche-Comté
THÈSE - Université de Franche-Comté
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
1.2.4. Interactions entre campagnol terrestre et SSVP dans les<br />
prairies franc-comtoises<br />
Le système agricole <strong>de</strong> <strong>Franche</strong>-<strong>Comté</strong> est un système <strong>de</strong> production fourragère. Les<br />
parcelles agricoles sont <strong>de</strong>s prairies exploitées soit pour le pâturage saisonnier du bétail (<strong>de</strong><br />
mars à octobre), soit pour la fauche <strong>de</strong>s réserves fourragères hivernales, qui est réalisée une ou<br />
plusieurs fois au cours <strong>de</strong> l’été (<strong>de</strong> mai à août). Les près <strong>de</strong> fauche sont en général pâturés une<br />
fois à l’automne, avant la stabulation hivernale du bétail (Jeangros et al., 1994). Pour<br />
augmenter la biomasse d’herbe nécessaire à la nutrition <strong>de</strong>s vaches laitières, les agriculteurs<br />
épan<strong>de</strong>nt sur les parcelles <strong>de</strong>s engrais : l’azote, le phosphore et le potassium sous forme<br />
minérale et / ou <strong>de</strong>s fumures organiques, comme le fumier ou le lisier. Les caractéristiques du<br />
couvert végétal sont donc révélatrices d’un ensemble <strong>de</strong> pratiques pastorales et <strong>de</strong> production<br />
fourragère intégrant <strong>de</strong>s gradients <strong>de</strong> perturbation : niveau <strong>de</strong> fertilisation (organique,<br />
minérale), fréquence <strong>de</strong>s utilisations (coupes, pâturages…). Par exemple, les communautés<br />
herbacées d’une prairie se présentent en tapis ras, en touffes ou en individus isolés, selon le<br />
<strong>de</strong>gré d’érosion et l’intensité du pâturage. D’ailleurs, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduite agricole <strong>de</strong>s<br />
parcelles est en principe approprié aux propriétés du sol et à la topographie d’une parcelle<br />
donnée (Monnet, 1996), ainsi qu’à son contexte paysager (Alard & Pou<strong>de</strong>vigne, 1997). Les<br />
contraintes apparentes telles que haies et buissons, qui traduisent <strong>de</strong>s sols superficiels,<br />
caillouteux ou hydromorphes, orientent le mo<strong>de</strong> d’exploitation <strong>de</strong>s prairies sous la forme <strong>de</strong><br />
pâtures et <strong>de</strong> pelouses. Les pâtures sont effectivement en général situées en zone bocagère<br />
et/ou à proximité <strong>de</strong>s bâtiments <strong>de</strong> l’exploitation agricole, afin <strong>de</strong> faciliter l’accès aux vaches<br />
laitières pour les traites quotidiennes. Les pâturages intensifs <strong>de</strong> génisses * , qui nécessitent<br />
moins la proximité immédiate <strong>de</strong>s bâtiments agricoles, sont souvent localisés en zones <strong>de</strong><br />
lisière forestière sur <strong>de</strong>s pelouses pentues et rocailleuses. A l’inverse, les prairies <strong>de</strong> fauche<br />
traduisent <strong>de</strong>s sols plus productifs, profonds ou superficiels non pierreux ou faiblement<br />
hydromorphes. Elles sont également situées en zones ouvertes, plus aisément accessibles aux<br />
engins agricoles.<br />
La biodiversité <strong>de</strong> la végétation <strong>de</strong>s prairies permanentes <strong>de</strong> moyenne montagne est en<br />
relation avec le fonctionnement hydrique du sol (De Montard, 1991 ; Daget & Poissonet,<br />
* Génisse : jeune vache qui, n’ayant pas encore vêlé, ne produit pas encore <strong>de</strong> lait.<br />
Thèse C. Morilhat 2005 22