THÈSE - Université de Franche-Comté
THÈSE - Université de Franche-Comté THÈSE - Université de Franche-Comté
1.1.3. Dynamique de population de campagnol terrestre en France Le campagnol terrestre (Arvicola terrestris) est un petit mammifère qui colonise les plantations d’arbres, les vergers, mais surtout les milieux herbacés comme les parcs, les pelouses et notamment les prairies. Il vit dans des réseaux de galeries souterraines. Il se nourrit principalement d’organes végétaux hypogés (racines, bulbes, rhizomes), dont il accumule des réserves dans des terriers en prévision de l’hiver. Les prairies permanentes d’altitude constituent l’habitat optimal du campagnol terrestre. En France, il est présent dans les régions de moyenne montagne, comme en Franche-Comté, Auvergne, Limousin, Savoie, Pyrénées et Champagne-Ardenne. 1.1.3.1. Caractéristiques reproductives Le campagnol terrestre, comme la plupart des rongeurs, est une espèce dotée d’un fort potentiel reproducteur. Une femelle peut avoir 3 à 8 portées par an, à raison de 3 à 8 individus chacune. La gestation dure 3 semaines et la maturité sexuelle est atteinte en seulement 8 à 9 semaines. La reproduction a lieu de février à octobre mais est également possible pendant les mois d’hiver (Meylan & Airoldi, 1975), au cours desquels une épaisse couche de neige peut constituer une protection efficace contre le froid et les prédateurs. Les populations de campagnol terrestre peuvent être à l’origine d’importantes pullulations, pendant lesquelles elles atteignent des moyennes de 500 individus par hectare, avec parfois plus de 1000 campagnols par hectare (Delattre et al., 1999b). 1.1.3.2. Vague de pullulation Les prairies du Jura et du Massif Central connaissent des pullulations régulières de campagnol terrestre (Giraudoux et al., 1997 ; Fichet-Calvet et al., 2000). Dans le département du Doubs, Giraudoux et al., (1997) ont observé des cycles de population d’environ six années qui peuvent être décomposées en 4 phases successives : basse densité, croissance, haute densité et déclin. Ces cycles s’amorcent dans les communes dites de « démarrage », situées sur le premier plateau du Jura. Les vagues de forte densité se propagent ensuite comme une onde, à une vitesse supérieure à 10 km/an, dans les communes dites de « diffusion », pour s’étendre de proche en proche à l’ensemble du département (Figure 3). Thèse C. Morilhat 2005 13
N 60 km 1995 1994 1993 1990 1991 1992 0 : Absence 1 : Abondance faible 2 : Abondance moyenne 3 : Abondance forte Figure 3. Vague de pullulation des populations de campagnol terrestre dans le département du Doubs (25) (Brischoux et al., 2000). Thèse C. Morilhat 2005 14
- Page 1 and 2: N° ordre : 1089 Année 2005 THÈSE
- Page 3 and 4: - au cinéaste Jean-Pierre Riffet,
- Page 5 and 6: 4. TROISIÈME PARTIE : influence du
- Page 7 and 8: 7.3.4. Relation entre populations d
- Page 9 and 10: MAE : Mesures Agri - Environnementa
- Page 11 and 12: 1.1.1. Typologies de dynamique et h
- Page 13 and 14: - les forces ascendantes ou forces
- Page 15: PHAE) par les Mesures Agri - Enviro
- Page 19 and 20: 2002 ). En Franche-Comté, 70% des
- Page 21 and 22: leur colonisation (Delattre et al.,
- Page 23 and 24: des espèces ayant développé des
- Page 25 and 26: 1.2.4. Interactions entre campagnol
- Page 27 and 28: MICROTUS ARVALIS Pénétrabilité /
- Page 29 and 30: Campagnol terrestre, taupe et campa
- Page 31 and 32: 2. PREMIÈRE PARTIE : suivi des pop
- Page 33 and 34: Jura Figure 7 : Localisation géogr
- Page 35 and 36: i1 i2 i3 10 m i4 5 m Figure 9 : Mé
- Page 37 and 38: 3. DEUXIÈME PARTIE : influence des
- Page 39 and 40: parcellaire et la latence communale
- Page 41 and 42: Densités relatives de Talpa europa
- Page 43 and 44: - la somme de T. europaea de 2001 a
- Page 45 and 46: Interactions T. europaea - A. terre
- Page 47 and 48: - une compétition s’instaurerait
- Page 49 and 50: 1993) * a été utilisée pour effe
- Page 51 and 52: 4.3.2. Influence du contexte paysag
- Page 53 and 54: Les corrélations inter variables (
- Page 55 and 56: Tableau 5. Corrélations entre les
- Page 57 and 58: Tableau 6. Corrélations entre les
- Page 59 and 60: - nombre de taches de bois et densi
- Page 61 and 62: prairie ouverte) sont dominés par
- Page 63 and 64: d’un effectif retenu comme statis
- Page 65 and 66: 5.2.1.2. Détermination des Fréque
1.1.3. Dynamique <strong>de</strong> population <strong>de</strong> campagnol terrestre en France<br />
Le campagnol terrestre (Arvicola terrestris) est un petit mammifère qui colonise les<br />
plantations d’arbres, les vergers, mais surtout les milieux herbacés comme les parcs, les<br />
pelouses et notamment les prairies. Il vit dans <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> galeries souterraines. Il se nourrit<br />
principalement d’organes végétaux hypogés (racines, bulbes, rhizomes), dont il accumule <strong>de</strong>s<br />
réserves dans <strong>de</strong>s terriers en prévision <strong>de</strong> l’hiver. Les prairies permanentes d’altitu<strong>de</strong><br />
constituent l’habitat optimal du campagnol terrestre. En France, il est présent dans les régions<br />
<strong>de</strong> moyenne montagne, comme en <strong>Franche</strong>-<strong>Comté</strong>, Auvergne, Limousin, Savoie, Pyrénées et<br />
Champagne-Ar<strong>de</strong>nne.<br />
1.1.3.1. Caractéristiques reproductives<br />
Le campagnol terrestre, comme la plupart <strong>de</strong>s rongeurs, est une espèce dotée d’un fort<br />
potentiel reproducteur. Une femelle peut avoir 3 à 8 portées par an, à raison <strong>de</strong> 3 à 8 individus<br />
chacune. La gestation dure 3 semaines et la maturité sexuelle est atteinte en seulement 8 à 9<br />
semaines. La reproduction a lieu <strong>de</strong> février à octobre mais est également possible pendant les<br />
mois d’hiver (Meylan & Airoldi, 1975), au cours <strong>de</strong>squels une épaisse couche <strong>de</strong> neige peut<br />
constituer une protection efficace contre le froid et les prédateurs.<br />
Les populations <strong>de</strong> campagnol terrestre peuvent être à l’origine d’importantes pullulations,<br />
pendant lesquelles elles atteignent <strong>de</strong>s moyennes <strong>de</strong> 500 individus par hectare, avec parfois<br />
plus <strong>de</strong> 1000 campagnols par hectare (Delattre et al., 1999b).<br />
1.1.3.2. Vague <strong>de</strong> pullulation<br />
Les prairies du Jura et du Massif Central connaissent <strong>de</strong>s pullulations régulières <strong>de</strong><br />
campagnol terrestre (Giraudoux et al., 1997 ; Fichet-Calvet et al., 2000). Dans le département<br />
du Doubs, Giraudoux et al., (1997) ont observé <strong>de</strong>s cycles <strong>de</strong> population d’environ six années<br />
qui peuvent être décomposées en 4 phases successives : basse <strong>de</strong>nsité, croissance, haute<br />
<strong>de</strong>nsité et déclin. Ces cycles s’amorcent dans les communes dites <strong>de</strong> « démarrage », situées sur<br />
le premier plateau du Jura. Les vagues <strong>de</strong> forte <strong>de</strong>nsité se propagent ensuite comme une on<strong>de</strong>,<br />
à une vitesse supérieure à 10 km/an, dans les communes dites <strong>de</strong> « diffusion », pour s’étendre<br />
<strong>de</strong> proche en proche à l’ensemble du département (Figure 3).<br />
Thèse C. Morilhat 2005 13